SÉANCE DU 24 BRUMAIRE AN III (14 NOVEMBRE 1794) - N° 9 189 Mention honorable, insertion au bulletin (21). [La société populaire de Sumène à la Convention nationale, s. d .] (22) Liberté, Égalité Législateurs, La représentation nationale a été attaquée dans un de ses membres ! une main paricide a dirigée le plomb fatal sur la personne de Talien mendataire fidele et vertueux ; C’est sans doute cette faction qui ne plus faire couler le sang juridiquement, mais qui arme les assassins! Recherché les auteurs, punissé les coupables, que le glaive de la loi se promène sur toutes les têtes des conspirateurs. Représentans ! le peuple français ne veut plus de dominateurs! cinq ans de travaux, de sacrifices et de danger, ne seront pas perdus pour la liberté ; vous n’avez pas vouluts abattre les tirans et les triumvirs mais la tirannie toute entière. Le modérantisme chercheroit-il a se faire entendre; le royaliste s’agiteroit-il dans les convulsions de l’agonie, l’aristocratie, vou-droit-elle lever une tête audacieuse : terrassés ces vils intrigans, qui provoquent le déchirement de la République, il faut qu’ils périssent, ou que la liberté s’engloutisse avec les Français ! que le gouvernement révolutionnaire soit maintenu dans toute son intégrité, que sa marche comprime les ennemis du dedans, en rendant leurs efforts impuissans, tandis que nos armées triomphantes sur touts les points extermine ceux du dehors. Pères de la Patrie! continuez vos glorieux travaux, nous vous avons invités de rester ferme a votre poste; nous vous renouvelions cette invitation; maintenez votre énergie, que les intrigans et les dilapidateurs de la fortune publique, soient poursuivis, que justice en soit promptement faite; contés sur les vrais amis de la patrie, ils ne cesserons de vous faire un rampart de leur corps, nos principes sont prononcés depuis longtems; nous ne connoissons d’autres point de ralliement que la Convention nationale ; Restés unis, de cette union résultera celle de la République, le triomphe de la liberté et le bonheur du peuple que vous représentés ! Périssent les traitres et les fripons! protection de l’erreur et au patriotisme. Vive la République, vive la Convention nationale. Les membres de la société populaire de Sumène. Aigoin, président, Saller, Drouat, Rouveirolle, secrétaires. (21) P.-V., XLIX, 145-146. Bull., 25 brum. (suppl.). (22) C 326, pl. 1417, p. 11. 9 Les administrateurs du district de Cla-mecya et la société populaire d’Asnan6, même district, [Nièvre], invitent la Convention à perfectionner la constitution, et à ne pas quitter son poste que lorsqu’elle aura affermi la République sur des bases inébranlables; ils la félicitent d’avoir déjoué les intrigues des continuateurs du tyran Robespierre, et d’avoir improuvé les adresses insidieuses de ses complices. Mention honorable, insertion au bulletin (23). a [Les administrateurs du district de Clamecy à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (24) Citoyens Représentans, La terreur a disparu, l’homme probe respire, l’intrigue et le prétendu patriotisme exclusif ne feront plus trembler le citoyen ami des lois et de l’humanité. Nous avons lu avec enthousiasme et délices l’adresse que vous avez faite au grand peuple que vous représentez. Les principes qu’elle contient sont dignes de lui et de ses Législateurs. Maintenez les toujours, citoyens représentans, continuez à déjouer l’intrigue; protégez l’innocence, éclairez l’erreur, punissez le crime. Le peuple est inviolablement attaché à ses Représentans, nous faisons le serment de les soutenir partout où ils seront pour propager les droits de l'homme. Si quelqu’au-torité veut se placer entre le peuple et la Convention, c’est une autorité tyrannique, c’est une autorité qui veut usurper les droits du peuple. La représentation du peuple est le peuple lui-même ; quiconque ose s’élever contre la Convention, s’élève contre le peuple, et celui-là est un despote qu’il faut anéantir. Continuez vos grands travaux, restez à votre poste jusqu’à l’affermissement de la constitution républicaine. Vous aurez rempli votre tâche, et vous mettrez dans la bouche de la postérité le cri de ralliement et de reconnaissance de tous les patriotes. Vive la République, Vive la Convention nationale. Charbonneau, président, Page, secrétaire et 6 autres signatures. b [La société populaire de la commune d’Asnan à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (25) (23) P.-V., XLIX, 146. Bull., 24 brum. (24) C 324, pl. 1397, p. 6. Bull., 24 brum. (25) C 326, pl. 1417, p. 6. Bull., 25 brum. 190 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort Avant le neuf thermidor notre société étoit comprimée par la terreur ; elle comence à reprendre l’energie nécessaire aux vrais républicains : énergie dont plusieurs hommes sanguinaires masqués du nom de patriotes avoient interrompus le cours. Tout ce que vous avez fait depuis cette époque mémorable est bien propre à redonner de l’es-sort à toute faculté. Aussi notre société en particulier et le peuple en général, ne cessent de répetter avec une espèce de délire : vive la République, vive la Convention; unité inséparable à la Convention; qu’elle soit notre boussolle et notre seul point de ralliement ; qu’elle affermisse le gouvernement révolutionnaire mais dégagé des mesures cruelles et iniques avec lesquelles le tigre Robespierre et ses adhérents nous tiran-nisoient; Périssent à jamais les héritiers de leurs crimes dont plusieurs ont osé demander la continuation de leur affreux sisteme de terreur dans diférentes adresses insidieuses que vous avez si justement improuvées ; que le reigne de la justice exerce seul son empire sous la direction de la Convention; que les hommes modestes qui pratiquent sans ostentation les vertus républi-cainnes soient distingués et recherchés ; que ceux pour qui l’agitation est un bien et le désordre un moyen de fortune soient annéantis. Tels sont, Citoyens les sentiments et les principes de notre société qui vous jure un attachement inviolable et vous remercie bien sincèrement des bons effets de vos glorieux travaux. Fait, arreté et signé en séance publique par tous les frères qui savent le faire. Suivent 22 signatures et les noms de 14 personnes qui ont donné leur assentiment et ont déclaré ne pas savoir signer. Voillard, président, Poirricot, secrétaire. 10 La société populaire de Ganges, département de l’Hérault, exprime son indignation contre les prétendus patriotes exclusifs qui crient que le modérantisme et l’aristocratie lèvent la tête et que le patriotisme est opprimé; elle invite la Convention à poursuivre son élan sublime, à maintenir la justice, à raviver le commerce, à faire fleurir l’agriculture et organiser l’instruction publique. Mention honorable, insertion au bulletin (26). [La société populaire de Ganges à la Convention nationale, le 27 vendémiaire an III\ (27) (26) P. V., XLIX, 146. (27) C 326, pl. 1417, p. 14. Représentans. Les maux les plus terribles qu’un peuple ait à craindre, ce sont ceux qui n’aguere nous assailloient : Le gouvernement au lieu d’être basé sur les principes, ne l’étoit que sur les passions : tout étoit perdu. Vous avés vu le péril... La patrie renait consolée. En vain le 10 thermidor, un exécrable hypocrite expia ses forfaits : son ombre impure plane encore sur le sol de la France, c’est elle qui provoque et dirige vers vous ces insidieuses clameurs : « L’aristocratie lève insolemment la tête, le modérantisme triomphe, les patriotes sont opprimés. » Les sacrilèges!... l’homme honnêtte qui adora toujours la patrie mais qu’un instant d’erreur égara, arraché aux cachots et au suplice lève vers le ciel des yeux attendris... et les tygres avides de sang s’écrient « L’aristocratie lève insolemment la tête. » Le sage qui ne sépare point le républicanisme des vertus; le sage cessant dêtre comprimé par un odieux triumvirat ose dire : La justice nationale doit la mort au crime conspirateur : la clémence a l’erreur inactive que ne suivit aucun attentat, la couronne civique à l’innocence opprimée... et les tygres avides de sang s’écrient : « Le modérantisme triomphe. » Vos augustes décrets veulent enfin enchaîner ces êtres dont l’ame fut détrempée dans la fange, et dans le crime : ces êtres qui invocateurs perfides de la liberté qu’ils deshon-norèrent, assassinoient les vertus dont elle se compose; ces êtres qui lançant au gré de leurs caprices la foudre nationale que le tiran plaça dans leurs mains, concentrèrent dans une terreur indéfinie l’art de gouverner les hommes... et les tygres avides de sang s’écrient : « Les patriotes sont oprimés ». Convention nationale ! poursuis ton élan sublime; tu as décrété la justice... le Français libre ne veut qu’elle. Tu as proscrit la terreur... non pas celle que les lois... mais celle que les passions propagent... Convention nationale ! tu as fait une grande chose. Tu as restitué les viles frayeurs au crime et la douce sérénité aux vertus... Dans le cahos politique que l’infame Robespierre avoit organisé, et que vouloient et que veulent encore éterniser ses afreux agens, les scélérats seuls dormoient en paix ; les spectres sinistres ne vol-tigeoient que sur la tête du juste. Convention nationale! la France ne voit et ne veut voir que toi ; quelle corporation oseroit partager avec toi ta mission dont le souverain ta seule investie?.., Le souverain! Que le sophisme séditieux n’intervertisse pas la signification de ce mot imposant. Le souverain, c’est la masse entière du peuple que la séduction ne peut atteindre, et non une fraction du peuple qu’une poignée d’intrigans astucieux et deshon-tés peuvent égarer. Convention nationale ! reste à ton poste ; consolide les destinnées de la république, continue à tenir d’une main vigoureuse le gouver-