506 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE vous y trouverés joint le discours d’un vrai sans culote agriculteur qui a été vivement applaudi, non par l’eloquence, mais par la pure naiveté qu’on y appercevoit. Ce sont là les sentiments de nôtre société champêtre laquelle n’a jamais reconnu depuis sa création, ni aristocrates, ni fanatiques, dans son sein; mais la raison a été toujours son principe. Salut et fraternité, constance et fermeté. Petit, président. [La société populaire de la commune de Balaruc à la Convention nationale, s. d.] (73) C’est à toi, mere chere que la société populaire de Balaruc vient la féliciter, sur les glorieux travaux ; tu as terrassé le factieux ; tu as sauvé le malheureux ! voila la tendresse de cette mere cherie de tous ses nourrissons. Continüe donc toi! o sainte Montagne les pénibles travaux ; maintients a tes enfants leur dignité; venge les de ces monstres couronnés, de ces etres barbares qui outrageoient l’humanité; ne crains rien, tu es entourée de l’amour et de la confiance des hommes libres ; et ils sauront verser s’il le faut tout leur sang contre quiconque oseroit te porter la moindre atteinte. Législateurs, la société populaire de Balaruc n’est pas composée des orateurs, mais de vrais républicains qui vous invitent à rester à votre poste, pour y jouir sans cesse de l’estime de vos concitoyens. Vive a jamais la Republique française, une et indivisible, la Convention nationale et les sociétés populaires. La société charge le president et secrétaires de signer pour tous. Petit, président, Goudard, secrétaire et une autre signature. [Discours d’un sans culotte à la société populaire de Balaruc\ (74) Frères et amis La gloriole qui nous emphase aujourd’hui fait le bonheur de la République française! peut-être cela ne plaira pas à tout le monde! que nous importe-t-il, pourvu que cela fasse le bonheur du peuple ! vous m’allez demander le précis de mon prélude, hélas citoyens frères et amis, vous le connoissés aussi bien que moi; vous scavés que nos législateurs viennent de donner la liberté a des pauvres malheureux, qui par caprice ou par des interets particuliers ont croupi dans les cachots les plus profonds. Quelle gloire pour notre Convention ainsi que pour tous les républicains français d’avoir fait ouvrir les portes a des malheureuses victimes pour la plupart, qui sont venues faire la consolation de leurs familles désolées! Oui frères et amis quel spectacle touchant, de voir sortir ces peres, meres, frères, soeurs etc. en grande partie innocents, trouver a la porte des prisons, ses enfants et parents les recevoir dans leurs bras tous larmoyants, en leur disant, la Convention vous à rendu justice, mais aussi qu’il va être terrible pour les traitres à la patrie, le volcan de notre Ste Montagne vient de paroitre, il se précipitera sur toutes les têtes de les buveurs de sang, alimenter par la guerre Robespierriste. Je finis donc frères et amis a vous inviter à faire le bien et fuir le mal, à faire a notre prochain comme nous voudrions qu’il nous fit a nous même, a soutenir la liberté et l’égalité et mourir s’il le faut pour le soutient de notre Convention. 9 Adresse du conseil général de la commune de Villefort, département de la Lozère ; ces citoyens remercient la Convention d’avoir démasqué les intrigans et les scélérats et d’avoir établi le règne de la justice ; ils protestent de leur amour pour la patrie et de leur attachement inviolable pour la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (75). [Le conseil général de Villefort à la Convention nationale, s. d.] (76) Liberté, Egalité, république ou la mort. Représentans Par la male energie que vous déployés depuis la chûte du nouveau tyran, vous vous montrés dignes du grand peuple que vous représentés et vous avés vu tomber le masque de tous les scélérats qui sous le voile du patriotisme com-metoient toute sorte de brigandages. Vainement cherche-t-on à vous tromper sur la situation politique de la République, jamais l’aristocratie ne fut plus abatue : elle sçavait bien que la terreur et l’immoralité nous eussent conduit à l’esclavage. Représentans, grâces vous soient rendües, vous avés irrévocablement établi le régné de la justice, c’est elle seule qui nous assure le fruit de cinq années de révolution : restés à la hauteur de vos principes régénérateurs; les ennemis de la liberté seront anéantis. Pour nous, fermes à notre poste, nous surveillons toutes les factions qui s’agitent en tout sens pour troubler la tranquilité intérieure de la république, nous prêchons l’ardent amour (73) C 325, pl. 1412, p. 20. (75) P.-V., XLIX, 31. (74) C 325, pl. 1412, p. 21. (76) C 324, pl. 1393, p. 28. SÉANCE DU 17 BRUMAIRE AN III (7 NOVEMBRE 1794) - N° 10 507 pour la patrie et un respect inviolable pour la Convention nationalle. Vive la république ! vive la Convention ! périssent les agitateurs. Genssane, maire et 7 autres signatures d’officiers municipaux et de notables. 10 Adresses de la société populaire d’Ardentes-sur-lndre, département de l’Indrea; de la société populaire de Nolay, département de la Côte-d’Or6. Ces deux adresses félicitent la Convention sur ses travaux et sur le règne de la justice et de la vertu, substitué à celui de la terreur et du crime. Mention honorable, insertion au bulletin (77). a \La société populaire d Ardentes à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III ] (78) Citoyens Représentans La société populaire d’Ardentes-sur-lndre, district d’Indre-Libre [ci-devant Châteauroux], département de l’Indre, isolée des factions s’attache constament a n’envisager que la patrie; elle ne voit qu’elle dans toutes les agitations qui se font dans ses séances et elle ne médite que sa prospérité, ne voyant que son salut dans elle. C’est en se prescrivant les limites les plus étroites de la sincère fraternité qu’elle se modèle sur vous, citoyens Représentans, depuis la mort du plus puissant de nos tyrans intérieurs, vous vous êtes ralliés tous autour de la raison, de la justice et de l’humanité. Le peuple français vous admire, il est étonné de vous avoir vu triompher a travers les nuages les plus épais d’un roberspierrisme effrayant. Travaillés toujours avec la même fermeté que celle que vous avés montrée depuis le 9 thermidor, nous, comme la majeure partie des citoyens, avons la plus ferme confiance en vous. Vous dégagés la république une et indivisible, de ceux qui per-tubent l’ordre et la tranquilité publique, sous le prétexte de servir notre patrie. Nous sommes tous frères et égaux par la nature, vous en êtes pénétrés puisque vous l’avés consacré par la constitution et par des actions que la véritable arristocratie et les factions n’ont pu dérober et l’esprit continuellement sain et pur de la majorité de la Convention nationale, eh bien, citoyens Représentans, nous mourons et vivrons avec vous. Voila le serment que nous faisons cumulativement avec tous ceux que nous avons déjà fait et que nous n’avons jamais violés. (77) P.-V., XL EX, 31-32. (78) C 325, pl. 1412, p. 18. Que ceux qui sont opposés a nos principes et a notre attachement respectueux pour vous, le sachent, nous ne les craignons pas, nous nous désignons comme leurs victimes prêtes a vous entourer, mais quoi ! victimes ! non les méchants perdent la vie avant l’accomplissement de leurs desseins. Nous vous adressons notre profession de foi qui a été arrêté par acclamation dans la société et que nous signons tous comme le témoignage le plus certain. Caïn, président, Barbier, Blanchadponroy, secrétaires et 19 autres signatures. Tous les autres qui composoient la séance, ne savent pas signer. b \La société populaire de Nolay à la Convention nationale, le 15 vendémiaire an III] (79) Liberté, Égalité, fraternité, république une et indivisible. Législateurs Vous avez toujours été les mandataires fidels du peuple français, vous n’avez pas cessé d’en etre dignes, vous avez fait succéder au régné de la terreur celui d’une équité severe, celle ci porte la lumière, avec elle, elle saura distinguer et frapper les coupables; mais la terreur née de l’agitation et du trouble fut l’instrument de la fureur et des crimes, du feroce Robespierre, il est tems qu’elle cesse de faire gémir et trembler l’innocent. Vous l’avez pensé avant nous, Législateurs une clémence inconsidérée pourrait amener nôtre ruine, mais la justice guidée par le patriotisme et l’humanité doit rendre tous les coeurs a la patrie ; des hommes trompés, des hommes sans dessein, des patriotes étaient opprimés; vous avez détaché leurs chaines et il en est qui doivent la liberté a l’indulgence nationalle, ils scavent au moins qu’ils ont une tâche à remplir, qu’ils doivent plus que d’autres au peuple, que vous n’avez pas eu le pouvoir, que vous [n’avez] pas eu la volonté de les soustraire a sa surveillance. La liberté a eut ses tems de crises, les dis-senssions civilles pourraient seules les rappel-lés; mais les patriotes purs, simples et sans ostentation et pour mieux dire la masse imposante du peuple en préviendra les funestes effets ; nous n’avons qu’une même patrie et nous nous rallierons a un centre commun ce centre qui dirige nos soldats a sa victoire, qui prend part a leurs succès, qui applaudit a leurs triomphes, ce centre est la Convention nationale. Restez a vôtre poste, Législateurs, achevez de sauver la patrie, frappés les tyrans et les (79) C 325, pl. 1412, p. 6.