138 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE la Convention, au nom des citoyens formant cette compagnie, qu’ils ont tous frémi d’indignation en apprenant qu’on avoit attenté à la vie de Robespierre et de Collot-d’Herbois; mais qu’ils ont en même-temps trésailli de joie, lorsqu’ils ont su que le génie de la liberté avoit fait échapper des mains des assassins ces deux vertueux républicains. Il ajoute qu’ils ont tous juré de les venger et de répandre leur sang pour contribuer à l’anéantissement des tyrans et de tous leurs vils suppôts. Mention honorable, insertion au bulletin (1). {Péronne, 8 prair. II] (2). «Citoyen c’est avec la plus grande douleur que j’a sçut qu’il avoit été commis un assasinat en la personne de Collot d’Herbois et Robespierre]. Digne representans dun peuple libre j’ai été rassuré au meme instans, que ces dignes representans, avoit eux le bonheur d’eschappé de les mains des monstre, qui vouloit nous ravir de ceux qui cherchent conjointement avec là convention, a assurer le Bonheur d’un peuple souverain. Les sans culotte de ma compagnie, mont charg[é] d’écrire a la Convention, pour lui témoigner combien, ils ont de plaisir a csavoir que l’on punit les traîtres, a notre patrie ils jurent et moy aussy de venger jusqua la mort, le sangt qu’ont répandu les martirs de la liberté, ils invitte la convention] a punir severement les coupables de l’interieur et que nous nat-tendons le moment que de voler sur les frontières pour nous venger de la mort des patriotes nos freres. S. et F. ». Beaupuis. . 6 Les citoyens composant la société populaire, le conseil-général de la commune et le comité de surveillance de Réunion-sur-Oise, félicitent la Convention nationale d’avoir proclamé que le Peuple François reconnoît l’existence de l’£tre-Suprême et l’immortalité de Famé. Ils expriment leur indignation sur l’attentat dirigé contre Collot-d’Herbois et Robespierre. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [ Réunion-sur-Oise , 13 prair. fl] (4). « Représentais du peuple, Vous avez vengé l’honneur du genre humain, rendu Fhomme à sà dignité, en proclamant ces droits immortels qu’il tient de la dignité, que nul de ses semblables ne peut lui ravir sans crime; vous avez puni un roi de l’avoir osé; et les tyrans de l’Europe avilie ont vomi contre nous des calomnies et des assassins. Vous avez éclairé la raison publique qui dormait dans la nuit des préjugés, frappé de mort son plus grand ennemi le fanatisme, et les rois qui avaient pactisé avec ce monstre pour consacrer l’asservissement des peuples, les rois qui détruiraient l’idée de la divinité, si elle pouvait (1) P.V., XL, 115. Mentionné par Débats, n° 644. (2) C 309, pi. 1204, p. 2. (3) P.V., XL, 115. Mentionné par Débats, n° 644. C4) C 309, pL 1204, p. 3. s’effacer du cœur de l’homme, puisqu’ils osent s’en dire les images sur la terre, vous ont accusé de ne pas croire à l’existence d’un dieu. Vous avez sur les débris d’un gouvernement corrompu et corrupteur, fondé sur ce mot vague d’honneur, dont la signification varie toujours au gré des rois qui lui donnent toujours l’acception la plus favorable à leurs crimes, proclamé la République, le seul gouvernement fondé sur la vertu : et les despotes de l’Europe, qui lassés de rougir à ce mot ont cherché a l’anéantir, en y attachant une sorte de ridicule et de mépris, vous ont accusé de méconnoitre l’immortalité de l’ame, sans laquelle la vertu sans support et trop souvent san récompense s’exilerait peut-être de la terre, et la laisserait dominée par les rois en proie au crime et au desespoir... Tremblez... ennemis de la France; l’hommage le plus solemnel, que la terre ait rendu à ces grandes vérités, vient de s’elever du sein de la Convention française vers l’Etre Suprême, et 24 millions de républicains y ont applaudi. Semblable à l’astre du jour, dont les rayons lumineux lancés au loin dans l’espace, dissipent les vapeurs sombres et malfaisantes, et portent dans l’Univers la chaleur et la vie à tous les êtres, ce décret sublime va répandre une lumière désolante sur votre honte et vos forfaits; pénétrer dans toutes les âmes que vous n’avez pas encore dégradées; et préparer au sein du peuplé français une abondante moisson de vertus; et les vertus des hommes libres furent de tous les tems l’ecueil et le desespoir des tyrans. L’Eternel la contemple cette lutte des crimes couronnés contre un peuple ami des hommes qui ose les rappeller à la liberté et à la vertu. ïï permet ce desordre qui semble accuser sa providence, pour épurer le monde moral, comme il permet l’orage et les volcans pour épurer le monde phisique. Mais il veille à la destinée des peuples libres, il vient de le prouver en protégeant Visiblement le peuple français dans deux de ses représentans contre les efforts de l’assassin. Il a permis sans doute cet attentat payé par l’anglais, pour que la mesure de ses iniquités fut remplie; l’horreur qu’il inspire à son comble, et le courage qui doit le punir porté jusqu’à la fureur... C’est du moins ce que nous avons éprouvé à cette nouvelle, et à l’instant nos mains se sont levées vers l’Etre Suprême, pour lui rendre grâce d’avoir protégé la représentation nationale, et juré de la défendre jusqu’à la mort. Oui dignes representans des français, nous vous félicitons de vos glorieux travaux; continuez à éclairer le monde, en préparant le bonheur du peuple qui vous a confié ses destinées. Sa reconnoissance est là pour offrir des cette vie une récompense à vos vertus; son courage pour vous défendre ou vous venger, et déjà la postérité a dit à la gloire de graver vos noms sur la colonne de bronze ou elle burine ceux des bienfaiteurs du genre humain. Votre décret du 18 floréal et le rapport qui le précédé, publiés aujourd’hui dans notre commune, y ont été reçus avec cet enthousiasme qu’inspirent les grandes vérités morales, dont chacun porte en soi le besoin, l’amour et la conviction. Affichés dans les lieux de nos séances, nous les aurons sans cesse sous les yeux, comme nous les avons dans le cœur : Nous les ferons germer dans celui de nos enfans, en les amalgamant à leur éducation républicaine; et 138 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE la Convention, au nom des citoyens formant cette compagnie, qu’ils ont tous frémi d’indignation en apprenant qu’on avoit attenté à la vie de Robespierre et de Collot-d’Herbois; mais qu’ils ont en même-temps trésailli de joie, lorsqu’ils ont su que le génie de la liberté avoit fait échapper des mains des assassins ces deux vertueux républicains. Il ajoute qu’ils ont tous juré de les venger et de répandre leur sang pour contribuer à l’anéantissement des tyrans et de tous leurs vils suppôts. Mention honorable, insertion au bulletin (1). {Péronne, 8 prair. II] (2). «Citoyen c’est avec la plus grande douleur que j’a sçut qu’il avoit été commis un assasinat en la personne de Collot d’Herbois et Robespierre]. Digne representans dun peuple libre j’ai été rassuré au meme instans, que ces dignes representans, avoit eux le bonheur d’eschappé de les mains des monstre, qui vouloit nous ravir de ceux qui cherchent conjointement avec là convention, a assurer le Bonheur d’un peuple souverain. Les sans culotte de ma compagnie, mont charg[é] d’écrire a la Convention, pour lui témoigner combien, ils ont de plaisir a csavoir que l’on punit les traîtres, a notre patrie ils jurent et moy aussy de venger jusqua la mort, le sangt qu’ont répandu les martirs de la liberté, ils invitte la convention] a punir severement les coupables de l’interieur et que nous nat-tendons le moment que de voler sur les frontières pour nous venger de la mort des patriotes nos freres. S. et F. ». Beaupuis. . 6 Les citoyens composant la société populaire, le conseil-général de la commune et le comité de surveillance de Réunion-sur-Oise, félicitent la Convention nationale d’avoir proclamé que le Peuple François reconnoît l’existence de l’£tre-Suprême et l’immortalité de Famé. Ils expriment leur indignation sur l’attentat dirigé contre Collot-d’Herbois et Robespierre. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [ Réunion-sur-Oise , 13 prair. fl] (4). « Représentais du peuple, Vous avez vengé l’honneur du genre humain, rendu Fhomme à sà dignité, en proclamant ces droits immortels qu’il tient de la dignité, que nul de ses semblables ne peut lui ravir sans crime; vous avez puni un roi de l’avoir osé; et les tyrans de l’Europe avilie ont vomi contre nous des calomnies et des assassins. Vous avez éclairé la raison publique qui dormait dans la nuit des préjugés, frappé de mort son plus grand ennemi le fanatisme, et les rois qui avaient pactisé avec ce monstre pour consacrer l’asservissement des peuples, les rois qui détruiraient l’idée de la divinité, si elle pouvait (1) P.V., XL, 115. Mentionné par Débats, n° 644. (2) C 309, pi. 1204, p. 2. (3) P.V., XL, 115. Mentionné par Débats, n° 644. C4) C 309, pL 1204, p. 3. s’effacer du cœur de l’homme, puisqu’ils osent s’en dire les images sur la terre, vous ont accusé de ne pas croire à l’existence d’un dieu. Vous avez sur les débris d’un gouvernement corrompu et corrupteur, fondé sur ce mot vague d’honneur, dont la signification varie toujours au gré des rois qui lui donnent toujours l’acception la plus favorable à leurs crimes, proclamé la République, le seul gouvernement fondé sur la vertu : et les despotes de l’Europe, qui lassés de rougir à ce mot ont cherché a l’anéantir, en y attachant une sorte de ridicule et de mépris, vous ont accusé de méconnoitre l’immortalité de l’ame, sans laquelle la vertu sans support et trop souvent san récompense s’exilerait peut-être de la terre, et la laisserait dominée par les rois en proie au crime et au desespoir... Tremblez... ennemis de la France; l’hommage le plus solemnel, que la terre ait rendu à ces grandes vérités, vient de s’elever du sein de la Convention française vers l’Etre Suprême, et 24 millions de républicains y ont applaudi. Semblable à l’astre du jour, dont les rayons lumineux lancés au loin dans l’espace, dissipent les vapeurs sombres et malfaisantes, et portent dans l’Univers la chaleur et la vie à tous les êtres, ce décret sublime va répandre une lumière désolante sur votre honte et vos forfaits; pénétrer dans toutes les âmes que vous n’avez pas encore dégradées; et préparer au sein du peuplé français une abondante moisson de vertus; et les vertus des hommes libres furent de tous les tems l’ecueil et le desespoir des tyrans. L’Eternel la contemple cette lutte des crimes couronnés contre un peuple ami des hommes qui ose les rappeller à la liberté et à la vertu. ïï permet ce desordre qui semble accuser sa providence, pour épurer le monde moral, comme il permet l’orage et les volcans pour épurer le monde phisique. Mais il veille à la destinée des peuples libres, il vient de le prouver en protégeant Visiblement le peuple français dans deux de ses représentans contre les efforts de l’assassin. Il a permis sans doute cet attentat payé par l’anglais, pour que la mesure de ses iniquités fut remplie; l’horreur qu’il inspire à son comble, et le courage qui doit le punir porté jusqu’à la fureur... C’est du moins ce que nous avons éprouvé à cette nouvelle, et à l’instant nos mains se sont levées vers l’Etre Suprême, pour lui rendre grâce d’avoir protégé la représentation nationale, et juré de la défendre jusqu’à la mort. Oui dignes representans des français, nous vous félicitons de vos glorieux travaux; continuez à éclairer le monde, en préparant le bonheur du peuple qui vous a confié ses destinées. Sa reconnoissance est là pour offrir des cette vie une récompense à vos vertus; son courage pour vous défendre ou vous venger, et déjà la postérité a dit à la gloire de graver vos noms sur la colonne de bronze ou elle burine ceux des bienfaiteurs du genre humain. Votre décret du 18 floréal et le rapport qui le précédé, publiés aujourd’hui dans notre commune, y ont été reçus avec cet enthousiasme qu’inspirent les grandes vérités morales, dont chacun porte en soi le besoin, l’amour et la conviction. Affichés dans les lieux de nos séances, nous les aurons sans cesse sous les yeux, comme nous les avons dans le cœur : Nous les ferons germer dans celui de nos enfans, en les amalgamant à leur éducation républicaine; et SÉANCE DU 6 MESSIDOR AN II (24 JUIN 1794) - Nos 7-9 139 nous les reproduiront avec tous leurs attraits dans nos jeux et dans nos fêtes décadaires, surtout dans celle que nous préparons, avec la République entière, pour le 2e décadi de ce mois. La proximité de l’esclave ennemi qui menace la liberté, ne fera qu’ajouter une nouvelle energie au serment des Républicains que nous répéterons à grands cris, en nous dévouant tous à la victoire ou à la mort. » Fontaine (présid. de la Sté popul.), Bourgein (maire), [et 1 signature illisible]. 7 La société populaire de Jonquières, département de Vaucluse, adresse à la Convention nationale la somme de 846 liv. en assignats pour les défenseurs de la patrie. Elle félicite la Convention sur ses travaux et l’invite de rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 8 La société populaire de Beny, département du Calvados, rend grâces à la Convention des grandes mesures qu’elle vient de prendre pour assurer à la République sa liberté et des succès aux armées. Etablissez parmi nous, disent les membres de cette société, la simplicité et les mœurs, et restez à votre poste, législateurs, jusqu’à ce que vous ayez précipité du haut de la Montagne tous les vices propres aux esclaves. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Bény, flor. 17] ( 3). « Législateurs Grâces immortelles vous soient renduës ! Vous venez de porter le dernier coup a l’ydre aristocratique, qui tramoit sourdement dans l’oisiveté la ruine totale du beau [ ? ] , régné de légalité Ce n’etoit point assez pour vous d’avoir frappé du glaive de la justice les vils ét lâches conspirateurs, ils vous falloit encore de grandes mesures pour assurer à la République sa liberté et des succès a nos armées La Société seroit coupable, si elle gardoit plus longtemps le silence et si elle ne vous félicitoit du dernier triomphe que la liberté vient d’obtenir par la mort des conspirateurs, oui, sans doute, elle le seroit si elle ne s’em-pressoit de témoigner sa juste reconnoisse (sic) aux représentais d’un grand peuple de tant de sagesse de glorieux et pénibles traveaux. Elle s’est ecriée dans l’admiration vive la république la Convention a encore une fois bien mérité de la Patrie. Representans, par votre sage décret, nos villes frontières et maritimes sont à l’abri de touttes factions, vous éloignez des aîtres quelles ren-(1) P.V., XL, 115 (minute du p.-v. C 309, pi. 1204, p. 4). Bin, 7 mess, (suppl*). (2) P.V., XL, 115. Mentionné par Débats, n° 644. (3) C 309, pl. 1204, p. 5. fermoient contre les quels le vrai sans-culotte doit être perpétuellement en garde. Nous avons égalé les anciennes republiques en courage. Nous les avons surpassés en politique sociale et en lumière. Etablissez parmi nous la simplicité de leurs mœurs. Restez à votre poste jusqu’à ce que vous ayez précipité du haut de la montagne tous les vices propres aux esclaves et tout ce qui n’est point sous l’egide de la probité. Restez donc au poste que vous deffen-dez si bien tous les amis de la liberté et de l’égalité vous y invitent fondateurs de la République vous en etes les surgarants Comptez sur nos efforts, nous saurons vous soutenir et vous venger. Restez enfin a votre poste, jusqu’à ce que le peuple français soit suprême à toutes les nations. Si les conspirateurs ont des signes de ralliement les patriottes ont aussi les leurs. Et celui qui nous est commun est ce cri qui fait trembler l’aristocratie expirante; vive la republique ! vive la montagne ! » Le fêvre, Patey, P. Marie, Coquot, Artur, Le Courtois, Couture, Mourosty, Le Touget, Loup (adj* gal), Mounier [et 5 signatures illisibles]. 9 La société populaire de Villefranche-sur-Saône (1) écrit à la Convention nationale, que la fête du 20 prairial a été célébrée dans cette commune avec l’enthousiasme d’un peuple libre, et que les citoyens ont renouvelé le serment de vivre libres ou mourir. Ils joignent une copie de la lettre de félicitation qu’ils ont adressée au brave Geffroy. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Villefranche-sur-Saône, 20 prair. 77] (3) «Peres de la Patrie La fête du 20 prairial dédiée à l’Etre Suprême a été célébrée dans cette commune, avec l’enthousiasme d’un peuple libre, et vivement pénétrée des bienfaits de l’Etemel; tous les citoyens y ont renouvellés le serment de vivre libre ou mourrïr, de déffendre la Republique, la Représentation nationale, au. péril de leur vie, et d’etre constamment vertueux. Représentans du peuple; soyéz assurés qu’ils tiendront leur serment mourir pour la patrie, serait pour eux le sort le plus doux. Nous vous remettons cy joint, extrait de la lettre de félicitation que nous venons d’adresser au brave Geoffroy ! Législateurs immortels! nous formons les vœux les plus sincères pour son rétablissement et pour votre conservation. Vive la Republique, Vive la Montagne Vive le Comité de Salut Public et de sûreté générale ! S. et F. » Teillard, B. Boulot (comm"), Boire ( trésorier ), Morel (secret.), Prat fils, Brosse, Chabert, Nicolot, Suchet [et 12 signatures illisibles] (1) Rhône. (2) P.V., XL, 116. Bin, 7 mess.; Débats, n° 644. (3) C 309, pl. 1204, p. 6. SÉANCE DU 6 MESSIDOR AN II (24 JUIN 1794) - Nos 7-9 139 nous les reproduiront avec tous leurs attraits dans nos jeux et dans nos fêtes décadaires, surtout dans celle que nous préparons, avec la République entière, pour le 2e décadi de ce mois. La proximité de l’esclave ennemi qui menace la liberté, ne fera qu’ajouter une nouvelle energie au serment des Républicains que nous répéterons à grands cris, en nous dévouant tous à la victoire ou à la mort. » Fontaine (présid. de la Sté popul.), Bourgein (maire), [et 1 signature illisible]. 7 La société populaire de Jonquières, département de Vaucluse, adresse à la Convention nationale la somme de 846 liv. en assignats pour les défenseurs de la patrie. Elle félicite la Convention sur ses travaux et l’invite de rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 8 La société populaire de Beny, département du Calvados, rend grâces à la Convention des grandes mesures qu’elle vient de prendre pour assurer à la République sa liberté et des succès aux armées. Etablissez parmi nous, disent les membres de cette société, la simplicité et les mœurs, et restez à votre poste, législateurs, jusqu’à ce que vous ayez précipité du haut de la Montagne tous les vices propres aux esclaves. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Bény, flor. 17] ( 3). « Législateurs Grâces immortelles vous soient renduës ! Vous venez de porter le dernier coup a l’ydre aristocratique, qui tramoit sourdement dans l’oisiveté la ruine totale du beau [ ? ] , régné de légalité Ce n’etoit point assez pour vous d’avoir frappé du glaive de la justice les vils ét lâches conspirateurs, ils vous falloit encore de grandes mesures pour assurer à la République sa liberté et des succès a nos armées La Société seroit coupable, si elle gardoit plus longtemps le silence et si elle ne vous félicitoit du dernier triomphe que la liberté vient d’obtenir par la mort des conspirateurs, oui, sans doute, elle le seroit si elle ne s’em-pressoit de témoigner sa juste reconnoisse (sic) aux représentais d’un grand peuple de tant de sagesse de glorieux et pénibles traveaux. Elle s’est ecriée dans l’admiration vive la république la Convention a encore une fois bien mérité de la Patrie. Representans, par votre sage décret, nos villes frontières et maritimes sont à l’abri de touttes factions, vous éloignez des aîtres quelles ren-(1) P.V., XL, 115 (minute du p.-v. C 309, pi. 1204, p. 4). Bin, 7 mess, (suppl*). (2) P.V., XL, 115. Mentionné par Débats, n° 644. (3) C 309, pl. 1204, p. 5. fermoient contre les quels le vrai sans-culotte doit être perpétuellement en garde. Nous avons égalé les anciennes republiques en courage. Nous les avons surpassés en politique sociale et en lumière. Etablissez parmi nous la simplicité de leurs mœurs. Restez à votre poste jusqu’à ce que vous ayez précipité du haut de la montagne tous les vices propres aux esclaves et tout ce qui n’est point sous l’egide de la probité. Restez donc au poste que vous deffen-dez si bien tous les amis de la liberté et de l’égalité vous y invitent fondateurs de la République vous en etes les surgarants Comptez sur nos efforts, nous saurons vous soutenir et vous venger. Restez enfin a votre poste, jusqu’à ce que le peuple français soit suprême à toutes les nations. Si les conspirateurs ont des signes de ralliement les patriottes ont aussi les leurs. Et celui qui nous est commun est ce cri qui fait trembler l’aristocratie expirante; vive la republique ! vive la montagne ! » Le fêvre, Patey, P. Marie, Coquot, Artur, Le Courtois, Couture, Mourosty, Le Touget, Loup (adj* gal), Mounier [et 5 signatures illisibles]. 9 La société populaire de Villefranche-sur-Saône (1) écrit à la Convention nationale, que la fête du 20 prairial a été célébrée dans cette commune avec l’enthousiasme d’un peuple libre, et que les citoyens ont renouvelé le serment de vivre libres ou mourir. Ils joignent une copie de la lettre de félicitation qu’ils ont adressée au brave Geffroy. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Villefranche-sur-Saône, 20 prair. 77] (3) «Peres de la Patrie La fête du 20 prairial dédiée à l’Etre Suprême a été célébrée dans cette commune, avec l’enthousiasme d’un peuple libre, et vivement pénétrée des bienfaits de l’Etemel; tous les citoyens y ont renouvellés le serment de vivre libre ou mourrïr, de déffendre la Republique, la Représentation nationale, au. péril de leur vie, et d’etre constamment vertueux. Représentans du peuple; soyéz assurés qu’ils tiendront leur serment mourir pour la patrie, serait pour eux le sort le plus doux. Nous vous remettons cy joint, extrait de la lettre de félicitation que nous venons d’adresser au brave Geoffroy ! Législateurs immortels! nous formons les vœux les plus sincères pour son rétablissement et pour votre conservation. Vive la Republique, Vive la Montagne Vive le Comité de Salut Public et de sûreté générale ! S. et F. » Teillard, B. Boulot (comm"), Boire ( trésorier ), Morel (secret.), Prat fils, Brosse, Chabert, Nicolot, Suchet [et 12 signatures illisibles] (1) Rhône. (2) P.V., XL, 116. Bin, 7 mess.; Débats, n° 644. (3) C 309, pl. 1204, p. 6.