606 [Convention nafionaïs.} ABCWIflS ÜàWHWAUlÈS. | {\ femrl*# La Société populaire de Narbonne fait part à la Convention nationale de l’offrande d’un cava¬ lier monté et équipé, et de 40Q chemises au’elle a envoyées à ses frères d’armes-Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de la Société populaire de Nar¬ bonne (2). La Société populaire de Narbonne, à la Convention nationale. « Représentants du peuple, « La Société populaire de Narbonne régénérée par un scrutin épuratoire, digne de sentir le prix de vos travaux, vous présente le tribut de sa reconnaissance. « Quels bienfaits n’a-t-elle pas à rappeler? Vous avez décrété la République, et ce premier jour de votre session, en réparant les torts de la vieillesse du Corps constituant» fit renaître pour n°ns la joie et l’espérance et promit à la France une chaîne (sic) de prospérité. « TJn vil héritier des rois, comme eux, ennemi nécessaire de la liberté des peuples, empoison¬ nait encore de son souffle impur une terre qui se régénérait. Mqbile de toutes les agitations, la cause d’un tyran détrôné inspirait ou couvrait les projets des puissants envieux du dehors et des infâmes conspirateurs du dedans. La foudre, lancée dé la Montagne, bravant toute la puis¬ sance des rois, fut chercher cette tête coupable, et l’atteignit au milieu même de la fange et des roseaux du marais qù elle s’était mise à l’abri. « La perfidie s’était cachée sous le manteau de là justice et ourdissait ses trames liberticides dans le temple même de la liberté; vous avez lutté longtemps contre ses efforts : vous avez déchiré un voile hypocrite. Ces hommes, que des insinuations mensongères et l’aveuglement des patriotes du Midi leur avaient fait regarder comme les ami® du peuple, vous les avez signa¬ les aux yeux de la France, aux yeux dé l’univers, et leur exclusion de votre sein, dans la journée mémorable du 2 juin, préparant de nouveaux succès à la cause du peuple, fit éclore cette Constitution vraiment républicaine, où les na¬ tions viendront un jour reconnaître les droits de l’homme et le gouvernement le plus conve¬ nable au développement dp sa grandeur et de ses facultés. Une femme, auteur des crimes de Capet, se consolait, après sâ mort, par le fol espoir de préparer un trône à son fils, et de nouveaux fers à la France. Cette tête orgueilleuse est en¬ core tombée : une seconde fois vous ayez appris à toute la race des t°i® que les dominateurs du monde doivent s’anéantir, et qu’il n’est dé res¬ pectable, de grand, de permanent, que la ma¬ jesté, que la souveraineté du peuple. « Le complot que vos propres collaborateurs avaient tramé contre l’indivisibilité de la Répu¬ blique’ Sortant tout à coup dq sejn des ténèbres, menaçait avec épiât la France entière d’un affreux déchirement; vous l’avez comprimé, (1) Procès-ver baux de la Convention, t. 26 ,p. 345. (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 810. vous l’avez anéanti. Ces prétendus amis du peuple, souillés du honteux abus de sa con¬ fiance, n’ont pu dévier longtemps la juste peine de leur perfidie... Un imposteur, vraiment paré d’un nom chéri des Français, ce d’Orléans, que les chauds amis de l’égalité voyaient avec in¬ quiétude survivre à la destruction des rois, a subi lui-même le sort des traîtres. « Grâces vous soient rendues, représentants du peuple, vos mesures révolutionnaires ont déjà fixé les destinées de la France, et préparé l’af¬ franchissement des nations; vous avez vengé la patrie outragée; vous avez satisfait le patrio¬ tisme trompé en écrasant ces hommes qui cher¬ chèrent, un temps, à surprendre votre estime, et que nous vouons aujourd’hui à l’exécration universelle avec la même franchise que nous mîmes toujours à voter l’ anéantissement de la tyrannie et rétablissement d’une République indivisible. « Achevez votre ouvrage, illustres Monta¬ gnards, consommez l’édifice de cette République une et indivisible; elle seule désormais peut faire la gloire de la France. Que sur cette base immor¬ telle, des lois prises dans la nature de l’homme, assurent pour toujours la moralité du peuple ; son bonheur tient encore à pette cause. Terrassez tous ses ennemis; que les traîtres, en périssant, apaisent les mânes irrités de® hommes géné¬ reux qui ont succombé pour la défense de ses droits. O Peletier, ô Marat ! O martyrs de la liberté ! souffrez que nous jetions en passant une fleur sur vos tombes; vous vivrez dans le souvenir des hommes fibres; un monument que nous vous élevons au milieu de nous apprendra de bonne heure à nos enfants, et vos travaux et la mort que vous avez soufferte pour la liberté. « Heureuse France ! ta régénération s’opère avec effort, mais tes maux amont un terme et ta prospérité sera éternelle. Tes représentants n’auront pas travaillé Ch vain; l’arbre de la liberté, planté de leurs mains, étendra bientôt partout ses rameaux bienfaisant® \ ups neveux en goûteront à jamais les fruits. Les scélérats les fourbes, tous les ennemis du bonheur du peuple passeront; à la place de la perfidie et du crime, la justice et les mœurs, la bienfaisance et la loyauté fleuriront sous le règne des lois. Ton sol fécondé par le sang même de tes défen¬ seurs deviendra la terre des hérps. Les peuples étrangers, aujourd’hui imbéciles sujets des tyrans couronnés, maudissant le sot orgueil qui les fit armer contre nous, ®e réuniront, dans l’admiration de tes lois, pour bénir les fonda¬ teurs de la République, des Droit® de l’homme» et viendront dans ton sein, puiser les exemples des vertus magnanimes, fraterniser avec tes enfants et apprendre à jouir du bonheur dans l’union inséparable de la liberté et de l’égalité. « Les sans-culottes composant la Société popu¬ laire de Narbonne. (Suivent 7 signatures.) « Délibéré en séance dp la Société populaire de Narbonne le vingt-neuf brumaire, F an deux de la République française, une et indivisible. « fP. $. Dans su séance du § hrumairp, la So¬ ciété populaire de Narbonne avait délibéré de faire à la République l’offrande d’un cheval monté et équipé à ses frais. Cette délibération a eu aujourd’hui son effet. Une invitation faite