10 jCo«*«aüo» «®6oa�c4 masque hypocrite, y. tramaient sourdement contre l’indivisibilitë de la République. « Le génie de la France a fait découvrir leurs projets liberticides ; vous les avez fait rentrer dans la poussière : la hache de la loi en a fait justice. « Grâces te soient rendues ô Convention natio¬ nale ! Tu as terrassé le monstre du fédéralisme. Grâces te soient rendues ! Tu as fait tomber sur l’échafaud la tête de la dernière Médicis de la France, de cette femme criminelle qui souillait, par sa présence, la terre de la liberté. « Législateurs, continuez vos glorieux tra¬ vaux, restez au poste où la confiance du peuple vous a placés jusqu’à ce que tous les ennemis de la République soient écrasés. Pour nous, fidèles à nos serments, et aux principes de la sainte Montagne, nous poursuivrons partout les roya¬ listes et nous ferons tous nos efforts pour faire triompher la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivi¬ sibilité de la République. « Au Havre, le sextidi de la 2e décade de bru¬ maire, l’an II de la République française, une et indivisible. » (Suivent 9 signatures.) Les administrateurs du Mont-Blanc écrivent à la Convention que les 1,200 hommes énumérés dans les forces que l’on suppose à Toulon, sous le nom de Savoyards, ne sont pas des républicains du Mont-Blanc, mais des esclaves piémontais ou ultramontains; les bras des républicains du Mont-Blanc ne seront jamais armés que pour la patrie ■et pour le maintien des lois. Mention honorable de cette adresse et inser¬ tion au « Bulletin » sont décrétées (1). Suit l'adresse des administrateurs du départe¬ ment du Mont-Blanc (2). Les administrateurs du département du Mont-Blanc, à la Convention nationale. « Chambéry, le 14e du 2e mois de l’an II de la République une et indivisible et démocratique. « Législateurs, « Il n’existe plus de Savoie, ni de Savoyards. La ci-devant Savoie a perdu son nom par son heureuse réunion' à la France ; et ses habitants sont tous aujourd’hui Français et républicains. Flous venons en conséquence, législateurs, vous manifester notre surprise et nos regrets d’avoir appris par le Bulletin et autres feuilles publiques que dans les renseignements qui vous ont été donnés de la force des ennemis à Toulon, on ■compte parmi ceux-ci 1.500 Savoyards. « Si par cette dénomination de Savoyards , on voulait dire 1.500 hommes armés par le despote de Turin, on devait donner à ces mêmes hommes ou plutôt à ces vils esclaves, le nom de Piémon-tais, d’ultramontains, ou tel autre enfin, analo¬ gue à leur maître ; car ils sont autant étrangers au département du Mont-Blanc, qu’on appe¬ lait ci-devant Savoie, que s’ils étaient Anglais, Turcs ou Arabes. « Nous ne pensons pas qu’on ait voulu dire qu’il est sorti réellement du département du (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 147. (2) Archives nationales, carton C 279, dossier 752. Mont-Blanc L50Q hommes pour aller à Toulon grossir l'armée des ennemis : la calomnie à cet égard serait si' manifester qu’elle se réfuterait aisément par elle-même� certes, parmi les habi¬ tants du Mont-Blanc, il n’en est aucun qui ne préférât d’être écrasé par la foudre plutôt que de se prostituer aux puissances coalisées. « Les habitants de cette partie de la Répu¬ blique n’auront jamais des bras que pour appuyer l’édifice de la nouvelle Constitution, que pour soutenir l’autel de la patrie, que pour renverser les satellites des tyrans, que pour abattre les tyrans eux-mêmes, que pour embras¬ ser enfin la sainte Montagne. « Législateurs, n’en descendez point de cette montagne inébranlable, où repose l’arche d’alliance; que toutes les statues des dragons ne soient brisées, que tous les trônes ne soient tom¬ bés, que les. débris des sceptres et des couronnes ne nagent dispersés dans le sang des despotes. Restez, restez à votre poste jusqu’à ce qu’ enfin le pur soleil de la Montagne ait achevé de dessé¬ cher le trop-fameux marais dont la fange a donné l’existenceàl’hydredufédéralisme dontla boue a produit tant de crapeaux (sic) qui, par leur venin, ont souillé la terre de la liberté, et dont le limon a servi à composer l’infernal phosphore, au frottement duquel se sont allumées toutes les torches de ta guerre civile. Il faut, il faut, légis¬ lateurs, avant que notre honorable mission s’achève, que Pitt et ses agents soient livrés aux griffes des furies, que les infâmes Toulon-nais et les perfides Anglais soient punis de leur insolente audace et qu’on n’entende plus parler de cette exécrable engeance de royalistes, de fédéralistes, d’aristocrates, de fanatiques et de contre-révolutionnaires. Il faut, en un mot, avant que vous quittiez les rênes du gouverne¬ ment, qu’il ne reste plus à la France parfaite¬ ment libre et sauvée, qu’à jouir de vos bienfaits, de la paix et du bonheur. « Pour lors, législateurs, le peuplé reconnais¬ sant vous attendra au pied de la Montagne dont vous descendrez avec gloire, il posera sur vos têtes la couronne civique due à vos peines, à vos veilles et à vos travaux; il ouvrira ses bras pour vous recevoir, pour vous donner le baiser de la fraternité, et vous aurez la douce satisfaction d’entendre dire, au milieu de mille chants d’allé¬ gresse, que vous avez bien mérité de la patrie. « Vive la République une, indivisible et démo¬ cratique ! » (Suivent 13 signatures.) Budin [Baudin], feu vicaire épiscopal de Paris, abjure la prêtrise, et envoie les titres à la Con¬ vention; elle décrète � l’insertion de sa lettre au « Bulletin » (1). Suit la lettre de Baudin (2). « Paris, ce 19 brumaire, an II de la-Répu¬ blique, une et indivisible. « Législateurs, « Persécuté sous l’ancien régime pour avoir manifesté des opinions philosophiques, j’ai dû chérir la Révolution. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p, 147. (2) Archives nationales, carton F10 873, dossier Baudin. �Convention-nationale,] AREHlVESv PARLEMENTAIRES. j |j �umdrcapn ii « Je ne citerai peint.ee que j’�i fait depjiis-œtte heureuse époque; il n’y a point de mérite la où il n’y a plus de grands, obstacles - à vaincre ni de dangers à courir; mais je n’ai cessé de proposer au ci-devant conseil épiseopal. toutes les réformes nécessaires aux progrès de la raison; j’ai même publié hautement que, pour être véritablement libre et heureux, il ne suffisait pas que le peuple n’eût plus de rois, il fallait encore le délivrer de la griffe des prêtres. « Membre du comité des défenseurs officieux de la Société des Jacobins, j’étais à remplir les devoirs sacrés que m’impose cette tâche honora¬ ble, lorsque le ci-devant évêque de Paris, accom¬ pagné de ses vicaires, vous a fait une renoncia¬ tion solennelle des fonctions du culte catholique : j’ignorais sa démarche. « N’ayant pu partager, avec mes collègues, la gloire de cette abjuration, que je regarde comme le pins beau triomphe de la liberté, de la raison de la vérité, je dépose sur l’autel de la patrie, non toutes mes lettres, mais celles que j’ai pu trouver dans les débris d’un incendie que j’ai éprouvé en 1788, J’y joins mon titre de vicaire épiscopal qui fait toute mon existence et celle d’un enfant que j’ai adopté depuis 4 mois. Ce sacrifice ne coûte point à mon cœur puisqu’il peut contribuer au bonheur de tous. « Vive la République ! « Baudin, ex-commissaire du conseil exécutif 'provisoire. » Payan, procureur général syndic du départe¬ ment de la Drôme, annonce à la Convention nationale que la vente des biens des émigrés s’effectue avec une très grande facilité. Mention honorable et insertion au « Bulletin » sont décrétées (1). Suit la lettre de Payan (2). Au citoyen Président de la Convention nationale. « Valence, le 13e jour du 2e mois de la 2e année de la République française une e-t indivisible. « Citoyen Président, « La vente des biens très considérables des émigrés s’effectue avec le plus grand succès, dans une partie des districts du département. Le district de Montélimart a mis en vente les 17 septembre et 28 octobre (vieux style) et le 10 du 2e mois , courant 43 articles d’immeubles. Leur estimation se portait à une somme de 70,495 livres, et la vente a produit celle de 8.420 livres. « Tous les districts vont bientôt marcher d’un pas égal et présenter des résultats aussi intéressants. « Le procureur général syndic du département de la Drôme. « Payan. » • Henrionnet, feu curé de Vavincourt, départe¬ ment de la Meuse, envoie à la Convention son (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 148. (2) Archives nationales, carton G 279, dossier 752. abjuration de la prêtrise; sa lettre sera insérée au « Bulletin » (1) . Suit la lettre de Mmrioimet (2). A la Convention nationale. « Citoyens législateurs, « Convaincu que la véritable religion consiste à reconnaître l’Etre suprême et dans cette maxime : « Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qui te soit fait »; convaincu que pour en remplir les devoirs il ne faut ni prêtres men¬ teurs ni cérémonies superstitieuses, je viens de renoncer à la cure de Vavincourt, dans le dépar¬ tement de la Meuse, et je renonce pour toujours à l’état de prêtre que j’avais embrassé dans un âge tendre parce que j’étais trompé comme ceux qui y croyaient. Je ne l’ai conservé, depuis la Révolution, que pour apprendre au peuple à s’en passer, et je le quitte actuellement parce que je crois qu’il est temps de dire à la nation que les peuples ne seront heureux que quand ils n’auront ni prêtres ni rois (3). « La Révolution me rend libre. Vive la Répu¬ blique ! « Henrionnet. « Bar-sur-Ornain, octidi de la 2e décade du 2« mois de la 2e année de la République, une et indivisible. » Bonard, curé de Chantilly, marié et membre dn département de l’Oise, écrit à la Convention qu’il ne veut plus être prêtre. La Convention décrète l’insertion de sa lettre au « Bulletin » (4). Suit la lettre de Bouard (5) : « Citoyens représentants, « J’ai été dans un cloître à l’âge de 15 ans. Des menaces effrayantes m’ont forcé à des vœux solennels. Par une suite nécessaire, il a fallu prendre la prêtrise, à l’âge de 24 ans, puis¬ que c’était le gagne-pain des ordres mendiants. « J’ai conservé les preuves de la violence exer¬ cée contre moi, et à trente-cinq ans, j’ai employé mes épargnes pour suivre le procès en cassation de mes vœux, qui ont été déclarés nuis. « Il n’en a pas été de même de la prêtrise, il a fallu m’occuper selon cet état; j’ai donc été nommé curé d’un petit village, d’où aux cris des patriotes de Chantilly, j’ai été nommé pour remplacer le curé réfractaire de Chantilly. « J’ai été le fléau de l’aristocratie et du fanatis¬ me que j’ai combattus jusqu’à ce jour; j’ai pris une compagne, conformément à la loi. Voilà l’époque de mes revers. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 148. (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 768. (3) Applaudissements, d’après le Mercure univer¬ sel [22 brumaire an II (mardi 12 novembre 1793), p. 183, col. 2]. (4) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 148. (5) Archives nationales, carton C 280, dossier 768. D’après le Second supplément au Bulletin de la Con¬ vention du 21 brumaire (lundi 11 novembre 1793), la lettre que nous reproduisons ci-dessus aurait été lue à la barre par l’abbé Rouard, auquel la Conven¬ tion accorda les honneurs de la séance.