132 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE truites; car il faut avoir ces qualités pour faire le bonheur de ses concitoyens, et donner aux loix la plus exacte et la plus prompte éxécu-tion. C’est de l’éxécution rigide des loix que dépend l’affermissement de la République; Représentai, vous avez la confiance du peuple, restez à votre poste, nous n’aurons jamais d’autre point de raliement que la Convention et d’autre but que la gloire et la prospérité de notre République une et indivisible. Courtade, président, Grégoire Liacot, Varenne, secrétaires. b [Les sans-culottes composant la société populaire régénérée de la commune de Draguignan à la Convention nationale, le 13 fructidor an II] (5) Citoyens représentans, Nous avons applaudi au supplice du Catilina nouveau, nous applaudissons également à la chute de ceux qui marchant sur leurs traces substitueront à la patrie leurs passions et leurs intérêts personnels. L’aristocratie et la malveillance s’agitent en tout sens pour donner le change et pour faire tourner à leur profit ce qui ne doit qu’accelle-rer leur ruine. Eh quoi! parce que des scélérats en singeant le patriote conspiraient contre notre liberté, faut-il leur assimiller les sans-culottes qui brûlant de l’amour de la patrie ont juré une guerre à mort à tous les tirans et à tous les traitres. Nous ne permettrons pas citoyens représentans, que les patriotes soient persécutés et vous ne laisserez pas impunis les manœuvres de nos ennemis. Ils lèvent déjà leur tête couverte de crimes et ils insultent au patriotisme. Notre commune fut plusieurs fois en proie aux fureurs de l’aristocratie. Le fédéralisme y fut audacieux au mois de juillet et d’aoust 1793 (v.s.), et vers la fin de ventôse dernier, il s’y manisfesta une émeute qui avait pour but la sortie des détenus et l’assassinat des patriotes. Ceux qui trempèrent dans ces horribles complots sont arrettés. Décrétez, Citoyens Représentans, qu’ils seront traduits au tribunal révolutionnaire et qu’ils y subissent la peine qui leur est due. Au milieu des dangers qui nous environnent, soyez fermes et intrépides. Le législateur doit oublier toute affection particulière pour ne s’occuper que du grand intérêt de la patrie. Vous avez la confiance d’une grande nation, continuez de montrer que vous en êtes dignes. Le peuple est là, il attend son salut de vous. Le gouvernement révolutionnaire est seul propre à le faire. Nous vous félicitons d’en avoir décrété le maintien. C’est contre ce rocher que (5) C 320, pl. 1319, p. 9. J. Mont., n° 144,. viendront échouer tous les projets parricides des tirans et des conspirateurs. Recevez, Citoyens Représentans, le vœu que nous formons de conserver jusqu’à la paix le gouvernement révolutionnaire, ce vœu est celui de tous les sans-culottes. Gubert, président, et quatre autres signatures. c [Les membres composant le tribunal du district de Barjols à la Convention nationale, le 29 thermidor an II] (6) Représentants du peuple, Notre tribunal s’empressa de féliciter la République et la Convention sur l’évenement mémorable du 21 janvier 1793, (vieux style). Fidèles à nos premiers principes, et justement entrainés par une identité absolue de circonstances, nous félicitons aujourd’hui la République et la Convention sur l’évenement non moins mémorable du 10 thermidor, qui fixera les destinées de la France. Notre reconnaissance envers la représentation nationale sera graduée sur l’importance de ce service. Périssent les traitres, vive la République! Bausset, président, Guigou, Gastin, juges, Isnard, greffier. d [Discours prononcé par les députés de la société populaire de Sens à la Convention nationale, le 25 fructidor an II] (7) Citoyens Représentans, Députés par la société populaire de Sens, nous venons en son nom vous renouveller des sentimens qui luy seront toujours chers. Ses vœux exprimés dans différentes adresses, ont toujours été, seront toujours les mêmes; mais elle a cru quelle devoit dans les circonstances actuëlles, faire une nouvelle profession de foy au milieu du plus auguste aréopage de l’univers, à la face de la République entière. Liberté, Egalité (8), unité, indivisibilité de la République, telles sont les maximes et telles seront bientôt sans doute celles de tous les hommes, parce qu’elles dérivent des principes immuables (9) de la justice étemelle parce que le génie de la liberté plane sur l’univers. Grâces vous soient rendües à jamais fidèles mandataires, la République française, la lère du monde est votre ouvrage; vous avez déchiré la robbe de pourpre traînée si longtems avec (6) C 320, pl. 1319, p. 8. (7) C 320, pl. 1319, p. 7. Bull., 27 fruct. (8) Suivait le mot fraternité qui a été raturé. (9) Les mots « de la nature » ont été raturés. SÉANCE DU 27 FRUCTIDOR AN II (13 SEPTEMBRE 1794) - N° 2 133 tant d’insolence par d’excécrables tyrans, vous avez délivré le meilleur peuple de la terre écrasé pendant 14 siècles entre le thrône et l’autel, vous avez sauvé votre pays malgré les factieux, les Catilina qui entravoient vos travaux pour assassiner des hommes libres, pour rétablir un trhône hideus sur leurs corps san-glans; vous avez enfin tracé en caractères de feu ces lois sublimes, emblèmes précieux et étemels du bonheur de l’humanité...; Bientôt, tous les hommes qui couvrent la surface du globe guidés par le flambeau de la philosophie briseront leurs chaînes flétrissantes, rendront hommage à la liberté, prendront place au banquet de la fraternité. 31 may, 2 juin, 10 août, 9 thermidor, ô journées à jamais mémorables déjà burinées dans l’histoire, vous retracerez dans les siècles futurs le triomphe de la liberté, vous rappellerez la sainte énergie du 1er, du plus généreux de tous les peuples, la fermeté, le courage de ses Représentans qui ont tant de titres à la re-connoissance de l’univers. Chargés de vous témoigner de celle de la société populaire de Sens, nous ne connois-sons, citoyens Représentans qu’une manière de vous remercier de vos travaux, c’est de vous inviter à rester à votre poste, de faire un nouveau serment d’exécrer à jamais les tyrans, les traîtres, les ambitieux de chérir toujours la raison, l’humanité, la justice, d’être fidèles aux lois de notre chère patrie. De vous être invio-lablement attachés. Oüi, nous vivrons libres, ou nous saurons mourir autour de la colonne sacrée de la liberté : ...Mais non, nous tenons aussi les leviers de la révolution, nous contribuerons de tout notre pouvoir à la dissolution des monstres qui souillent l’univers, qui outragent tout à la fois la raison, l’être suprême et la nature, et nous nous écrierons avec tous les hommes libres : Vive la République, vive la Convention nationale. F. Bureau, ex-président. e [Les élèves de l’école primaire de la commune de Conches, à la Convention nationale, le 2 fructidor an 77] (10) Egalité, Liberté, fraternité ou la mort. Pères de la Patrie. Les jeunes républicains de l’école primaire de la commune de Conches, dévoués à devenir un jour les appuis de la révolution; leurs cœurs n’ayans point été souillés par les instructions orgueilleuses des prêtres qui apprenaient aux grands à opprimer les petits. Ces cœurs purs et bien disposés à recevoir les leçons de toutes les vertus républicaines, vous offrent tous leurs remerciements et notamment de l’éducation républicaine. L’erreur et (10) C 320, pl. 1319, p.6. Bull., 27 fruct. Moniteur, XXI, 762. le mensonge sont détruits, la vérité leur a succédée, le fanatisme n’est plus, Vive la République. Sans prêtres, nous serons plus facilement vertueux, par là plus agréable à l’être suprême. Nous ne cessons de lui adresser des remerciemens des succès de nos armées et particulièrement de nous avoir donné des représentans dont la sagesse et les lumières concourent journellement au bonheur de la patrie. Législateurs, il nous manque des forces pour seconder vos efforts, dès que nous les aurons atteins, nous jurons tous unanimement d’aller sur les frontières soulager nos frères, et défendre notre patrie. Nous allons pour preuve de notre dévouement pour la cause de la liberté, nous appliquer à acquérir les connaissances qui pourront un jour nous rendre utile à notre patrie, après nos classes nous continuerons d’aider de nos bras aux préparatifs des matières premières pour la fabrication du salpêtre, d’où doit sortir l’emetique des ennemis de la République. Restez à votre poste, Représentans jusqu’à ce que toutes les têtes couronnées soient tombées, pour lesquelles nous jurons une haine complette. Et nous répéterons à jamais les mots que nous pratiquons au commencement et à la fin de nos classes. Vive la République, vive la Convention. Salut et fraternité. Loinel, instituteur et 33 autres signatures. f [Les jeunes enfants de l’école nationale de Lus-sac-la-Patrie, à la Convention nationale, le 28 thermidor an ZZ] (11) Liberté ou la mort Législateurs, Habitans de la sainte Montagne les jeunes enfans des ecolles national de Lussac-la-Pa-trie, chef lieu de canton, district du Dorât, département de la Haute-Vienne, en apprenant la nouvelle de la conspiration horible du trai-tre Robespierre contre l’unité et l’indivisibilité de la République françoise, ont frémy d’horreur; ils vous félicitent de votre surveillance, cy exacte à déjoüer les complots fraticides des malveillans qui sous le masque du plus pur patriotisme caches les plus noirs attantats; nos bras encore foible voudroit bien seconder votre courage et vos bon santimens, (mot illisible) que foibles; nous nous sommes transportés en esprit devant la Convention nationale, dans l’intention d’imiter les Barras, et Vialla; c’est ce désir que nous aurons toujours dans le cœur jusqu’à ce que nos forces segondant nos courages, nous permetrons de remplir nos dessir qui sont de combatre la tirannie et les tyrans et de vivre libre et mourir. Bouchalais, Rouziev, instituteur national et sept autres signatures. (Il) C 320, pl. 1319, p. 5. Moniteur, XXI, 762.