SÉANCE DU 30 THERMIDOR AN II (17 AOÛT 1794) - N° 1 171 u [Le 4e bon du Nord, distr. de Lille, à la Conv.; du bivouac de Goleghem, près Anvers, le 18 therm. II] (1) Représentans, La fermeté et l’énergie que vous venez de montrer dans la journée du 9 au 10 de ce mois sont dignes de l’admiration d’un grand peuple. Le 4 e bataillon du Nord, district de Lille, a vu avec horreur qu’il existoit encore dans votre sein auguste des traîtres et des conspirateurs audacieux dont les projets perfides tendoient à bouleverser notre liberté en s’élevant eux-même sur les débris de la Convention nationale qu’ils cherchoient à anéantir. Continuez, citoyens représentans, à démasquer ces hypocrites, ces complices de l’infâme Robespierre qui, sous le voile du patriotisme, ourdissent des trames horribles contre le maintien de la République qui fait le bonheur et le vœu de tous les vrais Français. Vous serez parfaitement secondés par nos armées qui toutes brûlent du désir ardent de continuer à chasser et exterminer pour jamais ces vils esclaves de nos tirans coalisés. Vive la République ! A. Augeard ( commdt ), et plus de 90 signatures (d’officiers, sous-officiers, canonniers, grenadiers, volontaires). [Applaudissements ] . v [La sté popul. de Vivonne (2), à la Conv.; Vivonne, 25 therm. II] (3) Adresse de félicitation à la Convention nationale par la société populaire de Vivonne sur les événemens des 9 et 10 de ce mois. Citoïens représentans, Vous le savez mieux que personne, toutes les fois que l’infâme Robespierre ou ses principaux complices paroissoient à la tribune de la Convention nationale, il sembloit que le génie de la France les inspiroit à chaque mot qu’ils prononçoient et qu’il les soutenoit de ses ailes quand ils prenoient l’essor. Placés au sommet de la montagne, ils se montroient les zélés protecteurs des sans-culotes et les terribles fléaux du marais. Cependant, vous le voyez aujourd’hui, tout cela n’étoit que feinte et qu’hipocrisie. Les scélérats n’avoient de civisme que sur les lèvres et, malgré leur enthousiasme pour la liberté et l’égalité, ils recéloient la tirannie au fond de leurs cœurs corrompus et dévorés par l’ambition. Ainsi ces monstres, sous l’aparence du plus ardent amour de la patrie, n’employoient l’arme du philosophe à faire triompher la raison que pour mieux tromper la vertu et l’assassiner plus (1) C 316, pl. 1269, p. 20; J. Sablier, n° 1505. Mentionné par Bm , 2 fruct. (suppl ); J. Fr., n° 692. (2) District de Lusignan, Vienne. (3) C 316, pl. 1269, p. 64. sûrement. Ils ne s’élevoient si souvent à la hauteur de l’atmosphère républicaine que pour y préparer la foudre qui devoit briser les ressors du gouvernement et anéantir la Convention nationale. Mais par bonheur pour le peuple et pour vous-mêmes, citoïens représentans, vous avez eu l’art de dissiper l’orage au moment où il alloit éclater. La chose devenoit d’autant plus difficile qu’il ne s’étoit pas annoncé par le bruit ni par les éclairs, et c’est en quoi consiste votre principale gloire. Plus sages et plus fermes que Cicéron et ses collègues, vous avez senti la nécessité de déployer toute la force et la vigueur des lois contre le moderne Catilina et ses complices pour étoufer la conspiration qu’ils osoient former sous vos ieux. Vous les avez fait arrêter en votre présence, vous les avez condamnés à mort et leurs têtes criminelles ont tombé de suite sous le tranchant de la guillotine. Grâces vous soient à jamais rendues, citoïens représentans, pour le trait de justice, de courage et d’énergie qui a sauvé la République ! Recevez-en ici le témoignage de notre vive et sincère reconaissance. Recevez en même tems et à cette occasion le serment que nous renouvelons entre vos mains d’être toujours attachés aux bons principes et de ne jamais abandonner les mandataires qui, comme vous, s’acquiteront de leurs devoirs. Continuez à purifier le temple des lois et tâchez d’en effacer jusqu’à la moindre trace des souillures que les monstres y ont laissées. Continuez à foudroyer le vice, à protéger la vertu et vous aurez fini de bien mériter du ciel et de la terre. Les président et secrétaires de la société républicaine et régénérée de la commune de Vivonne, Landeau ( présid .), Foucault ( secrét .), Desbois ( ?) (secrét.). w [Les maires et off. mun. de la comm. de Vivonne, au présid. de la Conv.; Vivonne, 26 therm. Il] (1) Citoiens représentans, C’est à votre courage et à votre énergie à qui nous devons notre liberté. Les journées des 9 et 10 ont à jamais cimentées notre République. Vous avés découvert et déjoués une conspiration qui alloit nous donner des fers cent fois plus lourds que ceux que nous portions jadis. L’infâme Robespierre et ses complices ont païés de leurs têtes le fruit de leurs forfaits. Continués, législateurs, à bien mériter de la patrie. Recevés les sentimens de reconnoissance que vous excités et soyés bien convaincus de notre zèle et de notre amour à vous seconder. S. et F. ! Dubois ( agent nat.), L. Taurs (secrét.), Landeau (maire) et 4 autres signatures. (1) C 313, pl. 1252, p. 37. Mentionné par Bm, 2 fruct. (suppl1).