[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j |Mmaire an H 17g N° 4. Pontoise (1). « Citoyens représentants, « Le pilote ne descend à terre et ne prend du repos que quand le vaisseau confié à ses soins et à sa vigilance est enfin arrivé heureusement au port. Du point du départ jusqu’à celui de la destination, il reste constamment attaché au gouvernail pour diriger sûrement les mouve¬ ments et la marche du navire entre les écueils semés çà et là sur sa route. « Citoyens représentants, vous avez bien construit, lancé à l’eau et fait flotter le vaisseau de la République; mais vous ne l’avez pas en¬ core fait surgir au port de la paix; à quatre pas du rivage, encore loin de la haute mer, les vents déchaînés, les vagues mugissantes des tempêtes furieuses viennent l’assaillir-de toutes parts. Le quitterez -vous dans cet état de crise? Non, pilotes républicains, vous n’en tiendrez que plus tenacement le gouvernail et n’en res¬ terez que plus fermes et plus inébranlables à votre poste où la loi suprême, le salut de la pa¬ trie, vous consigne jusqu’à la paix. Déjà votre constance héroïque, a dissipé bien des orages et rétabli le calme sur une partie des mers: bien¬ tôt, victorieuse do tous les obstacles, elle va faire entrer le val-seau de la République triom¬ phant dans le port désiré. Tel doit être et tel sera l’heureux fruit de votre persévérance dans votre poste. C’est dans cette ferme confiance que les corps administratifs et les Sociétés populaires de toute la République vous invitent de concert à y rester constamment. Celle de Pontoise joint son vœu à tous 'leurs vœux, ils ne seront point trompés. « Bontemps, 'président; Vial, secrétaire. « Pontoise, nonidi brumaire, 2e année répu¬ blicaine. » N° 5. Darguian (Arquian) (2). « Arquian, le 6e jour de la lre décade du 2e mois de l’an II de la République. « Citoyen Président, « Nous vous prions de prévenir la Convention nationale que la commune [d’ Arquian, canton de Neuvy-sur -Loire, district de Cosne, départe¬ ment de la Nièvre, dont la population excède mille âmes, pénétrée des avantages qui peuvent résulter des assemblées populaires, vient d’en établir une en son sein. « Cette Société de sans-culotterie, puisqu’il n’existe à Arquian ni muscadins ni habits carrés, désirant commencer ses travaux par un dévoue¬ ment le plus marqué pour le bonheur de la République, vous supplie, citoyen Président, (I) Archives nationales, carton C 281, dossier 776. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 775. de déposer son vœu près de la Convention nationale, tendant à ce qu’elle ne quitte pas l’héroïque carrière qu’elle a commencée et soutenue à travers tant d’orages, avant que la France soit entièrement purifiée de ses ennemis du dehors et du dedans. « Le nom de la Montagne est le mot le plus religieux que puisse prononcer un républicain; aussi n’est -il décliné en cette commune qu’avec respect et enthousiasme. « Les membres composant la Société populaire de la commune d' Arquian. » (Suivent 24 signatures.) N° 6. Etampes (1). « Citoyen Président, « La Société républicaine des sans-culottes d’ Etampes, vivement pénétrée des sentiments de reconnaissance pour les travaux généreux de la Convention nationale, a arrêté qu’il lui serait fait une adresse où seraient exprimés ces termes affectueux, en l’engageant de con¬ tinuer ses travaux jusqu’à ce qu’elle ait achevé l’édifice de la liberté et qu’elle ait terrassé les tyrans. « Nous vous adressons ci-joint cette adresse, et vous prions avec instance d’être l’interprète auprès de la Convention, du patriotisme de la Société. « Salut et fraternité. Les Président et secrétaire, Serin ge, vice-président; Du verger l’aîné, secrétaire. « Etampes, le 8e jour du 2e mois l’an II de la République une et indivisible. » Les membres composant la Société républicaine des sans-culottes de la ville d’Etampes (2), à la Convention nationale. « Le bon sans-culotte Couturier, votre col¬ lègue, vient de régénérer les autorités consti¬ tuées de notre ville, nous avons aussi passé au scrutin de la censure la plus sévère et la plus juste, il en est résulté un mouvement sublime et révolutionnaire qui fait trembler les aristocrates et les modérés non moins scélérats et plus per¬ fides; plusieurs d’entre eux ont été arrêtés à la plus grande satisfaction des patriotes; le sans-culottisme triomphe, et nous osons assurer que si les mesures de salut public recevaient leur application sur tous les points de la France, la patrie n’aurait plus rien à craindre des machi¬ nations de l’intérieur. « Montagne immortelle, tu as fait le serment T) Archives nationales, carton G 281, dossier 775, |2) Ibid.