4 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j Ji „r vémbre TlOS Suit la lettre de la Société républicaine de Saint-Aignan (1). La Société républicaine' de Saint-Aignan, aux citoyens députés à la Convention nationale. « 3e jour, 2e décade, 2e mois de la Répu¬ blique, une et indivisible, et 1er de la destruction du couple tyrannique. f « Citoyens législateurs, « Malgré les fréquents orages qui menacent notre République, vous savez tout vaincre, et nous dirigeons toutes nos sollicitudes pour détruire les malveillants, et anéantir les vieux ' usages, que la rouille des opinions regardait comme des lois. « Le pasteur de la commune de Mareuil vient de vaincre un préjugé que l’égoïsme sacerdotal avait enraciné. En vrai philosophe il a repris les droits que la nature accorde, en associant une compagne à ses vertus; voilà une preuve, encore que la Révolution a pris beaucoup d’empire sur l’âme des honnêtes gens. « Notre comité, dans sa séance du 5 de la lre décade de ce mois, a député 4 de ses collè¬ gues pour aller féliciter les nouveaux époux. Un discours noble et touchant leur a été fait, le pas¬ teur y a répondu avec dignité, nous a écrit une lettre qui-peint ses dispositions républicaines. Nos commissaires ont été invités de rester au banquet, un repas a été servi sans profusion ; la joie et la décence y ont présidé. Une députation de jeunes personnes a été, avec de la musique, porter des fleurs et des compliments aux époux ; la danse a terminé cette fête touchante. Puisse l’exemple de ce ministre électriser tous les bons prêtes. ' « Le comité de correspondance. « Lepreux. » Extrait du registre des délibérations de la Société républicaine de Saint-Aignan. Séance du 5e jour, lre décade du 2e mois de l’an II de la République, une et indivisible, et lre de la destruction du couple tyrannique. Un sociétaire a dit que le ministre des cultes de la commune de Mareuil devait se marier mardi prochain, que cette cérémonie est l’an¬ nonce la plus vraie que le mariage des prêtres n’est pas un acte contraire à la religion, puisque tout ce qui est dans l’ordre naturel ne peut qu’être agréable à Dieu et aux hommes. Il a présenté avec énergie que nous devions Voir avec plaisir que de vrais républicains anéan¬ tissaient des institutions antiques et bizarres, parce que des réflexions prises dans la raison même, tendront toujours à contribuer au bon¬ heur national, en faisant recouvrer aux ecclé¬ siastiques les droits que la nature et la liberté accordent. Il a présagé que ceux de nos collègues qui sont dans le sacerdoce, ne tarderaient sûre¬ ment pas de suivre l’exemple que va donner ce respectable ministre, qui a fait choix d’une com¬ pagne dont l’âge et la raison lui assurent un bonheur parfait. Ce sociétaire s’est résumé en demandant que 4 commissaires soient à l’instant nommés pour aller féliciter les futurs, leur donner de notre ■ (1) Archives nationales, carton C 280, dossier 768. part l’accolade fraternelle. Cette idée ayant été applaudie à plusieurs reprises, la société a décidé à l’unanimité que les citoyens Robin et Dorsanne, prêtre, les citoyennes Coûtant et Rouet -Trin quart iraient, au nom de la société, accomplir le vœu proposé. Ces commissaires ayant accepté, le citoyen Dorsanne, prêtre, a ajouté qu’il acceptait avec d’autant plus de plaisir, qu’il se sentait déjà un avant-goût pour le mariage. (Vifs applaudissements.) Ensuite la société a arrêté qu’extrait du pro¬ cès verbal serait envoyé à la Convention natio¬ nale, que les commissaires auraient pareil extrait pour être remis aux époux. Pour extrait conforme : Ledreux. Munier [Meunier], officier de santé, envoie de Nevers un écu de 6 livres à l’effigie du tyran prus¬ sien, et l’offre à la Convention nationale, qui l’accepte et décrète qu’il en sera fait mention honorable (1). Suit la lettre du citoyen Meunier (2). « Nevers, chef-lieu du département de la Nièvre. « Législateurs, « Toutes pièces frappées au coin des tyrans doivent être en horreur aux bons républicains. « J’ai pour tout argent un écu de 6 livres à l’effigie du tyran prussien; j’en fais offrande à la Convention pour qu’elle le fasse mettre au feu de fusion, en attendant l’heureux jour où l’ori¬ ginal subira le sort de Capet. « Restez à votre poste pour achever votre ouvrage. « Salut, et conservation de la Montagne. « Meunier, officier de santé. » Les représentants du peuple du département de l’Aube font connaître à la Convention un procès-verbal de la commune de Bar-sur-Seine, qui annonce que le citoyen Etienne Capperon, de cette ville, lui a fait don de 1,200 livres en numé¬ raire, qu’elle a converties en assignats pour acheter des grains, dont il sera fait du pain pour distribuer aux indigents. Mention honorable de l’action de ce citoyen est décrétée (3). Suit la lettre des officiers municipaux de la commune de Bar-sur-Seine aux citoyens députés du département de l’Aube (4). Aux citoyens députés du département de l'Aube à la Convention nationale, à Paris. Bar-sur-Seine, ce 17e jour de brumaire, l’an II de la République une et indivisible. « Nous vous adressons, citoyens, l’expédition d’une délibération du conseil général de la com¬ mune de Bar-sur-Seine, du 11 courant, relative¬ ment au don fait par le citoyen Étienne Cappe-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 145. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 740. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 145. (4) Archives nationales, carton C 279, dossier 752. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. S 21 brumaire an II 5 1 ! 11 novembre 1793 ron, demeurant en cette ville, d’une somme de 1200 francs en argent sonnant, pour être l’échauge fait à la caisse publique contre des assignats qui seront ensuite employés par nous à l’achat de grains dont il sera fait du pain que nous ferons distribuer aux indigents de la com¬ mune. « Cette offrande patriotique nous a paru digne d’être connue de la Convention nationale. « Nous vous prions de lui mettre sous les yeux l’acte que nous vous en faisons passer. « Nous sommes, avec une sincère fraternité, vos concitoyens. « Les officiers municipaux de la commune de Bar-sur-Seine. « Doüfflot; Martin ot; Charbonnel; Cha-PONNET; ZAGRAMIE; BRIJARD. )) - Procès-verbal (1). Extrait du registre des délibérations du greffe de la municipalité de la ville de Bar-sur-Seine. Ce jourd’hui treizième jour de brumaire, l’an deuxième de la République, une et indivisible, heure de deux de relevée, devant nous, maire, officiers municipaux et membres du conseil général de la commune de Bar-sur-Seine, >■ étant en notre séance publique permanente, en pré¬ sence du procureur de la commune, et assistés de notre secrétaire-greffier. Est comparu le citoyen Etienne Capperon, propriétaire, demeurant à Bar-sur-Seine, lequel a dit avoir destiné, dès 1786 une somme de soixante livres étrennes annuelles en faveur des pauvres de cette ville, et qu’il leur en a fait faire exactement la distribution tant en pain qu’en argent, par la 'voie de la personne chargée alors de la manutention des dons de charité. Qu’à l’époque de oette destination il a mis de côté la somme de douze cents livres, formant le capital de cette prestation, et l’avait gardée jusqu’aujourd’hui comme dépôt sacré. Mais qu’ayant considéré que l’instant de por¬ ter des secours est oelui du besoin trop réel qui se fait sentir, il vient déclarer que, ratifiant sa première intention sur cette vue, il nous offre ladite somme, capital de douze cents livres en espèces d’argent telles qu’il les a conservées, pour être, lesdites espèces, échangées à la caisse militaire oontre des assignais, afin de faciliter d’autant le payement des troupes de la Répu¬ blique française dans les pays où les assignats n’ont pas cours; et ledit échange fait, être la susdite somme de douze cents livres, employée en achats de grains qui seront convertis en pain que nous voudrons bien faire distribuer à l’indigence souffrante quand, en autant (sic) les décades ou mois et dans les proportions que nous estimerons les plus convenables, nous invitant à seconder ses vues en agréant sa pro¬ position, et a signé sur le registre : Capperon. Sur quoi, le procureur de la commune entendu et la matière mise en délibération, le Conseil général de la commune, considérant qu’on ne peut faire à la République un plus bel hommage que celui qui, en concourant à faciüter le paye-(1) Archives nationales, carton C 279, dossier 752. ment des dépenses de la guerre qu’elle a à soute¬ nir contre les ennemis de sa liberté, vient encore au secours de la partie indigente des citoyens; A arrêté qu’il accepte l’offre du citoyen Cap¬ peron. En conséquence le citoyen Bénigne Jo¬ bard, trésorier, receveur de cette commune" appelé, et lui rendu à la séance, ladite somme de douze cents livres a été comptée et remise en ses mains par ledit citoyen Capperon en écus de six livres. Il s’en est chargé et a signé sur le registre : Jobard. Il a été arrêté que la dite somme de douze cents livres serait, par ledit Jobard, versée en sa caisse et ensuite, dans le plus bref délai, échangée contre des assignats à la caisse du trésorier rece¬ veur du district, auquel il sera remis expédi¬ tion de la présente délibération au moment du¬ dit échange, dont ledit citoyen Jobard tirera re¬ connaissance; que les assignats reçus en échange seront reversés en la caisse du receveur de la commune, pour être employés en achats de grains dont il sera fait du pain qui sera distribué aux indigents invalides, dans tous les temps, et aux indigents valides lorsque la rigueur de là saison fera obstacle aux travaux par lesquels ils peuvent pourvoir à leur subsistance. Enfin, le conseil général de la commune, con¬ sidérant que dans une république naissante, où désormais la vertu seule doit être honorée, il est bon d’en répandre les exemples et de faire connaître surtout les actes de bienfaisance; il a été arrêté qu’expédition de la présente délibé¬ ration serait adressée aux citoyens députés du département de l’Aube, à la Convention natio¬ nale et qu’ils seraient priés de la présenter à la Convention. Et avons de tout ce que dessus fait et rédigé le présent acte que nous avons signé avec le procureur de la commune et notre secrétaire greffier. Signé sur le registre : Gombauxt, Breton, Robert, Roger, Chevrotât, Coyn, Ma-ladiere, Panier, Jobard, Delacroix, Legouest, Guyot, Martin ot, Donnot, Charbonnel, Lagramire, Trumet, Ciia-ponnet et Brigard, secrétaire. Certifié conforme à la minute : Brijard. La Société de Plaisance, district de Nogaro, remercie la Convention d’avoir porté les décrets du maximum et de l’emprunt forcé. Mention honorable de cette adresse a été dé¬ crétée (1). Suit l'adresse de la Société de Plaisance (2). Adresse de la société républicaine monta¬ gnarde de Plaisance, chef -lieu de tribunal, au district de Nog iro, département du Gers, à la Convention nationale. « Citoyens représentants, h La tactique des tyrans et de leurs complices est de se servir de tous les moyens les plus exé¬ crables pour assujettir les peuples libres, soit par (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 145. (2) ArcJftTfâÇ~naüonaleSï carton C 280, dossier 768.