288 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE conspiration nouvelle s’élevait autour de vous et que les chefs de ce complot ténébreux siégeaient au sein de la représentation nationale. Au cri de la patrie alarmée, toutes les Sociétés populaires, tous les postes avancés ont sonné le tocsin. La France s’est levée encore une fois. Point de grâce aux traîtres, allait-elle vous dire; mais déjà vous aviez déconcerté les mesures des contre-révolutionnaires, déjà vous les aviez marqués du sceau de la réprobation, déjà leurs têtes tombaient sous le glaive de la loi, déjà vous en aviez fait un sacrifice expiatoire à la majesté nationale. En ces mêmes sociétés tous les bons citoyens n’eurent plus d’autre tâche à remplir que celle de vous féliciter de ce nouveau triomphe et de vous rendre grâce d’avoir sauvé encore une fois la chose publique. Représentans, n’oubliez jamais que les législateurs appelés à la régénération d’une grande nation et chargés de travailler à la confection du code des lois, marchent nécessairement entre deux écueils également dangereux : l’or de la séduction et le stylet de l’obscur et sombre contre-révolutionnaire. Sachez toujours les mépriser; que dans la glorieuse carrière que vous avez à parcourir, rien ne ralentisse votre marche majestueuse; que rien ne trouble votre union; que le poison de la corruption ne souille jamais le sanctuaire de la liberté dont vous avez été jusqu’à ce jour les adorateurs fidèles. A la hauteur où vous êtes élevés, l’œil de la malveillance ne saurait vous atteindre; c’est bien loin au dessous que se forment les orages de l’aristocratie. Lancez la foudre d’en haut et que la France, jouissant enfin d’un ciel pur et inaltérable, reçoive de ses représentans le bienfait d’une constitution vraiment républicaine ». Lasnier ( présid .), Guillemard (secret.), [et 3 signatures illisibles]. cxx [La Sté popul. de Pont-Scorff, à la Conv.; 17 germ. Il ] (1). « Citoyens, Quoiqu’ ensevelis dans une campagne isolée, les rayons de la raison qui siège sur la Montagne que nous ne cesserons de chérir, jaillissent, couvrent la surface de la terre, dessillent les yeux aux égarés et viennent encore de déjouer les criminels complots et les conjurations perfides d’une faction dont les chefs ont tant de fois souillé le temple d’où émanent les loix et où siègent la vertu et le salut public. Grande cité ! Hébert, ce débitant de sarcasmes, Clootz, ce radoteur se disant orateur du genre humain, Vincent, Ronsin et semblables, te voulaient livrer, et toute la République, à l’exécration des ennemis coalisés ! Qu’avez-vous fait, scélérats, vous avez provoqué la Raison dans son temple, (1) C 303, pl. 1102, p. 27. Départ, du Morbihan. vous l’avez sacrifiée à la soif insatiable que l’or que Georges et son maudit ministre Pitt ont sçu répandre dans vos âmes vénales, vous êtes les vils satellites des satellites de la Cour anglicane; vous êtes des parjures, vous êtes des profanes, vous avez infecté le temple des loix; vous avez heurté les droits sacrés de l’homme; vous avez attenté au renversement de la République pour faire naître, ou plutôt résusciter la tyrannie, vous méritez la mort, et si vous ne l’avez déjà subie, votre crime l’appelle. Augustes représentans, vous venez encore par la découverte de cette conspiration inhumaine d’étençonner (sic) de vos bras invincibles les droits de l’homme et la constitution républicaine; agréez nos félicitations. Au nom de la patrie, nous vous supplions de rester inébranlables à votre poste, achevez de donner au tableau de la République les derniers coups de pinceau. Conduisez au port le vaisseau sacré de l’Etat et si les vils ennemis de notre bonheur, de notre liberté, entravent votre marche, Criez aux français républicains habitants des landes et des montagnes, ils voleront sur le champ à votre secours, ils ont des bras et en vrais bretons ils savent les remuer. Vivre libre ou mourir est notre devise ». Trentignan (présid.) , Guioneau, Jacob, Degermann, Even, Guyardet, Lelièvre, Jegoudez fils, Pirote, [et 3 signatures illisibles] . P.S. — Nous avons déposé sur l’autel de la patrie au district de Hennebont 19 marcs-et-demi d’argent en monuments d’églises, 139 livres de cuivre. C’est un faible don, quoi qu’il en soit il exprime le vœu prononcé des vrais amis de la République. CXXI [La Sté popul. de Pertuis, à la Conv.; 19 germ. in a). « Représentants, Si nous avons frémi d’horreur en apprenant l’infernal complot qui s’était formé autour de vous, nous nous sommes réjouis en apprenant aussitôt la punition des traîtres qui sous les dehors du patriotisme voulaient détruire la liberté, exterminer les défenseurs et redonner des fers à leur patrie. Nous applaudissons à la vigilance et au zèle infatigable qui vous a fait surmonter tous les obstacles que vous avez rencontrés dans votre glorieuse carrière. Représentants d’un grand peuple qui vous chérit comme ses bienfaiteurs, continuez avec vigueur le grand œuvre de son bonheur, et comptez sur lui comme il compte sur vous. Périssent tous les tyrans, tous les traîtres, et que la République triomphe, voilà nos vœux et le but de tous nos efforts ». Cornarel (présid.), Marlet, Chansaud, Julien, Santerre, Jullien (secrét.), Banier. (1) C 303, pl. 1102, p. 28. Départ, du Vaucluse. 288 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE conspiration nouvelle s’élevait autour de vous et que les chefs de ce complot ténébreux siégeaient au sein de la représentation nationale. Au cri de la patrie alarmée, toutes les Sociétés populaires, tous les postes avancés ont sonné le tocsin. La France s’est levée encore une fois. Point de grâce aux traîtres, allait-elle vous dire; mais déjà vous aviez déconcerté les mesures des contre-révolutionnaires, déjà vous les aviez marqués du sceau de la réprobation, déjà leurs têtes tombaient sous le glaive de la loi, déjà vous en aviez fait un sacrifice expiatoire à la majesté nationale. En ces mêmes sociétés tous les bons citoyens n’eurent plus d’autre tâche à remplir que celle de vous féliciter de ce nouveau triomphe et de vous rendre grâce d’avoir sauvé encore une fois la chose publique. Représentans, n’oubliez jamais que les législateurs appelés à la régénération d’une grande nation et chargés de travailler à la confection du code des lois, marchent nécessairement entre deux écueils également dangereux : l’or de la séduction et le stylet de l’obscur et sombre contre-révolutionnaire. Sachez toujours les mépriser; que dans la glorieuse carrière que vous avez à parcourir, rien ne ralentisse votre marche majestueuse; que rien ne trouble votre union; que le poison de la corruption ne souille jamais le sanctuaire de la liberté dont vous avez été jusqu’à ce jour les adorateurs fidèles. A la hauteur où vous êtes élevés, l’œil de la malveillance ne saurait vous atteindre; c’est bien loin au dessous que se forment les orages de l’aristocratie. Lancez la foudre d’en haut et que la France, jouissant enfin d’un ciel pur et inaltérable, reçoive de ses représentans le bienfait d’une constitution vraiment républicaine ». Lasnier ( présid .), Guillemard (secret.), [et 3 signatures illisibles]. cxx [La Sté popul. de Pont-Scorff, à la Conv.; 17 germ. Il ] (1). « Citoyens, Quoiqu’ ensevelis dans une campagne isolée, les rayons de la raison qui siège sur la Montagne que nous ne cesserons de chérir, jaillissent, couvrent la surface de la terre, dessillent les yeux aux égarés et viennent encore de déjouer les criminels complots et les conjurations perfides d’une faction dont les chefs ont tant de fois souillé le temple d’où émanent les loix et où siègent la vertu et le salut public. Grande cité ! Hébert, ce débitant de sarcasmes, Clootz, ce radoteur se disant orateur du genre humain, Vincent, Ronsin et semblables, te voulaient livrer, et toute la République, à l’exécration des ennemis coalisés ! Qu’avez-vous fait, scélérats, vous avez provoqué la Raison dans son temple, (1) C 303, pl. 1102, p. 27. Départ, du Morbihan. vous l’avez sacrifiée à la soif insatiable que l’or que Georges et son maudit ministre Pitt ont sçu répandre dans vos âmes vénales, vous êtes les vils satellites des satellites de la Cour anglicane; vous êtes des parjures, vous êtes des profanes, vous avez infecté le temple des loix; vous avez heurté les droits sacrés de l’homme; vous avez attenté au renversement de la République pour faire naître, ou plutôt résusciter la tyrannie, vous méritez la mort, et si vous ne l’avez déjà subie, votre crime l’appelle. Augustes représentans, vous venez encore par la découverte de cette conspiration inhumaine d’étençonner (sic) de vos bras invincibles les droits de l’homme et la constitution républicaine; agréez nos félicitations. Au nom de la patrie, nous vous supplions de rester inébranlables à votre poste, achevez de donner au tableau de la République les derniers coups de pinceau. Conduisez au port le vaisseau sacré de l’Etat et si les vils ennemis de notre bonheur, de notre liberté, entravent votre marche, Criez aux français républicains habitants des landes et des montagnes, ils voleront sur le champ à votre secours, ils ont des bras et en vrais bretons ils savent les remuer. Vivre libre ou mourir est notre devise ». Trentignan (présid.) , Guioneau, Jacob, Degermann, Even, Guyardet, Lelièvre, Jegoudez fils, Pirote, [et 3 signatures illisibles] . P.S. — Nous avons déposé sur l’autel de la patrie au district de Hennebont 19 marcs-et-demi d’argent en monuments d’églises, 139 livres de cuivre. C’est un faible don, quoi qu’il en soit il exprime le vœu prononcé des vrais amis de la République. CXXI [La Sté popul. de Pertuis, à la Conv.; 19 germ. in a). « Représentants, Si nous avons frémi d’horreur en apprenant l’infernal complot qui s’était formé autour de vous, nous nous sommes réjouis en apprenant aussitôt la punition des traîtres qui sous les dehors du patriotisme voulaient détruire la liberté, exterminer les défenseurs et redonner des fers à leur patrie. Nous applaudissons à la vigilance et au zèle infatigable qui vous a fait surmonter tous les obstacles que vous avez rencontrés dans votre glorieuse carrière. Représentants d’un grand peuple qui vous chérit comme ses bienfaiteurs, continuez avec vigueur le grand œuvre de son bonheur, et comptez sur lui comme il compte sur vous. Périssent tous les tyrans, tous les traîtres, et que la République triomphe, voilà nos vœux et le but de tous nos efforts ». Cornarel (présid.), Marlet, Chansaud, Julien, Santerre, Jullien (secrét.), Banier. (1) C 303, pl. 1102, p. 28. Départ, du Vaucluse.