528 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 5 La société d’Arcq [Arc, ci-devant Saint-Jean-de-Maurienne], département du Mont-Blanc, demande à la Convention de lui conserver la liberté de la presse et le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix. Mention honorable, insertion au bulletin (10). [La société populaire d’Arcq à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an III ] (11) Liberté, Egalité, fraternité. Citoyens réprésentans, Pendant toutes les crises qui agitent la république, c’est vers la Convention que se tournent les regards des amis de la patrie. C’est elle qui ranime leur espérance; elle est le centre commun ou vont aboutir leurs voeux; c’est donc à vous, Réprésentans, habitués a sauver la liberté, que s’addresseront avec confiance les jacobins d’Arcq. Sentinelles de la révolution pourrions nous garder le silence quand nous appercevons le danger? Ne devons nous pas émettre notre opinion sur les conséquences des principes qu’on voudroit étendre ou combattre pour ramener la tirannie? Eh bien! nous allons parler. Nous vous demandons la liberté de la presse dans le même sens que nos freres d’armes vous demandent des bayonnettes ; pour combattre nos ennemis et non pour les deffendre. Nous vous demandons la conservation du gouvernement révolutionnaire jusques à la paix ; non dans le sens de Robespierre dont nous exécrons la mémoire ; non dans celuy des égor-geurs que nous détestons, des fripons que nous démasquons ; des intrigants que nous déjouons ; mais dans le sens de la justice qui reprime les malveillans, séquestre les suspects et fait partager aux conspirateurs la terreur que les fran-çois libres portent dans les rangs des esclaves qui les combattent; la conservation enfin d’un gouvernement qui protégé les sociétés populaires et assure le droit sacré de pétition. Ils se tromperoient ces etres impurs qui s’agitent quelques instans, à l’aide des vapeurs méphitiques, elevées de la tombe des triumvirs ; ils se tromperoient les feuillans, les modérés, les aristocrates; s’ils se flattoient d’un succès, la Convention nationale auroit bientôt détruit leurs trophées; du haut de la montagne parti-roit un éclair qui les réduiroit en poudre. Ralliés autour des principes sacrés qui doivent faire notre bonheur, nous jurons de les deffendre ou de nous ensevelir sous les décombres des droits de l’homme. Vive la Convention, vive la République, vivent les vrais Jacobins, les purs Jacobins. (10) P.-V., XLIX, 45. (11) C 325, pl. 1412, p. 40. Bull., 18 brum. Extrait des procès verbaux de la société populaire séante à Arcq, departement du Mont Blanc, du 25 vendémiaire an 3e de la république française une, indivisible et démocratique. La société ayant oüi lecture de l’addresse cy-devant, présenté par un membre, en a adopté la rédaction, et arrêté l’envoy a la Convention nationale. Ducoudray, président, Mazuc, Novelly, André, secrétaires. 6 Les citoyens de la commune d’Hesdin [Pas-de-Calais] et les autorités constituées protestent de se rallier dans tous les temps à la représentation nationale et s’écrient, dans un patriotique enthousiasme, que les chartes de la liberté ne sont point dans des appartemens, mais qu’elles sont vivantes dans les coeurs de tous les Français. Mention honorable, insertion au bulletin (12). [Les citoyens de la commune d’Hesdin et les autorités constituées, à la Convention nationale, le 3 brumaire an III ] (13) Representans du peuple. Grâces immortelles vous soient rendues ; vous venez d’écraser les derniers ennemies de la liberté française, l’esprit de trouble et de faction qui creusa le tombeau de toutes les républiques. Votre sublime addresse au peuple qui vous a confié ses destinées, les a fixées pour jamais, elle a été pour nous ce qu’est pour la nature l’astre bienfaisant de la lumière : en éclairant notre intelligence sur nos plus chers intérêts, elle a réchauffé dans nos coeurs le feu sacré du patriotisme que les brigands avoient essayé de glacer par la terreur. Ils ne sont plus à craindre ces hommes qui n’ont jamais aimé de la révolution que ses mou-vemens irréguliers et ses agitations nécessaires ; ces hommes qui, par une habitude criminelle de l’intrigue et de la licence, se sont fait un besoin insatiable de la domination, du trouble et des discordes civiles ; ces hommes qui, parce qu’ils sont devenus désormais inaptes de supporter le joug paisible et honorable des loix, ne veulent que des insurrections et ne cessent de conspirer en faveur de l’anarchie, avec plus d’audace que les patriotes vertueux ne conspiraient en 1792 contre le despotisme. Non, ils ne sont plus à craindre ces artisans des désordres et de mensonge sous les déguisements qui cachent leurs passions viles et (12) P.-V., XLIX, 45. (13) C 324, pl. 1394, p. 2. Bull., 18 brum. ; M. U., XLV, 314-315.