448 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Vous venés de marquer la route, ou le véritable patriote, le véritable ami de la Liberté, doit marcher; les principes que vous avés proclamé, sont les nôtres, nous ne cesserons de les professer et de les deffendre ; nous ne cesserons de faire respecter les loix et d’assurer le régné de la justice et de la vertu ; nous ne cesserons aussi de conserver l’energie et la fermeté révolutionnaires pour poursuivre et démasquer les intrigans, les traitres, les faux amis de la liberté de quelque masque qu’ils se couvrent. Nous protestons de nouveau de notre attachement inviolable à la Convention nationale à la cause de la liberté, à l’unité de la République et aux principes sacrés que vous venés de proclamer. A Montpellier le 3 brumaire l’an 3e de la République une et impérissable. Gas, maire, Debres, Thoret, Berthe, Barafort, Roquemartin, officiers municipaux, Migueyron, Félix Avignon, Hernot, Delom, notables et la signature de l’agent national. f [Le tribunal criminel du département de l’Hérault à la Convention nationale, Montpellier, le 1er brumaire an III ] (40) Citoyens Représentants Nous avons entendu avec enthousiasme la lecture de votre adresse au peuple françois. Les principes quelle renferme sont profondément gravés dans nos coeurs. Ils ont été, ils seront toujours la règle invariable de notre conduite, sans cesse ralliés autour de la Convention nationale, nous n’userons de l’autorité qui nous est confiée que pour faire respecter ces loix émanées de sa sagesse; et tandis que nos armées triomphantes terrassent les ennemis du dehors par la force des baïonnetes, nous concourons de tout notre pouvoir à la compression des ennemis du dedans par la force de la justice. Vive la Republique. Vive la Convention nationale. Gas, président, Jeanjean, greffier et 4 autres signatures. g [Le tribunal du district de Dreux à la Convention nationale, le 1er brumaire an III] (41) (40) C 324, pl. 1392, p. 12. Bull., 16 brum. (41) C 324, pl. 1392, p. 11. Liberté, Égalité, fraternité. Législateurs, Le plus redoutable des ennemis de la liberté et de l’égalité, c’est la tyrannie sous le spécieux pretexte du bien public. Il a existé parmi vous un homme de sang, ennemi déclaré de tous les principes sociaux, ne connoissant d’autres mesures pour parvenir à ses fins ambitieuses, que la terreur, l’atrocité, la férocité et tous les crimes en général; d’autant plus dangereux qu’il affectoit de rendre l’hommage le plus pur à la souveraineté du peuple quoiqu’il cherchât à y substituer sa seule volonté, comme devant être la loi suprême. Il avoit enchainé jusqu’à la justice même pour la faire plier à son gré et sacrifier toutes les victimes qu’il indiquoit et qui lui étoient indiquées par des agens affidés qu’il avoit rependus dans toutes les parties de la république. Qu’en est-il résulté? une anarchie affreuse et tous les maux qui en sont la suite, des violations de propriétés, des vols, des brigandages, le dessèchement des sources du commerce et de l’agriculture, des incarcérations arbitraires, pour la plupart causées par une suite de haines et de vengeances particulières, la désolation et la ruine d’une infinité de familles, des listes de proscriptions dirigées jusques contre vous mêmes, enfin des assassinats multipliés sous des formes juridiques pour couvrir la barbarie qui les faisoit commettre. Législateurs, votre courage héroïque vous a fait triompher de ce monstre, vous l’avez terrassé ainsi qu’une partie de ceux qui s’étoient déclarés ses complices et l’appui de ses complots criminels. Le tribunal du district de Dreux, pour vous en féliciter, a joint dans les temps sa voix à celles qui retentis soient de toutes parts pour le même objet; mais il vous doit un nouvel hommage et il s’empresse de vous le rendre, sur la sublime adresse au peuple françois que vous venez de publier. Quelle contraste, quelle différence dans les principes ! Quelle sagesse y est développée ! quelle lumière pour ceux que des maximes perverses avoient précipitées dans l’erreur ! tout y annonce la justice, l’humanité, la bienfaisance, le respect pour les propriétés, protection pour l’innocence n’importe en qui elle soit reconnüe ; on n’y voit d’autre distinction que celle des bons et mauvais citoyens. La naissance n’est plus un bienfait pour les uns et un crime pour les autres. Si le gouvernement révolutionnaire est conservé, c’est pour maintenir toute l’activité, toute l’energie du vrai patriotisme, le diriger de manière à dejouer les menées sourdes de la malveillance et livrer sur le champ au glaive d’une justice impartiale, les intrigans, les conspirateurs, les traitres, en un mot les ennemis sous quelque rapport que ce soit, de la liberté et de l’égalité. Qui pourroit donc, législateurs, s’élever désormais contre vous, qui oseroit s’arroger une puissance rivale de la votre et ne pas vous