SÉANCE DU 16 BRUMAIRE AN III (6 NOVEMBRE 1794) - N° 19 451 ire [Les administrateurs du district de Saint-Fargeau à la Convention nationale, le 29 vendémiaire an III ] (48) Liberté, Egalité. Nous avons accueillis par des applaudissements, dictés par la confiance et la reconnois-sance, la lecture de votre adresse du dix huit de ce mois au peuple français; la morale persuasive qu’elle respire, les sentiments de justice et de raison qui y sont dévelopés ont rendus le calme à la vertu, et portés le dernier coup aux intriguants, aux factieux, aux immoraux et aux dominateurs. Vous y avez tracé le code des bons citoyens et lancé l’anathême contre cette tyranie qui vouloit tourmenter les âmes et assu-jetir les opinions ; vous y avez voué au mépris la basse hypocrisie qui se fit trop longtems un mérite et un revenu de la délation et de la calomnie; vous avez émû une nation douce et sensible pour qui la générosité comme la liberté sont un premier besoin ; vous avez faits retentir à ses oreilles le mot d’humanité et si de vils déclamateurs en ont fait pendant quelques tems un mot parasite, vous avez sçu le rendre sacré. Représentants, vous estes, vous fûtes toujours notre raliement, conservez cette attitude vigoureuse que vous a donné la victoire du 9 thermidor, maintenez la justice à la place de la terreur qui ne doit être à l’ordre du jour que pour les fripons, les ennemis du peuple, les dila-pidateurs de la fortune publique, les partisans du royalisme, les continuateurs du sistême Roberspièriste et le succès de vos travaux, le souvenir de votre gloire et de vos vertus seront inscrits sur ces tables de justice ou la main du génie grave pour l’immortalité. Suivent 6 signatures dont celles du président et de l’agent national. n [Le conseil général du district de Commune-d’ Armes à la Convention nationale, s. d. ] (49) République française, Liberté, Égalité. Citoyens Réprésentants Le peuple français, ce peuple libre et généreux qui par le courage constant qu’il a déployé, par son ardent amour pour la liberté, s’est régénéré en un instant et a posé les fondemens inébranlables de la République sur les débris du despotisme; ce peuple qui a renversé tous les obstacles qui entravaient la marche rapide du char de la révolution, va donc enfin jouir des fruits inestimables de cinq années de peines et de travaux. En vain les factions les plus dangéreuses qui se sont succédés rapidement, ont elles tenté de le remettre dans les chaines, vous, ses fideles réprésentants, vous les avez abbatues et réduites au néant. Un triumvirat odieux et sanguinaire a tenté vainement de perdre la république, votre courage et votre fermeté l’ont annéanti au neuf thermidor. Vous avez su profiter de votre victoire. Les mesures sages et vigoureuses que vous avez prises, l’adresse que vous venez de voter au peuple français, vont faire disparaitre à jamais les restes impurs de la conspiration trium virale, les continuateurs et les héritiers des crimes de Robespierre. La loi, la justice, la vertu et les moeurs régneront constamment, le brigandage, l’immoralité et tous les crimes qu’elle entraine à sa suite ne souilleront plus le sol de la liberté. Attachés invariablement aux principes du gouvernement républicain, nous les avons reconnus dans votre adresse ; ils sont aussi les nôtres et nous y adhérons avec transport. Représentants, ils seront constamment notre boussole ; la loi sera toujours notre guide, nous ne serons esclaves que d’elle seule, la justice et la vertu dirigeront toujours nos actions. Notre cri est celui des vrais républicains; la liberté, notre voeu, la République une et indivisible ; et notre point de ralliement, la Convention nationale. Continuez, citoyens, vos glorieux travaux, et restez a votre poste jusqu’au moment ou vous aurez conduit au port le vaisseau de la République. Vive la Convention nationale ! Vive la République. Laforêt, agent national, M. Paret, secrétaire et 6 autres signatures. o [Les membres composant le tribunal du district d’Evaux séant à Chambon, à la Convention nationale, s. d.~\ (50) Représentans du peuple. Tous les vrais républicains ont entendu vôtre voix ; les principes contenus dans vôtre adresse au peuple français les rassurent et les consolent des maux qu’avait produit la tyrannie ; ces principes sont les nôtres, nous vous jurons d’employer tous nos efforts pour les faire maintenir parmi nos concitoyens; nôtre point de ralliement sera toujours la Convention nationale ; elle peut compter sur nôtre entier dévouement. Suivent 7 signatures. (48) C 324, pl. 1392, p. 27. (49) C 324, pl. 1392, p. 16. (50) C 324, pl. 1392, p. 23.