SÉANCE DU 9 FRIMAIRE AN III (29 NOVEMBRE 1794) - N08 15-16 305 temps l'opinion publique sur les intentions du peuple à Bordeaux. Disparaissez à jamais du sol de la République, où vous n’avez été déposés que par une erreur de la nature ; et vous, monstres altérés de sang, n’abandonnez pas vos dignes collègues, ressouvenez-vous qu’ils ont préparé vos jouissances. Ah ! qu’il serait beau le jour qui purgerait la France et la terre de tous les êtres que l’humanité réprouve ! Les rois semblent les avoir déchaînés contre nous pour nous diviser et nous asservir. Et bien, nous acceptons le défi, quelque désagréable que soit le rapprochement : nous les combattrons tous, et nous les vaincrons ; car le crime pâlit à l’aspect de la vertu. Restez fermes et inébranlables à votre poste, citoyens représentants ; continuez à faire trembler les ennemis du peuple par une contenance intrépide ; continuez à montrer aux nations avilies par l’esclavage les sublimes vertus des hommes libres et déterminés à mourir pour la conservation de leur liberté. Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Suivent 378 signatures. 15 Les membres composant la société populaire de Gonneville, département de la Seine-Inférieure, applaudissent à l’énergie de la Convention, et la remercient d’avoir envoyé parmi eux le représentant du peuple Sautereau, qui a fait succéder partout le calme, la paix et le bonheur, à la terreur et à la tyrannie. Mention honorable, insertion au bulletin (30). [La société populaire de Gonneville à la Convention nationale, Gonneville, le 22 brumaire an III) (31) Liberté, Égalité. Mort aux tyrans, paix au peuple. Citoyens représentans, Les plus vifs applaudissemens de nous et de nos concitoyens en général ont accueilli votre adresse au peuple français, s’étoit l’élan sublime et naturel de la vertu rendant hommage à la vérité. Une publication de cet acte de bien et de vérité a consolidé ce moment de sagesse et de justice. Le peuple toujours bon juge, quant il n’est pas trompé par les intrigans, a prouvé les grandes vérités que luy disent ses représentans, et il se tiendra soigneusement en garde contre ces hommes à deux faces qui se disant exclusivement leurs amis, et qui ne cherchoient qu’à le tromper. (30) P.-V., L, 173. (31) Bull., 11 frim. (suppl.). Législateurs, la plus douce émotion règne dans les cœurs depuis que vous avez aboli et mis hors de nuire ces férosses, qui sous l’apparence du patriotisme, semoient la terreur, la dis-sention et la discorde dans l’esprit de toutes les âmes tranquilles. Ces hommes pervers se ser-voient de leur autorité pour tourmenter les innocents et les entasser dans des maisons d’arrêt, sans jamais l’avoir mérité, et sans même scavoir pourquoi. Les traîtres que vous avez si justement punis, chers législateurs, s’étoient servi de vos armes et de vos mesures pour frapper l’innocent, l’homme faible et l’homme utile, ils n’avoient pas épargné les cultivateurs et l’artisan, et n’avoient pu vous détruire, mais ils vouloient vous faire haïr. Vous avez consacré vos premiers soins a faire renaître la confiance et la sécurité, vous avez rendu des bras à la griculure (sic), vous avez rendu des citoyens au commerce et vous avez rendu la liberté à des vieillards, à des infirmes, et plus encore à des innocents. Rendant justice à tant de bienfaits, la société doit encore manifesté à la Convention sa recon-noissance d’avoir mis en mission dans ce département un représentant aussi juste et aussi ami du peuple, comme le citoyen Sautereau. Ses premières démarches ont été de découvrir les intrigants, les désorganisateurs qui depuis longtemps, s’étoient glissé dans les sociétés populaires, et dans les différentes administrations. Ces êtres ferosses n’ont pas pu lever la tête à la vue d’un représentant bienfaisant et bientôt avec les renseignemens que le peuple luy a procuré, il les a mis hors de nuire, il a remplit le vœu du peuple qui manifestoit depuis longtems. Continués législateurs de déployer cette énergie active et infatigable, elle devient de plus en plus nécessaire. Pardonnés à l’erreur mais punis-sés le crime volontaire. Soyez l’effroi des rois en continuant la glorieuse habitude. Renversés la tirannie. Tels sont nos sentimens, nos oppinions et nos vœux, le triomphe de l’égalité, la gloire du peuple français, et celle de la Convention nationale qui le représente. Salut et fraternité. Signé individuellement, les membres de la société républicaine de Gonneville. Suivent 18 signatures. 16 Les administrateurs du district de Mor-tain, département de la Manche, invitent la Convention à maintenir sans cesse la justice et la vertu à l’ordre du jour, et à ne jamais souffrir que les mesures révolutionnaires redeviennent l’instrument des passions et des haines individuelles. Mention honorable, insertion au bulletin (32). (32) P.-V., L, 173.