[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. î1 brumaire an II 113 J /1er novembre 1793 Suit la lettre des administrateurs du département de police (I). « Commune de Paris, le 11 brumaire, l’an II de la République une et indi¬ visible. « Citoyen Président, « Les administrateurs du département de police vous font passer le total journalier des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention du département de Paris à l’époque du 10 dudit. Parmi les individus qui y sont ren¬ fermés, il y en a qui sont prévenus de fabrication ou distribution de faux assignats, assassinats, contre-révolution, délits de police municipale, correctionnelle, militaire, ou d’autres pour délits légers. « Conciergerie .................... 476 « Grande-Force (y compris 23 mili¬ taires) . . ........................... 618 « Petite -Force .................... 212 « Sainte -Pélagie ................... 161 « Madelonnettes .................. 257 « Abbaye (y compris 23 militaires et 5 otages) ........................... 130 « Bicêtre ......................... 719 « A la Salpêtrière .................. 378 « Chambres d’arrêt, à la mairie ...... 73 « Luxembourg ................... 179 Total ............. 3,203 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Heussée; Michel; Marino; Caillieüx. « Nota. — Le ci-devant duc d’Orléans n’est pas encore arrivé. » Isoré, représentant du peuple, envoyé près l’armée du Nord, informe la Convention natio¬ nale que si Cobourg veut savoir ce que valaient les reliques, les cloches et les meubles, ainsi que tous les magasins qui étaient à Menin, il pourra s’adresser à l’Administration du district de Lille. Menin et ses environs ont produit environ 10 millions à la République, et c’est le travail de l’armée de Lille, commandée par le général Sou-sham, soutenu par les généraux de brigade Dan-dals, Magdonal et Dumonceau (2). Suit le texte de la lettre du représentant Isoré, d'après le Bulletin de la Convention (3). Lettre du citoyen Isoré, représentant du peuple, datée de Lille, le 9e jour du 2e mois de l'an II de la République une et indivisible. « Si Cobourg veut savoir ce que valaient les ( 1 ) Archives nationales, carton G 279, dossier 749. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 239. (3) Bulletin de la Convention du 1er jour de la 2e décade du 2e mois de l’an II (vendredi 1er no¬ vembre 1793); Moniteur universel [n° 43 du 13 bru¬ maire an II (dimanche 3 novembre 1793), p. 174, col. 2]; Journal des Débals et des Décrets (brumaire an II, n° 409, p. 146); Aulard : Recueil des Actes et de la Correspondance du comité de Salut public, t. 8, p. 125. lre SÉRIE. T. LXXVtlI. reliques, les cloches, les meubles et tous les magasins qui étaient à Menin, il pourra s’adresser à l’administration du district de Lille. Ce mons¬ tre est tout en colère, et il vient de faire avancer près les villages qui entourent Lille un nouveau troupeau d’esclaves, dont une très grande partie à cheval; il veut se battre et nous ne le voulons plus, parce qu’il ne faut pas l’accoutumer à nous faire agir à sa guise; faire tout ce que l’ennemi ne veut pas, voilà, je crois, quel doit être l’esprit de ceux qui sont chargés de conduire la guerre. Le mouvement qu’il vient de faire vers le nord-ouest, en dégarnissant son armée vers celle du général Jourdan, lui jouera un mauvais tour, et je crois qu’il ne sera plus longtemps à re¬ tourner bride s’il entend parler d’un nouveau frottement. Malgré toute sa jactance, ses pau¬ vres casquettes n’engraissent pas à faire le mé¬ tier terrible qu’il leur fait faire par la vertu des coups de bâton, tous ses prisonniers, ainsi que les émigrés, sont secs comme des rats d’église; leur mine tout à fait cadavéreuse et tout à fait hi¬ deuse, répugne à nos soldats républicains, et si la grandeur d’âme du Français ne les garantis¬ sait pas, il n’entrerait pas un Autrichien dans nos citadelles. « Menin et ses environs ont produit environ 10 milhons à la République, et c’est le travail de l’armée de Lille, commandée par le général Sousham, soutenu par les généraux de brigade Dantels, Macdonald et Dumonceaux. L’histoire sera ornée de traits d’héroïsme qui se sont passés les 2 et 3 de ce mois; j’en remettrai le tableau au comité d’instruction publique, sous peu de jours. Nos frères d’armes sont jaloux du sensible ressouvenir des faits passés sous leurs yeux en défendant les droits de tous les hommes. J’écris au comité de Salut public pour différentes me¬ sures sur le maintien de nos forces, et si mes vues sont adoptées, j’aurai la satisfaction d’avoir con¬ tribué à battre l’ennemi sans interruption. « Signé : Isoré. » � Isoré fait passer ensuite copie de deux arrêtés par lui pris. Le premier est un ordre à la Com¬ mission militaire de juger tous délits à la suite de l’armée divisionnaire de Lille, et une déclara¬ tion solennelle que tout pillard, traînard ou déser¬ teur sera dépouillé de l’honorable nom d’ami de la patrie, et condamné à une peine infamante. Le second arrêté a pour objet d’établir un ordre régulier dans le transport des effets con¬ quis sur l’ennemi. Insertion au « Bulletin » et renvoi au comité de Salut public (1). Premier arrêté (2). Au nom du peuple français . L’an deuxième de la République. Nous, représentants du peuple envoyés près l’armée du Nord par décret de la Convention nationale du neuf septembre, chargeons la (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 239. (2) Archives nationales, carton AF» 234, pla¬ quette 2010, pièce 12,