SÉANCE DU 20 FLORÉAL AN IX (9 MAI 1794) - N° 1 173 conder dans vos pénibles travaux. Aucun sacrifice ne nous coûtera. Déjà nous avons prouvé que la patrie n’avait nulle part ailleurs plus de ressources que dans notre district, en hommes, en subsistances et en chevaux; témoins, tous les représentants du peuple qui ont été dans ce département; mais nous ne comptons point les secours que nous avons fournis à l’escadre de Brest, nous ne parlons point des grains considérables que nous avons transportés nous mêmes dans le département des Côtes-du-Nord, éloigné de nous de plus de 30 lieues; nous ne songeons qu’à fournir de nouvelles subsistances à nos défenseurs, si nos moyens ne sont pas entièrement épuisés par les 4 000 quintaux qu’on exige de notre seul district sur douze mille quintaux requis dans la totalité de notre département, ce que nous nous attachons à vérifier, avec le zèle qui caractérise de vrais républicains. Comptez donc, Citoyens représentants, sur notre surveillance, sur notre attachement inviolable aux intérêts de la patrie, sur notre haine implacable pour tous ses ennemis, sous quelque forme qu’ils se présentent. S. et F. » Le Comat, Castaignet, Habasque, Testard, Legall, Pérrinnelle. c [Le présid. de la Sté popul. de Châteauneuf-sur-Sarthe, au présid. de la Conv.; 30 germ. Il ] (1) . « Citoyen président, La Société populaire de Châteauneuf m’a chargé de te transmettre l’adresse ci-jointe, arrêtée ce jour, et je m’empresse de satisfaire à son désir. La Convention connaîtra les vrais sentiments des habitants de Châteauneuf qui tous ont voté cette adresse, quoi qu’elle ne soit signée que d’un petit nombre. S. et F. ». Caillin. [ Châteauneuj-surSarthe , s.d.] « Représentans, Vous avez déjoué le plus infâme complot : c’est une tête de moins à l’aristocratie; mais l’hydre vit encore; poursuivez vos généreux travaux; achevez votre glorieuse carrière. Armés de la confiance et de la justice nationales, frappez les intrigans, écrasez les perfides; que leur supplice soit la sûreté des justes; et sur les débris des conspirations toujours renaissantes, élevez, affermissez, couronnez l’édifice de la République une et indivisible. Héros de la raison, les yeux des sages sont fixés sur vous; encore quelques pas, et vous êtes au but; encore quelques efforts; la France est heureuse et l’Europe est libre, et le monde étonné, jouit de vos travaux et bénit vos vertu. » Margariteau, Chainou, Jubin, Fayau, Limier, Beuneu, Bouvier, Balan, Berger, Houdemon, Gaudin, Barethier Aubin, Fauchon, R. Le-Motheux, Dargere, Lerierre, Letessier, We-kle, Besnard, Viaud, Rendinot, Le Motheux, René Libierre, Richard Janson, Mefray, Denis, Payelle, Caillin, Bugeard. (1) C 303, pl. 1110, p. 35 et 36. d [La mun. de Buchy, à la Conv.; 26 germ. 17] (1). « Nous aussi, nous faisons du salpêtre; bientôt il ne restera plus à extraire de terres salpêtrées dans notre commune. Législateurs, c’est au nom de la Société populaire et de tous les citoyens de notre commune que nous vous félicitons de vos glorieux travaux; que la hâche de la loi extermine jusqu’au dernier des traîtres, comme nous jurons de détruire jusqu’au dernier des tyrans et leurs vils (sic) qui déshonorent l’espèce humaine. Qu’ils apprennent ces monstres qui se flattaient de nous asservir en nous désunissant et nous affamant, que rien n’est impossible à des hommes libres. Les citoyens et citoyennes de notre commune se sont portés en masse à combler et défricher un terrain dont le procès-verbal du commencement de culture vous a été envoyé le six courant. Vous avez dû y remarquer que l’aspect présentait des abîmes et les vestiges de la féodalité; il a été comblé en peu de temps. La charrue n’a point laissé un pouce sans remuer, le sol annonce une bonne production; il est semé d’avoine dont la récolte est destinée pour être envoyée à l’armée, d’après la demande de la Société populaire, des citoyens et de l’offre de quatre cultivateurs de notre commune qui la transporteront où vous indiquerez, pour nourrir les coursiers qui porteront la foudre qui doit écraser le dernier des tyrans. Recevez, Législateurs, les futurs prémices de nos espérances, si la production est aussi conséquente comme notre désir d’exterminer les tyrans et leurs esclaves, est grand, l’œil n’aura point vu de pareille récolte. Restez vertueux et infatigables, Législateurs, au poste que vous remplissez si glorieusement jusqu’à ce que le dernier des tyrans soit exterminé. Nous jurons de vous maintenir et de ne faire aucune trêve avec eux; et de protéger l’indigent et améliorer l’agriculture au dépend de nos sueurs et de notre sang. S. et F. ». Turquet, Galoin, Vasal, Delaporte, Menier. e [Les adm. du départ, de la Manche, à la Conv.; s.d.] (2). « Des monstres couverts du manteau et du masque du patriotisme avaient donc osé ourdir, de concert avec l’ennemi étranger, l’exécrable complot d’assassiner le peuple par un attentat inoui dirigé contre la représentation nationale. Votre infatigable vigilance a déjoué cette nouvelle conjuration, et les chefs des conjurés ont offert sur l’échaffaud l’exemple imposant du sort qui attend désormais les conspirateurs. Vertueux représentants, incorruptibles patriotes, généreux montagnards qui, plus d’une fois avez sauvé la patrie, en bravant les cabales, les poignards, le fédéralisme et la contre-révolution; vous avez, dans cette circonstance, acquis de nouveaux droits à la reconnaissance du (D C 302, pl. 1096, p. 15. (2) C 302, pl. 1096, p. 18. 13 SÉANCE DU 20 FLORÉAL AN IX (9 MAI 1794) - N° 1 173 conder dans vos pénibles travaux. Aucun sacrifice ne nous coûtera. Déjà nous avons prouvé que la patrie n’avait nulle part ailleurs plus de ressources que dans notre district, en hommes, en subsistances et en chevaux; témoins, tous les représentants du peuple qui ont été dans ce département; mais nous ne comptons point les secours que nous avons fournis à l’escadre de Brest, nous ne parlons point des grains considérables que nous avons transportés nous mêmes dans le département des Côtes-du-Nord, éloigné de nous de plus de 30 lieues; nous ne songeons qu’à fournir de nouvelles subsistances à nos défenseurs, si nos moyens ne sont pas entièrement épuisés par les 4 000 quintaux qu’on exige de notre seul district sur douze mille quintaux requis dans la totalité de notre département, ce que nous nous attachons à vérifier, avec le zèle qui caractérise de vrais républicains. Comptez donc, Citoyens représentants, sur notre surveillance, sur notre attachement inviolable aux intérêts de la patrie, sur notre haine implacable pour tous ses ennemis, sous quelque forme qu’ils se présentent. S. et F. » Le Comat, Castaignet, Habasque, Testard, Legall, Pérrinnelle. c [Le présid. de la Sté popul. de Châteauneuf-sur-Sarthe, au présid. de la Conv.; 30 germ. Il ] (1) . « Citoyen président, La Société populaire de Châteauneuf m’a chargé de te transmettre l’adresse ci-jointe, arrêtée ce jour, et je m’empresse de satisfaire à son désir. La Convention connaîtra les vrais sentiments des habitants de Châteauneuf qui tous ont voté cette adresse, quoi qu’elle ne soit signée que d’un petit nombre. S. et F. ». Caillin. [ Châteauneuj-surSarthe , s.d.] « Représentans, Vous avez déjoué le plus infâme complot : c’est une tête de moins à l’aristocratie; mais l’hydre vit encore; poursuivez vos généreux travaux; achevez votre glorieuse carrière. Armés de la confiance et de la justice nationales, frappez les intrigans, écrasez les perfides; que leur supplice soit la sûreté des justes; et sur les débris des conspirations toujours renaissantes, élevez, affermissez, couronnez l’édifice de la République une et indivisible. Héros de la raison, les yeux des sages sont fixés sur vous; encore quelques pas, et vous êtes au but; encore quelques efforts; la France est heureuse et l’Europe est libre, et le monde étonné, jouit de vos travaux et bénit vos vertu. » Margariteau, Chainou, Jubin, Fayau, Limier, Beuneu, Bouvier, Balan, Berger, Houdemon, Gaudin, Barethier Aubin, Fauchon, R. Le-Motheux, Dargere, Lerierre, Letessier, We-kle, Besnard, Viaud, Rendinot, Le Motheux, René Libierre, Richard Janson, Mefray, Denis, Payelle, Caillin, Bugeard. (1) C 303, pl. 1110, p. 35 et 36. d [La mun. de Buchy, à la Conv.; 26 germ. 17] (1). « Nous aussi, nous faisons du salpêtre; bientôt il ne restera plus à extraire de terres salpêtrées dans notre commune. Législateurs, c’est au nom de la Société populaire et de tous les citoyens de notre commune que nous vous félicitons de vos glorieux travaux; que la hâche de la loi extermine jusqu’au dernier des traîtres, comme nous jurons de détruire jusqu’au dernier des tyrans et leurs vils (sic) qui déshonorent l’espèce humaine. Qu’ils apprennent ces monstres qui se flattaient de nous asservir en nous désunissant et nous affamant, que rien n’est impossible à des hommes libres. Les citoyens et citoyennes de notre commune se sont portés en masse à combler et défricher un terrain dont le procès-verbal du commencement de culture vous a été envoyé le six courant. Vous avez dû y remarquer que l’aspect présentait des abîmes et les vestiges de la féodalité; il a été comblé en peu de temps. La charrue n’a point laissé un pouce sans remuer, le sol annonce une bonne production; il est semé d’avoine dont la récolte est destinée pour être envoyée à l’armée, d’après la demande de la Société populaire, des citoyens et de l’offre de quatre cultivateurs de notre commune qui la transporteront où vous indiquerez, pour nourrir les coursiers qui porteront la foudre qui doit écraser le dernier des tyrans. Recevez, Législateurs, les futurs prémices de nos espérances, si la production est aussi conséquente comme notre désir d’exterminer les tyrans et leurs esclaves, est grand, l’œil n’aura point vu de pareille récolte. Restez vertueux et infatigables, Législateurs, au poste que vous remplissez si glorieusement jusqu’à ce que le dernier des tyrans soit exterminé. Nous jurons de vous maintenir et de ne faire aucune trêve avec eux; et de protéger l’indigent et améliorer l’agriculture au dépend de nos sueurs et de notre sang. S. et F. ». Turquet, Galoin, Vasal, Delaporte, Menier. e [Les adm. du départ, de la Manche, à la Conv.; s.d.] (2). « Des monstres couverts du manteau et du masque du patriotisme avaient donc osé ourdir, de concert avec l’ennemi étranger, l’exécrable complot d’assassiner le peuple par un attentat inoui dirigé contre la représentation nationale. Votre infatigable vigilance a déjoué cette nouvelle conjuration, et les chefs des conjurés ont offert sur l’échaffaud l’exemple imposant du sort qui attend désormais les conspirateurs. Vertueux représentants, incorruptibles patriotes, généreux montagnards qui, plus d’une fois avez sauvé la patrie, en bravant les cabales, les poignards, le fédéralisme et la contre-révolution; vous avez, dans cette circonstance, acquis de nouveaux droits à la reconnaissance du (D C 302, pl. 1096, p. 15. (2) C 302, pl. 1096, p. 18. 13 174 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE peuple; environnés des bénédictions de ce peuple généreux, forts de sa confiance, secondés par son énergie, poursuivez le cours majestueux de votre carrière : achevez votre immortel ouvrage et assurez à jamais la félicité des hommes libres par la ruine de tous les traîtres, de tous les conspirateurs et de tous les ennemis de la République; tel est le cri qui se fait entendre de toutes parts; tel est le vœu national. Pour nous, ce sera moins par des protestations d’attachement à la République que par notre conduite et nos actions, que nous vous prouverons notre dévouement. Pénétrés de la nécessité d’un gouvernement vigoureux devant lequel viendront se briser toutes les factions ennemies de la liberté et de l’égalité, d’un gouvernement qui fasse abhorrer le crime et chérir la vertu, religieusement renfermés dans le cercle des fonctions administratives que la loi nous confie, ce sera pour nous une douce jouissance de seconder, par nos travaux, vos efforts constants pour le bonheur du peuple et le triomphe de la République. S. et F. » Bobine, Delalande, Clément, Clegnaud, Gauvain, Pépin. f [Les Adm. du distr. de Wissembourg, à la Conv.; 24 germ. Il] (1). « Législateurs ! Placés à l’extrémité des frontières de la République, nous sentons l’importance de nos devoirs immenses, et prêts à nous sacrifier pour les succès de la bonne cause, nous n’avons d’autre but, d’autre désir que celui de les remplir avec cette exactitude et cette énergie qui caractérisent les chauds amis d’une Révolution qui nous est chère, parce qu’elle nous a rendu les droits imprescriptibles que la nature garantit à l’homme libre, et que le despotisme et la tyrannie nous avaient ravis depuis des siècles. Investis de la confiance du peuple, nous ne formons des vœux que pour son bonheur, et l’anéantissement de tous ses ennemis : ceux extérieurs ne sont guère à craindre; les canons et les baïonnettes de nos valeureux frères d’armes en feront justice. Les seuls dangereux sont ceux de l’intérieur, ces hommes faux et hypocrites qui vivent parmi nous, qui sont à nos côtés, qui respirent l’air de la liberté et servent dans les ténèbres la cause des tyrans. Nous les démasquerons ces faux patriotes qui sous les dehors du républicanisme veulent contre-révolutionner les mesures sages et énergiques du gouvernement actuel. Nous les connaissons tous ces exagérateurs perfides, qui n’ont de vertu et de mérite que celui que leur donne un bonnet rouge ou une grande moustache; les scélérats ! Le civisme sur les lèvres, ils ont le serpent du royalisme et de l’aristocratie dans leurs cœurs abominables, et d’autres Judas, ils n’embrassent le parti populaire que pour le trahir et le perdre : tôt ou tard, ils remporteront le prix dû à leurs forfaits; aucun n’échappera; sa colère sera d’autant plus terrible qu’elle sera proportionnée au crime. Nous l’attendons avec impatience ce beau jour (1) C 302, pl. 1096, p. 14; J. Sablier, n° 1308; J. Sans-Culottes, n» 449; M.U., XXXIX, 325. où la France entière purgée de tous les esclaves, de tous les restes impurs des différentes sectes contre-révolutionnaires, de tous ses ennemis enfin, ne présentera à l’Europe étonnée qu’une seule famille, qu’une société de frères unis, par les liens de la nature et par les sentiments de leur liberté. Ils approchent ces jours heureux où nous goûterons paisiblement dans le sein de l’amitié, les délices d’une liberté reconquise au prix de tant d’efforts; déjà vous devez en apercevoir l’aurore du sommet de cette Montagne sacrée, de ce rempart inexpugnable, la terreur et l’effroi des tyrans et des esclaves. Ne la quittez pas avant d’avoir lancé la foudre vengeresse sur le dernier traître; point de grâce à aucun des scélérats; celui qui n’aime pas sa patrie est un monstre, son existence est un crime. La punition des derniers conspirateurs est une preuve indubitable de votre énergie, de votre incorruptibilité et de la justice nationale que vous avez mises à l’ordre du jour. La suppression du Conseil exécutif, de cet apannage né de la Monarchie est un nouveau bienfait envers le peuple; recevez en nos sincères remerciements. Il n’était dû qu’à la Convention nationale d’extirper jusqu’aux derniers vestiges du despotisme. Elle seule pouvait nous sauver; son caractère fortement prononcé, sa fermeté, son courage forment ce roc vainqueur auquel viendront échouer et se briser tous les efforts de nos lâches ennemis. Lui seul sera notre point de raliement et en déjouant leurs tentatives liber-ticides, il nous assurera le triomphe de la République une et indivisible. Vive la Montagne, vive la Convention, périssent tous les traîtres, nos ennemis. » Barthold, Adolaïs, Mulberger, E. Heysenreich, Hepp, Stulper, Jupyfer. 9 [Le distr. de La-Tour-du-Pin, au présid. de la Conv.; 12 flor. II] (1). « Nous t’envoyons, citoyen président, une adresse relative à la découverte de la conjuration d’Hébert. Nous te prions de la recevoir comme un hommage dû à la vigilance de la Convention nationale à laquelle notre administration restera toujours inviolablement attachée. Vive la République ! Vive la Montagne ! S. et F. » [La-Tour-du-Pin, 12 flor. II.] « Citoyens représentants, Les traîtres conspireront toujours en vain contre l’unité et l’indivisibilité de la République, dont vous avez juré de maintenir les droits. Du haut de la Montagne, vous avez jusqu’à présent découvert tous les complots qui menaçaient la liberté, et sur le champ les conspirateurs ont porté leurs têtes criminelles sur l’échafaud. Qu’ils sont imprudents ces scélérats qui osent croire qu’à force de forfaits, ils lasseront votre vigilance, et feront triompher la cause des méchants ! Quels succès ont donc obtenu ces hommes pervers, pour se livrer en-(1) C 302, pl. 1096, p. 16. 174 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE peuple; environnés des bénédictions de ce peuple généreux, forts de sa confiance, secondés par son énergie, poursuivez le cours majestueux de votre carrière : achevez votre immortel ouvrage et assurez à jamais la félicité des hommes libres par la ruine de tous les traîtres, de tous les conspirateurs et de tous les ennemis de la République; tel est le cri qui se fait entendre de toutes parts; tel est le vœu national. Pour nous, ce sera moins par des protestations d’attachement à la République que par notre conduite et nos actions, que nous vous prouverons notre dévouement. Pénétrés de la nécessité d’un gouvernement vigoureux devant lequel viendront se briser toutes les factions ennemies de la liberté et de l’égalité, d’un gouvernement qui fasse abhorrer le crime et chérir la vertu, religieusement renfermés dans le cercle des fonctions administratives que la loi nous confie, ce sera pour nous une douce jouissance de seconder, par nos travaux, vos efforts constants pour le bonheur du peuple et le triomphe de la République. S. et F. » Bobine, Delalande, Clément, Clegnaud, Gauvain, Pépin. f [Les Adm. du distr. de Wissembourg, à la Conv.; 24 germ. Il] (1). « Législateurs ! Placés à l’extrémité des frontières de la République, nous sentons l’importance de nos devoirs immenses, et prêts à nous sacrifier pour les succès de la bonne cause, nous n’avons d’autre but, d’autre désir que celui de les remplir avec cette exactitude et cette énergie qui caractérisent les chauds amis d’une Révolution qui nous est chère, parce qu’elle nous a rendu les droits imprescriptibles que la nature garantit à l’homme libre, et que le despotisme et la tyrannie nous avaient ravis depuis des siècles. Investis de la confiance du peuple, nous ne formons des vœux que pour son bonheur, et l’anéantissement de tous ses ennemis : ceux extérieurs ne sont guère à craindre; les canons et les baïonnettes de nos valeureux frères d’armes en feront justice. Les seuls dangereux sont ceux de l’intérieur, ces hommes faux et hypocrites qui vivent parmi nous, qui sont à nos côtés, qui respirent l’air de la liberté et servent dans les ténèbres la cause des tyrans. Nous les démasquerons ces faux patriotes qui sous les dehors du républicanisme veulent contre-révolutionner les mesures sages et énergiques du gouvernement actuel. Nous les connaissons tous ces exagérateurs perfides, qui n’ont de vertu et de mérite que celui que leur donne un bonnet rouge ou une grande moustache; les scélérats ! Le civisme sur les lèvres, ils ont le serpent du royalisme et de l’aristocratie dans leurs cœurs abominables, et d’autres Judas, ils n’embrassent le parti populaire que pour le trahir et le perdre : tôt ou tard, ils remporteront le prix dû à leurs forfaits; aucun n’échappera; sa colère sera d’autant plus terrible qu’elle sera proportionnée au crime. Nous l’attendons avec impatience ce beau jour (1) C 302, pl. 1096, p. 14; J. Sablier, n° 1308; J. Sans-Culottes, n» 449; M.U., XXXIX, 325. où la France entière purgée de tous les esclaves, de tous les restes impurs des différentes sectes contre-révolutionnaires, de tous ses ennemis enfin, ne présentera à l’Europe étonnée qu’une seule famille, qu’une société de frères unis, par les liens de la nature et par les sentiments de leur liberté. Ils approchent ces jours heureux où nous goûterons paisiblement dans le sein de l’amitié, les délices d’une liberté reconquise au prix de tant d’efforts; déjà vous devez en apercevoir l’aurore du sommet de cette Montagne sacrée, de ce rempart inexpugnable, la terreur et l’effroi des tyrans et des esclaves. Ne la quittez pas avant d’avoir lancé la foudre vengeresse sur le dernier traître; point de grâce à aucun des scélérats; celui qui n’aime pas sa patrie est un monstre, son existence est un crime. La punition des derniers conspirateurs est une preuve indubitable de votre énergie, de votre incorruptibilité et de la justice nationale que vous avez mises à l’ordre du jour. La suppression du Conseil exécutif, de cet apannage né de la Monarchie est un nouveau bienfait envers le peuple; recevez en nos sincères remerciements. Il n’était dû qu’à la Convention nationale d’extirper jusqu’aux derniers vestiges du despotisme. Elle seule pouvait nous sauver; son caractère fortement prononcé, sa fermeté, son courage forment ce roc vainqueur auquel viendront échouer et se briser tous les efforts de nos lâches ennemis. Lui seul sera notre point de raliement et en déjouant leurs tentatives liber-ticides, il nous assurera le triomphe de la République une et indivisible. Vive la Montagne, vive la Convention, périssent tous les traîtres, nos ennemis. » Barthold, Adolaïs, Mulberger, E. Heysenreich, Hepp, Stulper, Jupyfer. 9 [Le distr. de La-Tour-du-Pin, au présid. de la Conv.; 12 flor. II] (1). « Nous t’envoyons, citoyen président, une adresse relative à la découverte de la conjuration d’Hébert. Nous te prions de la recevoir comme un hommage dû à la vigilance de la Convention nationale à laquelle notre administration restera toujours inviolablement attachée. Vive la République ! Vive la Montagne ! S. et F. » [La-Tour-du-Pin, 12 flor. II.] « Citoyens représentants, Les traîtres conspireront toujours en vain contre l’unité et l’indivisibilité de la République, dont vous avez juré de maintenir les droits. Du haut de la Montagne, vous avez jusqu’à présent découvert tous les complots qui menaçaient la liberté, et sur le champ les conspirateurs ont porté leurs têtes criminelles sur l’échafaud. Qu’ils sont imprudents ces scélérats qui osent croire qu’à force de forfaits, ils lasseront votre vigilance, et feront triompher la cause des méchants ! Quels succès ont donc obtenu ces hommes pervers, pour se livrer en-(1) C 302, pl. 1096, p. 16.