[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ïè�mbre 1793 29 Art. 13. « Les Administrations de district rendront compte, le 1er de chaque mois, du progrès des réparations et de l’état des routes, à celles de département, qui surveilleront l’ensemble des travaux, et prononceront définitivement sur tou¬ tes les difficultés, d’après l’avis des districts. Art. 14. « Les représentants du peuple près les armées et dans les départements inspecteront tous les travaux des routes et ponts qu’ils auront occa¬ sion de parcourir. Art. 15. « Les ingénieurs ne pourront se distraire de leurs travaux, excepté pour les objets relatifs au service des armées. Art. 16. « Chaque Administration de département ren¬ dra compte au conseil exécutif, et justifiera de l’emploi des fonds qu’elle a reçus ou imposés et employés, jusqu’au 1er nivôse; elles rétabliront dans les caisses d’où ils ont été tirés les fonds mis à leur disposition par les représentants du peuple. Art. 17. « En conséquence les dispositions du décret du 22 février dernier sont rapportées. Le conseil exécutif n’accordera plus de fonds faisant partie des 20 millions attribués, à cette époque, aux réparations des routes et ponts. Art. 18. « Le conseil exécutif rendra compte à la Con¬ vention, et justifiera de l’emploi de ces 20 mil¬ lions, au 20 nivôse; ainsi que de toutes les opé¬ rations successives qu’il aura suivies, relative¬ ment à l’exécution du présent décret (1). » Compte rendu du Journal de Perlet (2). Le rapporteur des comités réunis de Salut public, des finances et des ponts et chaussées fait adopter un système provisoire de réparation des grandes routes, ponts et chaussées. Les frais seront à la charge du Trésor public à comp¬ ter du 1er nivôse prochain; les soldats citoyens de la première réquisition, qui manquent d’ar¬ mes, seront employés à cette réparation. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 22 à 26. (2) Journal de Perlel [n° 441 du 17 frimaire an II (samedi 7 décembre 1793), p. 51]. D’autre part, le Journal des Débals el des Décrets (frimaire an II, n° 444, p. 225), les Annales patriotiques el littéraires [n° 341 du 18 frimaire an II (dimanche 8 dé¬ cembre 1793), p. 1543, col. 1] et V Auditeur national [n° 442 du 18 frimaire an II (dimanche 8 dé-Ce dernier article a excité quelques débats. Fayau voulait qu’on les exerçât pendant l’hi¬ ver à la manœuvre et au maniement des armes. Barère a observé qu’il y avait un déficit dans le nombre et dans la force des bras; que d’ailleurs il n’y avait pas dans les ateliers 600,000 fusils à mettre entre les mains des jeunes gens de la première levée. Merlin (de Thionville) a dit que le peuple français, républicain, devait être soldat et agri¬ cole; qu’il devait tour à tour manier le fusil et la pioche, terrasser les tyrans et cultiver -la terre. Il a été adopté. 25 millions seront mis à la disposition du ministre de l’intérieur pour ces réparations. cembre 1793), p. 3] rendent compte de la même dis¬ cussion dans les termes suivants ! I. Compte rendu du Journal des Débats el des Décrets. Un membre, au nom des comités de Salut public, d' agriculture, de commerce el des ponts el chaussées, propose un projet de décret sur la reconstruction des routes. On en demandait l’impression et l’ajournement. Sur l’observation de plusieurs membres que cet objet est de la plus haute importance et très urgent, la discussion s’ouvre et les articles sont successive¬ ment adoptés. II. Compte rendu des Annales patriotiques el littéraires. La Convention a décrété que tous les travaux publics seront faits et entretenus aux frais de la République, à compter du 1er nivôse prochain. Les chemins vicinaux continueront d’être faits et entre¬ tenus aux frais des administrés, sauf les cas où ils pourront être utiles à la République. Il s’agissait d’une disposition particulière, celle de savoir si les volontaires nationaux pourraient être employés aux travaux des routes. « Pourquoi, s’écrie Merlin, des républicains ne travailleraient-ils pas à la terre? 11 n’y a que des muscadins qui pourraient s’y refuser ! Nous-mêmes, après nos travaux, à l’exemple des Romains, nous prendrons la pioche et la hache. (Applaudisse¬ ments.) La proposition de Merlin a été décrétée. III. Compte rendu de l'Auditeur national. Ce journal reproduit le décret que nous avons inséré ci-dessus d’après le procès-verbal. Mais, après le nota de l’article 3, on lit dans son compte rendu : « Quelques membres craignaient que cette dernière mesure n’empêchât les soldats de la première réqui¬ sition de s’exercer au maniement des armes; mais elle a été adoptée, d’après les réflexions de Barère et de Merlin (de Thionville), qui ont représenté que les jeunes gens ne pourraient que se fortifier par ces travaux, que les soldats français ne devaient pas répugner à faire ce que nos ennemis employaient souvent avec succès, et que surtout ils devaient se rappeler l’exemple des Romains qui savaient se servir également, suivant les circonstances, de leurs armes et de la pioche pour vaincre leurs ennemis. »