SÉANCE DU 7 FLORÉAL AN II (26 AVRIL 1794) - N0' 8 A 11 379 8 La municipalité de Lhommaisé, district de Montmorillon, demande l’envoi du Bulletin, et l’établissement d’une correspondance décadaire entre les municipalités et districts : elle donne le détail des effets d’or et d’argent et linges qu’elle à offerts à la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de correspondance (1). [Lhommaisé, 16 germ. II] (2). « Citoyens, La marche rapide du gouvernement révolutionnaire que vous avez créé nous frappe d’admiration. Vous avez dégagé le rouage politique de toutes les entraves qui retardaient sa marche et aujourd’hui la malveillance n’a plus de pouvoir pour retarder, par son influence dangereuse, l’exécution des lois. Depuis que vous avez anéanti tous les préjugés, elle exécute avec une promptitude qui ressemble à l’éclair qui annonce aux malveillants que le tonnerre est prêt à les pulvériser s’ils osaient contrarier les vœux d’un peuple libre qui vous a armés de sa massue. En consacrant à la Raison le temple de notre commune, nous avons résolu de venir assidûment entendre la lecture des lois. Nous devenons de plus en plus curieux de participer à la lecture des nouvelles qui sont propres à former l’esprit public. Nous vous demandons l’envoi du bulletin de la Convention qui est seul propre à l’instruction des républicains. Nous vous demandons aussi d’organiser une correspondance décadaire entre les municipalités et les districts que nous croyons nécessaire pour soutenir l’opinion publique dans la pureté des principes qui émanent de la Montagne. Nous avons déjà envoyé au département de la Vienne 17 marcs 2 onces d’argenterie et 19 marcs de cuivre provenant de la dépouille de notre ci-devant église et d’une chapelle d’émigrés. Nous envoyons au district 8 autres marcs d’argenterie, 7 ornements de différentes couleurs, la plupart galonnés en or et 11 autres aussi galonnés, ainsi que tous les linges qui faisaient l’assortiment de ces hochets superstitieux, et quelques marcs de cuivre doré et argenté. Nous n’avons tous qu’un même esprit : celui d’écouter la raison et d’obéir aux sages lois que vous nous envoyez, pénétrés de cette vérité républicaine que tout citoyen doit fournir ses bras pour nourrir et défendre sa patrie. Nous avons envoyé nos frères et nos enfants en sentinelles vers les frontières, tandis que nous nous occupons aux travaux de la charrue. Et dès la fabrication du fer, nous avons essayé deux fois d’extraire du salpêtre de nos terres, et nous regrettons de n’avoir obtenu aucun succès. Nous vous invitons de rester fermes à votre poste que vous avez si bien rempli, jusqu’à ce que les tyrans aient payé de leur tête les crimes dont ils souillent la terre. Et nous finissons en criant vive la République une, indivisible et im-(1) P.V., XXXVI, 150. Bin, 7 flor, 14 flor. (2° suppl4). (2) D XL 27, F0 183, p. 8. périssable, mort à tous les tyrans et paix à tous les peuples qui ont le courage de vouloir la liberté ». Benetau le jeune (agent nat.), Cabanne (maire), Bouchât, Ch. Lamy (off. mun.), J. Motet, A. Mengault, Cavon (notable), R. Deschamps, F. Martin, Lamy, Dupuis, J. Megaroff, Pelton, Suzor, Foureau, Pinault (greffier) [et 3 signât, illisibles]. 9 Un membre fait lecture du procès-verbal du 3 Floréal; un autre lit celui du 5 du même mois; l’une et l’autre rédaction sont adoptées (1). 10 Pierre Charbaille, soldat dans la cinquième compagnie du 67e régiment, demande une place d’officier, attendu qu’ayant eu une main mutilée à l’affaire de Maubeuge, il ne peut plus servir comme fusilier. Sa pétition est renvoyée aux comités de salut public et de la guerre réunis (2). 11 La société jacobine de Givet recommande à la justice de la Convention nationale les père et mère de Pierre Absine, citoyen de leur commune, qui vient d’être tué en combattant les Autrichiens, faisant des courses jusques sous les murs de Givet : cette société annonce qu’elle a déjà procuré un secours de 200 liv. à ces infortunés. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi aux comités d’instruction publique et des secours (3). Les jacobins de Givet transmettent à la Convention nationale le trait suivant : Le 1er germinal, les autrichiens en nombre assez considérable, se portèrent sur le village de Fromelennes; les habitans courent aux armes, et, par leur valeur et leur intrépidité, arrêtent les brigands et donnent le temps à la garnison de Givet d’arriver et de repousser les autrichiens. Pierre Albine, âgé de 22 ans, armé d’un fusil de chasse étoit à la tête de ses concitoyens et donnoit l’exemple d’un courage vraiment héroïque, lorsque tout-à-coup il est entouré par trois esclaves; rends-toi, lui crient-ils, en le chargeant. Sa réponse est un coup de fusil qui renversa le premier qui s’avance; un second veut lui porter des coups de sabre, il l’écarte avec sa bayonnette; enfin un troisième lui porte un coup de pistolet qui l’étend mort; il expire en criant vive la République ! (1) P.V., XXXVI. 150. (2) P.V., XXXVI, 151. Rien dans les Actes du Comité. (3) P.V., XXXVI, 151. Bln, 10 flor. (1er suppl‘). SÉANCE DU 7 FLORÉAL AN II (26 AVRIL 1794) - N0' 8 A 11 379 8 La municipalité de Lhommaisé, district de Montmorillon, demande l’envoi du Bulletin, et l’établissement d’une correspondance décadaire entre les municipalités et districts : elle donne le détail des effets d’or et d’argent et linges qu’elle à offerts à la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de correspondance (1). [Lhommaisé, 16 germ. II] (2). « Citoyens, La marche rapide du gouvernement révolutionnaire que vous avez créé nous frappe d’admiration. Vous avez dégagé le rouage politique de toutes les entraves qui retardaient sa marche et aujourd’hui la malveillance n’a plus de pouvoir pour retarder, par son influence dangereuse, l’exécution des lois. Depuis que vous avez anéanti tous les préjugés, elle exécute avec une promptitude qui ressemble à l’éclair qui annonce aux malveillants que le tonnerre est prêt à les pulvériser s’ils osaient contrarier les vœux d’un peuple libre qui vous a armés de sa massue. En consacrant à la Raison le temple de notre commune, nous avons résolu de venir assidûment entendre la lecture des lois. Nous devenons de plus en plus curieux de participer à la lecture des nouvelles qui sont propres à former l’esprit public. Nous vous demandons l’envoi du bulletin de la Convention qui est seul propre à l’instruction des républicains. Nous vous demandons aussi d’organiser une correspondance décadaire entre les municipalités et les districts que nous croyons nécessaire pour soutenir l’opinion publique dans la pureté des principes qui émanent de la Montagne. Nous avons déjà envoyé au département de la Vienne 17 marcs 2 onces d’argenterie et 19 marcs de cuivre provenant de la dépouille de notre ci-devant église et d’une chapelle d’émigrés. Nous envoyons au district 8 autres marcs d’argenterie, 7 ornements de différentes couleurs, la plupart galonnés en or et 11 autres aussi galonnés, ainsi que tous les linges qui faisaient l’assortiment de ces hochets superstitieux, et quelques marcs de cuivre doré et argenté. Nous n’avons tous qu’un même esprit : celui d’écouter la raison et d’obéir aux sages lois que vous nous envoyez, pénétrés de cette vérité républicaine que tout citoyen doit fournir ses bras pour nourrir et défendre sa patrie. Nous avons envoyé nos frères et nos enfants en sentinelles vers les frontières, tandis que nous nous occupons aux travaux de la charrue. Et dès la fabrication du fer, nous avons essayé deux fois d’extraire du salpêtre de nos terres, et nous regrettons de n’avoir obtenu aucun succès. Nous vous invitons de rester fermes à votre poste que vous avez si bien rempli, jusqu’à ce que les tyrans aient payé de leur tête les crimes dont ils souillent la terre. Et nous finissons en criant vive la République une, indivisible et im-(1) P.V., XXXVI, 150. Bin, 7 flor, 14 flor. (2° suppl4). (2) D XL 27, F0 183, p. 8. périssable, mort à tous les tyrans et paix à tous les peuples qui ont le courage de vouloir la liberté ». Benetau le jeune (agent nat.), Cabanne (maire), Bouchât, Ch. Lamy (off. mun.), J. Motet, A. Mengault, Cavon (notable), R. Deschamps, F. Martin, Lamy, Dupuis, J. Megaroff, Pelton, Suzor, Foureau, Pinault (greffier) [et 3 signât, illisibles]. 9 Un membre fait lecture du procès-verbal du 3 Floréal; un autre lit celui du 5 du même mois; l’une et l’autre rédaction sont adoptées (1). 10 Pierre Charbaille, soldat dans la cinquième compagnie du 67e régiment, demande une place d’officier, attendu qu’ayant eu une main mutilée à l’affaire de Maubeuge, il ne peut plus servir comme fusilier. Sa pétition est renvoyée aux comités de salut public et de la guerre réunis (2). 11 La société jacobine de Givet recommande à la justice de la Convention nationale les père et mère de Pierre Absine, citoyen de leur commune, qui vient d’être tué en combattant les Autrichiens, faisant des courses jusques sous les murs de Givet : cette société annonce qu’elle a déjà procuré un secours de 200 liv. à ces infortunés. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi aux comités d’instruction publique et des secours (3). Les jacobins de Givet transmettent à la Convention nationale le trait suivant : Le 1er germinal, les autrichiens en nombre assez considérable, se portèrent sur le village de Fromelennes; les habitans courent aux armes, et, par leur valeur et leur intrépidité, arrêtent les brigands et donnent le temps à la garnison de Givet d’arriver et de repousser les autrichiens. Pierre Albine, âgé de 22 ans, armé d’un fusil de chasse étoit à la tête de ses concitoyens et donnoit l’exemple d’un courage vraiment héroïque, lorsque tout-à-coup il est entouré par trois esclaves; rends-toi, lui crient-ils, en le chargeant. Sa réponse est un coup de fusil qui renversa le premier qui s’avance; un second veut lui porter des coups de sabre, il l’écarte avec sa bayonnette; enfin un troisième lui porte un coup de pistolet qui l’étend mort; il expire en criant vive la République ! (1) P.V., XXXVI. 150. (2) P.V., XXXVI, 151. Rien dans les Actes du Comité. (3) P.V., XXXVI, 151. Bln, 10 flor. (1er suppl‘). 380 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE La société populaire de Givet prie la Convention d’accorder de prompts secours au père et à la mère de cet infortuné ; déjà elle leur a donné un secours provisoire de 200 livres. Ces époux infortunés n’avoient que deux fils, et tous deux sont morts en défendant la patrie (1) . (Applaudissements .) 12 Le citoyen Deschamps, demeurant à Rouen, fait don à la patrie de la liquidation de sa maîtrise de mercier, étant de 73 liv. 14 s. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de liquidation (2). 13 Le citoyen Firmigier, notaire à Ciclament, fait don à la patrie de la liquidation de son office. Mention honorable, renvoi au comité de liquidation (3). 14 La commune de Fontaine-lès-Dijon, envoie l’état des linges, effets en or, argent, et autres objets dont elle a fait don à la patrie, et demande qu’on lui accorde son presbytère pour maison d’instruction publique. Mention honorable, et renvoi aux comités des domaines et d’instruction publique (4). [Fontaine lès-Dijon, 9 germ. 77] (5). « Citoyen président, La commune de Fontaine-lès-Dijon peu considérable par sa population et privée de toutes ressources à fait passer aux braves défenseurs de la patrie 60 chemises , 11 draps , 2 matelas et traversins, du linge pour les hôpitaux, 4 couvertures de laine, 4 paires de souliers et 128 liv. 15 s. produit de l’offrande volontaire de ses citoyens; elle désire trouver des imitateurs dans les autres communes, pour que les généreux défenseurs qui versent leur sang pour la patrie ne manquent pas de linge. Elle a fait passer également 36 marcs d’argent, (1) Ann. patr., n° 481; J. Mont., n° 165; M.U., XXXIX, 122; Mess, soir, n° 617; J. Perlet, n° 582; J. Paris, n° 482; Débats, n° 584; J. Sablier, n° 1282; Rép., n° 128; C. Eg., n° 617; Sans-Culotte, n° 437; Feuille Rép., n° 298; Audit, nat., n° 581. Noter la variation du nom : Absine et Albine. Aucun choix n’est possible. (2) P.V., XXXVI, 151. Bln, 14 flor. (1er suppl‘). (3) P.V., XXXVI, 151. B1", 14 flor. (1er suppP). Le lieu n’est pas identifiable. (4) P.V., XXXVI, 151. Bin, 14 flor. (1er suppl‘). Côte d’Or. (5) F17A 1010A, pl. 5, p. 3117. Cf. J. Guillaume. P.V. du comité d’instruction publique, T. IV, p. '515. 8 marcs de galons d’or, une grande quantité de cuivre, fer, etc. provenant de la dépouille de la ci-devant église. Cette commune sachant se passer de prêtre, et désirant jouir du bénéfice de la loi du 25 bru-naire, demande que le presbytère lui soit accordé pour être converti en maison d’instruction publique. Tu voudras bien faire part de la présente à la Convention nationale, il y à tout à espérer de sa justice. S. et F. » B. Gérard (maire), D. Arlin, Benigne Arlin, C. Chauvelor, J. Fournier, F. Daisey, Boutrin, Vicardet, J. Daisey, Mamourin (secrét.). 15 L’agent national près le district de Felletin, département de la Creuse, donne le détail des matières d’or et d’argent que ce district vient d’envoyer à la trésorerie, comme provenant de leurs églises, changées en temple de la Raison : il annonce que les biens des émigrés se vendent avec succès, et que la première levée des jeunes gens en réquisition s’est faite aux cris de vive la République. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi à l’administration des domaines nationaux (1). Il annonce qu’il vient de faire expédier pour Paris une caisse contenant 296 marcs d’argent, provenant de la dépouille du fanatisme; il observe qu’il a fait parvenir à la fonderie d’Au-tun 32 milliers de métal de cloches et à la fonderie de Clermont 2,400 livres pesant de plomb ou de cuivre : 20 milliers de métal sont encore à partir et ne tarderont pas à être rendus à leur destination (2) . 16 La société populaire de Port-Malo invite la Convention à rendre un décret qui empêche les femmes à se vêtir en draps pendant la guerre, attendu la pénurie de ces étoffes, occasionnée par le nombre des soldats de la patrie : ils appuient l’adresse faite par la société d’Honfleur en faveur des ouvriers non-navigans classés pour la marine. La Convention décrète mention honorable de leur zèle, et renvoi des demandes aux comités de commerce et de marine (3) . 17 Le conseil général de la commune de Troyes envoie un pain de salpêtre, fabriqué par un (1) P.V., XXXVI, 152. Btn, 7 flor. (supph), 10 flor. (1er suppP); Débats, n° 590, p. 164. (2) Bin, 14 flor. (1er suppl*). (3) P.V., XXXVI, 152. Bin, 13 flor.; J. Sablier, n° 1282; Sans-Culotte, n° 437; J. Perlet, n° 582. Port-Malo = Saint-Malo. 380 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE La société populaire de Givet prie la Convention d’accorder de prompts secours au père et à la mère de cet infortuné ; déjà elle leur a donné un secours provisoire de 200 livres. Ces époux infortunés n’avoient que deux fils, et tous deux sont morts en défendant la patrie (1) . (Applaudissements .) 12 Le citoyen Deschamps, demeurant à Rouen, fait don à la patrie de la liquidation de sa maîtrise de mercier, étant de 73 liv. 14 s. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de liquidation (2). 13 Le citoyen Firmigier, notaire à Ciclament, fait don à la patrie de la liquidation de son office. Mention honorable, renvoi au comité de liquidation (3). 14 La commune de Fontaine-lès-Dijon, envoie l’état des linges, effets en or, argent, et autres objets dont elle a fait don à la patrie, et demande qu’on lui accorde son presbytère pour maison d’instruction publique. Mention honorable, et renvoi aux comités des domaines et d’instruction publique (4). [Fontaine lès-Dijon, 9 germ. 77] (5). « Citoyen président, La commune de Fontaine-lès-Dijon peu considérable par sa population et privée de toutes ressources à fait passer aux braves défenseurs de la patrie 60 chemises , 11 draps , 2 matelas et traversins, du linge pour les hôpitaux, 4 couvertures de laine, 4 paires de souliers et 128 liv. 15 s. produit de l’offrande volontaire de ses citoyens; elle désire trouver des imitateurs dans les autres communes, pour que les généreux défenseurs qui versent leur sang pour la patrie ne manquent pas de linge. Elle a fait passer également 36 marcs d’argent, (1) Ann. patr., n° 481; J. Mont., n° 165; M.U., XXXIX, 122; Mess, soir, n° 617; J. Perlet, n° 582; J. Paris, n° 482; Débats, n° 584; J. Sablier, n° 1282; Rép., n° 128; C. Eg., n° 617; Sans-Culotte, n° 437; Feuille Rép., n° 298; Audit, nat., n° 581. Noter la variation du nom : Absine et Albine. Aucun choix n’est possible. (2) P.V., XXXVI, 151. Bln, 14 flor. (1er suppl‘). (3) P.V., XXXVI, 151. B1", 14 flor. (1er suppP). Le lieu n’est pas identifiable. (4) P.V., XXXVI, 151. Bin, 14 flor. (1er suppl‘). Côte d’Or. (5) F17A 1010A, pl. 5, p. 3117. Cf. J. Guillaume. P.V. du comité d’instruction publique, T. IV, p. '515. 8 marcs de galons d’or, une grande quantité de cuivre, fer, etc. provenant de la dépouille de la ci-devant église. Cette commune sachant se passer de prêtre, et désirant jouir du bénéfice de la loi du 25 bru-naire, demande que le presbytère lui soit accordé pour être converti en maison d’instruction publique. Tu voudras bien faire part de la présente à la Convention nationale, il y à tout à espérer de sa justice. S. et F. » B. Gérard (maire), D. Arlin, Benigne Arlin, C. Chauvelor, J. Fournier, F. Daisey, Boutrin, Vicardet, J. Daisey, Mamourin (secrét.). 15 L’agent national près le district de Felletin, département de la Creuse, donne le détail des matières d’or et d’argent que ce district vient d’envoyer à la trésorerie, comme provenant de leurs églises, changées en temple de la Raison : il annonce que les biens des émigrés se vendent avec succès, et que la première levée des jeunes gens en réquisition s’est faite aux cris de vive la République. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi à l’administration des domaines nationaux (1). Il annonce qu’il vient de faire expédier pour Paris une caisse contenant 296 marcs d’argent, provenant de la dépouille du fanatisme; il observe qu’il a fait parvenir à la fonderie d’Au-tun 32 milliers de métal de cloches et à la fonderie de Clermont 2,400 livres pesant de plomb ou de cuivre : 20 milliers de métal sont encore à partir et ne tarderont pas à être rendus à leur destination (2) . 16 La société populaire de Port-Malo invite la Convention à rendre un décret qui empêche les femmes à se vêtir en draps pendant la guerre, attendu la pénurie de ces étoffes, occasionnée par le nombre des soldats de la patrie : ils appuient l’adresse faite par la société d’Honfleur en faveur des ouvriers non-navigans classés pour la marine. La Convention décrète mention honorable de leur zèle, et renvoi des demandes aux comités de commerce et de marine (3) . 17 Le conseil général de la commune de Troyes envoie un pain de salpêtre, fabriqué par un (1) P.V., XXXVI, 152. Btn, 7 flor. (supph), 10 flor. (1er suppP); Débats, n° 590, p. 164. (2) Bin, 14 flor. (1er suppl*). (3) P.V., XXXVI, 152. Bin, 13 flor.; J. Sablier, n° 1282; Sans-Culotte, n° 437; J. Perlet, n° 582. Port-Malo = Saint-Malo.