242 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE objet une somme de 495 L; provenant de la liquidation de son office de notaire aussitôt qu’il l’aura touchée. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité des Finances, pour la rentrée de la somme liquidée mais non-reçue (38). Reynaud, représentant du peuple a dit : le citoyen Harent, juge de paix du canton d’Alègre, district du Puy, département de la Haute-Loire, m’écrivit le 3 thermidor pour m’inviter de recevoir chez Gommot, ex-homme de loi de Paris, la somme de 495 L, provenant de la liquidation de son office de notaire, pour la déposer sur l’autel de la patrie ; et pour cet effet, il m’a fait passer la lettre de Normandie, commissaire-liquidateur, qui lui annonce que son office est liquidé, et qu’il peut en faire retirer les fonds. J’écrivis au citoyen Gommot, le 17 thermidor, pour le prévenir des intentions du citoyen Harent; il me répond, le 18, pour m’annoncer que les quittances de remboursement étoient faites et produites à la liquidation, mais qu’il y avoit encore des formalités à remplir, et pour lesquelles il falloit un délai de deux décades. J’ai attendu l’échéance de ce délai, mais impatient de remplir le voeu du citoyen Harent, j’écrivis une seconde lettre au citoyen Gommot; il s’est déjà écoulé depuis ma dernière un long intervalle de temps sans recevoir de réponse : son silence me force de déposer au secrétariat de la Convention, la lettre de Harent et celle de Gommot, pour être envoyée à un des comités de la Convention pour faire retirer cette somme. Je dépose également la somme de 100 L, que le même citoyen Harent avoit envoyée à la société populaire du Puy, pour le compte d’un citoyen qui a voulu garder l’anonyme. Je dois déclarer à la Convention que j’ai cette dernière somme depuis la fin de fructidor, et que, si je l’ai gardée chez moi autant de temps, c’étoit pour la réunir à la première, comptant sur sa prochaine rentrée (39). 29 Un membre annonce, au nom de la municipalité de Montdidier [?], que l’atelier de salpêtre établi dans cette commune, vient de déposer au district 1 153 livres de salpêtre. Mention honorable, insertion au bulletin (40). 30 La Convention décrète la mention ho-(38) P.-V., XL VI, 241. (39) Bull., 17 vend, (suppl.). (40) P.-V., XLVI, 242. Bull., 16 vend, (suppl.). norable et l’insertion au bulletin, d’une lettre du citoyen Martin, chef du deuxième bataillon de la formation d’Orléans, qui annonce que les volontaires de ce bataillon ont aidé dans la journée du 6 fructidor, les canonniers à servir les batteries de la Côte, qu’ils se sont mis à l’eau jusqu’à la ceinture, pour mettre à flot une chaloupe échouée, qui a sauvé au moins quarante marins, qu’ils ont fait patrouille pendant la nuit pour empêcher l’ennemi de tenter une descente, et garder les agrès et apparaux sauvés sur la falaise ; que l’officier de santé du bataillon, conjointement avec celui de la corvette l’Espion, n’a cessé de donner tous les secours de l’art à nos frères assassinés dans cette journée (41). [Le chef de bataillon Martin au représentant du Peuple Guezno, d’Audierne, le 5ème jour s.- c. an 77] (42) J’ai appris avec plaisir, citoyen représentant, la mention honorable de la conduite des marins et cannoniers qui ont participé aux combats qui ont eu lieu le 6 fructidor dans la baye d’Audieme et je regrette de ne t’avoir pas instruit plus tôt de ce qu’a fait, dans cette mémorable circonstance, le 2ème bataillon de la formation d’Orléans que je commande et que tu sais sans doute en résidence momentanée à Au-dieme. Voici la conduite de ce bataillon lors de ces combats. Les volontaires qui le composent ont aidé les canonniers à servir les batteries de la côte. Ils se sont mis à l’eau jusqu’à la ceinture pour mettre à flot une chaloupe échouée qui a sauvé au moins quarante marins. Sortant de l’eau, ils se sont armés pour faire patrouille pendant la nuit le long de la côte et s’opposer à une descente si l’ennemi la tentoit. Ils ont bivouaqué sous les armes, par tour de rôle, pour garder les agrès et apparaux recueillis sur la falaise. Pendant la nuit qui suivit le combat et durant le repos que leur laissoit le service ils se sont transportés à bord des corvettes échouées et ils en ont ramenés des hommes et des effets. Au 1er avertissement ils se sont rendus à bord de l’Espion, par escouade de 30 hommes, pour y pomper quand il en étoit nécessaire. C’est enfin un volontaire de ce bataillon qui, ayant trouvé un blessé au corps de garde, où il avoit été déposé, l’a porté lui-même dans la chambre de l’officier de santé du bataillon, homme instruit et patriote qui n’a cessé, conjointement avec le major de bord, de donner tous les secours de l’art à ceux de nos frères assassinés par les anglois dans la journée du six fructidor. Je te prie, citoyen représentant, d’instruire la Convention nationale des faits que je viens de te rapporter et de l’assurer de notre inviolable attachement à ses décrets et de notre (41) P.-V., XLVI, 242. (42) C 321, pl. 1350, p. 30. Débats, n” 742, 163-164; Bull., 16 vend; J. Mont, n° 158; Ann. Patr., n” 646; M. U., XLTV, 259.