292 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j Ss��mbre 1783 avez décrété qu’ils entreraient en arrestation jusqu’à la paix, eh bien ! ce décret n’est pas exécuté, les plus criminels sont ceux qui obtien¬ nent leur liberté les premiers, parce qu’ils ont plus de moyens de séduire le peuple et de faire délibérer des attestations à la faveur desquelles ils obtiennent leur liberté. Nous le répétons, législateurs, cet objet important mérite toute votre attention. « En vrais sans -culottes, nous vous disons, braves Montagnards, continuez vos travaux, marchez révolutionnairement, vous l’avez dé¬ crété, restez à votre poste jusqu’à ce que la République soit triomphante, vous l’avez juré. » ( Suivent 11 signatures.) Adresse de la Société républicain < de Mont-de-Marsan (1). A la Convention nationale. « Citoyens représentants, « La Société républicaine de Mont-de-Marsan a vu avec sat sfaction Ls grands événements qui ont consolidé la Révolution; elle a vu surtout avec joie les grands actes de justice que vous avez exercés contre les auteurs des factions qui se proposaient de déchirer la France. Elle a vu avec enthousiasme tomber la tête de Marie-Antoinette, épouse de l’infâme Capet. Elle vous félicite du courage et de la fermeté que vous avez manifestés en livrant vos col¬ lègues conspirateurs au glaive de la loi : elle espère que cet exemple sévère déconcertera les partis qui voudraient peut-être se former encore et que vous poursuivrez partout les enne¬ mis de la Révolution. Soyez toujours à la même hauteur; que les principes populaires et mon¬ tagnards vous dirigent sans cesse. Faites justice de tous les traîtres et hommes timides que vous avez encore dans votre sein; soyez sûrs de l’é¬ nergie du peuple français, osezv tout entre¬ prendre pour son bonheur, et demeurez à votre poste. Tel est le vœu de la Société républi¬ caine de Mont-de-Marsan. » (Suivent 10 signatures .) Adresse de la Société populaire de Douarnenez (2). Le citoyen Guezno, représentant du peuple, a fait passer à la Convention nationale l’adresse suivante : � « Représentants du peuple, « Les sans-culottes de la commune de Douar¬ nenez, district de Pont-Croix, département du Finistère, viennent de s’ériger en Société popu¬ laire. « Décidés à partager vos travaux, leur premier besoin est, non de vous adresser des félicita¬ tions, mais de vous témoigner que leur sincère désir est que vous restiez à votre poste jusqu’à la paix, c’est-à-dire jusqu’à la punition de tous les traîtres et l’anéantissement de tous les enne¬ mis de notre indépendance. Alors, mais seule¬ ment alors, revenez parmi nous recevoir la couronne civique due à votre héroïque persé¬ vérance et à votre amour constant pour le peuple. « Nous vous promettons, en attendant, de vous aider de tous nos moyens et de toutes nos facultés. « Le premier acte de notre réunion frater¬ nelle a été un acte d’humanité à l’occasion d’un malheur survenu le 20e jour de ce mois. 15 de nos malheureux compatriotes, se rendant à Brest pour combattre sur les flottes républicaines les satellites des despotes, ont été engloutis par les flots. Un seul a été sauvé. 10 de ces infor¬ tunés sont de notre commune, et 5 d’entre eux laissent des familles sans ressources quelconques. A l’instant une souscription volontaire a été votée, et nous aurons la douce jouissance, sinon de consoler, au moins d’avoir manifesté l’intention de soulager nos malheureux conci¬ toyens. « Nos ressources, représentants du peuple, sont extrêmement bornées. Les trois quarts de nos frères sont dans les armées et sur les flottes; le quart qui reste a plus de bonne volonté que de moyens. Vous seuls, dispensa¬ teurs judicieux des grâces nationales, pouvez compléter la bonne œuvre que nous ne pou¬ vons qu’ébaucher. Un mot de vous peut, sinon rendre au bonheur, au moins arracher à l’infor¬ tune 24 êtres précieux, ne fût-ce que par leur malheur. « Nous adressons au comité des secours le procès-verbal qui constate l’événement cruel qui nous désole et nous garantissons les besoins urgents de nos compatriotes. Pères de la patrie, les pauvres sont des enfants de prédilection. « Nous sollicitons qu’une somme de 10,000 li¬ vres, ou telle autre qui sera jugée, soit mise à la disposition du ministre de l’intérieur, pour, sous la surveillance des autorités constituées de notre commune, être partagée entre les infor¬ tunés privés de moyens d’exister par la perte de leurs parents. « Nous indiquons pour mode de partage, de donner deux parts aux mères et une à chaque enfant. « Vive la République une et indivisible ! et vive la Montagne qui l’a sauvée ! * « Signé : J. Morau fils. » Les communes de Port-Marly, Triel, Pissefon-taine et Bruch ont apporté l’argenterie de leurs églises. .11) Archives nationales, carton G 285, dossier 829. (2) Supplément au Bulletin de la Convention na¬ tionale du 8 frimaire de l’an II (jeudi 28 novembre 1793). Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). (J) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 197