102 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE déjouera de complots contre la représentation nationale, et plus les vrais républicains sentiront l’importance de vous voir rester à votre poste. Restez-y donc; entourez la statue de la liberté, et que quiconque y porterait une main sacrilège périsse à l’instant. Nous jurons de continuer de faire exécuter toutes les loix émanées de la Convention nationale, de ne reconnaître d’autre autorité que la sienne. Tels sont aussi les sentimens de nos administrés; leur dévouement est sans bornes. L’administration vient de leur offrir un nouveau moyen d’en donner des preuves : une souscription a été ouverte pour la construction d’un vaisseau portant le nom de la Meurthe. Bientôt nous ferons connaître que, dans cette occasion comme dans toutes les autres, le peuple de ce district a toujours bien mérité de la patrie. P. Lerad, Renault ( présid .), Billecard, Jeaudes ( agent nat.), Ancillon, Oudinot, Pierson, Fau-cerolle, F. Mafroy, Letemple. [N. B.] Les commis et collaborateurs de l’administration se sont présentés à la séance et ont demandés avec empressement d’adhérer à cette adresse, ce qui leur a été accordé. En conséquence ils ont signé [suivent 30 signatures]. [Souscription patriotique pour la construction d’un vaisseau, proposée par l’administration du district de Nancy, aux citoyens de son arrondissement] . Citoyens, Les ennemis de la République sont en fuite de toutes parts : en vain la coalition des rois, qui jadis eût été formidable, épuise-t-elle ses efforts et ses ressources; les défaites multipliées qu’elle éprouve attestent, à chaque combat, combien un peuple qui veut la liberté a d’avantages sur les soldats de la tyrannie. Encore un moment, et tous les peuples reconnoîtront cette vérité « que tous les hommes sont frères ». Vous avez, citoyens, la douce satisfaction d’avoir jusqu’à présent contribué de tout votre pouvoir aux succès de la République : les nombreux bataillons que ce District a fourni, ont secondé votre attente; vos dons, vos contributions patriotiques ont surpassé vos moyens; enfin vous avez prouvé que pour vous la liberté et l’égalité étoient le plus précieux des biens. L’administration de district, persuadée que c’est acquérir des droits à votre reconnoissance que de vous offrir un nouveau moyen de signaler votre dévouement à la cause sacrée que nous défendons, a arrêté qu’il seroit ouvert une souscription pour la construction d’un vaisseau, qui sous le nom de LA MEURTHE, montrera la même énergie que le vaisseau LE VENGEUR, et contraindra comme lui les féroces Anglais à admirer notre courage, et à renoncer au projet insensé de porter atteinte à notre liberté. L’assentiment que les citoyens de Nancy ont donné à cette proposition, faite par l’agent national, au temple de l’Etre suprême, le 1er décadi de ce mois, est un garant de leur empressement à être portés sur l’honorable liste des souscripteurs. Les citoyens des campagnes ne seront pas moins jaloux de cet honneur : et comme, lorsqu’il s’agit de faire le bien, les Français n’ont qu’une même volonté, nous ne pouvons douter que, dès que les autres districts de ce département auront connoissance de cet acte de patriotisme, ils s’empresseront de le partager. Le registre de souscription est ouvert au secrétariat du district, et le citoyen Billecard est nommé pour la recette. La liste des souscripteurs, avec le montant des souscriptions de chacun, sera rendue publique par la voie de l’impression. L’administration invite les agens nationaux des communes de campagne de recevoir les souscriptions et d’en faire passer le montant au district, ainsi que le nom des souscripteurs. Nancy, le 12 thermidor an second de la République française, une, indivisible et démocratique. Signé Renault, président; Letemple, secrétaire-greffier (1). 20 L’escadron des hommes du 14 juillet, casernés au Luxembourg, rendent (sic) compte de leur conduite dans la nuit du 9 au 10 thermidor. Renvoyé au comité de sûreté générale (2). [s.d.] (3) Citoyens représentants] du peuple C’est avec la plus profonde douleur que l’escadron des hommes du 14 Juillet se voye compromis dans une trahison des plus perfide de laquel il n’est pas possible de suporté l’idé. Ainsi nous venons auprès de vous, représentants], nous justifié et vous soumettre l’examen de notre conduite. C’est là où vous allé recon-noître l’exacte vérité et l’innocence. Voici le précis de la marche que nous avons tenu. Nous avons reçu, le 9 thermidor, à 3 heures précises, l’ordre du scélérat Henriot, qu’il nous a fait passé par un cavalier de la 29e division. Cet ordre portoit que toute la gendarmerie du Luxembourg se rende sur le champ à la place de la Maison commune. Alors notre commandant a fait formé à cheval. A 3 heures et demie, nous étions rendu. Le commandant monte chez lui pour prendre ses ordres. Il lui dit : vous allez venir avec moi, et lui donne des cartouches pour distribué aux gendarmes qui, ignorant l’usage que l’on en vouloit faire, ne chargèrent pas leurs pistolets (quoiqu’alors le bruit couroit sur la place que les prisonniers de la Force étoit (1) Grand in-4°, A Nancy, de l’Imprimerie nationale de P. Barbier. (2) P.-V., XLIII, 5. (3) C 314, pl. 1 259, p. 53; Moniteur (réimpr.), XXI, 364: Ann. patr., n° DLXXX; Débats, n° 682; C. Eg., n° 715; M.U.. XLII, 266; J. Sablier, n° 1 477; F.S.P., n° 395; J. Fr., n° 679; l Mont., n° 96. 102 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE déjouera de complots contre la représentation nationale, et plus les vrais républicains sentiront l’importance de vous voir rester à votre poste. Restez-y donc; entourez la statue de la liberté, et que quiconque y porterait une main sacrilège périsse à l’instant. Nous jurons de continuer de faire exécuter toutes les loix émanées de la Convention nationale, de ne reconnaître d’autre autorité que la sienne. Tels sont aussi les sentimens de nos administrés; leur dévouement est sans bornes. L’administration vient de leur offrir un nouveau moyen d’en donner des preuves : une souscription a été ouverte pour la construction d’un vaisseau portant le nom de la Meurthe. Bientôt nous ferons connaître que, dans cette occasion comme dans toutes les autres, le peuple de ce district a toujours bien mérité de la patrie. P. Lerad, Renault ( présid .), Billecard, Jeaudes ( agent nat.), Ancillon, Oudinot, Pierson, Fau-cerolle, F. Mafroy, Letemple. [N. B.] Les commis et collaborateurs de l’administration se sont présentés à la séance et ont demandés avec empressement d’adhérer à cette adresse, ce qui leur a été accordé. En conséquence ils ont signé [suivent 30 signatures]. [Souscription patriotique pour la construction d’un vaisseau, proposée par l’administration du district de Nancy, aux citoyens de son arrondissement] . Citoyens, Les ennemis de la République sont en fuite de toutes parts : en vain la coalition des rois, qui jadis eût été formidable, épuise-t-elle ses efforts et ses ressources; les défaites multipliées qu’elle éprouve attestent, à chaque combat, combien un peuple qui veut la liberté a d’avantages sur les soldats de la tyrannie. Encore un moment, et tous les peuples reconnoîtront cette vérité « que tous les hommes sont frères ». Vous avez, citoyens, la douce satisfaction d’avoir jusqu’à présent contribué de tout votre pouvoir aux succès de la République : les nombreux bataillons que ce District a fourni, ont secondé votre attente; vos dons, vos contributions patriotiques ont surpassé vos moyens; enfin vous avez prouvé que pour vous la liberté et l’égalité étoient le plus précieux des biens. L’administration de district, persuadée que c’est acquérir des droits à votre reconnoissance que de vous offrir un nouveau moyen de signaler votre dévouement à la cause sacrée que nous défendons, a arrêté qu’il seroit ouvert une souscription pour la construction d’un vaisseau, qui sous le nom de LA MEURTHE, montrera la même énergie que le vaisseau LE VENGEUR, et contraindra comme lui les féroces Anglais à admirer notre courage, et à renoncer au projet insensé de porter atteinte à notre liberté. L’assentiment que les citoyens de Nancy ont donné à cette proposition, faite par l’agent national, au temple de l’Etre suprême, le 1er décadi de ce mois, est un garant de leur empressement à être portés sur l’honorable liste des souscripteurs. Les citoyens des campagnes ne seront pas moins jaloux de cet honneur : et comme, lorsqu’il s’agit de faire le bien, les Français n’ont qu’une même volonté, nous ne pouvons douter que, dès que les autres districts de ce département auront connoissance de cet acte de patriotisme, ils s’empresseront de le partager. Le registre de souscription est ouvert au secrétariat du district, et le citoyen Billecard est nommé pour la recette. La liste des souscripteurs, avec le montant des souscriptions de chacun, sera rendue publique par la voie de l’impression. L’administration invite les agens nationaux des communes de campagne de recevoir les souscriptions et d’en faire passer le montant au district, ainsi que le nom des souscripteurs. Nancy, le 12 thermidor an second de la République française, une, indivisible et démocratique. Signé Renault, président; Letemple, secrétaire-greffier (1). 20 L’escadron des hommes du 14 juillet, casernés au Luxembourg, rendent (sic) compte de leur conduite dans la nuit du 9 au 10 thermidor. Renvoyé au comité de sûreté générale (2). [s.d.] (3) Citoyens représentants] du peuple C’est avec la plus profonde douleur que l’escadron des hommes du 14 Juillet se voye compromis dans une trahison des plus perfide de laquel il n’est pas possible de suporté l’idé. Ainsi nous venons auprès de vous, représentants], nous justifié et vous soumettre l’examen de notre conduite. C’est là où vous allé recon-noître l’exacte vérité et l’innocence. Voici le précis de la marche que nous avons tenu. Nous avons reçu, le 9 thermidor, à 3 heures précises, l’ordre du scélérat Henriot, qu’il nous a fait passé par un cavalier de la 29e division. Cet ordre portoit que toute la gendarmerie du Luxembourg se rende sur le champ à la place de la Maison commune. Alors notre commandant a fait formé à cheval. A 3 heures et demie, nous étions rendu. Le commandant monte chez lui pour prendre ses ordres. Il lui dit : vous allez venir avec moi, et lui donne des cartouches pour distribué aux gendarmes qui, ignorant l’usage que l’on en vouloit faire, ne chargèrent pas leurs pistolets (quoiqu’alors le bruit couroit sur la place que les prisonniers de la Force étoit (1) Grand in-4°, A Nancy, de l’Imprimerie nationale de P. Barbier. (2) P.-V., XLIII, 5. (3) C 314, pl. 1 259, p. 53; Moniteur (réimpr.), XXI, 364: Ann. patr., n° DLXXX; Débats, n° 682; C. Eg., n° 715; M.U.. XLII, 266; J. Sablier, n° 1 477; F.S.P., n° 395; J. Fr., n° 679; l Mont., n° 96.