156 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Maison de justice du Département 550 \ Petite-Force 341 Pélagie 142 Magdelonnettes 130 Abbaye 41 Bicêtre 744 La Salpétrière 419 Chambre d’arrêt, à la Mairie 27 Luxembourg 402 Maison de suspicion, rue de la Bourbe 356 Picpus, faubourg Antoine 85 Les Carmes, rue de Vaugirard 185 Les Angloises, rue Victor 131 Les Angloises, rue de l’Oursine 103 Les Angloises, faubourg Antoine 65 Ecossois, rue des fossés Victor 83 Lazare, faubourg Lazare 271 Belhomme, rue Charonne, n° 70 21 Bénédictins Anglois, rue de l’Observatoire 83 Maison du Plessis 364 Maison de répression, rue Victor 46 Maison de Coignard, à Picpus 33 Montprin 47 Fermes - Caserne des Petits Pères 124 Caserne rue de Sève 119 Caserne des Carmes, rue de Vaugirard 75 Vincennes 265 Total général 5 156 3 La société populaire de La Magistère, district de Valence [département de Lot-et-Garonne] demande le maintien du gouvernement révolutionnaire, et proteste de son attachement à la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (10). [La société populaire de La Magistère à la Convention nationale, s. d.~\ (11) Citoyens Représentons, Proposer les assemblées primaires dans cette circonstance, c’est vouloir affaiblir l’action du gouvernement révolutionnaire. Et nous aussi nous connaissons les droits du peuple, mais nous savons que son bonheur exige de les confier momentanément en des mains pures qui ont fait disparoitre comme un éclair les tirans du dedans et bientôt ceux du dehors. Avec cette énergie qui vous caractérise, repoussez de semblables propositions; faites respecter la liberté de la presse qui est la sauvegarde de la liberté et restez à l’honnora-(10) P.-V., XLV, 243. (11) C 318, pl. 1296, p. 11. L’insertion au bulletin portée en marge est précisée « par extrait ». Bull., 29 fruct. (suppl.) mentionne le don. C. Eg., n° 762. ble poste qui vous est confié jusqu’à ce qu’elle soit bien affermie. La société populaire de Lamagistère, qui vient de déposer 2 391 livres pour aider à la construction d’un vaisseau de ligne, voudroit être a portée de vous exprimer de vivevoix l’attachement et l’estime qu’elle a pour la représentation nationale. Daunefont, Lerou fils, Cloupet, Saumade, et douze autres signatures. 4 On [Guffroy] fait lecture d’une brochure, signée Poirier et Mongey, ayant pour titre : Les angoisses de la mort, ou Idées des horreurs des prisons d'Arras. La Convention nationale la renvoie au comité de Sûreté générale pour être jointe au rapport de Joseph Le Bon, et au représentant du peuple Berlier en commission dans le département du Pas-de-Calais (12). 5 Une autre brochure, adressée à la Convention nationale par la société populaire d’Arras [département du Pas-de-Ca-lais], contenant une déclaration sur la liberté de la presse, et une dénonciation contre Bertrand Barère, est également renvoyée au comité de Sûreté générale (13). Un secrétaire a commencé la lecture d’une adresse de la société populaire d’Arras, ayant pour titre : Déclaration sur la liberté de la presse. Dénonciation contre Bertrand Barère, et pour épigraphe : qui demande la permission d’être libre, n’est pas digne de l’être. J. J. Rousseau (14). La société populaire d’Arras pensant comme J.J. Rousseau, qui demande la permission d’être libre n’est pas digne de l’être, a déclaré à la Convention avec une énergie républicaine, que ses membres ne sont pas du nombre de ces citoyens aussi foibles que bien intentionnés qui lui demandent, pour ainsi dire à genoux, la faculté que la tyrannie de l’exécrable Robespierre avoit pu ravir au peuple français. [Demander, disent-ils, une garantie à la liberté de la presse, à l’émission libre de la pensée, c’est révoquer en doute l’existence étemelle de ce décret de la nature] (15) En conséquence, elle a juré de publier toutes les vérités qu’elle croira utiles à la liberté et de contribuer avec tous les bons citoyens à faire tomber le masque dont quelques hommes (12) P.-V, XLV, 244. M. U., XLIII, 452; J. Fr., n° 720. (13) P.-V., XLV, 244. (14) Mess. Soir, n° 757. (15) Mess. Soir, n° 757. SÉANCE DU 28 FRUCTIDOR AN II (14 SEPTEMBRE 1794) - Nos 6-8 157 pervers ont eu l’adresse de se couvrir trop longtems... (16) [Comme aucun individu n’est plus fort qu’un peuple entier, ainsi tout un peuple n’attend de personne le pouvoir d’être, il le tient de sa volonté.] (17) La lecture de la première partie étoit presque achevée et l’on attendoit la seconde avec une maligne impatience, lorsque ROUX-FA-ZILLAC a interrompu le lecteur et a demandé l’exécution du décret qui renvoie au comité de Sûreté générale, sans les lire, toutes les dénonciations contre les représentans du peuple (18). Cette pièce représente Bertrand BARÈRE, comme l’appui et le défenseur d’un assassin public, et comme l’homme de circonstances, elle rappelle qu’il a été feuillant et président des feuillans lorsque cette secte politique don-noit le ton à la cour où elle avoit pris naissance et à la ville où elle étoit en vogue; elle l’accuse d’avoir été le vil esclave de Robespierre et sur-tout d’avoir été le panégériste dé-honté de Joseph Le Bon [et de s’être teint du sang versé par les couteaux liberticides qu’il a mis et maintenus dans les mains de cet an-tropophage] (19) lorsque ce [ mot illisible] moderne, assis tranquillement à Cambray, sur les cadavres de huit cens citoyens qu’il avoit fait égorger, méditoit de nouveaux forfaits. Celui que nous vous dénonçons ajoute la société d’Arras en vous dénonçant une brillante victoire, vous peignoit Le Bon comme ayant terrassé l’aristocratie, par des formes qu’il ap-pelloit un peu acerbes, dont il ne vouloit voir que le résultat. Ce que la férocité a de plus sombre, la tyrannie de plus arbitraire, la nature outragée dans ses droits les plus sacrés, l’humanité avilie, la justice dédaignée, voilà donc des formes acerbes! Un deuil universel, une méfiance générale, des fleuves de sang frappans journellement nos regards; en voilà le résultat! La société termine par ces mots : « notre sens intime anathématise Barère, le souvenir des maux que nous avons soufferts et dont il a été complice, nous le rend en horreur; nous venons donc vous déclarer que nous ne pouvons rendre notre confiance au défenseur officieux de notre bourreau. » (20) 6 Le citoyen Rouvière, commissaire des guerres, fait hommage à la Convention nationale de l’éloge de J.J. Rousseau, prononcé par lui dans une des séances de la (16) Gazette Fr., n° 988. (17) Mess. Soir, n° 757. (18) Mess. Soir, n° 757; Gazette Fr., n° 988; J. Mont., n° 138; M.U., XLIII, 456; J. Fr., n° 720; F. de la Républ., n° 435. (19) Mess. Soir, n° 757. (20) Gazette Fr., n° 988. société populaire de Montpellier [département de l’Hérault]. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (21). 7 L’agent national du district de Mar-mande [département de Lot-et-Garonne] dépose sur l’autel de la patrie différens brevets militaires qui lui ont été remis. Renvoyé au comité de Liquidation (22). 8 Le citoyen Sarot, section de Chalier [Paris], présente à la Convention nationale quelques observations sur la réorganisation des comités révolutionnaires. Renvoyé au comité de Sûreté générale (23). Citoyens représentans, d’après le dernier décret qui ordonne la réorganisation des comités révolutionnaires, sagement réduits à douze pour Paris, vous avez eu en vue de perfectionner cet établissement momentané. L’arrondissement de chaque comité révolutionnaire sera de quatre sections; il sera choisi dans chacune d’elles trois membres pour composer un comité. Nous ne pouvons pas nous dissimuler que dans l’homme le plus probe, il reste toujours de l’homme : nul n’a un brevet d’infaillibilité. Ainsi pour éviter tout soupçon de haine dans l’âme des débnquants contre les autorités constituées, et mettre celles-ci à l’abri de toute idée de vengeances et de rancunes personnelles, directes ou indirectes, je désirerois qu’on rendît un décret portant que lorsqu’un citoyen ou une citoyenne seront cités ou accusés au comité révolutionnaire dans l’arrondissement duquel ils auront leur domicile, les trois membres de leur section ne puissent avoir que voix consultative et non délibérative, s’il s’agit de mesures rigoureuses. Je laisse à votre sagesse d’aviser s’il ne conviendroit pas d’étendre cette disposition aux autres comités révolutionnaires de la Ré-pubbque. Renvoi au comité de Législation (24). (21) P.-V., XLV, 244. Bull., 29 fruct. (suppl.). (22) P.-V., XLV, 244. (23) P.-V., XLV, 244. (24) J. Perlet, n° 723.