146 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE rier de ce jourd’huy à la Convention nationale, et la transcription sur le registre de ses délibérations. Suit l’adresse dont on vient de parler. Représentants du peuple, Nous l’avons lû votre adresse au peuple fran-çois avec cette émotion que produira toujours sur des hommes de bien le sistême de la justice et de la vertu qui l’a dicté. L’arbitraire le plus injuste est donc remplacé par le règne des loix. La funeste terreur qui avoit éteint l’énergie, qui avoit couvert d’un crêpe funèbre le sol entier de la République disparoît pour toujours; l’erreur involontaire, un crime supposé par des ennemis ne conduiront plus indistinctement à l’echaffaud. Les ennemis de la France ne pouvant l’asservir par la force des armes, chassés devant nos légions comme de vils troupeaux d’esclaves, avoient cherché à faire des Français, du peuple le plus humain un peuple de sauvages. Partout on avait vu s’élever des cannibales prêts à dévorer leurs concitoyens, fondant leurs horribles pouvoirs sur le nombre des victimes qu’ils sacrifîoient, abreuvés de larmes et de sang. Ils ne parloient que de supplices et d’échaf-fauds. Ah ! Si nous ne pouvons déchirer de l’histoire de la Révolution qui nous a rendu la liberté, les feuilles teintes du sang françois, arrêtons nous sur les principes que respire votre sublime adresse. Le peuple fuira à votre voix, les vandales qui parlent sans cesse de sang et d’échaf-fauds, ces patriotes exclusifs, ces hommes outrés qui ne veulent que la confusion et l’anarchie, et vivant sous un gouvernement dont les actes portent le caractère de la justice, il sera libre et heureux. Les fonctionnaires publics attachés à leurs devoirs remplirent leurs fonctions sans crainte, sans défiance ; animés de désir de servir leur patrie, en la servant, ils ne craindront plus d’être victimes de leur zèle. Vous venez de le promettre à la France entière, vous venez de jurer de rester à votre poste jusqu’au moment où la Révolution sera consommée, jusqu’au moment ou une paix solide et honorable assurera aux François la jouissance de ses droits. Représentants, nous le recevons ce serment avec reconnoissance et enthousiasme, et nous ne craignons plus que la liberté nous échappe. C’est en vous que réside la confiance publique. C’est à vous que la France a donné ses destins à régler. Ceux qui seroient s’élever au même niveau sont des factieux que la massue nationale remise dans vos mains doit abbattre. Notre point de ralliaient sera la Convention nationale seule, nous lui jurons respect et confiance. Les administrateurs, agent national et secrétaire du district de Bellac. VAUCOUR, président, Maffar, agent national, CHARREYRON, secrétaire et 6 autres signatures. b [Les membres composant le tribunal du district de Beaugency à la Convention nationale, Beaugency, le 19 brumaire an III] (5) Citoyens représentons, Les principes étemels que vous avez consacrés dans votre adresse aux Français, sont un hommage que vous avez rendu aux vertus sans lesquelles, nulle société, nul gouvernement ne peut subsister. Trop longtems la malveillance en a abusé, pour tuer la liberté, en égorgeant le citoyen modeste et en le confondant avec l’homme pervers. Déjà quelques intrigants qui se décorent du nom de patriotes, s’exaspèrent, s’agitent en tout sens, menacent même pour déconcerter les mesures salutaires que vous avez opposés à leur criminel complot. Citoyens représentans, conservez l’attitude ferme et imposante, que vous donne le caractère auguste dont la nation française vous a revetus ; écrasez de sa massue tous ces exécrables tyrans du peuple, tous ces tigres aussi altérés de son sang que de sa fortune. Les Français en masse, seront votre guide, comme eux nous vous servirons de bouclier. Suivent 7 signatures. c [L’agent national provisoire du district de La Barthe-de-Neste à la Convention nationale, La Barthe, le 6 brumaire an III] (6) Citoyen représentans, Je m’empresse de vous instruire que votre adresse au peuple français en date du 18 vendémiaire, a été lue au milieu d’une assemblée très nombreuses, dans la séance de dernier décadi du même mois, tenue par la société populaire de la commune de La Barthe, dont je suis membre. Tous les citoyens qui la composent ont exprimé par un mouvement spontané le tendre saisissement dont on ne peut se défendre à la vue des grandes choses ; après le silence le plus profond, un seul cri a fait retentir la salle ; c’est celui d’un ralliement continuel, vive la Convention nationale. Cette adresse où vous avez comparé des vérités éternelles et des principes immuables, ne peut être que le fruit de la vertu et l’ouvrage de la sagesse: vous avez rétabli le calme dans le cœur du bon citoyen, en rappellant la justice, l’humanité et le respect pour la propriété. Oui, pères de la patrie, vous voulez le salut de la République, et la République ne périra point. Demeurez donc au poste où l’amour d’un peuple puissant et magnanime vous retient ; continuez a affermir sur des bases inébranlables le (5) C 328 (1), pl. 1446, p. 31. (6) C 328 (1), pl. 1446, p. 27. SÉANCE DU 5 FRIMAIRE AN III (25 NOVEMBRE 1794) - N° 1 147 bonheur des Français, a préparer celui du monde entier, et a vous assurer pour toujours la jouissance délicieuse d’avoir fixé sur la terre la vertu et la paix. Et moi, chargé des fonctions honorables de surveiller dans le district les intérêts de la nation, je déployerai une nouvelle énergie dans la carrière assurée que nous tracent les législateurs amis du peuple. H. LASPRIN, agent national. d [L’agent national près la commune de Montiery, district de Digne à la Convention nationale, le 8 brumaire an HT] (7) Citoyens représentons, Votre adresse au peuple français, en lui faisant connaître ses amis et ses ennemis, l’a tiré d’une erreur dangereuse qui a fait les malheurs de l’intérieur de la République, lui a appris ses devoirs, et lui garantit la jouissance et la sûreté de ses loix; aussi les applaudissemens les plus sincères et des cris d’admiration en ont interrompu la lecture, et le serment de fidélité à la Convention nationale l’a suivie. Chargé par ma commune de vous en rendre témoignage, je n’en trouve les expressions que dans mon cœur et dans le cri universel : Vive la République française une et indivisible, vive la Convention. CHAUCLEM, agent national. e [Les citoyens de la commune de Puy-de-Tour aux représentants du peuple français, le 8 brumaire an III\ (8) Citoyens représentons, Quoique notre commune soit une toute petite portion de la République : elle n’a pas moins senti les effets que doit faire votre adresse au peuple français. Elle a ranimé dans les cœurs de nos concitoyens l’amour de la patrie qui sembloit s’être éteint sous le joug des hommes de sang ; ils ont ressenti cet enthousiasme qui seul peut élever l’homme ; à l’état d’un peuple libre, vous avez prouver par votre conduite, que si l’on ne peut faire un peuple sage, il n’étoit pas impossible de rendre un peuple heureux. N’abandonnez pas dans ces circonstances le gouvernail de la République, l’intérêt de l’état exige de vous que vous restiez à votre poste; foudroyer ces nouveaux tirans qui voudraient briser un édifice bâti sur la vertu. Loin de nous ces hommes pervers et vrais caméléons qui cherchent sous différentes formes à s’emparer de l’es-(7) C 328 (1), pl. 1446, p. 26. (8) C 328 (1), pl. 1446, p. 28. prit public, que la postérité dise un jour, si la France a été couverte de deuil la représentation nationale a gémit sur le sort de ses concitoyens et en donnant des loix sages est parvenu a trancher les têtes renaissantes de la tyrannie. Salut et fraternité. MOURET, maire, PÉTRÉ, agent national et 12 autres signatures. f [Les citoyens de la commune de Thory-sur-Saône à la Convention nationale, Thory, le 10 brumaire an III\ (9) Citoyens représentans, La lecture de votre adresse au peuple français, a été interrompue, cent et cent fois, du cri général des citoyens de cette commune, vive la République, vive la Convention nationale. Grâces immortelles ont été rendues à vos sublimes travaux... tous ont juré, par acclamation, union et confiance étemelles aux représentans du peuple, haine implacable aux patriotes exclusifs qui furent les vampires du sang des Français... Guerre à mort aux frippons, aux déprédateurs, aux anarchistes, et à toute cette horde d’intri-gans, perfides et audacieux qui ont eu l’impudente scélératesse de rivaliser la Convention, et de nourrir le criminel espoir de la dominer, pour perdre la République. Telles sont, citoyens représentans, les impressions qu’â produit votre adresse sur d’honnêtes habitans de la campagne, qui ne connurent jamais l’imposture, et qui n’ont d’autres passions que 1’amour de la patrie, d’autre désir que le bien général, d’autre crainte que celle du retour du despotisme, et d’autre règle de conduite, que les loix, les principes sacrés de la liberté, de l’égalité et de la justice. Courage, représentans, le peuple est là tout entier, pour soutenir votre ouvrage. Avancés d’un pas ferme et assuré; allés, et vous arriverés au port du bonheur et de la paix, ou le destin bien prononcé de la France vous appelle. Vive la République. Vive la Convention. Suivent 22 signatures. Et la mention suivante : « et les autres citoyens qui ayant manifestés leurs vœux que étant en grand nombre ne sachant signer». g [Les membres du conseil général de la commune de Rabastens aux représentants du peuple français, Rabastens, le 1er brumaire an III\ (10) (9) C 328 (2), pl. 1455, p. 30. (10) C 328 (1), pl. 1455, p. 25.