400 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { f �“rnbre 1793 nos braves frères, au nombre de 1.000, sont à Mayence, sans souliers, sans bas, sans chemises, sans argent. Je viens vous demander, en leur nom, de décréter qu’il sera envoyé à Mayence une somme en numéraire suffisante pour leurs besoins, et payer au despote autrichien le prix dont ces républicains sont les otages. Alors nous obtiendrons le départ de nos colonnes, et la République recouvrera 1.000 nouveaux défen¬ seurs. On demande le renvoi de cette pétition aux comités des finances et de Salut public. Bourdon (de VOise). Il est bien singulier qu’après les faits qui viennent d’être dénoncés, on garde le silence ; et que quand il y a un décret qui ordonne au ministre de la guerre d’envoyer des fonds pour racheter nos républicains on se taise sur une inexécution de 4 mois. ( On applau¬ dit.) Qu’ est -ce donc que cette infâme bureau¬ cratie du ministre de la guerre! Qu’ est -ce donc que Bouchotte! Quel est donc son pouvoir! Est-il au-dessus de la Convention! On n’ose pas dire qu’il laisse les lois sans exécution ! Quoi ! nous tremblerions devant Bouchotte ! ( On applaudit.) Je demande que le ministre de la guerre soit appelé, séance tenante, pour rendre compte du retard apporté à l’exécution du décret qui eût rendu 1.000 de nos frères à la République. Cette proposition est décrétée au milieu des plus vifs applaudissements. Un membre [Mailly (1)J, a donné lecture d’une adresse des volontaires, sous-officiers et officiers du bataillon du district de Louhans, et a déposé sur le bureau un jour de leur paye, mon¬ tant à 728 1. 15 s. : ces citoyens jurent de ne rentrer dans leurs foyers qu’après avoir terrassé les tyrans, et invitent la Convention à rester à son poste jusqu’à la paix. Le même membre a ajouté qu’un soldat de ce bataillon, en lui envoyant cette adresse, lui a appris que le 10 de ce mois, lorsqu’ils étaient à l’exercice, on vint leur demander 100 hommes, armés et de bonne volonté. Tous voulaient par¬ tir. Les capitaines furent forcés d’en prendre un certain nombre par compagnie. On distribuait à chacun des cartouches, et une profonde douleur était peinte sur le visage de ceux qui étaient obligés de rester. Il en est un qui offrit un assi¬ gnat de 10 livres à son camarade pour aller à sa place; l’assignat fut rejeté avec colère et mé¬ pris. La Convention ordonne la mention honorable, l’insertion au « Bulletin », et charge le membre de s’informer du nom du soldat qui a refusé l’assignat de 10 livres, pour qu’il soit renvoyé au comité d’instruction publique (2). Suit le texte de V adresse lue par Mailly d’après l’original qui existe aux Archives nationales (3). (1) D’après la minute du décret qui existe aux Archives nationales, carton C 282, dossier 793. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 160. (3) Archives nationales , carton C 284, dossier 815. Les volontaires, sous -officiers et officiers du bataillon du district de Louhans, département de Saône-et-Loire, aux citoyens représentants du peuple à la Convention nationale. « Ferney-Voltaire, le 4e jour de la lre décade de frimaire de l’an II de la République une, indivisible et démocratique. « Citoyens représentants, « Les sans-culottes du district de Louhans, requis en vertu de la loi du 23 août dernier, ont eu le bonheur d’être envoyés aux frontières ; ils imiteront leurs aînés, et voleront à la vic¬ toire. Ils déposent sur l’autel de la patrie un jour de leur paie et jurent de ne rentrer dans leurs foyers qu’après avoir terrassé les tyrans. « Pour vous, citoyens représentants, restez à votre poste, faites tomber sous le glaive de la loi les têtes des malveillants de l’intérieur, et sous peu une paix générale entre tous les peuples rendus à la liberté, assurera notre félicité. « Vive la République ! Vive la Convention ! Vive la Montagne ! » ( Suivent 1 3 signatures ). Compte rendu du Moniteur universel (1). Un membre. Les officiers, sous-officiers et soldats d’un bataillon du district de Saône-et-Loire font don d’un jour de leur paie pour les frais de la guerre. (1) Moniteur universel [n° 85 du 25 frimaire an II (dimanche 15 décembre 1793), p. 342, col. 2], D’autre part, les Annales patriotiques et littéraires [n° 347 du 24 frimaire an II (samedi 14dé-cembre 1793), p. 1569, col. 2], Y Auditeur national [n° 448 du 24 frimaire an II (samedi 14 dé¬ cembre 1793), p. 2] et le Mercure universel [24 fri¬ maire an II (samedi 14 décembi’e 1793), p. 378, col. 1] rendent compte du don patriotique du batail¬ lon du district de Louhans dans les termes suivants: I. Compte rendu des Annales patriotiques cl littéraires. Un bataillon du département de Saône-et-Loire dé¬ pose, par l’organe d’un membre de la Convention, un jour de paie. Ce même bataillon, le 10 de ce mois, était à l’exercice; le commandant demande 100 hommes de bonne volonté pour une expédition contre l’ennemi. Tous veulent partir; la confusion s’en mêle; on tire au sort; un d’eux offre à celui qui avait un billet heureux 10 livres pour partir; elles sont rejetées avec indignation. (Applaudisse¬ ments.) L’insertion au Bulletin. II. Compte rendu de l’Auditeur national. L'un des bataillons du département de Saône-et-Loire offre à la patrie, pour les frais de la guerre, un jour de sa paie. Le membre qui a déposé cette offrande sur le bureau a fait connaître un trait de bravoure des sol¬ dats de ce bataillon. 100 hommes sont demandés pour un coup de main très périlleux. Tous les sol¬ dats du bataillon se présentent; tous veulent mar¬ cher; mais il n’en fallait que 100, et l’on voyait la tristesse peinte dans les traits de ceux qui n’avaient pas le bonheur d’être choisis. L’un d’eux ayant offert à son camarade 10 livres pour lui céder sa place