SÉANCE DU 6 FRIMAIRE AN III (26 NOVEMBRE 1794) - N° 2 191 [Les membres composant la société populaire de Mont-Mole à la Convention nationale, s.l.n.d.] (17) Représentans d’un peuple souverain et libre, Vous avez encore une fois sauvé la patrie; grâces immortelles vous soient rendues. La chute du nouveau tyran avait fait luire dans nos âmes l’espoir du bonheur : maintenant il est assuré. La lecture de votre adresse sublime au peuple français a rallié tous les esprits et électrisé tous les cœurs. Les intrigans ont péri d’effroi, et les scélérats de toutes les espèces ont été anéantis. Qu’ils viennent ces Robespierristes, ces hommes avides de sang et de carnage qui ne se nourrissaient que d’injustices, pour qui la vertu et la probité étaient un crime? Qu’ils viennent contempler le bonheur et la sérénité dont nous commençons à jouir depuis leur anéantissement. Ils verront si le peuple toujours bon, et dont ils avaient lassé la patience par leurs forfaits prétendus révolutionnaire sera disposé à les soutenir et à courber de nouveau la tête sous leur joug infâme ? Non, qu’ils n’y prétendent pas ! Ils trouveraient en nous autant de vengeurs de la liberté qu’ils avaient outragée et défigurée, que l’on compte d’habitans dans le plus petit point de la République que nous occupons. Représentants, tels sont les principes que nous professons, et dont ne dévieront jamais les citoyens qui composent cette société. Paix à l’homme probe, juste et vertueux. Mort aux tyrans, haine implacable que dilapi-dateurs de la fortune publique, et aux buveurs de sang. République française une et indivisible. Respect et fidélité à la Convention nationale, seul point de ralliement; et soumission sans bornes à tout ce qui émanera d’elle. Voila notre profession de foi. Suivent 33 signatures. 2 a La société populaire de Landau [Bas-Rhin] annonce qu’elle a ouvert une souscription volontaire dont le produit doit être employé à la construction d’un vaisseau, et qu’une somme de 1 000 liv. est le résultat de cette souscription (18). (17) C 328 (2), pl. 1456, p. 28. (18) P.V., L, 116. Bull., 7 frim. (suppl.). [Les membres composant la société populaire régénérée de Landau à la Convention nationale, Landau, le 14 brumaire an III] (19) Représentants, Les républicains composant la société populaire de Landau, jaloux de contribuer au bonheur et à la prospérité de la République, ont ouvert une souscription volontaire pour être employée à la construction d’un vaisseau pour combattre nos ennemis, une somme de 1 000 liv. est le résultat de cette souscription. La société a arretté qu’elle serait envoyée au département du Bas-Rhin, pour être jointe à celles qui pourraient être faites dans les différentes municipalités et sociétés populaires de ce département. Puisse ce faible secours engager tous les vrais amis du bien public à concourir au bonheur général. Vive la Convention nationale. Vive les bons républicains. Suivent 51 signatures. b Celle de Marseille [Bouches-du-Rhône], dans une adresse énergique, applaudit avec enthousiasme au décret qui ramène les sociétés populaires à leur institution: elle peint ensuite, d’une manière attendrissante, la joie naïve et pure du peuple ; le jour qu’on célébra dans son enceinte, en présence des représentants du peuple Auguis et Serres, la fête de la patrie reconnaissante envers ses défenseurs victorieux ; elle finit par conjurer la Convention nationale de rester à cette hauteur où l’a élevée une énergie qui l’a rendue digne des respects de l’Europe étonnée (20). [Les citoyens composant la société populaire de Marseille à la Convention nationale, Marseille, le 23 brumaire an III] (21) Représentants du peuple, Ces hommes qui s’attachent aux Révolutions comme les oiseaux de proie suivent les armées, et ne demandent de la victoire que les cadavres, après avoir remué le crime jusqu’à la fange, étoient parvenus à obscurcir pendant quelques instants, l’opinion publique; mais il n’est pas plus facile de l’étouffer qu’il n’est possible d’éteindre cet astre bienfaisant qui voilé quelques fois, n’en réchauffe pas moins la terre. La Convention nationale en proclamant de nouveau les grands principes de la justice et de la morale, vient d’assurer la stabilité de la République et le bonheur du peuple. Représentants, il étoit tenu de poser le fanal protecteur à l’entrée du port, le vaisseau de l’état s’en approche à pleines voiles, et son nauffrage (19) C 328 (2), pl. 1456, p. 1. J. Fr., n° 792; M. U., n° 1357. (20) P.-V., L, 116. Bull., 6 frim. (suppl.). (21) C 328 (1), pl. 1456, p. 2. J. Fr., n° 792 ; M.U., n° 1354.