[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTA/RES. j 1793 " 203 nie distiller son poison ! Continue d’agir, et la patrie sauvée confondra tous les traîtres, tous les malveillants. Mais garde-toi. si tu veux mériter en tout la reconnaissance nationale, de quitter le poste d’honneur et de dangers où t’a placée le souverain, jusqu’à ce que les fais¬ ceaux des tyrans coalisés se soient inclinés de¬ vant la majesté du peuple français, jusqu’à ce que le sol de la France ne porte que des républi¬ cains : c’est le dernier devoir que t’impose le salut de la République, qui est la loi suprême. » (Suivent 22 signatures.) La Société 'populaire d' Aubusson, à la Convention nationale (1). « Législateurs, « Une faction criminelle siégeait dans le temple même des lois. Elle méditait la ruine de la patrie et cherchait à étouffer la liberté dans son berceau. Mais un regard des fidèles représen¬ tants du peuple a renversé dans la fange les chefs hypocrites de ce liberticide complot. Les journées des 31 mai, 1er et 2 juin ont fait justice des traîtres. Qu’elles soient immortelles, ces journées mémorables, auxquelles nous avons applaudi et adhéré ! Elles ont sauvé la France. Vive la Montagne ! Voilà notre cri de ralliement. Périssent les conspirateurs ! Le glaive de la jus¬ tice les attend, pourquoi reste-t-il suspendu sur leur tête! « Fidèles représentants du peuple, continuez à bien mériter de votre patrie. Ses dangers vous font une loi de demeurer à votre poste. Les fon¬ dateurs de la République ne doivent quitter les rênes du gouvernement qu’ après avoir donné au peuple des lois civiles et criminelles, une instruction publique calquée sur la Constitu¬ tion républicaine, et terminé la lutte des Fran¬ çais libres contre les despotes. « Grellet, président; Marchand, secrétaire; F. Corneille, secrétaire ; Paul Barra-ban, secrétaire. » N° 70. La Société populaire de Cordes, district de Gaillac, département du Tarn, à la Convention nationale (2). « Cordes, le 15 octobre 1793, l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Votre dévouement à la République ne peut être douteux, nous en avons la preuve dans l’immensité de vos bienfaisants travaux. Mais il est à craindre que vous n’ayez inutilement tra¬ vaillé, si vous cédez encore à d’autres les rênes du gouvernement. Ce n’est pas pendant l’orage que le pilote doit se dessaisir du gouvernail, l’écueil que l’expérienoe lui aurait fait éviter est celui où, conduit par une main novice, le vaisseau va échouer. « Vous avez aboli la royauté et jugé le tyran; vous avez anéanti le fédéralisme, et les fédéra¬ listes sont sous le glaive de la loi. L’aristocrate, partout poursuivi, et partout arrêté, n’a plus qu’une rage impuissante, ô Montagne, aban¬ donneras-tu le fruit de tant de triomphes! Non ! tu es trop heureuse. « Les tyrans du nord et ceux du midi ont beau se tenir embrassés, cette coalition est trop mons¬ trueuse pour réussir, elle est trop faible pour nous vaincre. Tous les républicains courent aux armes, et ils sont invincibles, unis et animés par l’enthousiasme de la liberté. « Généreuse Montagne, reste donc à ton poste jusqu’au moment où tu pourras nous faire jouir en paix du fruit de tes travaux, jusqu’au moment où les heureux effets de la Constitution que tu nous as donnée feront rougir de honte ses détrac¬ teurs; jusqu’au moment enfin où après qu’elles auront disparu, ces mesures de rigueur que l’in¬ térêt national condamne, la Révolution sera con¬ sommée pour l’avenir. « Tels sont, citoyens représentants, les vœux aussi ardents que sincères de la Société populaire de Cordes. «Miguel, président; Loubers, vice-président. » N° 71. Adresse à la Convention nationale, par la Société populaire d’Auriebat, district de Vie, dépar¬ tement des Hautes -Pyrénées (1). « Législateurs, « Depuis longtemps les ennemis de notre Constitution voudraient vous attirer la méfiance du peuple français pour vous faire quitter votre poste; mais soyez toujours fermes et inébranla¬ bles. Vous avez notre confiance, ainsi que celle de la majorité de nos concitoyens, restez donc à votre poste jusqu’à la paix. Nous vous avons confié lë compas et l’équerre, hâtez-vous de tailler la pierre angulaire pour que tous les cons¬ pirateurs de notre liberté viennent y heurter avec leurs têtes parricides et que leurs crimes soient pesés avec la balance nationale. Vôtre grand ouvrage désiré depuis longtemps vient enfin de paraître; la Constitution, cette Consti¬ tution populaire nous est parvenue. Nous nous engageons solennellement à la défendre, ou de mourir en la défendant, s’il le faut. Nos corps vous serviront de remparts ou de redoutes; cela étant, vous vous défendrez contre nos ennemis, d’une main vous tiendrez les droits de l’homme, et de l’autre le glaive de nos lois pour exter¬ miner les ennemis de notre sainte liberté et de l’égalité. Malheur à ceux à qui de tels projets entreraient dans leur tête, il faut que la foudre nationale détruise cette vermine pestiférée, qui a le but de détruire l’espèce humaine. Ren¬ dez un décret solennel qui détruise toutes les villes ou communes qui se révolteront contre nos lois, et qu’il y soit défendu à l’avenir d’y (1) Archives nationales, carton C 281. dossier 777. (2) Ibid, (1] Archives nationales , carton C 281, dossier 779. 204 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { 6 frimaire an II ( 26 novembre 1793 rebâtir. Qu’un poteau y soit élevé avec cette inscription : Ici existait autrefois une cité rebelle à nos lois. « Législateurs, nous voyons d’un mauvais œil une gangrène qui est à sa dernière période, em¬ pressez-vous d’y apporter un remède salutaire ; plusieurs administrations sont corrompues, le meilleur remède nous paraît la convocation des assemblées primaires. Qu’il soit défendu aux ci-devant nobles d’y voter, et que les cabaleurs et agioteurs des places pour les assemblées élec¬ torales soient punis de mort. Ça déjouera les complots qui, depuis longtemps peuvent être ourdis et cachés derrière les rideaux de l’obscu¬ rité. Notre style et nos expressions sont celles des campagnards, mais la vérité a toujours été 1 notre guide, soutenue et dictée par la raison même. Nous avons aussi la franchise et la loyauté des vrais sans-culottes, « Admiration et reconnaissance éternelle. « Les sociétaires de Montesquiou-Volvestre, district de Mieux, département de Haute - Garonne. « Mailhac, président; Senac, secrétaire; BouÈ, secrétaire. a Montesquiou, le 7e jour de la 3e décade du 1er mois de la 2e année de la République fran¬ çaise une et indivisible. » N» 73. Lautrès [ Lautrec ], département du Tarn (1). « Nous sommes très fraternellement, vos con¬ citoyens, les membres composant la Société po¬ pulaire d’Auriebat. » No» 74 et 75. (Suivent 34 signatures.) N° 72: Montesquiou-Volreste [ Montesquiou - Volvestre ], département de la Haute-Garonne (1). « Citoyens représentants, « Nous laissons à d’autres le soin de vous louer dignement. Pour nous, enfants de la na¬ ture, simples cultivateurs, nous ne savons que sentir vos bienfaits, et bénir vos noms. De retour de nos champs, nous nous réunissons le soir pour entendre la lecture de vos lois et des papiers-nouvelles les plus propres à nous pénétrer des grands principes de notre révolu¬ tion et nous ne nous séparons jamais que nous n’ayons mille fois crié : Vive la Convention! Vive la République! « Oui, sages législateurs, depuis que vous avez éloigné du milieu de vous, ces partisans de la royauté et du fédéralisme, vous vous montrez véritablement les pères du peuple; tous vos décrets ne respirent que l’amour de l’humanité : celui-là surtout qui fixe les denrées de première nécessité met le comble à notre joie et vous assure, de la part de tous les sans-culottes, une reconnaissance éternelle. Poursuivez donc, man¬ dataires fidèles, poursuivez vos glorieux tra¬ vaux; occupez-vous sans relâche du bonheur du peuple, il est digne de vos soins, et ne vous séparez jamais que vous n’ayez exterminé nos ennemis du dehors et du dedans et rendu à nos campagnes la paix et la tranquillité. « Tels sont, citoyens représentants, nos vœux et ces vœux nous les accompagnons d’une offrande à la patrie de 22 paires de souliers que nous avons fait passer à nos frères sous Mont-libre. Ougneaux [ Ougnaux ] et Ville-Neuve [Ville-neuve-Tolosane'], département de la Haute-Garonne (2). N® 76. Thiviers (3). Aux citoyens représentants du peuple à la Convention nationale. « Si nous respirons enfin l’air pur de la liberté et de l’égalité; si nos mains ne sont pas chargées de fers; si les brandons de la guerre civile ne dévastent pas nos cités; si les droits sacrés de l’homme nous sont à jamais assurés, c’est à vous à qui nous devons ces précieux avantages. C’est du sommet de la Montagne que sont par¬ ties ces foudres bienfaisantes qui ont balayé du sol de la liberté les royalistes, les traîtres, les hommes d’État, les fédéralistes, ces lâches ennemis de notre bonheur, disons plus, de l’es¬ pèce humaine, ces vils agents soudoyés de Pitt et de ses dignes complices. Ils ne sont plus ces monstres, et bientôt les tyrans coalisés subiront le même sort. Ils ont beau soulever des tem¬ pêtes, leurs vagues viendront toujours se briser contre la valeur des troupes républicaines et vos rochers inaccessibles. Restez donc fermes à votre poste, citoyens représentants, restez-y jusqu’à ce que nos ennemis vaincus, exterminés, nous laissent jouir en paix des bienfaits que nous assure la Constitution républicaine que vous nous avez donnée. Daignez vous rendre aux vœux de vos enfants les plus dévoués, ils vous le demandent au nom de.la patrie. « Les sans-culottes composant la Société popu¬ laire de Thiviers. » (Suivent 51 signatures.) (IV Nous n’avons pu découvrir cette adresse. (2) Nous n’avons pu découvrir ces adresses. (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 779. i (3J Archives nationales , carton C 281, dossier 779.