SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 283 Ils ont donc subis le juste châtiment dû à leurs forfaits, ces faux amis du peuple, ces scéllérats hipocrites, qui n’ont poursuivis les factions brissotines et hébertistes que pour mieux établir leur domination. Le département du Puy-de-Dôme, la Convention, la frontière sont délivrés de la tyrannie des Robespierre, des Couthon. Gloire immortelle à vous, citoyens représentans, qui savés montrer de l’énergie, de l’inflexibilité dans les circonstances orageuses qui menacent le salut du peuple ! Encore une fois vous avés sauvé la France, et bien mérité de la patrie. Restés au poste de l’honneur; dirigés le vaisseau de l’Etat. Et nous, nous jurons de rester inviolablement attachés à la masse de la Convention, de veiller avec tous les patriotes pour le maintien et la deffense de la République. [Suivent 125 signatures]. g" [La sté popul. régénérée de Dijon à la Conv.; s.d.]{ 1). Citoyens représentants, Un monstre avait osé concevoir le dessein de renverser la liberté, et, sur ses ruines, de fonder la tyrannie. Vous l’avés terrassé : grâces vous soient rendues ! Frappés, anéantissés tous les conspirateurs et les tyrans, c’est le vœu du peuple français. Il ne connaîtra jamais d’autre maître que la loi. Il veut la République, il l’a juré, il tiendra son serment. Ses sacrifices, ses privations pendant six années, pour conquérir une liberté qu’il idolâtre, ne seront pas infructueux. Rien ne lui coûte pour conserver un bien si précieux, mais malheur à celui qui serait tenté de le lui ravir. La postérité aura peine à croire que, dans le sein même du sénat français, au moment même où il proclame la vertu et la justice à l’ordre du jour, il se soit trouvé de nouveaux Catilina; ces monstres étaient prêts à plonger le poignard dans le cœur des membres de la représentation nationale restés fidelles à leur serment. Mais le génie de la liberté était là, il veillait, et, d’un seul de ses regards, il précipite ces scélérats dans l’abîme qui attend tous ceux qui seraient tentés de les imiter. 0 vous, législateurs qui êtes restés jusqu’ici fidelles à la cause du peuple, vous qui venés de donner à la France entière un exemple terrible mais juste, de la punition des monstres qui avaient osé concevoir le dessein de s’élever au-dessus de la souveraineté du peuple, vous qui n’avés jamais oublié que ce grand peuple ne vous a délégués que pour travailler à son bonheur, continués à bien mériter de lui, et vous acquérerés de nouveaux droits à sa reconnaissance. Tel est le vœu de la société populaire régénérée de Dijon. (1) C 315, pl. 1262, p. 36. Mentionné par Bm, 29 therm. (2e suppl1). [Suivent plus de 140 signatures, dont celles d’un certain Daum qui se dit « victime du tyran Robespierre, Saint-Just et Lebas, et en arrestation à Dijon »]. h" [La sté popul. de Donzy (1) à la Conv.; Donzy, 13 therm. II] (2). Représentans du peuple, Votre énergie vient encore une fois de sauver la patrie dans la journée et dans la nuit du 9 du courant. L’échafaud, par le moyen de votre antique vigueur, a fait justice de Roberspierre, de ce monstre qui, dans le sang le plus pur, vouloit noyer la France pour la dominer. Nous avons vu avec indignation qu’à la maison commune de Paris sa furie étoit au comble; mais aussitôt nous avons été rassurés, votre sagesse et vos pressantes mesures ayant terminé les forfaits et la vie de ce tyran en le livrant au glaive révolutionaire avec ceux de ses complices déjà découverts. Elle tendoit bien à la dictature, la conduite de Roberspierre, qui, depuis long-tems, ne cessoit de calomnier le plus grand nombre des législateurs : c’est ainsi qu’en dénonçant la Convention, il espéroit atténuer le gouvernement, et nous mener par là à cette dictature. Courage, républicains ! Chassez de votre sein tous les ennemis de la liberté et de l’égalité, tous les amis coupables de Roberspierre, dont le perfide talent et le simulacre d’une vertu austère n’ont été que l’art criminel de trahir la patrie. Restez à votre poste, législateurs, restez-y jusqu’à la destruction totale des tyrans et des conspirateurs ! Vous avez, dans plus d’une circonstance, sauvé la patrie; vous la sauvez aujourd’hui avec gloire et vous la sauverez encore. Le peuple est là; il veut la liberté, l’égalité. Vous avez tout fait pour elles, il le sent, il le voit. Aussi, pénétrés de cette intime confiance, nous vous assurons que, fidèles aux principes destructifs de la tyrannie, nous sommes et demeurerons toujours inviolablement attachés à la représentation nationale. Vive la République, une et indivisible ! Vive la Convention ! Bucard, Dameron fils, Coulon, Serizier, Moreau, Cachon, Alfoy-Seigne, Coqueval, Gau-lon, Bruere, Moussut, Poyaux (?), Née, Poingt, Rémond, Boizau, Cachet, Seguin, Lacau François, Merlot, Blondet, Boursault, autre Coqueval, Guillard, Petit, Rémond fils, Pierre Queval, Patteau, Rameau (ve présid.), Mattré, Bressy, Couzoux-Chenault, Raffeau, autre Raffeau, Deuvireterre (membre de la sté popul. régénérée de Cosne, actuellement à Donzy), Marrou (présid.), Gaulon fils, Binetou (secrét.) [et 1 signature illisible], (1) Nièvre. (2) C 315, pl. 1262, p. 34. Mentionné par B“", 29 therm. (2e suppl1). SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 283 Ils ont donc subis le juste châtiment dû à leurs forfaits, ces faux amis du peuple, ces scéllérats hipocrites, qui n’ont poursuivis les factions brissotines et hébertistes que pour mieux établir leur domination. Le département du Puy-de-Dôme, la Convention, la frontière sont délivrés de la tyrannie des Robespierre, des Couthon. Gloire immortelle à vous, citoyens représentans, qui savés montrer de l’énergie, de l’inflexibilité dans les circonstances orageuses qui menacent le salut du peuple ! Encore une fois vous avés sauvé la France, et bien mérité de la patrie. Restés au poste de l’honneur; dirigés le vaisseau de l’Etat. Et nous, nous jurons de rester inviolablement attachés à la masse de la Convention, de veiller avec tous les patriotes pour le maintien et la deffense de la République. [Suivent 125 signatures]. g" [La sté popul. régénérée de Dijon à la Conv.; s.d.]{ 1). Citoyens représentants, Un monstre avait osé concevoir le dessein de renverser la liberté, et, sur ses ruines, de fonder la tyrannie. Vous l’avés terrassé : grâces vous soient rendues ! Frappés, anéantissés tous les conspirateurs et les tyrans, c’est le vœu du peuple français. Il ne connaîtra jamais d’autre maître que la loi. Il veut la République, il l’a juré, il tiendra son serment. Ses sacrifices, ses privations pendant six années, pour conquérir une liberté qu’il idolâtre, ne seront pas infructueux. Rien ne lui coûte pour conserver un bien si précieux, mais malheur à celui qui serait tenté de le lui ravir. La postérité aura peine à croire que, dans le sein même du sénat français, au moment même où il proclame la vertu et la justice à l’ordre du jour, il se soit trouvé de nouveaux Catilina; ces monstres étaient prêts à plonger le poignard dans le cœur des membres de la représentation nationale restés fidelles à leur serment. Mais le génie de la liberté était là, il veillait, et, d’un seul de ses regards, il précipite ces scélérats dans l’abîme qui attend tous ceux qui seraient tentés de les imiter. 0 vous, législateurs qui êtes restés jusqu’ici fidelles à la cause du peuple, vous qui venés de donner à la France entière un exemple terrible mais juste, de la punition des monstres qui avaient osé concevoir le dessein de s’élever au-dessus de la souveraineté du peuple, vous qui n’avés jamais oublié que ce grand peuple ne vous a délégués que pour travailler à son bonheur, continués à bien mériter de lui, et vous acquérerés de nouveaux droits à sa reconnaissance. Tel est le vœu de la société populaire régénérée de Dijon. (1) C 315, pl. 1262, p. 36. Mentionné par Bm, 29 therm. (2e suppl1). [Suivent plus de 140 signatures, dont celles d’un certain Daum qui se dit « victime du tyran Robespierre, Saint-Just et Lebas, et en arrestation à Dijon »]. h" [La sté popul. de Donzy (1) à la Conv.; Donzy, 13 therm. II] (2). Représentans du peuple, Votre énergie vient encore une fois de sauver la patrie dans la journée et dans la nuit du 9 du courant. L’échafaud, par le moyen de votre antique vigueur, a fait justice de Roberspierre, de ce monstre qui, dans le sang le plus pur, vouloit noyer la France pour la dominer. Nous avons vu avec indignation qu’à la maison commune de Paris sa furie étoit au comble; mais aussitôt nous avons été rassurés, votre sagesse et vos pressantes mesures ayant terminé les forfaits et la vie de ce tyran en le livrant au glaive révolutionaire avec ceux de ses complices déjà découverts. Elle tendoit bien à la dictature, la conduite de Roberspierre, qui, depuis long-tems, ne cessoit de calomnier le plus grand nombre des législateurs : c’est ainsi qu’en dénonçant la Convention, il espéroit atténuer le gouvernement, et nous mener par là à cette dictature. Courage, républicains ! Chassez de votre sein tous les ennemis de la liberté et de l’égalité, tous les amis coupables de Roberspierre, dont le perfide talent et le simulacre d’une vertu austère n’ont été que l’art criminel de trahir la patrie. Restez à votre poste, législateurs, restez-y jusqu’à la destruction totale des tyrans et des conspirateurs ! Vous avez, dans plus d’une circonstance, sauvé la patrie; vous la sauvez aujourd’hui avec gloire et vous la sauverez encore. Le peuple est là; il veut la liberté, l’égalité. Vous avez tout fait pour elles, il le sent, il le voit. Aussi, pénétrés de cette intime confiance, nous vous assurons que, fidèles aux principes destructifs de la tyrannie, nous sommes et demeurerons toujours inviolablement attachés à la représentation nationale. Vive la République, une et indivisible ! Vive la Convention ! Bucard, Dameron fils, Coulon, Serizier, Moreau, Cachon, Alfoy-Seigne, Coqueval, Gau-lon, Bruere, Moussut, Poyaux (?), Née, Poingt, Rémond, Boizau, Cachet, Seguin, Lacau François, Merlot, Blondet, Boursault, autre Coqueval, Guillard, Petit, Rémond fils, Pierre Queval, Patteau, Rameau (ve présid.), Mattré, Bressy, Couzoux-Chenault, Raffeau, autre Raffeau, Deuvireterre (membre de la sté popul. régénérée de Cosne, actuellement à Donzy), Marrou (présid.), Gaulon fils, Binetou (secrét.) [et 1 signature illisible], (1) Nièvre. (2) C 315, pl. 1262, p. 34. Mentionné par B“", 29 therm. (2e suppl1).