376 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE la république une et indivisible, le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix triompheront dans notre département de tous les efforts de nos ennemis, ou comme nous l’avons juré nous mourrons en les défendant. Vive la République, vive la Convention, périssent les traitres et les intrigans. Liogier, agent national et trois autres signatures. 28 Le président de la société populaire de Coutances [Manche] fait passer à la Convention nationale deux exemplaires d’une adresse que cette société fait à ses concitoyens, pour les prémunir contre la perfidie et les manoeuvres des partisans de la royauté et des aristocrates incorrigibles. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (87). 29 La société populaire de Montbéliard félicite la Convention sur ses travaux, et annonce qu’elle vient de fournir un cavalier monté, armé et équipé (88). [La société régénérée des Amis de l’Egalité et de la Liberté de Montbéliard, département de la Haute-Saône, à la Convention nationale, du 13 vendémiaire an III] (89) Citoyens représentans, Que n’avez-vous point fait, que ne faites-vous pas pour le bonheur des français? Chaque jour voit éclore de nouveaux bienfaits. Les accens de la reconnoissance éclatent de toutes parts autour de vous, nous venons y mêler les nôtres. Vous avez abattu les factions et l’imoralité, vous avez terrassé l’athéisme et l’imposture : vous avez ranimé dans le coeur de l’homme toutes les affections pures, tous les sentiments généreux. Des astucieux conspirateurs couvrant d’un voile trompeur leurs projets liberticides étaient parvenus par des déclamations ardentes, à ébranler l’opinion publique et à fasciner les yeux de quelques homes crédules. Mais votre courage et votre union ont bientôt su déjouer leurs noirs complots. Les vertus ont enchainé l’ambition et le crime et à la voix de la patrie en danger, les enfants ainés de la liberté, les braves parisiens ont formé autour de vous un rempart impénétrable et ont poursuivi les ty-(87) P.-V., XLVIII, 14. (88) P.-V., XLVIII, 14. Bull., 7 brum. (suppl.). (89) C 325, pl. 1402, p. 16. rans jusques dans leur dernier repaire. Ils sont rentrés dans le néant ces monstres qui voulaient faire rétrograder la raison, ramener le vandalisme et nous plonger dans les ténèbres de l’ignorance et de la barbarie pour courber plus facilement nos têtes sous le joug de l’esclavage. L’instruction publique cette sauvegarde de la liberté a fixé votre attention et votre sollicitude paternelle : semblable à un fleuve majestueux et bienfaisant qui roule dans les campagnes ses eaux fécondantes et répand partout la vie et la fraicheur par des canaux ramifiés à l’infini, elle va se répandre sous vos auspices dans toutes les branches de la société, elle va éclairer les homes sur leurs droits et leurs devoirs, elle les leur fera chérir. Vous consolez le malheur, vous consolez et soulagez l’indigente vertu, vous vengez le mérite outragé par la tyrannie. Les honneurs du Panthéon vont venger l’homme de la nature et de la vérité de l’injustice de ses contemporains et faire cesser les aboïemens de l’envie et de la calomnie qui insultaient jusqu’à sa tombe. Vous rendez la vie aux arts, vous les encouragez par des récompenses. A votre voix, leurs chefs d’oeuvres qui avoient été entassés dans la poussière par la malveillance et le mauvais goût sont sortis pour enrichir ces brillantes collections qui féconderont l’imagination de nos jeunes artistes et les enflameront d’une noble émulation. Bientôt à votre voix, la toile et le marbre respireront pour consacrer par des monuments durables les actions des grands homes, le dévouement des héros, des martyrs de la liberté, et l’histoire les burinera. Citoyens représentans, la Convention nationale dont toutes les décisions portent l’empreinte de la sagesse et de la vertu sera toujours notre guide et notre fanal. Continuez à tenir d’une main ferme le gouvernail de l’Etat pour conduire promptement au port du bonheur ce vaisseau qui a été si longtems le jouet des flots des passions humaines et des orages politiques. Maintenez dans toute son intégrité le gouvernement révolutionnaire, non ce gouvernement de sang créé par un génie contre-révolutionnaire qui proscrivait l’innocence avec le crime, mais un gouvernement juste qui protège l’homme probe et punisse l’home pervers, un gouvernement actif qui ait cette centralité, cette énergie, cette célérité nécessaires au salut de l’Etat. Pendant que nos guerriers poursuivent et exterminent les esclaves épouvantés, poursuivez sans relâche, les vices et les tyrannies pour cimenter par leur destruction l’indépendance des français qui ne formeront qu’un Peuple d’heureux unis par la sainte égalité et la douce philantropie. Oui déjà, l’aurore du bonheur et de la paix commence à luire pour nous. Nous vous offrons, citoyens représentans, un cavalier que nous avons monté, armé et équipé. Il part animé d’une ardeur vraiment républicaine et brûle de marcher sur les traces de ses frères d’armes. Vive la Convention nationale, vivent tous ceux qui ne reconnoissent que la Convention pour ralliement. Berger, Friez fils aîné, secrétaire, et une vingtaine de signatures.