530 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ( 17 brumaire an il ) 7 novembre-1793 des citoyens de ladite commune et des antres communes du canton se sont empressés de se faire inscrire et de se rendre au district où ils ont été organisés de suite. « Tous les décrets de nos législateurs, tous les arrêtés de nos représentants près les armées, sur le recrutement, ont été rigoureusement exé¬ cutés, et ce qui reste d’hommes en état de porter les armes se voue avec transport à la défense de là République; mais ces mêmes républicains vous demandent des subsistances pour leurs femmes, leurs enfants, pour les débiles vieillards qu’ils sont à la veille de quitter. Art. 5. « Ils offrent à la Convention et aux représen¬ tants près l’armée des Pyrénées-Orientales le contingent des fourrages que ceux-ci réclament, Art. 6. « Ils offrent des bestiaux pour égorger, en aussi grande quantité que T agriculture pourra le permettre. Art. 7. « Ils offrent de contribuer au convoi d’en¬ viron 400 quintaux de seigle ou autres grains, 3,000 quintaux de loin, du produit de quatre domaines situés dans leur commune, apparte¬ nante un émigré ; mais ils supplient la Conven¬ tion nationale, ils supplient les représentants du peuple près l’armée des Pyrénées-Orientales, de ne point les priver de pain, non plus que les municipalités voisines, dans un pays où ils vont être pendant 6 mois enveloppés de glaçons et de neiges; ils ne recueillent d’autres grains que du seigle, et si cet aliment leur est ôté, ils sont exposés à toutes les horreurs de la famine. Art. 8. « Le citoyen maire demeure expressément chargé de faire parvenir sans délai des extraits de la présente délibération au directoire du district, à celui du département, aux représen¬ tants du peuple à Perpignan, à la Convention et aux députés. Mourgue, maire; Froment, Cayla, Jamme, Delmas, Laporte, officiers municipaux; Tardieu, Simon, Belviala, Mourgues Doignac, Roche, Charrier, Malet, La-houdes, Bret, Trébuchon, notables; Ma¬ let, procureur de la commune. Collationné sur V original ; Montialoux, secrétaire-greffier. Les citoyens Girard, commissaire pour les sub¬ sistances de Paris, Mazuel, chef d’escadron de l’armée révolutionnaire et Prieur, membre du comité de surveillance de la commune de Beau¬ vais, présentent à la Convention 2 caisses d’or et d’argent et 19 croix ci-devant Saint-Louis. Mention honorable, insertion dans le « Bulle¬ tin », de l’énergie et du zèle civique de ces ci¬ toyens, et les renvoie au comité de Salut public, pour lui donner des renseignements sur Besprit public du département de l’Oise (1). Suit la demande d? admission à la barre pré¬ sentée par le citoyen Girard (2) : ,17 brumaire de l’an II de la République frauçaise une, indivisible et impéris¬ sable. « Citoyen Président, « Mazuel, chef d’escadron de l’armée révolu¬ tionnaire, Girard, -commissaire pour les subsis¬ tances à Beauvais, et Prieur, officier municipal de Beauvais, demandent à être entendus tout de suite à la barre pour présenter à la Conven¬ tion nationale deux caisses d’or et d’argent et 19 croix ci-devant Saint-Louis. Ils arrivent à l’instant avec ces objets. « Salut et fraternité. « Girard. » Discours du citoyen Girard (3). Aux citoyens représentants de la Souveraineté nationale. Citoyens représentants, Satisfaits de leur conduite, de vrais républi¬ cains se présentent dans le sanctuaire des lois pour y déposer le fruit » de leurs travaux. Arrivés dans Beauvais, chacun pour nos mis¬ sions respectives, Mazuel et Girard se sont aperçus des principes faux qui se propageaient dans l’esprit des habitants du département de l’Oise, le modérantisme, l’intrigue et la mal¬ veillance y trouvaient encore des menées sourdes mais actives; nous sentîmes l’urgence de répri¬ mer des maux que nos cœurs avaient tant à redouter. Nous cherchâmes à l’instant à Taire changer les esprits et à substituer au monstre de l’aristocratie, le germe du républicanisme dont les douceurs et les bienfaits leur avaient été déguisés jusqu’à présent. Ce qui rendit la tâche que nous nous étions imposée plus facile à rem¬ plir, ce fut la présence successive de vos col¬ lègues montagnards Dumont et Levasseur; leur caractère énergique, la force de leurs âmes, nous ont tellement animés à la persévérance et l’activité, que nous sommes presque par¬ venus à faire des habitants de ce canton un peuple de frères et de républicains, dont la plupart aujourd’hui commencent à coopérer au bien général. Mais pour parvenir à ce point, nous ne vous dissimulerons point que les actes de rigueur ont été et sont encore bien néces¬ saires; la présence d’une force armée redou¬ table est encore indispensable pour atterrer en¬ tièrement les ennemis de la chose publique, car il existe encore des êtres semblables à ceux qui, d’après mes recherches, se sont trouvés telle¬ ment coupables, que l’un d’eux hier a été frappé du glaive de la loi et qu’un autre est aujour-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. c8, (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 766. (3) Ibid L « Un cercle divisé en 60 parties sert à la fois à marquer la minute ancienne, le quantième du mois et celui de la décade. « Le mouvement de eette montre est ancien, tout le travail pour l’approprier à la nouvelle division du temps est dans le cadran. Je pense qu’il est impossible de résoudre le problème d’une manière plus simple et plus écono¬ mique. « Je demande que cette montre soit toujours portée par le Président, et que cette montre passe de présidence en présidence (3). « A. Beaufort, Liégeois. « Je prie que eette -montre soit mise aux ar¬ chives ou toujours placée sur le bureau du Pré¬ sident, avec mon adresse, » comité de Salut public nous entende. Nous .avons à lui présenter plusieurs mesures que les circons¬ tances rendent très pressantes. « Le Président invite la députation aux hon¬ neurs de lu séance. » (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 38. (2) Archives nationales , carton G 280, dossier 766, (3) Applaudissements, d’après le Journal des Débats el des, Décrets (brumaire an II, a0 415, p. ,233).