[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j i \ 611 Une députation de3 habitants de la commune de Ville-Maison {(Villemoisson-sur-Orge) dépose sur l’autel de la patrie l’argenterie, les cuivres et les linges de ses églises : elle offre les bras de ses concitoyens pour détruire les tyrans et les traîtres. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l'adresse des citoyens de la commune de Villemoisson-sur-Orge (2). Les citoyens de la commune de Villemoisson-sur-Orge, district de Corbeil, au citoyen Président de la Convention nationale. « Citoyen Président, « Je viens, au uom de la commune de Ville-moisson-sur-Orge, déposer dans le sein de la Convention nationale l’argenterie et les cuivres dépendant de notre ci-devant église. Voyant que toutes les communes de la République s’em¬ pressent de déposer les leurs pour aider à faire la guerre et terrasser les tyrans qui, tous les jours, essayent de renverser et de détruire notre liberté et de ramener une nation libre à l’ancien régime et nous rendre esclaves des vrais répu¬ blicains (sic). Comme des citoyens de la com¬ mune de Villemoisson-sur-Orge s’empresseront toujours (sic) et répandront, s’il le faut, jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour faire le bonheur de la République une et indivisible. Oui, citoyen Président, nous vous apportons ces débris, et tout prêts à vous offrir notre corps pour détruire ces traîtres et cette ligue de tyrans depuis tant de siècles que nous sommes conduits par eux comme un berger conduit ses moutons à la bergerie, le moment est arrivé où il faut ter¬ rasser ces despotes sanguinaires et suivre le ser¬ ment que nous avons tant de fois répété : vaincre ou mourir, ces deux mots doivent pénétrer jusque dans le fond du cœur des vrais républi¬ cains et doivent faire rougir de honte celui qui n’a pas dans son cœur du respect et de la sou¬ mission aux lois sages que vous décrétez tous les jours pour faire le bonheur d’une république et d’une nation française. « Citoyen Président, nous venons aussi déposer le linge qui appartenait ci-devant à notre église pour servir à panser les plaies des braves défen¬ seurs de la patrie afin qu’étant guéris ils re¬ tournent pour la seconde fois combattre les ennemis de la patrie. « Voilà, citoyens représentants, ce que les habitants de la commune de Villemoisson ont l’honneur de vous témoigner et vous demandent que vous leur accordiez les honneurs de la séance. « Vive la République, la liberté et l’égalité ! » Une députation des communes de Fleury, Me-rogès et Duplessis-le-Comte (Fleury-Merogis et Plessis-Leeomte), réunies, font l’hommage des vases et ornements de leurs églises : elles ne (1) Procès-verbaux de la Convention, t.26, p-, 346. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 810. veulent plus d’autre culte que celui de la raison. Le ci-devant curé Duplessis [dü Plessis] dépose ses lettres de prêtrise, et renonce à son traitement. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l'adresse lue par la députation des com¬ munes de Fleury -Mérogis et Plessis-Lecomte (2). « Citoyens législateurs, « Les communes de Fleury-Mérogis et du Ples¬ sis-Lecomte réunies nous députent vers toi pour t’offrir ce métal que les despotes qualifiaient de plus précieux, afin de pouvoir, par leurs impos¬ tures, asservir les humains que la divinité su* prême avait fait naître libres. Mais reconnaissant que, dans tes mains, ce prêtai n’aura d’autre prix et d’autres usages que ie soutien de la liberté, l’égahté et l’unité, qui sont les principales colonnes qui soutiendront la République, non seulement les citoyens de la commune de Fleury l’ offrent ce peu de métal qu’ils avaient en leur possession, mais ils offrent encore leur vie et leur sang pour l’affermisse¬ ment de la liberté, que l’Etre suprême a si pro¬ fondément gravée dans le cœur des Français, et nous, persuadés que tu sacrifieras jusqu’à ta vie pour faire triompher la liberté. « Le ci-devant curé du Plessis -Lecomte, réuni à la commune de Fleury, offre sur l’autel de la patrie sa lettre de prêtrise, et renonce à l’exer¬ cice du culte catholique, et à tout enseignement fanatique qui en sont les principaux appuis; en outre, quoique très pauvre, offre sur l’autel de la patrie un ciboire et trois autres vases d’ar¬ gent, une chasuble, une étole, le voile et le mani¬ pule, à lui appartenant en propre. « La commune de Fleury-Mérogis demande à la Convention nationale que le nom du Plessis-Lecomte, réuni à Fleury, soit nommé Le Ples-sis-l’Egalité. » Dépôt des lettres de prêtrise du citoyen Courcy (3). Le 4 frimaire, l’an 'II de la Répuhüque une et indivisible, s’est présenté au greffe de la muni¬ cipalité, Charles-Nicolas Courcy, lequel a dé¬ claré qu’il cessait ses fonctions curiales à comp¬ ter de ce jour, et, pour prouver sa renonciation, il s’est dessaisi à l’instant de sa lettre de prê¬ trise qu’il nous a prié de remettre entre les mains de la municipalité pour la déposer, avec les divers objets servant au culte catholique, sur l’autel de la patrie, et j’ai, audit citoyen Courcy, ci-devant curé du Plessis-le-Comte, donné récé¬ pissé de sa déclaration et de sa lettre de prê¬ trise, comme aussi d’une chasuble, avec l’étole, le manipule et le voile au galon d’or, et encore le ciboire et les trois vases destinés aux saintes huiles, le tout en argent, qu’il offre à la patrie. Citoyen Courcy, ci-devant curé du Plessis-le-Comte. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 20, p. 347. (2) Archives nationales, carton F10 876, dossier Courcy. (3) Archives nationales, carton F10 876, dossier Courcy.