SÉANCE DU 18 BRUMAIRE AN III (8 NOVEMBRE 1794) - N° 15 535 portations deffendues et toutes importations de faux assignats et de marchandises prohibées, nous renouvelions tous le serment de mourir républicains. Salut et fraternité. Par le comité de correspondance de la dite société. Marquier, président, Cordier, Bonnet, Griffon, secrétaire. 15 L’administration centrale du ci-devant pays de Liège écrit à la Convention nationale que les habitans confiés à ses soins la regardent et la chérissent comme leur mère; ils jouissent du droit d’adoption qu’elle leur a confié et qu’il n’est point de sacrifice qu’ils ne fassent avec zèle pour la garantir des efforts que pourroient encore faire les ennemis de la liberté. L’Adresse aux Français, ajoute cette administration est gravée dans nos coeurs et les francs Liégeois jurent tous de mourir en soutenant les principes sacrés qu’elle renferme. Mention honorable, insertion au bulletin (31). [ L’administration centrale du ci-devant pays de Liège à la Convention nationale, s. d.] (32) Législateurs Elle est arrivée cette grande époque de la révolution qui après tant des dangers et d’oragps, met en présence du port le vaisseau de la république, un bras énergique, inflexible a scu l’y conduire ; et l’arracher à jamais à cette tourmente impétueuse et non interrompue dont les ennemis de l’humanité l’enveloppoient à l’envi de toutes parts, quel sage pilote l’a sauvé de l’abyme ? Ah ! la réponse unanime du peuple l’atteste ; il se plait à le répéter dans les accens de sa reconnoissance ; Vive la Convention nationale. Enfans adoptifs de la grande famille, nous venons mêler nos accens à la voix universelle qui s’élève avec éclat, avec force, de toutes les parties de la république; placés par les représentai envoies dans nos contrées à l’administration des ci-devant Liégeois, c’est au nom de ce peuple vertueux, de ces républicains éprouvés qui ne peuvent encore s’assembler, mais dont le voeu est si énergiquement, si vivement prononcé, que nous félicitons les sauveurs de l’humanité dans cette circonstance solemnelle, nous ne prodiguerons pas des vains éloges ; les républicains ne louent pas, et lorsque la repré-(31) P.-V., XLIX, 47. (32) C 324, pl. 1394, p. 11. M. U., XLV, 346; Bull., 20 brum. sentation du premier des peuples accomplit sa mission; lorsqu’elle verse, avec profusion les lumières et les bienfaits de la liberté sur ceux qui en lui accordant leur confiance, lui ont imposé cette tâche sacrée, nous ne savons que lui dire : tu justifies cette confiance ; tu fais ton devoir tout autre langage seroit une insulte. Législateurs, ils ont lu, ils ont dévoré, les peuples de ces contrées, votre proclamation sublime, les principes qu’elle renouvelle, furent dans tous les tems, dans leur coeur, placée dans la salle de nos séances à côté de l’immortel tableau des droits de l’homme, elle nous soutient, nous anime, nous encourage, elle nous console dans les moments difficiles où nous nous trouvons encore : par elle, l’avenir ne présente plus que bonheur. C’est maintenant que la justice et la vérité sont à l’ordre du jour ! le torrent impur et dévastateur des factions et des crimes va se briser à jamais contre les bases désormais inébranlables des statues que la france a élevées à ces deux divinités tutélaires des humains. De la hauteur sublime où vous vous êtes placés, faites briller sans cesse ce fanal majestueux et redoutable, qui atteint, jusque dans son plus obscur repaire, l’hypocrite conspirateur ; qu’elle rentre à jamais dans la fange, cette tourbe scélérate qui osoit parler de terreur à des hommes libres, les stupides! c’est en comprimant les coeurs, en avilissant les âmes, en hébétant les esprits, qu’ils vouloient les élever aux fiers sentiments de la République ! c’est par les moÿens constans des despotes qu’ils prétendoient nous arracher au joug! c’est sur des tas de cadavres, sur des débris fumans, au millieu des allarmes, des gémissements, des pleurs et du deuil : c’est par l’immoralité et tous les vices abjects de l’esclavage, qu’ils alloient, disoient-ils, ramener sur la terre la morale, la raison, la liberté! c’est par le crime qu’ils régéneroient les humains!... Oui, oui, c’étoit là la plus dangereuse des conspirations qui ont osé paroitre ; nous dirons mieux législateurs, c’étoit la seule qui pût arrêter les glorieuses destinées de la france, c’etoit là le ver rongeur et l’unique espérance des Rois. Vous avez parlé : elle n’est plus, la voix du peuple qui se fait entendre autour de vous, atteste qu’elle est anéantie sans retour, misérable pour qui l’agitation est un besoin cannibale qui ne parle que de sang, d’échaffauds, de massacre, prétendu patriote exclusif, homme outré, intrigans, calculateur d’anarchie, vil et jaloux calomniateur, qui non content d’assassiner l’homme de bien, courrois, pour assouvir sa rage, remuer sa cendre avec ton poignard... vous tous qui n’aspiriez qu’à deshonorer la plus sublime des époques de l’espece humaine, frémissez, il est prononcé votre arrêt, il est irrévocable. La probité releve son front pur et modeste; la vertu reparoît; le talent se livre à sa noble énergie ; l’erreur répare sa faute et devient utile ; l’ardent républicain qui voit enfin la lutte pénible couronnée des succès, respire; et les principes, les seuls principes, unique, invariable boussole vont régner, liberté, félicité, tels en sont les infaillibles résultats.