SÉANCE DU 9 PRAIRIAL AN II (28 MAI 1794) - N° 21 79 tyrannie et de la superstition s’écrouleront, et l’âge d’or renaitra » (1). L’ORATEUR de la Comm. : Représentais du peuple, La commune de Montagne -Bon-Air, cy-devant Saint-Germain-en-Laye, nous députe vers vous pour vous féliciter sur vos glorieux travaux sur votre infatigable attention à foudroyer toutes les factions; sur votre décret à jamais mémorable, qui proclame l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. Vérité bien consolante pour l’homme vertueux, et que le méchant avait seul intérêt de méconnaître. La commune de Montagne-Bon-Air vous dit par mon organe : continuez à parcourir votre glorieuse carrière; restez inébranlable à votre poste jusqu’à ce que l’indépendance et la souveraineté du peuple français soient reconnues et respectées de l’univers entier. Notre commune nous a chargé surtout de vous témoigner sa profonde indignation sur l’horrible attentat exercé contre la représentation nationale. Ferme dans ses principes et telle qu’elle se montra au dix août lorsqu’elle vola au secours de ses frères de Paris, telle la Montagne-Bon-Air continuera à se montrer. Oui, représentants du plus grand, du plus généreux peuple, si jamais vous pouviez courir quelques dangers, les habitants de Montagne-Bon-Air se porteraient en masse pour vous faire un rempart de leurs corps. Vous sauver ou mourir serait pour eux un devoir et un honneur qu’ils disputeraient à tous les républicains. Dans ce moment-ci toutes les sections de la République s’empressent de donner des preuves de leur dévouement au bien public, notre commune n’a pas laissé échapper l’occasion de faire une bonne action : l’hôpital militaire de Poissy venait de s’ouvrir; attentive à assurer les besoins de ses frères souffrants, elle s’est empressée de lui envoyer 680 1. pesant de beau linge. C’est ainsi que les bons patriotes concourent à servir la chose publique. Vive la République, vive la Montagne (2) . L’ORATEUR de la Sté popul. : Législateurs, Un grand crime était préparé, des fers meurtriers furent dirigés contre la représentation nationale, le peuple français fut insulté. La Société populaire de Montagne-Bon-Air vient à votre barre réclamer vengeance éclatante contre les infâmes auteurs de ce complot atroce. Jusques à quand les scélérats se rouleront-ils dans la fange des crimes ! Jusques à quand insulteront-ils à vos vertus ! à celles du peuple français ! Qu’ils tremblent les infâmes ! A l’aspect de leurs crimes les républicains ne seront que plus terribles; ignorent-ils donc que nous avons à leur opposer des armes invincibles. La vertu, la justice, et l’Etre-Suprême qui nous soutient et qui nous couvre de son égide. (1) P.V., XXXVIII, 166. B