SÉANCE DU 29 GERMINAL AN II (18 AVRIL 1794) - N°“ 17 ET 18 13 aux 23 marcs ci-dessus énoncés forment la quantité de 35 marcs 21 gros; 4 épaulettes et contre-épaulettes d’argent, 2 grenades en fleur de lis en argent, plusieurs galons en or; 202 1. 2 s. 6 d. en numéraire, 8,083 1. 4 s. 6 d. tant en or qu’en argent, pour être échangés contre des assignats républicains, la ditte somme déposée par un grand nombre de sans-culottes, de la société et autres; 1 paire de draps de lit; 2 balots de charpie en linges propres aux pansements dans les hôpitaux. [Mêmes signatures.] 17 La société populaire de Campan, département des Hautes-Pyrénées, invite la Convention nationale à rester à son poste, et la félicite sur l’établissement du gouvernement révolutionnaire, dont l’action, dit-elle, peut seule nous conserver le précieux dépôt de l’égalité. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Campan, 20 vent. Il ] (2). « Représentants du peuple, La Société populaire et révolutinnaire de Campan au département des Hautes-Pyrénées, vous invite de demeurer à votre poste pour finir la guerre des tyrans et presser toutes les résistances ennemies par l’action du gouvernement révolutionnaire. La société qui vous invite s’est formée pour seconder vos mesures dans son pays parce qu’elle croit que l’intérêt du peuple les commande; il eut été dangereux pour le peuple de lancer le vaisseau constitutionnel au milieu de la tempête et des vents contraires; il est essentiel d’attendre le calme et pour l’amener il est instant que vous conserviez les rênes du gouvernement provisoire pour garantir définitivement la liberté, l’égalité et la sanction du peuple. Un changement distendrait les ressorts de la Force publique, et les riches égoïstes qui n’ont point de patrie profiteraient du relâchement pour corrompre l’esprit public et perdre la liberté et l’égalité dans leur berceau; ils voient avec horreur le niveau descendre de la Montagne pour détruire le scandale de leurs fortunes suspectes. Cependant ce niveau doit être la base éternelle de notre liberté; les anciennes nations libres le méconnurent; elles conservèrent des fonctionnaires puissants et leur liberté se perdit. Nous éviterons cet écueil avec le serment de l’égalité; ce serment est une déclaration de guerre aux individus puissants qui voudraient la trahir et ce serment nous délivrera des traîtres, fussent-ils mêmes parmi vous. Ce n’est aussi qu’aux montagnards publicoles et non aux crapauds du marais, qui ont sauté sur la Montagne que le dépôt de l’égalité se confie. Ceux qui ont constitué l’égalité ne peuvent être soupçonnés de la trahir, ils garderont le terrible pouvoir révolutionnaire pour garantir le dépôt de l’égalité et non pour le violer, la (D P.V., XXXV, 296. Bin, 29 germ. (2e suppl1). (2) C. 297, pl. 1030, p. 8. Société populaire leur fait son Invitation avec une pleine confiance. Les destinées de la Convention publicole sont grandes, elle doit vaincre l’Europe pour l’agrandir, c’est un effort digne de la philosophie et du courage républicain, mais l’expérience doit nous apprendre à ne plus faire la guerre en dupes et surtout à venger les perfidies du ministre anglais, l’ennemi du genre humain qui acheté avec l’or d’une nation qui se dit libre les trahisons faites à la liberté des autres, qui fait embrasser à la nation l’ombre de la liberté et lui fait déporter l’homme libre qui lui parlait de la liberté réelle. Il serait digne des sans-culottes d’aller à Botany-Bay arracher Margarot de son banc pour le présenter à la Convention de France jusqu’à ce qu’ils l’aient réintégré à la Convention d’Ecosse. Les sans-culottes ont fait tant de miracles sur terre, pourquoi n’en feraient-ils pas aussi sur mer ? Montrer le chemin de l’honneur aux sans-culottes marins, et la République triomphante sur l’onde commandera une paix solide. On ne doit point s’endormir sur les espérances d’une paix éphémère; ce n’est que par des coups terribles, par des efforts décisifs qu’on peut ruiner les espérances des égoïstes. Cette ruine doit être le seul effet, le seul objet du gouvernement révolutionnaire pour qu’il ramène le gouvernement constitutionnel et une paix solide lors de laquelle les Washingtons de la France, après avoir donné de grands exemples au monde, après avoir sonné l’heure de la liberté universelle en fondant la liberté de leur peuple, retourneront dans leurs foyers y goûter les charmes d’une glorieuse égalité, les bénédictions de la reconnaissance et le bonheur du peuple. » Soucaz (présid.). 18 Les administrateurs du district de Carentan écrivent à la Convention nationale, que la raison triomphe dans les communes de leur arrondissement : toutes les cloches du district sont envoyées à la fonderie de la commune du Rocher-de-la-Liberté, ainsi que 3,000 livres de cuivre, pour fabriquer des canons; ils invitent la Convention à rester à son poste. Mention honorable et insertion au bulletin (1). [Carentan, 7 germ. II; Au présid. de la Conv.~\ (2). «La raison triomphe enfin de la superstition, la plupart des communes nous en déposent les hochets; 152 marcs, 1 once, 3 gros d’argenterie sont déjà envoyés, 400 marcs vont l’être et le restant ne tardera pas. Les deux tiers des charlatans qui cultivaient dans les âmes faibles une religion à laquelle ils ne croyaient pas, ont abdiqué; nous serons bientôt débarassés de ce qui mettait une en-Cl) P.V., XXXV, 296. Bin, 29 germ. (2e suppl1), 3 flor. (2e suppl1) et 4 flor. (2e suppl1). (2) C. 297, pl. 1030, p. 9. SÉANCE DU 29 GERMINAL AN II (18 AVRIL 1794) - N°“ 17 ET 18 13 aux 23 marcs ci-dessus énoncés forment la quantité de 35 marcs 21 gros; 4 épaulettes et contre-épaulettes d’argent, 2 grenades en fleur de lis en argent, plusieurs galons en or; 202 1. 2 s. 6 d. en numéraire, 8,083 1. 4 s. 6 d. tant en or qu’en argent, pour être échangés contre des assignats républicains, la ditte somme déposée par un grand nombre de sans-culottes, de la société et autres; 1 paire de draps de lit; 2 balots de charpie en linges propres aux pansements dans les hôpitaux. [Mêmes signatures.] 17 La société populaire de Campan, département des Hautes-Pyrénées, invite la Convention nationale à rester à son poste, et la félicite sur l’établissement du gouvernement révolutionnaire, dont l’action, dit-elle, peut seule nous conserver le précieux dépôt de l’égalité. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Campan, 20 vent. Il ] (2). « Représentants du peuple, La Société populaire et révolutinnaire de Campan au département des Hautes-Pyrénées, vous invite de demeurer à votre poste pour finir la guerre des tyrans et presser toutes les résistances ennemies par l’action du gouvernement révolutionnaire. La société qui vous invite s’est formée pour seconder vos mesures dans son pays parce qu’elle croit que l’intérêt du peuple les commande; il eut été dangereux pour le peuple de lancer le vaisseau constitutionnel au milieu de la tempête et des vents contraires; il est essentiel d’attendre le calme et pour l’amener il est instant que vous conserviez les rênes du gouvernement provisoire pour garantir définitivement la liberté, l’égalité et la sanction du peuple. Un changement distendrait les ressorts de la Force publique, et les riches égoïstes qui n’ont point de patrie profiteraient du relâchement pour corrompre l’esprit public et perdre la liberté et l’égalité dans leur berceau; ils voient avec horreur le niveau descendre de la Montagne pour détruire le scandale de leurs fortunes suspectes. Cependant ce niveau doit être la base éternelle de notre liberté; les anciennes nations libres le méconnurent; elles conservèrent des fonctionnaires puissants et leur liberté se perdit. Nous éviterons cet écueil avec le serment de l’égalité; ce serment est une déclaration de guerre aux individus puissants qui voudraient la trahir et ce serment nous délivrera des traîtres, fussent-ils mêmes parmi vous. Ce n’est aussi qu’aux montagnards publicoles et non aux crapauds du marais, qui ont sauté sur la Montagne que le dépôt de l’égalité se confie. Ceux qui ont constitué l’égalité ne peuvent être soupçonnés de la trahir, ils garderont le terrible pouvoir révolutionnaire pour garantir le dépôt de l’égalité et non pour le violer, la (D P.V., XXXV, 296. Bin, 29 germ. (2e suppl1). (2) C. 297, pl. 1030, p. 8. Société populaire leur fait son Invitation avec une pleine confiance. Les destinées de la Convention publicole sont grandes, elle doit vaincre l’Europe pour l’agrandir, c’est un effort digne de la philosophie et du courage républicain, mais l’expérience doit nous apprendre à ne plus faire la guerre en dupes et surtout à venger les perfidies du ministre anglais, l’ennemi du genre humain qui acheté avec l’or d’une nation qui se dit libre les trahisons faites à la liberté des autres, qui fait embrasser à la nation l’ombre de la liberté et lui fait déporter l’homme libre qui lui parlait de la liberté réelle. Il serait digne des sans-culottes d’aller à Botany-Bay arracher Margarot de son banc pour le présenter à la Convention de France jusqu’à ce qu’ils l’aient réintégré à la Convention d’Ecosse. Les sans-culottes ont fait tant de miracles sur terre, pourquoi n’en feraient-ils pas aussi sur mer ? Montrer le chemin de l’honneur aux sans-culottes marins, et la République triomphante sur l’onde commandera une paix solide. On ne doit point s’endormir sur les espérances d’une paix éphémère; ce n’est que par des coups terribles, par des efforts décisifs qu’on peut ruiner les espérances des égoïstes. Cette ruine doit être le seul effet, le seul objet du gouvernement révolutionnaire pour qu’il ramène le gouvernement constitutionnel et une paix solide lors de laquelle les Washingtons de la France, après avoir donné de grands exemples au monde, après avoir sonné l’heure de la liberté universelle en fondant la liberté de leur peuple, retourneront dans leurs foyers y goûter les charmes d’une glorieuse égalité, les bénédictions de la reconnaissance et le bonheur du peuple. » Soucaz (présid.). 18 Les administrateurs du district de Carentan écrivent à la Convention nationale, que la raison triomphe dans les communes de leur arrondissement : toutes les cloches du district sont envoyées à la fonderie de la commune du Rocher-de-la-Liberté, ainsi que 3,000 livres de cuivre, pour fabriquer des canons; ils invitent la Convention à rester à son poste. Mention honorable et insertion au bulletin (1). [Carentan, 7 germ. II; Au présid. de la Conv.~\ (2). «La raison triomphe enfin de la superstition, la plupart des communes nous en déposent les hochets; 152 marcs, 1 once, 3 gros d’argenterie sont déjà envoyés, 400 marcs vont l’être et le restant ne tardera pas. Les deux tiers des charlatans qui cultivaient dans les âmes faibles une religion à laquelle ils ne croyaient pas, ont abdiqué; nous serons bientôt débarassés de ce qui mettait une en-Cl) P.V., XXXV, 296. Bin, 29 germ. (2e suppl1), 3 flor. (2e suppl1) et 4 flor. (2e suppl1). (2) C. 297, pl. 1030, p. 9. 14 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE trave au triomphe de la raison. Nous te prévenons que 539 marcs, 8 onces, 7 gros avaient précédé l’envoi des 152 marcs. Toutes les cloches de ce district sont également envoyées à la fonderie de la commune du rocher de la liberté; ainsi que 3,000 liv. de cuivre pour fabriquer des canons, emploi infiniment plus utile puisque ces matières contribueront à terrasser les ennemis de notre liberté. Vous avez sauvé la patrie, continuez, vous mériterez de plus en plus et les sans-culottes resteront toujours fortement debout jusqu’à ce que le dernier des despotes et de leurs satellites aient expiré, et de retour dans leurs foyers ils partageront avec vous la gloire d’avoir anéanti l’esclavage et fait triompher la liberté. S. et F. » Lecaudey, Cornairis, Wolmay, Le Cann et Demeautir. 19 La société populaire et républicaine du canton de Cotignac, district de Bar j ois, département du Var, félicite la Convention nationale sur son énergie, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce que les tyrans coalisés aient reconnu la liberté, l’égalité. Mention honorable, et insertion au bulletin (1). 20 La société populaire de Dole, département du Jura, écrit à la Convention nationale, que des intrigans humiliés ont cherché à désunir les patriotes, en les calomniant; que le représentant du peuple, Lejeune, est le fléau des fédéralistes et l’espoir des sans-culottes; elle finit par dire qu’à la nouvelle de la dernière conspiration, le peuple de Dole a fait entendre un cri terrible, dont ont frémi les ennemis du bien public. Mention honorable et insertion au bulletin (2). [DôZe, s.d.] (3) . « Ce ne sont point des novices dans la révolution, de ces patriotes posthumes qui vous adressent leurs vœux, ce sont les mêmes hommes qui se signalèrent au 14 juillet, au 10 août, au 31 mai... dans toutes les crises... Que faisions-nous après la fuite de Louis de Va-rennes ? Nous abattions sa statue... Que fîmes-nous au 10 août ? Nous célébrâmes la chute du trône que nous avions toujours exécré... Et au 31 mai lorsqu’un vaste complot de fédéralisme éclata dans le Midi, dans nos départements environnans, dans le Jura même, et menaçait d’engloutir la République !... Nous résistâmes, et notre résistance glorieuse nous fit honorer d’un décret de bien mérité de la patrie. (1) P.V., XXXV, 297. Bin, 29 germ. (2e suppT). (2) P.V., XXXV, 297. Bin, 29 germ (2e suppl‘). (3) C 300, pl. 1059, p. 37. Avons-nous changé depuis ? Non : des intrigants humiliés ont cherché à nous désunir, à nous perdre... Comme ils nous ont calomniés ! Ils ont osé peindre le Jura, Dole surtout... comme une seconde Vendée, comme cherchant à avilir la représentation nationale !... Cependant quel calme majestueux règne dans le Jura !... avec quel empressement le peuple consacre son temple à la raison ! Une Vendée dans le Jura !... C’est bien assez que des monstres, jusqu’à présent impunis, en aient voulu faire un Calvados !... Nous, avilir la Convention nationale !... Eh ! pourquoi donc avons nous si souvent juré de la défendre, et reçu ses décrets avec enthousiasme !... Pourquoi, entourés de toutes parts de conjurés, et seuls au milieu de 5 districts et de tant de départements coalisés pour le fédéralisme, nous levâmes-nous et sûmes -nous, pour sauver la Convention nationale, épouvanter tous les traîtres qui voulaient l’anéantir. Un digne envoyé de la Montagne, le représentant Lejeune, parait dans nos forêts; le deuil couvrait notre commune de son crêpe, sa présence relève nos âmes abattues. Il a vu l’énergie doloise... il a tendu une main secou-rable aux sans-culottes. Les sans-culottes l’ont béni... fléau des fédéralistes, des intrigants, des flagorneurs, il est l’espoir, le sauveur, l’idole des sans-culottes. Il a parlé et tous les partis se sont confondus dans les étreintes de la fraternité. Que le souvenir de la séance du 27 ventôse est doux pour la commune de Dole ! C’est là qu’on abjura toutes les haines et tous les ressentimens particuliers, pour ne plus songer qu’au bonheur de la patrie... Que Lejeune mérite d’éloges ! Nos patriotes opprimés sortirent des fers. Nous les avons embrassés !... Que Prost se montra généreux ! Il consentit à l’ordre qui les rendit à la liberté. Les intrigants pâlirent, leur but est manqué. Législateurs, le peuple de Dole est encore une fois debout. La conspiration nouvelle que vous venez de découvrir, l’a transporté d’indignation. Il a fait entendre un cri terrible dont ont frémi les ennemis du bien public. Périssent les conspirateurs; paix, union entre les sans-culottes !, Vive la République ! Vive la Montagne ! Vive le comité de salut public ! Vive Lejeune ! Tels sont les sentimens de la Société populaire de Dole, qu’elle est prête à sceller par la dernière goutte de son sang. S. et F. » Roux, Lemare (secrét. prov.). 21 La société montagnarde et la commune d’An-donville (1), département du Loiret, annoncent à la Convention nationale qu’elles offrent à la patrie 109 chemises, 40 liv. 15 sous, et 3 livres en numéraire; elles invitent la Convention à rester à son poste. Mention honorable et insertion au bulletin (2). (1) Et non Adouville. (2) P.V., XXXV, 296. Bin, 29 germ. (2e suppl1) et 4 flor. (2e suppl4). 14 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE trave au triomphe de la raison. Nous te prévenons que 539 marcs, 8 onces, 7 gros avaient précédé l’envoi des 152 marcs. Toutes les cloches de ce district sont également envoyées à la fonderie de la commune du rocher de la liberté; ainsi que 3,000 liv. de cuivre pour fabriquer des canons, emploi infiniment plus utile puisque ces matières contribueront à terrasser les ennemis de notre liberté. Vous avez sauvé la patrie, continuez, vous mériterez de plus en plus et les sans-culottes resteront toujours fortement debout jusqu’à ce que le dernier des despotes et de leurs satellites aient expiré, et de retour dans leurs foyers ils partageront avec vous la gloire d’avoir anéanti l’esclavage et fait triompher la liberté. S. et F. » Lecaudey, Cornairis, Wolmay, Le Cann et Demeautir. 19 La société populaire et républicaine du canton de Cotignac, district de Bar j ois, département du Var, félicite la Convention nationale sur son énergie, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce que les tyrans coalisés aient reconnu la liberté, l’égalité. Mention honorable, et insertion au bulletin (1). 20 La société populaire de Dole, département du Jura, écrit à la Convention nationale, que des intrigans humiliés ont cherché à désunir les patriotes, en les calomniant; que le représentant du peuple, Lejeune, est le fléau des fédéralistes et l’espoir des sans-culottes; elle finit par dire qu’à la nouvelle de la dernière conspiration, le peuple de Dole a fait entendre un cri terrible, dont ont frémi les ennemis du bien public. Mention honorable et insertion au bulletin (2). [DôZe, s.d.] (3) . « Ce ne sont point des novices dans la révolution, de ces patriotes posthumes qui vous adressent leurs vœux, ce sont les mêmes hommes qui se signalèrent au 14 juillet, au 10 août, au 31 mai... dans toutes les crises... Que faisions-nous après la fuite de Louis de Va-rennes ? Nous abattions sa statue... Que fîmes-nous au 10 août ? Nous célébrâmes la chute du trône que nous avions toujours exécré... Et au 31 mai lorsqu’un vaste complot de fédéralisme éclata dans le Midi, dans nos départements environnans, dans le Jura même, et menaçait d’engloutir la République !... Nous résistâmes, et notre résistance glorieuse nous fit honorer d’un décret de bien mérité de la patrie. (1) P.V., XXXV, 297. Bin, 29 germ. (2e suppT). (2) P.V., XXXV, 297. Bin, 29 germ (2e suppl‘). (3) C 300, pl. 1059, p. 37. Avons-nous changé depuis ? Non : des intrigants humiliés ont cherché à nous désunir, à nous perdre... Comme ils nous ont calomniés ! Ils ont osé peindre le Jura, Dole surtout... comme une seconde Vendée, comme cherchant à avilir la représentation nationale !... Cependant quel calme majestueux règne dans le Jura !... avec quel empressement le peuple consacre son temple à la raison ! Une Vendée dans le Jura !... C’est bien assez que des monstres, jusqu’à présent impunis, en aient voulu faire un Calvados !... Nous, avilir la Convention nationale !... Eh ! pourquoi donc avons nous si souvent juré de la défendre, et reçu ses décrets avec enthousiasme !... Pourquoi, entourés de toutes parts de conjurés, et seuls au milieu de 5 districts et de tant de départements coalisés pour le fédéralisme, nous levâmes-nous et sûmes -nous, pour sauver la Convention nationale, épouvanter tous les traîtres qui voulaient l’anéantir. Un digne envoyé de la Montagne, le représentant Lejeune, parait dans nos forêts; le deuil couvrait notre commune de son crêpe, sa présence relève nos âmes abattues. Il a vu l’énergie doloise... il a tendu une main secou-rable aux sans-culottes. Les sans-culottes l’ont béni... fléau des fédéralistes, des intrigants, des flagorneurs, il est l’espoir, le sauveur, l’idole des sans-culottes. Il a parlé et tous les partis se sont confondus dans les étreintes de la fraternité. Que le souvenir de la séance du 27 ventôse est doux pour la commune de Dole ! C’est là qu’on abjura toutes les haines et tous les ressentimens particuliers, pour ne plus songer qu’au bonheur de la patrie... Que Lejeune mérite d’éloges ! Nos patriotes opprimés sortirent des fers. Nous les avons embrassés !... Que Prost se montra généreux ! Il consentit à l’ordre qui les rendit à la liberté. Les intrigants pâlirent, leur but est manqué. Législateurs, le peuple de Dole est encore une fois debout. La conspiration nouvelle que vous venez de découvrir, l’a transporté d’indignation. Il a fait entendre un cri terrible dont ont frémi les ennemis du bien public. Périssent les conspirateurs; paix, union entre les sans-culottes !, Vive la République ! Vive la Montagne ! Vive le comité de salut public ! Vive Lejeune ! Tels sont les sentimens de la Société populaire de Dole, qu’elle est prête à sceller par la dernière goutte de son sang. S. et F. » Roux, Lemare (secrét. prov.). 21 La société montagnarde et la commune d’An-donville (1), département du Loiret, annoncent à la Convention nationale qu’elles offrent à la patrie 109 chemises, 40 liv. 15 sous, et 3 livres en numéraire; elles invitent la Convention à rester à son poste. Mention honorable et insertion au bulletin (2). (1) Et non Adouville. (2) P.V., XXXV, 296. Bin, 29 germ. (2e suppl1) et 4 flor. (2e suppl4).