SÉANCE DU 26 BRUMAIRE AN III (16 NOVEMBRE 1794) - N° 1 287 Revivifiéz le commerce, l’oisiveté nous a causé trop de maux. Donnez du ressort à la vertu; vous creuserez le tombeau du vice. Justice prompte et sévère envers tous les ennemis de la République ; Paix et securité aux patriotes. Oüi, Citoyens Représentans, la société populaire de Valence a arrêté à l’unanimité qu’il serait fait lecture de votre adresse dans trois séances consécutives, et par un voeu bien prononcé, nous vous invitons au nom du salut de la Patrie, à rester à votre poste jusqu’à ce que vous ayés établi sur des bases solides les maximes qu’elle renferme, et donné à la République une paix glorieuse et durable. Lû dans la salle de l’assemblée de la société populaire de Valence ce 5 brumaire de l’an 3e de la République françoise une indivisible et démocratique. Claude Mazet, secrétaire et 93 autres signatures. æ [La société des vrais sans-culottes de Montfort-sur-Risle, Eure, à la Convention nationale, s. d.} (33) Liberté, Égalité ou la mort. Législateurs, N’aguères un orage affreux s’étendait sur tous les points de la République, le tonnerre menaçait nos têtes républicaines, la France étonnée, incertaine était dans la stupeur, l’honnête homme tremblait, la liberté était en péril ; votre énergie s’est reveillée avec force, vous avez fixé d’un oeuil terrible le monstre qui était l’auteur de tout le désordre, vous avez pris contre lui l’attitude fière et vigoureuse qui convient aux représentants d’un grand peuple, vous avez arraché de ses mains impies la foudre nationale qu’il avait osé ravir sur l’autel de la patrie et d’un seul coup vous l’avez anéanti, sa tourbe sanguinaire est rentrée dans la poussière : aujourd’hui la france respire, l’homme de bien s’électrise, la liberté est reconquise une seconde fois et la chose publique est sauvée. Conservez, Législateurs, conservez cette contenance imposante, le salut du peuple l’exige, qu’ils n’esperent donc plus ces hommes à phrases, ces intrigants, ces anarchistes, abuser nos coeurs purs et crédules, par leurs insinuations perfides et mensongères! que ces hypocrites sélérats ne s’attendent pas que nous nous armions les uns contre les autres pour servir leurs parricides projets, pour leur faciliter les moyens de rétablir sur nos corps sanglants un trône odieux que la liberté et notre courage ont si glorieusement brisé pour jamais ! de quelque (33) C 326, pl. 1419, p. 5. Bull., 27 brum. (suppl.), reproduction partielle; M.U., n° 1347, mention. manière qu’ils nous attaquent, sous quelques formes qu’ils se présentent, ils nous trouveront toujours prêts à les combattre et à les vaincre. Quand à vous, Législateurs, qui avez si généreusement sauvé la chose publique, continuez à bien mériter de la patrie, vous êtes au poste d’honneur, la confiance de la nation vous y a placés, vous avez surpassé ses espérances, restez y, restez y pour achever de combattre et d’anéantir ses énnemis intérieurs. Déjà par vos soins le sol de la liberté est purgé de la présence des esclaves étrangers : nos armées triomphent de toutes parts, les trosnes des tyrans sont ébranlés, les satellites des despotes fuyent devant elles. Occuppez vous législateurs des moyens de consolider la liberté publique, et d’assurer à jamais le bonheur du peuple français par de bonnes loix, que la justice soit toujours à l’ordre du jour sur tous les points de la République et jamais la terreur; la justice convient à des républicains, elle protège l’innocent et fait trembler le vrai coupable. Jamais la terreur, la justice convient à des républicains, elle protège l’innocent et fait trembler le vrai coupable. La terreur au contraire est toujours désorganisatrice, elle sert les intrigants, les scélérats, les tyrans, opprime souvent l’innocent et fait des esclaves. Si, contre notre attente, quelque tête de l’hydre infernale que vous avez terrassée, osait s’elever du sein de la poussière ou vous l’avez fait rentrer, parlez, appeliez le peuple auprès de vous, il vous entourrera et le monstre sera à jamais anéanti. Car, Législateurs, nous vous le jurons, nous n’avons jamais reconnu, nous ne reconnaissons et nous ne reconnaitrons jamais qu’un centre unique, qu’un seul point de ralliment, que la Convention enfin, rien que la Convention. Vive la République! Suivent 43 signatures et les 7 marques de ceux qui ne savent signer. e’ [La société populaire de Germain-la-Campagne, Eure, à la Convention nationale, s. d.] (34) Liberté, Égalité, la République ou la mort. Représentans, Nous avons entendu avec la plus vive satisfaction votre adresse au peuple français et nous en partageons tous les sentiments qui, de tous temps furent les nôtres. Continuez, Législateurs, de surveiller les ennemis de la République, mefiez-vous surtout de ces hommes qui sous l’ombre du patriotisme ne respirent que la désorganisation. Que la justice soit la même pour tous les Français. Restez à votre poste et tenant ferme aux principes que vous nous avez developés faite parvenir le vaiseau triomphant (34) C 326, pl. 1419, p. 11.