606 (Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, f novembre 79" des émigrés, qu’il est pour ainsi dire inépuisable, et nos ennemis seraient épuisés avant que notre trésor en numéraire fût entamé. Toutes ces bonnes opérations sont la suite de vos mesures . révolutionnaires. Aujourd’hui vous pouvez dire à la France, à l’Europe, que vous avez à la Tré¬ sorerie nationale un dépôt considérable en or et en argent. Vous y aviez, il y a deux mois, 66 mil¬ lions en or et argent; vous y avez ajouté tout l’or et l’argent provenant des églises; en outre, dans la seule semaine dernière, la trésorerie a échangé à divers particuliers pour 1,560,000 livres d’écus contre des' assignats au pair. Aujourd’hui, nous allons vous présenter le moyen de faire rentrer 1,200 à 1,500 millions, et c’est d’après ces vues que votre Commission des finances et vos comités des domaines, de lé¬ gislation et des finances réunis, vous propo¬ sent ce qui suit : (Suit un résumé du projet de décret présenté par Cambon dans la séance du 22 brumaire.) Séance du 1er frimaire, l’an II de la République française, une et indivisible, au soir. (Jeudi 21 novembre 1793.) Une députation de la section de Beaurepaire de Paris annonce qu’elle ne reconnaît plus d’autre culte que celui de la raison. Elle dépose les der¬ nières dépouilles des prêtres de son arrondisse¬ ment, de l’argenterie, des écussons, des robes de parlementaires, saisis chez la veuve d’un ci-de¬ vant conseiller qui croyait aux revenants. Elle demande qu’une députation de la Convention assiste, le 20 frimaire, à l’inauguration que la section fera, dans son enceinte du temple de la Raison, et à celle des bustes de Marat, Le Pele-tier, Beauvais, Chalier et Brutus, morts pour la liberté Mention honorable, insertion au « Bulletin ». Des commissaires seront nommés pour assister à la fête civique (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). La section de Beaurepaire, régénérée, a arrêté qu’elle ne reconnaissait d’autre culte public que celui de la raison. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 16. (2) Supplément au Bulletin de la Convention natio¬ nale du 2e jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (vendredi 22 novembre 1793). D’autre part, le Mercure universel [3 frimaire an II (samedi 23 no¬ vembre 1793), p. 38, col. 1] rend compte de l’admis¬ sion à la barre de la section régénérée de Beaure¬ paire dans les termes suivants i � « La section régénérée de Beaurepaire, pénétrée des principes de la liberté et de la raison, vient, dit-elle, déposer dans le sanctuaire des lois les débris du fanatisme et de la superstition. Pour expier les crimes de ces deux monstres, poursuit l’orateur, nous demandons que ces hochets religieux soient épurés au creuset national. Consolidez la Constitu¬ tion républicaine en restant à votre poste jusqu’à ce que les tyrans coalisés contre nous soient exterminés; le salut de la patrie vous l’ordonne. Décrétez encore « Elle vient déposer, a dit l’orateur, sur l’autel que vous lui avez élevé dans cette enceinte, les dernières dépouilles des prêtres de son arrondis¬ sement. Elle vous demande la ci-devant église de Sorbonne pour la consacrer à son nouveau culte, et laisse à votre disposition son église paroissiale de Saint-Séverin. Elle a fixé au 20 fri¬ maire l’inauguration du temple de la raison, et choisi le même jour pour inaugurer dans la salle de ses assemblées les bustes de Marat, Lepele-tier, Beauvais, Chalier, et Brutus, morts pour la liberté. Elle vous invite à assister, par députa¬ tion, à cette fête. « Vous voyez devant vous les membres de notre comité révolutionnaire ; ils vous portent de l’argenterie, des écussons, des robes de parle¬ mentaires, qu’ils ont saisis, en vertu de vos décrets, dans la maison de la veuve d’un ci-devant conseiller, qui les tenait cachés. » La Convention a décrété la mention honorable, qu’une députation assistera à la fête civique, et le renvoi du surplus de la pétition au comité des domaines. Un secrétaire fait lecture d’un extrait du pro¬ cès-verbal de la séance de la Société populaire de Vitry-sur-Marne, en date du 20 brumaire, dans laquelle le citoyen Pron a déposé 10 livres et s’est offert pour être l’un des cavaliers jacobins que cette Société s’est engagée de fournir à la patrie. Les officiers du 11e régiment de hussards déposent 200 livres. Sainte-Foy souscrit pour l’équipement d’un cheval. Chacun, suivant ses facultés, dispute de générosité et de désintéres¬ sement. Un officier du 11e régiment donne à Pron un des deux sabres qu’il possède. Celui-ci le reçoit en jurant qu’il ne tombera de ses mains que quand la patrie n’aura plus d’ennemis à vaincre. Henry suit l’exemple de Pron, et les deux cavaliers jacobins reçoivent, au nom de la Société, l’accolade du Président. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et envoi de l’extrait du procès-verbal aux ci¬ toyens Pron, Henry, Sainte-Foy, et aux officiers du 11e régiment de hussards (1). Suit l’extrait des délibérations de la Société républicaine de Vitry-sur-Marne (2). Extrait des délibérations de la Société républicaine de Vitry-sur-Marne. Séance du 20 brumaire, 2 e année. Le secrétaire donne lecture d’une adresse de la Société de Franciade, par laquelle elle invite les autres Sociétés à concourir avec elle pour l’équipement de 100 escadrons de jacobins. Elle annonce qu’elle a souscrit elle-même pour l’équipement de deux cavaliers. Cette adresse est entendue au milieu des applaudissements. que la ci-devant église de la Sorbonne servira de temple à la Raison. Le 20 frimaire sera l’époque à laquelle nous célébrerons l’inauguration des bustes de Le Peletier, Marat, Beauvais et Chalier. Nous prions la Convention d’assister à cette cérémonie, (Applaudissements.) « Insertion au Bulletin. « L’Assemblée nomme 12 de ses membres. » (1) Procès-verbaux de la Convention , t. 26, p. 16. (2) Archives nationales , carton C 285, dossier 827. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 1« frimaire an II 607 L J f 21 novembre 1793 Pron s’élance à la tribune; il s’offre pour être un des cavaliers jacobins que fournira la Société de Vitry -sur-Marne. Il dépose sur le bureau une somme de 10 livres. La souscription s’ouvre, les membres se pré¬ cipitent au bureau pour déposer leur offrande. Les officiers du 11e régiment de hussards, pré¬ sents à la séance déposent une somme de 280 livres ; Sainte Foy souscrit pour, l’équipe¬ ment d’un cheval. Chacun, suivant ses facultés, dispute de générosité et de désintéressement. Un officier du 11e régiment dit qu’il possède deux sabres; il en dépose un pour le Jacobin qui s’est dévoué. La Société le charge de le donner lui-même au brave sans-culotte Pron. Celui-ci le reçoit en jurant qu’il ne tombera de ses mains que quand la patrie n’aura plus d’en¬ nemis à vaincre. L’exemple de Pron est suivi par Henri, qui se dévoue également pour la patrie. Les deux cavaliers jacobins reçoivent, au nom de la So¬ ciété, l’accolade du président, et, sur la motion faite par un membre, il est arrêté qu’extrait du procès-verbal de ce jour sera envoyé à la Société de Franciade, aux Jacobins et à toutes les So¬ ciétés du département. Pour extrait conforme : Deschiens, secrétaire, Les administrateurs et facteurs des postes et messageries déposent sur le bureau les médailles et écussons qu’ils possèdent, restes infâmes de l’ancien despotisme. Ces administrateurs annon¬ cent que depuis la réunion des messageries aux postes, cette régie a déjà produit, depuis le 1er mai jusqu’au 15 brumaire, 4,500,000 livres d’écono¬ mie à la trésorerie nationale. Ils demandent que l’administration des postes et messageries, dont le local actuel est trop resserré, soit transportée au Louvre. Mention honorable, renvoi au comité des do¬ maines (1). Suit la lettre des administrateurs des postes et messageries (2). A la Convention nationale. « 1er frimaire, an II de la République fran¬ çaise, une et indivisible. « Législateurs, « L’administration des postes et messageries, avant de vous exposer l’objet de sa pétition, croit devoir, en deux mots, vous prémunir contre les atteintes de la cupidité et de la malveillance. « Vous vous rappelez, sans doute, des obstacles multipliés que l’on a apportés à la réunion des messageries aux postes et surtout à la mise en régie de cette première partie. Eh bien, législa¬ teurs, cette régie a déjà produit, depuis le 1er mai au 15 brumaire, c’est-à-dire pendant 6 mois et 5 jours, 4,500,000 livres d’économie à la Trésorerie nationale. Cet aperçu doit suffire pour vous éclairer, et sur ce que l’on a fait, et sur ce que l’on pourrait encore tenter pour trom¬ per votre religion. « Nous ne tarderons pas, législateurs, à vous présenter le tableau des améliorations et des avantages immenses résultant de l’opération sage et économique que vous avez ordonnée en réunissant les postes et messageries. « Les administrateurs des postes et messageries, « G-. Catherine; Boudin; Caboche; A. Mourf.t; Rouvier. » (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 17. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 797 . Bordereau général des recettes et dépenses de l’administration des messageries nationales, de¬ puis le 1er mai 1793 jusqu’au 5 novembre suivant ( vieux style) ou 15 brumaire an II de la République française, une et indivisible (1). Désignation dans les enregistrements. RECETTES s. d. DÉPENSES s. d. Porté au Journal du ci-devant caissier sous le Directoire .................... Livres 805.836 19 11 Livres 1.032.575 9 2 A porter au Journal en pièces remises au Re¬ ceveur principal, par l’ancien caissier sous le Directoire .................... )) )) » 20.148 14 )) A porter au Journal par le Receveur principal. . . 137.577 11 10 152.231 5 1 (1) Archives nationales, carton G 283, dossier�797.