Séance du 10 Floréal An II (Mardi 29 Avril 1794) Présidence de LINDET La séance s’ouvre à 11 heures par la lecture de lettres et adresses suivantes : 1 La Société populaire et révolutionnaire de Maubeuge, les francs montagnards de celle de Pont-sur-Aisne, les membres composant le comité de surveillance de la commune d’Orléans, la Société populaire de Collonges, district de Gex, celle du Val-de-la-Haye, district de Rouen, le directoire du district de Monflanquin, les républicains composant la Société populaire de la commune de Pont-Chalier, félicitent la Convention nationale sur la découverte de la dernière conspiration; ils applaudissent à ses travaux et l’invitent à rester à son poste, jusqu’à ce qu’elle ait consolidé les droits du peuple sur des bases inébranlables, et assuré par des lois stables le triomphe de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (1). a [La Sté popul. de Maubeuge, à la Conv.; 27 germ. II] (2) . « Citoyens représentans, Si la Société populaire, révolutionnaire et révolutionnaire de Maubeuge a été pénétrée d’horreur en apprenant les dernières trames li-berticides que vous avez découvertes, déjouées et punies, elle a été encore plus saisie d’admiration de la fermeté, du courage et de l’énergie que vous avez déployés. En vous félicitant de vos travaux, elle vous invite à les continuer, l’ouvrage n’est pas fini; restez inébranlables, que la foudre nationale confiée à vos mains fasse encore sentir son effet, son juste effet sur les têtes de l’hydre, si elles renaissaient. Votre surveillance toujours active, auguste sénat, illustres pères de la patrie nous rassure sur ce que pourroient tenter les adhé-rens aux Danton, Lacroix, Vincent et autres de (1) P.V., XXXVI, 212-213. Bin, 11 flor. (1er suppl*) et 13 flor.; Pont-sur-Aisne : La Neuville-au-Pont (Marne) ; Pont-Chalier : Pont-l’Evêque (Calvados) . (2) D III 187, doss. 1, p. 63; J. Sablier, n° 1288; Débats, n° 590, p. 162. cette trempe, et les différens fonctionnaires nommés par eux. Nous vous proposons cependant de rendre un décret qui porte injonction aux autorités constituées, de passer à la filière la plus fine et d’exiger des certificats de mœurs et probité de tous les fonctionnaires publics qui n’ont pas été nommés par le peuple et qui pourroient être créatures de ces vils attentateurs à la liberté. Et toi, Montagne redoutable, sois toujours la terreur et l’effroi de l’intrigue, de la cabale, de la faction et des scélérats conspirateurs, s’il devoit en exister encore. Lance de ton sommet des rocs qui écrasent ces vils crapaux qui se plaisent dans les fanges du marais, fais éclore de ton sein des volcans salutaires qui de leurs laves brûlantes consument et réduisent au néant nombre d’êtres qui n’eussent jamais dû en sortir. Vive la République, Vive la Montagne et les montagnards ». Robin (présid.), Prudent Préau (secret.), Werter (secrét.), Olivier ( vice -présid.). b Mêmes expressions de la part des francs-montagnards de la Sté popul. de Pont-sur-Aisne. Le vice voulait survivre à la monarchie, disent-ils, qu’il soit enseveli dans le même tombeau que le despotisme; guerre aux crimes, paix aux vertus, voilà notre devise » (1) . c [Le C. révol. d’Orléans, à la Conv.; 6 flor. II] (2) . « Législateurs, Que de reconnaissances n’avons nous pas à rendre au Sénat, le plus auguste, le plus grand, le plus sublime qui ait encore paru dans le monde. La République allait périr pour jamais; vous l’avez sauvée; en la sauvant vous l’avez appuyée sur des bases inébranlables, car vous l’avez fondée sur la liberté, l’égalité, la sagesse et la justice. (1) M.U., XXXIX, 171. J. Fr., n° 583; Débats, n° 590, p. 162. (2) C 302, pl. 1095, p. 1; J. Fr., n° 583; Débats, n° 590, p. 162; J. Sablier, n° 1288. Séance du 10 Floréal An II (Mardi 29 Avril 1794) Présidence de LINDET La séance s’ouvre à 11 heures par la lecture de lettres et adresses suivantes : 1 La Société populaire et révolutionnaire de Maubeuge, les francs montagnards de celle de Pont-sur-Aisne, les membres composant le comité de surveillance de la commune d’Orléans, la Société populaire de Collonges, district de Gex, celle du Val-de-la-Haye, district de Rouen, le directoire du district de Monflanquin, les républicains composant la Société populaire de la commune de Pont-Chalier, félicitent la Convention nationale sur la découverte de la dernière conspiration; ils applaudissent à ses travaux et l’invitent à rester à son poste, jusqu’à ce qu’elle ait consolidé les droits du peuple sur des bases inébranlables, et assuré par des lois stables le triomphe de la République. Mention honorable, insertion au bulletin (1). a [La Sté popul. de Maubeuge, à la Conv.; 27 germ. II] (2) . « Citoyens représentans, Si la Société populaire, révolutionnaire et révolutionnaire de Maubeuge a été pénétrée d’horreur en apprenant les dernières trames li-berticides que vous avez découvertes, déjouées et punies, elle a été encore plus saisie d’admiration de la fermeté, du courage et de l’énergie que vous avez déployés. En vous félicitant de vos travaux, elle vous invite à les continuer, l’ouvrage n’est pas fini; restez inébranlables, que la foudre nationale confiée à vos mains fasse encore sentir son effet, son juste effet sur les têtes de l’hydre, si elles renaissaient. Votre surveillance toujours active, auguste sénat, illustres pères de la patrie nous rassure sur ce que pourroient tenter les adhé-rens aux Danton, Lacroix, Vincent et autres de (1) P.V., XXXVI, 212-213. Bin, 11 flor. (1er suppl*) et 13 flor.; Pont-sur-Aisne : La Neuville-au-Pont (Marne) ; Pont-Chalier : Pont-l’Evêque (Calvados) . (2) D III 187, doss. 1, p. 63; J. Sablier, n° 1288; Débats, n° 590, p. 162. cette trempe, et les différens fonctionnaires nommés par eux. Nous vous proposons cependant de rendre un décret qui porte injonction aux autorités constituées, de passer à la filière la plus fine et d’exiger des certificats de mœurs et probité de tous les fonctionnaires publics qui n’ont pas été nommés par le peuple et qui pourroient être créatures de ces vils attentateurs à la liberté. Et toi, Montagne redoutable, sois toujours la terreur et l’effroi de l’intrigue, de la cabale, de la faction et des scélérats conspirateurs, s’il devoit en exister encore. Lance de ton sommet des rocs qui écrasent ces vils crapaux qui se plaisent dans les fanges du marais, fais éclore de ton sein des volcans salutaires qui de leurs laves brûlantes consument et réduisent au néant nombre d’êtres qui n’eussent jamais dû en sortir. Vive la République, Vive la Montagne et les montagnards ». Robin (présid.), Prudent Préau (secret.), Werter (secrét.), Olivier ( vice -présid.). b Mêmes expressions de la part des francs-montagnards de la Sté popul. de Pont-sur-Aisne. Le vice voulait survivre à la monarchie, disent-ils, qu’il soit enseveli dans le même tombeau que le despotisme; guerre aux crimes, paix aux vertus, voilà notre devise » (1) . c [Le C. révol. d’Orléans, à la Conv.; 6 flor. II] (2) . « Législateurs, Que de reconnaissances n’avons nous pas à rendre au Sénat, le plus auguste, le plus grand, le plus sublime qui ait encore paru dans le monde. La République allait périr pour jamais; vous l’avez sauvée; en la sauvant vous l’avez appuyée sur des bases inébranlables, car vous l’avez fondée sur la liberté, l’égalité, la sagesse et la justice. (1) M.U., XXXIX, 171. J. Fr., n° 583; Débats, n° 590, p. 162. (2) C 302, pl. 1095, p. 1; J. Fr., n° 583; Débats, n° 590, p. 162; J. Sablier, n° 1288. 470 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Depuis trop longtemps le peuple français gémissait sous l’esclavage; vous avez brisé ses fers; une constitution encore dégoûtante de l’aristocratie, leur avait été donnée; vous l’avez anéantie pour en substituer une toute populaire; vous avez puni le tyran de ses fortaits; c’était une justice dont le peuple vous avait chargés. Vous avez senti qu’un gouvernement révolutionnaire était nécesaire pour assurer l’exécution de la loi et déjouer les complots de nos ennemis; vous l’avez établi aussitôt. Aux vendeurs avides, vous avez mis un frein à sa cupidité. Aux patriotes vous leur avez donnés les moyens de sortir de l’oppression dans laquelle ils gémissaient. A tous les hommes enfin, vous leur enseignez la dignité de leur être, vous leur apprenez l’amour des lois, les devoirs sociaux. A peine, découvrez vous des conspirateurs, qu’aussitôt la hache de la loi s’appesantit sur leurs têtes. Grâces immortelles vous soient rendues, législateurs, vous vous montrez dignes de représenter le premier peuple de l’univers; restez constamment à votre poste; apprenez aux tyrans que les patriotes qu’ils ont à combattre, les empêcheront bien d’arriver à la cime de la Montagne, au bas de laquelle ils trouveront la punition due à leur ambition, à leurs forfaits. Chabault, Beauvallet, Courant, Vedy, Marois, Baruel, Parard, Brouille, Renault, Bigoleau, Moraval, Porcher. d [La Sté popul. de Collonges, à la Conv.; 2 flor. R] d). « Représentans du peuple, Montagnards intrépides, défenseurs de ses droits, Aussi profonde fut notre indignation à la nouvelle de l’infâme conjuration ourdie par des traîtres qui osaient se dire patriotes, aussi grande est aujourd’hui notre reconnaissance pour l’ardeur et l’activité infatigable que vous mettez à découvrir les trames perfides de tous nos ennemis et à en punir les auteurs. Dignes représentans d’un peuple libre, demeurez fermes à votre poste, la patrie sera sauvée. Notre canton vient d’envoyer à l’armée un cavalier jacobin, armé, monté et équipé; c’est le 5e des 8 que fournit notre district pour concourir à exterminer les tyrans et leurs satellites coalisés contre nous, tandis que nous, infatigables à votre exemple, nous resterons debout dans une active surveillance jusqu’à l’extinction du dernier des traîtres et des scélérats et jusqu’à ce que la liberté ait entièrement triomphé des esclaves. Vive la République, vive la Montagne. » Lamy (présid.), Jacquinod (secrét.), Bizot (secret.). (1) C 303, pl. 1108, p. 5; Débats, n° 590, p. 162 Départ, de l’Ain. e [La Sté popul. de V al-de-la-Haye , à la Conv.; 17 germ. Il] (1). « Législateurs, Nous applaudissons au décret qui brise les fers des malheureux africains; vous leur rendez les droits de la nature, la raison ne nous dit-elle pas que tous les hommes sont frères. Les tyrans seuls étaient capables de lever des lignes de démarcation, mais vous, mais nous, ne savons-nous pas que nous sommes tous égaux n’importe notre taille et notre couleur ! La liberté est le baptême révolutionnaire. La raison universelle est le catéchisme des républicains. Grâces vous soient rendues, continuez vos prodiges, faites des heureux, l’univers vous admire, la prospérité suivra votre exemple. Votre gloire est le signal de l’expulsion des tyrans, votre vertu l’effroi des traîtres, votre surveillance la mort de ceux qui font un trafic de l’intérêt du peuple. Point de grâces pour ces coquins, décrétez les tous d’accusation et que cette poignée d’hommes d’état s’embarque dans la voiture à Simon pour jouer à la main chaude avec Capet et d’Orléans. Déjouez ces coalitions calculées avec plus ou moins de crimes, et si dans nos communes il existe des scélérats indentifiés (sic) avec ceux dont vous venez de faire justice, nous les découvrirons. Restez à votre poste; qui pourrait mieux que vous servir la patrie, maintenir la République, conjurer les orages et écraser surtout les destructeurs du peuple, cette horde de brigands couronnés qui veut nous aservir; non, nous périrons avec vous ou la liberté sera proclamée dans toutes les contrées où il y a des hommes. Vive la République, vive la Montagne». Lafosse (présid.), T. Bissonnais. f [Le distr. de Monflanquin, à la Conv.; 30 germ. II] (2). « Après avoir abattu la tyrannie et le tyran, vous avez abattu le crime; vous voulez le règne de la justice et de la vérité. Continuez à exterminer les traîtres et les parjures. Restez au poste que le salut public vous assigne, jusqu’à la paix; vous aurez mérité de l’humanité autant que de la patrie. Votre nom restera ataché à la plus mémorable époque du bonheur du genre humain et la France républicaine célébrera à jamais vos vertus et votre courage ». Fournie, Augier aîné, Gervais, Murat, Jalabert. (1) C 303, pl. 1108, p. 1. (2) C 302, pl. 1095, p. 2. Départ, du Lot-et-Garonne. 470 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Depuis trop longtemps le peuple français gémissait sous l’esclavage; vous avez brisé ses fers; une constitution encore dégoûtante de l’aristocratie, leur avait été donnée; vous l’avez anéantie pour en substituer une toute populaire; vous avez puni le tyran de ses fortaits; c’était une justice dont le peuple vous avait chargés. Vous avez senti qu’un gouvernement révolutionnaire était nécesaire pour assurer l’exécution de la loi et déjouer les complots de nos ennemis; vous l’avez établi aussitôt. Aux vendeurs avides, vous avez mis un frein à sa cupidité. Aux patriotes vous leur avez donnés les moyens de sortir de l’oppression dans laquelle ils gémissaient. A tous les hommes enfin, vous leur enseignez la dignité de leur être, vous leur apprenez l’amour des lois, les devoirs sociaux. A peine, découvrez vous des conspirateurs, qu’aussitôt la hache de la loi s’appesantit sur leurs têtes. Grâces immortelles vous soient rendues, législateurs, vous vous montrez dignes de représenter le premier peuple de l’univers; restez constamment à votre poste; apprenez aux tyrans que les patriotes qu’ils ont à combattre, les empêcheront bien d’arriver à la cime de la Montagne, au bas de laquelle ils trouveront la punition due à leur ambition, à leurs forfaits. Chabault, Beauvallet, Courant, Vedy, Marois, Baruel, Parard, Brouille, Renault, Bigoleau, Moraval, Porcher. d [La Sté popul. de Collonges, à la Conv.; 2 flor. R] d). « Représentans du peuple, Montagnards intrépides, défenseurs de ses droits, Aussi profonde fut notre indignation à la nouvelle de l’infâme conjuration ourdie par des traîtres qui osaient se dire patriotes, aussi grande est aujourd’hui notre reconnaissance pour l’ardeur et l’activité infatigable que vous mettez à découvrir les trames perfides de tous nos ennemis et à en punir les auteurs. Dignes représentans d’un peuple libre, demeurez fermes à votre poste, la patrie sera sauvée. Notre canton vient d’envoyer à l’armée un cavalier jacobin, armé, monté et équipé; c’est le 5e des 8 que fournit notre district pour concourir à exterminer les tyrans et leurs satellites coalisés contre nous, tandis que nous, infatigables à votre exemple, nous resterons debout dans une active surveillance jusqu’à l’extinction du dernier des traîtres et des scélérats et jusqu’à ce que la liberté ait entièrement triomphé des esclaves. Vive la République, vive la Montagne. » Lamy (présid.), Jacquinod (secrét.), Bizot (secret.). (1) C 303, pl. 1108, p. 5; Débats, n° 590, p. 162 Départ, de l’Ain. e [La Sté popul. de V al-de-la-Haye , à la Conv.; 17 germ. Il] (1). « Législateurs, Nous applaudissons au décret qui brise les fers des malheureux africains; vous leur rendez les droits de la nature, la raison ne nous dit-elle pas que tous les hommes sont frères. Les tyrans seuls étaient capables de lever des lignes de démarcation, mais vous, mais nous, ne savons-nous pas que nous sommes tous égaux n’importe notre taille et notre couleur ! La liberté est le baptême révolutionnaire. La raison universelle est le catéchisme des républicains. Grâces vous soient rendues, continuez vos prodiges, faites des heureux, l’univers vous admire, la prospérité suivra votre exemple. Votre gloire est le signal de l’expulsion des tyrans, votre vertu l’effroi des traîtres, votre surveillance la mort de ceux qui font un trafic de l’intérêt du peuple. Point de grâces pour ces coquins, décrétez les tous d’accusation et que cette poignée d’hommes d’état s’embarque dans la voiture à Simon pour jouer à la main chaude avec Capet et d’Orléans. Déjouez ces coalitions calculées avec plus ou moins de crimes, et si dans nos communes il existe des scélérats indentifiés (sic) avec ceux dont vous venez de faire justice, nous les découvrirons. Restez à votre poste; qui pourrait mieux que vous servir la patrie, maintenir la République, conjurer les orages et écraser surtout les destructeurs du peuple, cette horde de brigands couronnés qui veut nous aservir; non, nous périrons avec vous ou la liberté sera proclamée dans toutes les contrées où il y a des hommes. Vive la République, vive la Montagne». Lafosse (présid.), T. Bissonnais. f [Le distr. de Monflanquin, à la Conv.; 30 germ. II] (2). « Après avoir abattu la tyrannie et le tyran, vous avez abattu le crime; vous voulez le règne de la justice et de la vérité. Continuez à exterminer les traîtres et les parjures. Restez au poste que le salut public vous assigne, jusqu’à la paix; vous aurez mérité de l’humanité autant que de la patrie. Votre nom restera ataché à la plus mémorable époque du bonheur du genre humain et la France républicaine célébrera à jamais vos vertus et votre courage ». Fournie, Augier aîné, Gervais, Murat, Jalabert. (1) C 303, pl. 1108, p. 1. (2) C 302, pl. 1095, p. 2. Départ, du Lot-et-Garonne.