SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 277 hommes profondément pervers, des charlatans en patriotisme, par une perfidie mûrement combinée, vouloient assassiner la liberté et précipiter le peuple dans l’infortune et l’esclavage. Cette horrible conjuration, profonde dans ses moyens, immense dans ses ramifications, étoit l’ouvrage de 5 années entières. Un jour a suffi pour la détruire par votre énergie. Le génie de la liberté s’est fait entendre, et la tête de ces Catilana modernes est tombée. Par votre courage vous avés arrêté une secousse terrible qui devoit boul[e]verser toutes les idées et faire périr la République : les cœurs des hommes probes, des vrais républicains se sont réunis et ont triomphé. Tel est l’ascendant des vertus sur le crime. Continués, sages législateurs, vos glorieux et importans travaux. Les vrais amis de la liberté et de l’égalité se ral[l]ieront toujours autour de la Convention nationale, comme au centre commun du gouvernement. Ils ne balanceront jamais entre un homme et la patrie. Vive la Convention ! Vive la République ! Aubry l’aîné (présid.), Perrottin, Péan, J. Bourdais, Duclos, Garnier (commissaire nat.), Aubry (greffier). s' [Le tribunal du distr. de Nevers (1) à la Conu.; Nevers, 14 therm. II] (2). Représentans du peuple, Quand verrons-nous donc le dernier des conspirateurs anéanti sous le glaive de la justice nationale ? Pendant combien de temps le peuple français sera-t-il donc encore le jouet de la tourbe des scélérats hipocrites qui veulent attenter à sa puissance ! Serons-nous donc toujours exposés à marcher de précipice en précipice et à placer notre confiance dans des mains infidèles ? Quoi ! Un Catilina moderne existait jusque dans votre sein ! Des traîtres partageaient ses forfaits et l’aidaient dans ses abominables projets ! Des magistrats infâmes ont porté l’audace jusqu’à favoriser leur révolte et à rivaliser d’autorité avec la représentation nationale ! Tous ces monstres ignoraient donc que la volonté du peuple est invariable, que la liberté ne peut point périr et que les bras des patriotes se lèveraient au même instant pour percer de mille coups de poignards l’usurpateur, le Cromwel qui voudrait nous donner des fers ! Représentans, l’immortelle déclaration des droits de l’homme et du citoyen est gravée dans nos cœurs : nous n’oublierons jamais les termes sacrés, l’égide de nos droits... que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres. Nous vouons, législateurs, à l’exécration la mémoire de cet homme astucieux et perfide qui n’eut que des crimes dans le cœur, et qui avait, à chaque instant, les mots de vertu, de liberté, d’égalité sur les lèvres, dont la perfide scélératesse s’était cachée, jusqu’à présent, sous les (1) Nièvre. (2) C 312, pl. 1244, p. 49. Mentionné par Bm, 29 therm. (2e suppl1). dehors les plus séduisants; qui invoquait l’Eter-nel, mais qui l’outrageait par ses noirs projets, par ses conceptions exécrables, mais qui l’outrageait par ses calomnies affreuses, qu’il semblait annoncer comme des dénonciations civiques; ce qui nous fit croire longtemps au moins qu’il était trompé, lors que lui seul était l’artisan et l’organe des diffamations impudentes qu’il divulguait. Notre commune même fut un des plus grands objets de ses calomnies. Nous vous félicitons, représentans du peuple, d’avoir déjoué ses attentats impies et ceux de ses complices. Heureux ceux qui ont partagé vos dangers ! Faut-il qu’une si grande distance nous sépare et nous ravisse le précieux avantage ! Heureux jour, celui où leurs têtes criminelles sont tombées ! Il ne restera d’eux qu’une mémoire hideuse, et qui sera pour nous un exemple continuel que nous ne devons idolâtrer que la patrie, et que les hommes qui se disent vertueux ne sont souvent que des monstres nés pour le malheur de l’humanité. Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Cassard, A. Arnaud (commissaire nat.), Boury, Verrier, J. Damours (présid.), Duchaumont, Coupers. t' [Les off. mun., l’agent nat. et les notables composant le conseil gal de la comm. d’ingrandes (1), à la Conv.; Ingrandes, 15 therm. II] (2). Citoyens représentans, Nous nous empressons de vous offrir, en notre nom et en celuy de tous nos concitoyens, le tribut bien sincère de notre vive reconnaissance pour le nouveau et signalé service que vous venez de rendre à la patrie, en foudroyant, on ne peut plus à propos, la nouvelle et exécrable faction qui a osé tenter de détruire la représentation nationale pour usurper le gouvernement et nous redonner des fers. Les scélérats qui la composaient, et que vous avez, d’une mains hardie, heureusement précipités dans le néant, ces scélérats, di[s]-je, couverts d’une réputation dont ils ne furent jamais dignes, ont failly, par le résultat de leurs affreux complots, porter un coup mortel à la patrie, dont ils avaient affiché de se montrer, en apparence, les plus zélés déffenseurs. Mais le génie de la liberté vous a prêté son égide, et a tourné contre eux-mêmes les coups qu’ils voulaient vous porter. Dans cette circonstance périlleuse, vous vous êtes montrés dignes du grand peuple que vous représentés, en affrontant, pour son salut, la mort que voullaient vous donner les plus dangereux ennemis. Le grand, le majestueux caractère, le courage héroïque et l’énergie que vous avez déployés dans ce danger extrême, a encore une fois sauvé la patrie; et l’heureuse issue de cette crise viollente qui vous immortalise et vous met au-dessus de tous les éloges, (1) Maine-et-Loire. (2) C 312, pl. 1244, p. 54. Mentionné par Bm, 29 therm. (2e suppl1). SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 277 hommes profondément pervers, des charlatans en patriotisme, par une perfidie mûrement combinée, vouloient assassiner la liberté et précipiter le peuple dans l’infortune et l’esclavage. Cette horrible conjuration, profonde dans ses moyens, immense dans ses ramifications, étoit l’ouvrage de 5 années entières. Un jour a suffi pour la détruire par votre énergie. Le génie de la liberté s’est fait entendre, et la tête de ces Catilana modernes est tombée. Par votre courage vous avés arrêté une secousse terrible qui devoit boul[e]verser toutes les idées et faire périr la République : les cœurs des hommes probes, des vrais républicains se sont réunis et ont triomphé. Tel est l’ascendant des vertus sur le crime. Continués, sages législateurs, vos glorieux et importans travaux. Les vrais amis de la liberté et de l’égalité se ral[l]ieront toujours autour de la Convention nationale, comme au centre commun du gouvernement. Ils ne balanceront jamais entre un homme et la patrie. Vive la Convention ! Vive la République ! Aubry l’aîné (présid.), Perrottin, Péan, J. Bourdais, Duclos, Garnier (commissaire nat.), Aubry (greffier). s' [Le tribunal du distr. de Nevers (1) à la Conu.; Nevers, 14 therm. II] (2). Représentans du peuple, Quand verrons-nous donc le dernier des conspirateurs anéanti sous le glaive de la justice nationale ? Pendant combien de temps le peuple français sera-t-il donc encore le jouet de la tourbe des scélérats hipocrites qui veulent attenter à sa puissance ! Serons-nous donc toujours exposés à marcher de précipice en précipice et à placer notre confiance dans des mains infidèles ? Quoi ! Un Catilina moderne existait jusque dans votre sein ! Des traîtres partageaient ses forfaits et l’aidaient dans ses abominables projets ! Des magistrats infâmes ont porté l’audace jusqu’à favoriser leur révolte et à rivaliser d’autorité avec la représentation nationale ! Tous ces monstres ignoraient donc que la volonté du peuple est invariable, que la liberté ne peut point périr et que les bras des patriotes se lèveraient au même instant pour percer de mille coups de poignards l’usurpateur, le Cromwel qui voudrait nous donner des fers ! Représentans, l’immortelle déclaration des droits de l’homme et du citoyen est gravée dans nos cœurs : nous n’oublierons jamais les termes sacrés, l’égide de nos droits... que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres. Nous vouons, législateurs, à l’exécration la mémoire de cet homme astucieux et perfide qui n’eut que des crimes dans le cœur, et qui avait, à chaque instant, les mots de vertu, de liberté, d’égalité sur les lèvres, dont la perfide scélératesse s’était cachée, jusqu’à présent, sous les (1) Nièvre. (2) C 312, pl. 1244, p. 49. Mentionné par Bm, 29 therm. (2e suppl1). dehors les plus séduisants; qui invoquait l’Eter-nel, mais qui l’outrageait par ses noirs projets, par ses conceptions exécrables, mais qui l’outrageait par ses calomnies affreuses, qu’il semblait annoncer comme des dénonciations civiques; ce qui nous fit croire longtemps au moins qu’il était trompé, lors que lui seul était l’artisan et l’organe des diffamations impudentes qu’il divulguait. Notre commune même fut un des plus grands objets de ses calomnies. Nous vous félicitons, représentans du peuple, d’avoir déjoué ses attentats impies et ceux de ses complices. Heureux ceux qui ont partagé vos dangers ! Faut-il qu’une si grande distance nous sépare et nous ravisse le précieux avantage ! Heureux jour, celui où leurs têtes criminelles sont tombées ! Il ne restera d’eux qu’une mémoire hideuse, et qui sera pour nous un exemple continuel que nous ne devons idolâtrer que la patrie, et que les hommes qui se disent vertueux ne sont souvent que des monstres nés pour le malheur de l’humanité. Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Cassard, A. Arnaud (commissaire nat.), Boury, Verrier, J. Damours (présid.), Duchaumont, Coupers. t' [Les off. mun., l’agent nat. et les notables composant le conseil gal de la comm. d’ingrandes (1), à la Conv.; Ingrandes, 15 therm. II] (2). Citoyens représentans, Nous nous empressons de vous offrir, en notre nom et en celuy de tous nos concitoyens, le tribut bien sincère de notre vive reconnaissance pour le nouveau et signalé service que vous venez de rendre à la patrie, en foudroyant, on ne peut plus à propos, la nouvelle et exécrable faction qui a osé tenter de détruire la représentation nationale pour usurper le gouvernement et nous redonner des fers. Les scélérats qui la composaient, et que vous avez, d’une mains hardie, heureusement précipités dans le néant, ces scélérats, di[s]-je, couverts d’une réputation dont ils ne furent jamais dignes, ont failly, par le résultat de leurs affreux complots, porter un coup mortel à la patrie, dont ils avaient affiché de se montrer, en apparence, les plus zélés déffenseurs. Mais le génie de la liberté vous a prêté son égide, et a tourné contre eux-mêmes les coups qu’ils voulaient vous porter. Dans cette circonstance périlleuse, vous vous êtes montrés dignes du grand peuple que vous représentés, en affrontant, pour son salut, la mort que voullaient vous donner les plus dangereux ennemis. Le grand, le majestueux caractère, le courage héroïque et l’énergie que vous avez déployés dans ce danger extrême, a encore une fois sauvé la patrie; et l’heureuse issue de cette crise viollente qui vous immortalise et vous met au-dessus de tous les éloges, (1) Maine-et-Loire. (2) C 312, pl. 1244, p. 54. Mentionné par Bm, 29 therm. (2e suppl1). 278 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE va tourner encore au profit de la liberté, et convaincre les tirants coalisés contre elle que c’est en vain qu’ils tentent de la détruire, et d’en empêcher les progrès. Puisse-t-elle hâter leur entière défaitte et celle de tous les ennemis du peuple et de la liberté ! Et vous, braves Parisiens, nos frères et nos amis, recevez de nous, comme de tous les vrais patriottes, le tribut d’éloges que vous méritez pour la conduite, vraiement digne d’hommes libres, que vous avez tenue, dans le moment à jamais mémorable où Robespierre et ses complices avaient osés compter sur vous pour accomplir leurs projets liberticides. Vous avez encore une fois bien mérité de la patrie, en vous ral[l]iant autour de la Convention, et en préservant ce dépôt précieux qui vous est confié des coups qu’on voulait lui porter. Continués de veiller à sa sûreté. Songez que vous en êtes comptables à la France entière, et ne souffrez jamais qu’on y porte la moindre atteinte ! Pour nous, fidèles à nos serments, nous ne surviverons jamais à la République une et indivisible, et nous la soutiendrons constam[m]ent, de tous nos moyens. Nous resterons, de même, invariablement attachés à la représentation nationale, et nous seconderonts, de toutes nos forces, les grandes, les sages mesures qui émanent d’elle pour le salut et le bonheur du peuple, dont, par ses vertus et ses glorieux travaux, elle mérite si bien la confiance et la gratitude. Vous, dignes législateurs qui la composez, faites si bien qu’il n’existe plus d’embitieux, plus de traîtres parmis ni autour de vous, et que toutes les actions, comme tous les vœux ne tendent, désormais, qu’au même but : le salut de la patrie et le triomphe de la liberté. S. et F. ! Vive la République ! A. Monnier (agent nat.), Allard (maire), N. Tourmeau (notable), Guinet (notable), Brevet (off. mun.), L. Moreau (off. mun.), Robert (notable), S. Roullier (off. mun.), Briend, P. Normand (notable), Rineroier (secrét.), Pierre Robert (notable) [et une signature illisible]. Nous soussignés, membres du Commité de surveillance de la Commune d’ingrandes, protestons à la Convention nationale que les sentiments, et les vœux exprimés dans la présente adresse, sont aussi sincèrement les nôtres, et lui réitérons, de nouveau, le serment de notre dévouement inviolable. Lebeuf (présid.), E. Mercier, Jean Dessangene, Martin, Patois, M. Langevin (secrét.), J. Roullier, J. Coudry. u' [Les membres du conseil gal de la comm. de Thiers (1) à la Conv.; Thiers, 14 therm. II] (2). Encore une fois, vertueux représentans, vous venez de sauver la chose publique. Les poignards levés sur vous n’ont point effrayé votre (1) Puy-de-Dôme. (2) C 312, pl. 1244, p. 48 (voir aussi, ci-dessous, n° 55); C. Eg., n° 719; Ann. patr., n° DLXXXIV. Mentionné par 29 therm. (2e suppl1). énergie. Calmes au millieu de l’orage, vous n’avez vu que le peuple, vous n’avez vu que sa liberté. Votre surveillance est l’égide sous lequel la liberté sera impérissable. Le voile est déchiré, les masques sont tombés, la vérité nous demeure; la perfidie est punie. Grâces vous soient rendues de ce nouveau bienfait. C’est dans votre sein que nous venons confondre le cri de notre reconnoissance, que nous venons renouveller le serment sacré de vous demeurer unis et de mourir avec vous plustôt que de souffrir que le sanctuaire de la vertu soit violé. Nos cœurs pleins d’admiration se demendent où en serait la liberté sans votre courage, où en serait la patrie, livrée à la faction. Nos victoires ne nous garantiraient pas des déchirements intérieurs. Vils usurpateurs de la souveraineté du peuple, vos efforts seront vains. Les représentants purs suivent vos pas d’un œil sévère. Le masque sera sans cesse arraché, les coupables seront connus et leurs crimes punis. Courage, bons représentans, poursuivés votre carrière. Vous atteindrez le but que vous vous êtes proposé, le salut public. Demeurez à votre poste : l’intérêt commun le commande; vos traveaux, vos services passés vous en font une obligation et nous garantissent le bonheur que vous avez promis. Favier Gigaud, Dufour, Roux Vachias, Decaire Provanchere, Chernet, Fedit Caburoz, Darbost Chrétien, Berger, Miguez Geneti, Tourraud, | Cusson, Dufour Martin, Thinée, Bizet cadet, Grimardian, Gillibert, Fabry, Dubian Tissot, Vialle, Malmenade Coynoud, Chassaigne Chambon, Chassaigne Baugay, Bonnefoy (agent. nat.), Brunelet aîné [et une signature illisible]. v' [Le conseil gal de la comm. de Merville (1), à la Conv.; s.d.J (2). Des scélérats ont voulu encor attenter à notre liberté. Encor une fois vous avez déjoué leurs complots liberticides, et la patrie est sauvée. Restez à votre poste : elle le sera à toujours. Représentans dignes de la confiance d’un peuple libre, qui couronnez vos travaux sublimes, recevez-en l’hommage que nos cœurs vous offrent. La République, ou la mort ! Voilà i le serment que réitère le conseil général de la commune de Merville. Vive la Convention ! G. Brizelame (présid.), J.B. Coliez, A. Van-troyen, Eug. Deroide, G.J. Durriez (agent nat.), J.B. Duriez (off. mun.), H. Masse (off. mun.), F. Arnoult, A.J. Ducatez, Antoine Lemire, j Maes (secrét.), H. Clement, N. Saduÿ, J.B. Hautecoeur; C.S. Brisbarth, A. Flayet (off. mun.), Albert Pruvost (off. mun.) [et une signature illisible] (1) Nord. (2) C 312, pl. 1244, p. 61. Mentionné par J. Fr., n°682; J. Sablier (du soir), n° 1483 (pour 1485); &n, 28 therm. (1er suppl*.