118 (Assemblée nationale.] contribuer au salut de la France et au bonheur du peuple. u. • Nous proposons à nos frères de venir, par députés des districts et des départements, se réunir à nous, dans nos murs, en netre présence, et d’ajouter au serment, civique déjà prêté par tous les Français celui d’être tous inséparablement unis, de nous aimer toujours et de nous secourir, eh cas de nécessité, d’un... bout dü royaume à l’autre; et nous proposons que cette réunion, que cette fédération générale soit jurée le 14 juillet prochain, que nous regardons tous comme l’époque de la liberté : ce jour sera destiné à jurer de la défendre et de la conserver. Cette liberté vous est due, Messieurs, c’.est sur vos décrets qu’elle esf établie, c’est sur la. loi 'qti'elle repose; noué désirons que cette fédération générale obtienne votre suffrage; nous demandons que vous l’honoriez de votre présence; alors vous entendrez autour de vous répéter le cri de : Vive la loi ! et cette loi est votre ouvrage; Je roi verra un grand nombre de ses èüîahts. sè presser autour de lui, élever un cri de : Vive le rqî ! prononcé par la liberté, et ce cri sera celui de la France entière. - M. Chàroii , président de la commune dePajïs, fait ensuite lecture d’une adresse des citoyens de Paris à to.us les Français, rédigée par MM. Bôur-tibonhe, Pons de Verdun et Pastoret,. commissaires nommés à cet effet ; elle est ainsi conçue ; « Chers et braves amis, jamais des circonstances plus impérieuses n’ont invité tous les Français à se réunir dans un même esprit, à se rallier avec courage autour de la lpi et favoriser de tout leur pouvoir l’établissement de la Constitution. « Dix mois sontà peine écoulés depuis l’epoque mémorable .où des murs de la Pastille conquise s’éleva un cri soudain : Français, nous sommes libres / qu’au même jour un cri touchant se fasse entendre : Français , nous sommes frères ! « Oui, nous sommes frères* nous sommes libres, nous avons une patrie : trop longtemps courbés sous le joug, nous reprenons enfin l’attitude hère d’un peuple qui reconnaît sa dignité. « Ce que nous avons tous formé, ce vœu du plus chéri des rois, .nous vous proposons de l'accomplir aujourd’hui. , ■ « Nous nq sommes plus Bretons ni Angevins-, on dit nos frères de là Bretagne et de l’Anjou; comme eux nous disons : Nous ne sommes plus parisiens, nous sommes tous Français, « Vos exemples et les dernières paroles, du roi nous ont inspiré un grand dessein ; vous l’adopterez, il est digne de vous, « Vous avez juré d’être unis par des liens indissolubles d’une sainte fraternité* de défendre jusqu’au dernier soupir la Constitution de l'Etat, les décrets de l’Assemblée nationale et l’autorité légitime de nos rois. Gomme vous nous avens prêté ce serment auguste ; faisons, il e,n est temps, faisons de ces fédérations une confédération générale. « Qu’il sera beau le jour de l’alliance des Français ! Un peuple de frères, les régénérateurs de l'Empire, un roi citoyen* ralliés par un serment commun à l’autel dé la patrie, quel spectacle imposant et nouveau pour les nations! « Nous irions aux extrémités du ruÿaüme nous unir à vous ; mais c’est dans nos murs qu’habiteni nos législateurs et notre roi; la reconnaissance no us relient et nous appelle auprès d’eüx ; iioüs leur offrirons ensemble pour prix de leurs vertus (5 juin 1790.] et de leurs travaux lç tableau touchant d’une nation reconnaissante, hêurense et libre. , . « Vous serez avec nous, braves guerriers, nos frères d’armes et , nos .am’isj vous qui. nous avez donué l’exemple dû civisme et du courage, vous qui avez trompé les projets du despotisme et, qui avez senti que servir la patrie c’était accomplir vos serments. . , . « Et vous dont là présente nous eût , été Si chère, Français que les mers ou d’imripmses intervalles séparent de nous, vous apprendrez, en . recevant l’expression de. nos . regrets, que,' nous nous sommes rapprochés par hj, pensée, , et que, malgré les distances vous, vous étiez placés au milieu de nous à la fête aé la patrie. . . . ........ « C’est le 14 juijlpt que nous avons coûquis la liberté, ce sera Je. 14 juillet que nous jurerons de la conserver ; qu’au même jour, à la même heure, un cri général, un�ri upamipie rètpntisse dans toutes les parties , de l’Empire,; Vivent la nation, la loi, et le m / Que ce cri soit, à jamais çeluj de ralliement des amis de la patrie et la terreur de ses ennemis. , , « Non, Français, la patrie* la liberté, la Constitution n’auront plus d’ennemis. Bientôt tous ces hommes qui portent encore et semblent , chérir leurs fers s’élèveront à la hauteur de nos com-tnuues destinées ; ils aspireront à l’honneur de voir leurs noms inscrits, dans cé pacte de famille, monument de notre, gloire et garant éternel de la félicitéde ce,t Enqpire, » .. ... - . . . La députation, demande que le comité de .Constitution veuille bien s.’oçcuper de fixer le nombre des députés qui seront envoyés, des. divers, départements. pour concourir .à la. fédération. Le vœu de la commune serait que les députés fussent pris, moitié dans l’ordre civil, moitié dans la garde nationale, et quüij fût jpipUun officier, un bas-officier et un soldat, de chaque régiment des troupes de ligne, tant de terre que de mer. M, Bailly* mckire de jparisi présente .immédiatement la seconde pétition dans, laque Ile,, il est question de l’ouverture. d’un canal à tracer de la Marne à Paris* et de Paris à Dieppe*, ayant ia double utilité d’occuper un grand nombre de citoyens qui manquent de travail* et de. fournir au commerce intérieur un moyen avantageux de circulation. M. le Président répond à la députation en ces termes : Messieurs, vous savez combien doit plaire à l’Assemblée nationale, la pétition que vous lui apportez. Une fédération de toutes. les parties de l’Empire, de toutes les troupes citoyennes qui se sont armées pour la défease de la liberté, ou qui ont déclaré qu’elles n’emploieraient jamais leurs armes à la combattre, est uné belle idée que le patriotisme devait produire: u’est sans doute sous les murs d’une Capitale, qui a tant Servi la cause publique* que doit être solennellement faite cette civique et fraterriëlie union de tdus les citoyens* de tous lès soldats de la liberté, de .tous 16s militaires. A l’abri de leurs drapeaux* et sous la garde de leurs armés, sera mise ceiie Constitution qui est notre ouvrage. En présence d’un roi tjui sait apprécier le titre (le roi d’une natiou libre, ils jureront de nouveau avec lui de maintenir cette Constitution, tant que le sentiment de la liberté et les lüihières dé ia raison existeront parmi les hommes ; et après un parti si imposant, nous verrons, avee l’anéantis-ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [5 juin 1790.) -H0 sementdes coupables espérances des malveillants, renaître partout l’union et la traüfcjüîllité tjuifont le bonheur public. Vous avez, Messieurs, tout réuni dans votre pétition pour donner à cette cérémoni� l’intérêt dont elle est susceptible. L’époque a laquelle vous proposez de la fixer , tiendra upe si grande place dans l’histoire de la liberté des peuples, que le serment de vivre libre ou mourir ne peut être prononcé en un jour , plus mémorable. Ne doutez donc pas, Messieurs, de l’atteption que l’Assemblée nationale va apporter à la pétition que vous iqi soumettez. L’Assemblée nationale vous permet d’assister à sa séance. M. le duc de ILa Rochefoucauld. Je demande le renvoi du projet de fédération au comité de Constitution, et du projet de canal au comité d’agriculture et de commerce. M. lë chCvallei* d’Aubérgeon de If urinais. J’avoue que je ne vois pas sans respect et sans vénération la garde nationale.de Paris; mais elle fait aujourd’hui mie proposition qui demande de la réflexion. Je pense qu’elle doit être renvoyée aux Comités des rapports et militaire, pour" ne s’en occuper qu’après avoir présenté un travail sut; l’organisation de la garde nationale et de l’ordre militaire. (Il s'élève des murmurés.) J’approuve la fédération pour le maintien et la défense de la liberté française. Mais ne voyez-vous aucun inconvénient dans la coalition dés milices nationales, au moment où elles ne sont pas organisées? ( Nouveaux murmures.) Je fais la motion expresse que les comités soient chargés dé présenter dans le plus court délai un travail sur l’organisation des milices nationales, et qu’ensiiite ils s’occupent de leur fédération. Quant au projet du canal, j’appuie la motion de M. de La Rochefoucauld. M. jLè Ifétet dè liotidoiiA. Des citoyens demandent à së rassëttibfër bdtif prêter le serinent fédératif; des eitdyëns-Solaàts; des soldats-citoyens, qui n’ont pas attendu qiPils fussent organisés pour protéger l’Etat et maintenir ld Constitution, demandent à se réunir Jjoiir jurer de les défendre et de lës maintenir toüjoUrs; soit que vous donniez votre approbation aUx projets déjà présentés par les villes ü’ArraS et d’Orléans, soit que vous là don liiez à celui qde vous soumet aujourd'hui la commune de Péris, nous serons également satisfaits; trials l’iin bu l’autre est indispensable. Il ne restera plus que la fédération dès troupes de ligne avec les troupes nationales : le foi l’à déjà autorisée; il y tloiinerâ non seule-mëiit son consentement, tuais encore dësàpplau-di�êeüiënts. Il fa lit cfde ilës ce soir la démarche des sdldàts-bitoyërisde Paris soit adoptée ëtqü’ilssoient adtniSàsérütiref par devers le roi, pour ië supplier dë fairë prendre toutes les. rfiesufê� nécessaires polir tjue cette confédération ait , lied ad jour proposé, èàuf ali cb mi té de Codstitutibb à présenter un projet de décfet siir le nombre dés députés tfui doivent être envoyés dàris lés ptoviiices, et sur là forme de léüf élection. M. lè duc de La fLocHefoiiciiùld. La municipalité de Paris a attiré, par Une pétition, les regards de l’Assemblée nationale sur les vainqueurs de la Bastille : depuis cë tetlips, lèS officiers municipaux et lë maire ont fait un rëcensëment exact de ce qui en existe, et ce recensement a été renvoyé au comité des pensions. Je demande que le comité vous remette incessamment son travail à, cet égara, et vous expose ce que Vous pouvez faire pouf ces braves eitôÿëttë. M. le Pééâidént rappéllë ta denfiànde de la commune de.Paris et la met aux voix. L’Assêmblàê üatiortàle àppronVë lë pacte fédératif, proposé pâr la commune dè Paris, et rëntoie au Comité de Constitutidft le modë de l’élection et le nombre des déptitôs qùi sëfont ëflvôyésf dans les protinces. La demande d’ün càiiàl de Paris à Dieppe est ensuite renvbÿëè au comité d’àgficültufe; MM. le curé et les rriàrguilliefs de Saint-Ger-màin-l’Auxerrois sont admis a la barre.- — M. le curé prononce le discours suivant : ■.> « L’hommage que nous venons vous offrir au nom de tous les CitoÿeUs de la paroisse dé Saint-Ger-main-l’Auxerrois, est moins l’expression de leur reconnaissance pour Femprësseraënt avec léqùel Voiis avez accueilli leur respectueuse invitation, qu’un sincère témoignage de leur admiratidn profonde. ■ « Non, Messieurs, jamais dans le jour Consacré spécialement à honorer i’aüguste Sacrement de nos autels,- jamais spectâeîè plus majestueux ne frappa les regards des habitants de cette vaste capitale. Les illustres représentants de la nation* unis à notre sage monarque, pour adorer le souverain arbitre de ta déstirtée des peuples et. des rbis: qüellë imposante cérémonie ! Qdellé sublime solennité! Qu’il nous soit permis de le dire : sa pbmpe ë:t sdti éclat contribuent autant à l’affer-nlissement dë notre foi qu’au triomphe de lareli-gibb dë nos pêrës. < « La riombrëûse afllüeûcë des citoyens de tout fige, la sainte allégrèsse efüi enflammait leurs coeiirs, l’enthousiasme qui les transportait, les continuelles àbdlfirïiatiotts dont Pair retentissait* le boti ordre et la satisfaction qui régnaient partout où vous passiez, tout annonçait la fête du Diëii dé paix et de bonté qüe nous servions� « Cette bel lë jdürüêe ne S’effàeefajâmai9de notre soutenir; eilë sera toujours la plus flatteuse époque dn ministère Saint qüe j'ai lë bonheur d’exer-cef-, ebè honorera dans tous leS temps les fastes de la France et les annales de la religion; « Cette édifiàrite solennité a été bbufonnée par là charité la plds attendrissante; vous avez rendu à seizë familles lës auteurs dë leurs jours* détenus ou poursuivis pour la dette la plug sacrée, celle de l’allaitement dë leurs ehfàntâ. Instruits qd’il9 doivent à votre religieuse bienfaisance la liberté dont ils jouissent* ils offrent et offriront sans cesse au suprême dominateur des nations leurs vœux et leurs prières pour la conservation des pères de là patrie, là prompte régénération et là prospérité de l’Empire français, i M. le Président répond : Messieurs, P Assemblée, nationale a rempli un devoir religieux que sa piété lui, commandait, ;elle est très satisfaite des soins que vous vqus èteq donnés; elle reçoit votre hommage avec çPautant plus d’intérêt* qu’ii a pour organe un pasteur que ses vertus font chérir, de ceux quj sont, confiés à sou zèle et que son civisme doit leur rendre encore plus précieux. M.ie marquis (ielFoiicaiiil. Je demande i’M-prëssioii de cë discours,, et je demande encore qu’attendu le ëecoürs que noüs avons dohrië et l’heureux usage, qu’on ën a fait, M, lë curé de Sain t-Gér mai n-1 ’Auxer rois soit chargé - fié riàirf