396 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 21 Le citoyen Pierson, lieutenant au troisième bataillon des tirailleurs, blessé grièvement au blocus de Maubeuge, réclame des secours pour faire face aux engagemens que ses blessures l’ont forcé de contracter pour se faire guérir. Renvoyé au comité des Secours publics (75). 22 Les officiers supérieurs de la cent-qua-rante-quatrième demi-brigade de l’armée des Côtes-de-Brest rendent compte d’une action héroïque du citoyen François Pichaud, grenadier au premier bataillon de la première compagnie, natif de Nantes, département de la Loire-Inférieure, qui, quoique grièvement blessé à l’affaire de Bonneuvre eut le courage de sauver le drapeau, qui, sans ses efforts, seroit tombé entre les mains des brigands. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi aux comités de Salut public et d’instruction publique (76). 23 Le citoyen Lalande, inspecteur et syndic du collège de France, envoie à la Convention le programme des exercices de cette année et la prie d’envoyer un commissaire lors de la rentrée publique de ce collège. Renvoyé au comité d’instruction publique, pour envoyer un commissaire, s’il l’estime nécessaire (77). Le citoyen Lalande, inspecteur du Collège de France, écrit que les professeurs de cet établissement précieux mettent leurs exercices sous la protection spéciale de la Convention, et qu’ils l’invitent à envoyer un commissaire pour assister à l’ouverture des exercices, qui aura lieu le 1er frimaire, à cinq heures du soir. Renvoyé au comité d’instruction publique (78). 24 Le citoyen Félix Nogaret fait passer un cantique décadaire, pour être chanté dans les temples de l’Étemel, avant ou après la lecture des lois. (75) P.-V., XLIX, 279. (76) P.-V., XLIX, 279. (77) P.-V., XLIX, 280. (78) Moniteur, XXII, 546. Mention honorable et renvoi au comité d’instruction publique (79). 25 Un anonyme envoie de Chambéry [Mont-Blanc] trois odes, l’une sur le décret en faveur des gens de couleur, la seconde sur la liberté, et la troisième sur le vrai patriotisme. Mention honorable et renvoi au comité d’instruction publique (80). 26 Les ouvriers platineurs des Quinze-Vingts sont admis à la barre. Ils exposent que des intrigans voudroient se servir d’eux pour la réussite de leurs projets; mais qu’uniquement occupés de leur travail, ils regardent avec mépris ces êtres isolés et perfides qui cherchent à égarer le peuple par des discours séditieux et attentatoires à la représentation nationale. Ils finissent par demander une augmentation sur le prix de leurs travaux, la suppression des appels qui se font dans leur atelier et celle des veilles du matin. Insertion au bulletin et renvoi au comité de Salut public (81). Les ouvriers platineurs de l’atelier des Quinze-Vingts sont admis à la barre. L’orateur : Législateurs, vous voyez devant vous une partie des braves habitants des faubourgs, que les intrigants voudraient corrompre pour servir leurs infâmes projets; mais nous regardons avec mépris ceux qui veulent séduire le peuple et attenter à la représentation nationale. Chaque jour nos bras sont occupés à forger les foudres qui terrassent nos ennemis : nous avons juré d’être libres, et nous le jurons encore; mais nous répugnerons toujours aux formes qui nous assimilent aux esclaves. (On applaudit. ) Nous vous demandons donc : l°La suppression des appels nominaux, puisque nous ne sommes payés qu’en raison de nos ouvrages; 2° De ne pas travailler, à la séance du matin, avant le jour ; la chandelle est trop rare ; 3° Nous demandons une augmentation de paye, vu la cherté des denrées; 4° Que l’on mette à notre tête des connaisseurs tant en besogne qu’en matière, et non des ignorants. (79) P.-V., XLIX, 280. (80) P.-V, XLIX, 280. (81) P.-V, XLIX, 280. SÉANCE DU 29 BRUMAIRE AN III (19 NOVEMBRE 1794) - N08 27-33 397 L’Assemblée décrète l’envoi de cette pétition au comité de Salut public, et l’insertion par extrait au Bulletin (82). 27 Nicolas Gérard, cultivateur à Saint-Bas-lemont, département des Vosges, expose que son grand âge ne lui permet plus de faire valoir la ferme dudit lieu de Saint-Basle-mont ; il demande à être déchargé du bail. Renvoyé au comité des Finances, section des domaines (83). 28 Le citoyen Armand, doyen des huissiers de la Convention, offre à la patrie 50 L pour les frais de la guerre; savoir : 25 L pour sa part collective avec ses collègues et 25 L en sus. Mention honorable, insertion au bulletin (84). 29 Les marchands et voituriers de charbon de terre de Moulins-Saint-Étienne et de Sire [?], demandent à être promptement payés, afin d’employer leurs fonds à amener de nouveaux charbons à Paris. Renvoyé au comité de Salut public (85). 30 Le citoyen Fabre cadet, de Valdurenque, département du Tarn, se plaint de la société populaire de Castres, qui a provoqué, dit-il, sa destitution de la place de chef du bureau des domaines nationaux de ce département, et qui l’a opprimé. Renvoyé au comité de Sûreté générale (86). 31 Le citoyen Bochart, remplaçant par intérim le vérificateur général des assignats, (82) Moniteur, XXII, 542. Bull., 29 brum. ; Débats, n° 787, 838-839 ; Gazette Fr., n° 1053 ; Mess. Soir, n° 824 ; M. U., n° 1347; F. de la Rep., n° 60; J. Soir, n° 785. (83) P.-V., XLIX, 280. (84) P.-V., XLEX, 281. (85) P.-V., XLIX, 281. (86) P.-V., XLIX, 281. annonce, par sa lettre de ce jourd’hui, qu’il sera brûlé pour 2000000 L d’assignats, provenant des domaines nationaux et recettes extraordinaires, lesquels, joints aux 2446683000 L déjà brûlés, forment un total de 2448683000 L. Renvoyé au comité des Finances (87). Le vérificateur général des assignats prévient la Convention nationale qu’il sera brûlé aujourd’hui, dans le jardin du nouveau local de la vérification des assignats, situé sur le terrein des ci-devant Capucines, la somme de 8 millions en assignats provenant des domaines nationaux et recettes extraordinaires, lesquels, joints aux 2 milliards 446 millions 683000 L, déjà brûlés, forment un total de 2 milliards 454 millions 683000 L. Le 29 brumaire, l’an troisième de la République française une et indivisible (88). 32 Le commis principal du bureau des émigrés au district de Mont-Unité [ci-devant Saint-Gaudens], département de la Haute-Garonne, envoie le tableau du produit de la vente des immeubles des émigrés, faite dans ce district depuis le 9 frimaire de l’an II, jusqu’au premier brumaire dernier; il en résulte que la vente de ces biens se monte à 2108007 L, quoique l’estimation n’en eût été portée qu’à 708461 L 11 s. 6 d. Il joint à ce tableau celui des biens nationaux vendus dans ce même district, depuis le 10 janvier 1791 (vieux style), jusqu’au premier brumaire dernier : ces derniers biens, qui n’étoient estimés que 1 662 389 L 9 s. 5 d., ont été adjugés 2642297 L 13 s. 6 d. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Finances, section de l’aliénation (89). 33 Les administrateurs du district de Mor-tagne, département de l’Orne, adressent l’état des ventes des biens d’émigrés qui ont été faites dans ce district pendant la première décade de brumaire; cet état présente un total de 152 040 L sur une estimation de 34452 L. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Finances, section de l’aliénation (90). (87) P.-V., XLIX, 281. (88) Bull., 29 brum. Gazette Fr., n° 1052, F. de la Rep. n° 60 indiquent aussi 2454683000 L. (89) P.-V., XLIX, 281-282. (90) P.-V., XLIX, 282.