SÉANCE DU 24 THERMIDOR AN II (11 AOÛT 1794) - N° 1 461 m ' [La sté popul. de Viviers (1), à la Conv.; Viviers, 16 therm. II] (2) Citoyens représentans, nous nous empressons de vous féliciter sur l’événement du 9 thermidor, et venons renouveler le serment que nous avons fait d’être toujours inviolable-ment atachés à la Convention nationale, et de suivre religieusement tous ses décrets. Nous aplaudissons à toutes les mesures que vous a dicté votre énergie pour renverser une nouvelle faction qui tendoit à détruire la souveraineté du peuple. C’est une victoire de plus remportée sur les ennemis de la liberté. Périssent avec eux tous leurs complices ! Continués, dignes représentants, à montrer au peuple français que le salut du peuple est la base de toutes vos actions, que l’affermissement de la République une et indivisible en sera le résultat. Que tous les intrigans audacieux qui tendront à vous diviser, comme à isoler les pouvoirs dont le peuple vous a investi, trouvent, dans la vengeance nationale, la peine due à leurs forfaits. Nous félicitons nos frères de Paris de vous avoir si bien secondé pour exterminer le nouveau complot. Ils nous prouvent de plus en plus qu’ils méritent notre confiance et notre estime. Pour nous, citoyens représentants, animés des mêmes intentions, nous n’avons d’autre regret à vous exprimer que celui de ne pouvoir vous aider dans les circonstances difficiles que vous avez à surmonter, et de ne pouvoir vous faire un rempart de nos corps, pour vous deffendre des coups que dirigent contre vous tous les ennemis de la révolution. Vive la République, vive la Convention nationale ! Les membres du comité de correspondance : Geofroy, Bounury (?), ( présid .), R. Raoux, Fa-cioix, J.J.M. Ignon, Chalamon {secret), Damon {secret). n' [La sté popul. de Bruyères (3), à elle joint toutes les autorités constitués, à la Conv.; Bruyères, 18 therm. II] (4) Citoyens représentans, Si jamais la patrie ne courut de plus grands dangers, jamais aussi vous ne déployâtes une plus grande énergie. Ils avoient donc juré l’anéantissement de la liberté, ceux qui s’en disoient les plus zélés défenseurs ! Les sélérats ! Ils se proclamoient les ennemis jurés de la royauté, et ils n’aspiroient qu’à la tyrrannie ! Ils avoient sans cesse sur les lèvres les mots de patriotisme et de vertu, et la soif du crime (1) Ardèche. (2) C 315, pl. 1 265, p. 65. M.U., XLII, 442. Mention dans B01, 26 therm. (3) Vosges ? (4) C 315, pl. 1 265, p. 64. Mention dans II", 30 therm. (1er suppl1). dévoroit leurs cœurs parricides ! Mais déjà la justice nationale a frappé ces monstres, et vous avés encore une fois sauvé la patrie ! Nouveaux Catilinas, ils ont trouvés une nouvelle roche Tarpéïenne, et puisse leur fin, trop douce encore pour tant de forfaits, arrêter à jamais les complots de tous les traîtres, en leur apprenant l’innévitable sort qui les attand. Oui, le peuple veut la liberté, le peuple veut la République, et que l’univers entier soit convaincu que nulle espèce de despotisme ne pourroit se rétablir en France que sur les cadavres ensanglantés de tout le peuple français. Nous avons prononcé l’arrêt de mort de tous les despotes, et ils trouveraient un nouveau Brutus dans chacun de nous, tous ces audacieux qui, dans leurs projets criminels et insensés, pourraient tenter de nous donner d’autre maître que la loi. Nous félicitons nos frères de Paris. Ils ont secondé nos vœux, ils ont de nouveau bien mérité de la République. Quant à vous, citoyens, nous vous adressons le seul remerciement digne des représentans d’un peuple libre. Nous vous disons : vous avez fait votre devoir; continuez vos immortels travaux, et la liberté s’élèvera triomphante au-dessus de la tyrannie, comme la vertu s’élève au-dessus du crime. Vuillaume {présid), Thiebault {vice-présid), Gabriel Montié {agent nat), J. -J. Heringer {vice-présid. du distr), Jacuny {présid. du c. de surveillance), J. Malbrun {administrateur du distr) [et 47 autres signatures]. £>' [Les sans-culottes de la sté républicaine de la montagne d’Hautvillers (1), à la Conv.; Haut-villers, 20 therm. II] (2) Citoyens représentans, Elle s’est donc encore brisée contre votre courage et votre énergie, cette conspiration monstrueuse, ouvrage de la plus atroce perfidie. C’est à l’aide d’une captieuse éloquence, d’une astucieuse hipocrisie, que les tirans ourdis-soient la trame de leurs complots ambitieux et sanguinaires. Ils ne prévoyoient pas, les scélérats, que ce pouvoir, usurpé par un criminel déguisement, s’arrêteroit au moment d’immoler les victimes d’une confiance prodiguée pour la salut de la patrie. Effacez, citoyens représentans, par la punition de tous les conspirateurs, jusqu’à la moindre trace de ces complots liberticides. Que la République, échappée des dangers qu’elle a courus, en sorte plus rayonnante que jamais ! Que la sévérité reste à l’ordre du jour, mais que la justice y soit inséparablement unie. L’une est faite pour sauver la patrie, l’autre pour la garantir des effets funestes et effrayans d’une authorité arbitraire et absolue. Comptez sur le patriotisme constant des sans-culottes de la (1) Marne. (2) C 315, pl. 1 265, p. 56. Mention dans B1", 30 therm. (1er suppl1). 462 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE montagne d’Hautvillers. Toujours ralliés autour de la Convention, et ennemis déclarés de toutte espèce de tirannie, ils ne connoîtront jamais que la République, et jurent de ne point exister sans République. Gilbert ( présid .), F. Nicolas ( secrét .). P' [La sté popul. et républicaine de Beaumont {1), aux représentans du peuple français près la Conv.; Beaumont, 19 therm. II] (2) Citoyens, Gloire immortelle soit rendue à votre génie surveillant, votre courage héroïque et votre fermeté inébranlable ! Les trames les plus abominables, les projets les plus perfides et les trahisons les plus criminelles, ourdis par la scélératesse et l’ambition, sont donc déjoués et dissous. Quel bonheur pour nous d’avoir vu le Catili-nat moderne (l’infâme Robespierre) et ses complices tomber sous la glaive de la loy. L’homme juste et vertueux se réjouit, et le traître est saisi d’effroi. Guerre éternelle au dernier, c’est le cri de toute la famille. Dignes législateurs, c’est en vous félicitant sur vos glorieux travaux que nous vous invitons à rester à votre poste, qui demeurera toujours ferme et inébranlable, le peuple français en étant l’appuy. Soyez convaincu du plus pur patriotisme qui nous anime. Nous jurons tous de verser jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour le soutien de notre liberté, jusqu’à ce que le dernier des traîtres et des tyrans ait expié la peine due à ses forfaits. Vive la République ! Griveau {présid.). Q' [La municipalité, le conseil g1 de la comm., le c. de surveillance, et la sté popul. de Bruyè-res-Libre (3), réunis en assemblée générale le 23 therm. II, à la Conv. ] (4) Citoyens représentans, C’est un grand titre de plus que vous avez acquis à notre reconnaissance que d’avoir encore déjoué tous les affreux complots des conspirateurs, et livré au glaive de la loi cet horrible triumvirat qui vouloit nous recharger de fers. Le tyran Robespierre vomi par les enfers, ce tigre qui ne s’abreuvait que du sang des hommes libres, qui, sans cesse, proféroit les mots de vertu, de probité, et qui n’étoit que l’instrument du crime, n’est plus. Ses principaux complices sont tombés avec lui dans l’abyme de l’éternité. (1) Distr. de Nemours, Seine-et-Marne. (2) C 315, pl. 1 265, p. 63. Mention dans B‘n, 30 therm. (1er suppl1)- (3) Bruyères-le-Châtel, Seine-et-Oise. (4) C 315, pl. 1 265, p. 67. Mention dans 0", 30 therm. (1er suppl1). Et ceux qui se préparaient à les servir dans leur sanguinaire conjuration tremblent d’être découverts, mais ils n’échaperont point à votre salutaire vigilance. Ils iront bientôt grossir l’infâme groupe de ces monstres qu’aucun de nous n’idolâtra un seul instant. Continuez, législateurs, de remplir votre mission glorieuse. Vous avez bien mérité de la patrie : elle vous devra tout son bonheur. C’est, en peu de mots, vous dire que notre admiration égale notre attachement sans bornes pour vous. Il n’est pas un seul citoyen de cette commune paisible qui, tous laborieux, respectent et exécutent ponctuellement vos loix, il n’en est aucun qui ne soit prêt à verser son sang pour la Convention et pour le soutien de la liberté. La liberté est une lumière produite par les vertus. Elles seules peuvent la faire triompher. Ne vous le dissimulez pas, législateurs, les plus zélés partisans de la révolution tremblaient en silence pendant que Cromwel-Robespierre, mettant la terreur à l’ordre du jour, semblable au tyran du Maroc, faisoit tomber les têtes à volonté. Il auroit sans doute fini par bâtir des tours avec les crânes de ses victimes, cet exécrable cannibale ! Mais depuis que le tartare a reçu dans son sein ce bourreau de l’humanité, ce Phalaris moderne, la République respire. Désormais la justice, en rassurant l’innocent, ne fera pâlir que le coupable. Législateurs, nous osons croire que vous avez porté le plus grand coup à nos ennemis, et que, par votre énergie et le règne des vertus, vous avez rendu tous les citoyens français, sans aucune exception, autant républicain par goût que par principes. Ceux de Bruyères-Libre, rassemblés autour du bûcher, où tous les attributs du fédéralisme et de la tyrannie, où tous les noms des traîtres ont été incinérés, ont juré, aujourd’hui 10 août, de vivre libres ou de mourir pour la Convention et la République. Vive la Convention nationale ! Vive la République une et indivisible, qui a bien mérité de la patrie ! Coudray (maire), Renault ( agent nat.), Regnier (off.), Coret (off.), L’Heureux (off), Alliron (off), Ourry ( secrét.-greffier de la municipalité) [et 34 autres signatures]. r' [Le conseil çfl de la comm. de Bitche(\), à la Conv.; Bitche, 21 mess. II] (2) Représentans du peuple françois, Vous avés sauvés plus d’une fois la patrie, vous avés affermi à jamais sur les débris du thrône les bases innébranlables de la liberté, de l’égalité, de l’unité et de l’indivisibilité de la République. Vous avés vomi de votre sein, vous avés dévoué à l’infâmie et au suplice les lâches, les intriguans et les traittres, qui s’entendoient (1) Moselle. (2) C 313, pl. 1 248, p. 19 (Adresse du 21 messidor, placée induement dans cette liste). 462 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE montagne d’Hautvillers. Toujours ralliés autour de la Convention, et ennemis déclarés de toutte espèce de tirannie, ils ne connoîtront jamais que la République, et jurent de ne point exister sans République. Gilbert ( présid .), F. Nicolas ( secrét .). P' [La sté popul. et républicaine de Beaumont {1), aux représentans du peuple français près la Conv.; Beaumont, 19 therm. II] (2) Citoyens, Gloire immortelle soit rendue à votre génie surveillant, votre courage héroïque et votre fermeté inébranlable ! Les trames les plus abominables, les projets les plus perfides et les trahisons les plus criminelles, ourdis par la scélératesse et l’ambition, sont donc déjoués et dissous. Quel bonheur pour nous d’avoir vu le Catili-nat moderne (l’infâme Robespierre) et ses complices tomber sous la glaive de la loy. L’homme juste et vertueux se réjouit, et le traître est saisi d’effroi. Guerre éternelle au dernier, c’est le cri de toute la famille. Dignes législateurs, c’est en vous félicitant sur vos glorieux travaux que nous vous invitons à rester à votre poste, qui demeurera toujours ferme et inébranlable, le peuple français en étant l’appuy. Soyez convaincu du plus pur patriotisme qui nous anime. Nous jurons tous de verser jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour le soutien de notre liberté, jusqu’à ce que le dernier des traîtres et des tyrans ait expié la peine due à ses forfaits. Vive la République ! Griveau {présid.). Q' [La municipalité, le conseil g1 de la comm., le c. de surveillance, et la sté popul. de Bruyè-res-Libre (3), réunis en assemblée générale le 23 therm. II, à la Conv. ] (4) Citoyens représentans, C’est un grand titre de plus que vous avez acquis à notre reconnaissance que d’avoir encore déjoué tous les affreux complots des conspirateurs, et livré au glaive de la loi cet horrible triumvirat qui vouloit nous recharger de fers. Le tyran Robespierre vomi par les enfers, ce tigre qui ne s’abreuvait que du sang des hommes libres, qui, sans cesse, proféroit les mots de vertu, de probité, et qui n’étoit que l’instrument du crime, n’est plus. Ses principaux complices sont tombés avec lui dans l’abyme de l’éternité. (1) Distr. de Nemours, Seine-et-Marne. (2) C 315, pl. 1 265, p. 63. Mention dans B‘n, 30 therm. (1er suppl1)- (3) Bruyères-le-Châtel, Seine-et-Oise. (4) C 315, pl. 1 265, p. 67. Mention dans 0", 30 therm. (1er suppl1). Et ceux qui se préparaient à les servir dans leur sanguinaire conjuration tremblent d’être découverts, mais ils n’échaperont point à votre salutaire vigilance. Ils iront bientôt grossir l’infâme groupe de ces monstres qu’aucun de nous n’idolâtra un seul instant. Continuez, législateurs, de remplir votre mission glorieuse. Vous avez bien mérité de la patrie : elle vous devra tout son bonheur. C’est, en peu de mots, vous dire que notre admiration égale notre attachement sans bornes pour vous. Il n’est pas un seul citoyen de cette commune paisible qui, tous laborieux, respectent et exécutent ponctuellement vos loix, il n’en est aucun qui ne soit prêt à verser son sang pour la Convention et pour le soutien de la liberté. La liberté est une lumière produite par les vertus. Elles seules peuvent la faire triompher. Ne vous le dissimulez pas, législateurs, les plus zélés partisans de la révolution tremblaient en silence pendant que Cromwel-Robespierre, mettant la terreur à l’ordre du jour, semblable au tyran du Maroc, faisoit tomber les têtes à volonté. Il auroit sans doute fini par bâtir des tours avec les crânes de ses victimes, cet exécrable cannibale ! Mais depuis que le tartare a reçu dans son sein ce bourreau de l’humanité, ce Phalaris moderne, la République respire. Désormais la justice, en rassurant l’innocent, ne fera pâlir que le coupable. Législateurs, nous osons croire que vous avez porté le plus grand coup à nos ennemis, et que, par votre énergie et le règne des vertus, vous avez rendu tous les citoyens français, sans aucune exception, autant républicain par goût que par principes. Ceux de Bruyères-Libre, rassemblés autour du bûcher, où tous les attributs du fédéralisme et de la tyrannie, où tous les noms des traîtres ont été incinérés, ont juré, aujourd’hui 10 août, de vivre libres ou de mourir pour la Convention et la République. Vive la Convention nationale ! Vive la République une et indivisible, qui a bien mérité de la patrie ! Coudray (maire), Renault ( agent nat.), Regnier (off.), Coret (off.), L’Heureux (off), Alliron (off), Ourry ( secrét.-greffier de la municipalité) [et 34 autres signatures]. r' [Le conseil çfl de la comm. de Bitche(\), à la Conv.; Bitche, 21 mess. II] (2) Représentans du peuple françois, Vous avés sauvés plus d’une fois la patrie, vous avés affermi à jamais sur les débris du thrône les bases innébranlables de la liberté, de l’égalité, de l’unité et de l’indivisibilité de la République. Vous avés vomi de votre sein, vous avés dévoué à l’infâmie et au suplice les lâches, les intriguans et les traittres, qui s’entendoient (1) Moselle. (2) C 313, pl. 1 248, p. 19 (Adresse du 21 messidor, placée induement dans cette liste).