Séance du 26 vendémiaire an III (vendredi 17 octobre 1794) Présidence de CAMBACÉRÈS 1 La séance est ouverte à 11 heures. Un secrétaire fait lecture de la correspondance. Les administrateurs du directoire du district de Mortagne, département de l’Orne, annoncent à la Convention nationale que, dans la première décade de ce mois, 60 lots de biens d’émigrés, estimés 50740 L, ont été vendus 212000 L. Insertion au bulletin et renvoi au comité des Finances (1). 2 La société populaire de Plaisance [Gers] se plaint de l’agiotage sur le papier mon-noie, et demande que la circulation de la monnoie, le billon excepté, soit prohibée. Elle invite la Convention à rester à son poste, et la félicite sur ses travaux. Mention honorable, et renvoi aux comités de Sûreté générale et des Finances (2). 3 La société populaire de Flavigny, département de la Côte-d’Or, dit que des factieux osent rivaliser avec la représentation nationale. De nouvelles conspirations, ajoute-t-elle, éclatent contre la souveraineté du peuple et la vie de ses représen-tans ; elle jure la guerre aux factieux, aux intrigans, aux anarchistes; paix aux patriotes, aux citoyens vertueux. (1) P. V., XL VII, 202. Bull., 5 brum. (suppl.). (2) P. V., XL VII, 202. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [ Extrait du registre des délibérations de la société populaire régénérée de Flavigny, du 10 vendémiaire an III] (4) Un des membres chargés de rédiger une adresse à la Convention, en a fait lecture ; elle a été adoptée à l’unanimité, ainsi qu’il suit. [Copie de l’adresse de la société populaire de Flavigny à la Convention nationale, du 10 vendémiaire an III] (5) Législateurs, L’ambition et l’intrigue semblent vouloir vous dicter des loix; des factieux osent rivaliser avec la représentation nationale; de nouvelles considérations éclatent contre la souveraineté du Peuple, et la vie même de ses représentans. De pareils attentats doivent stimuler le zèle et la surveillance des sociétés populaires ; nous devons vous demander la punition de leurs auteurs, et vous manifester nos principes. Nous déclarons que nous traiterons comme ennemi de la République, quiconque osera attenter aux droits imprescriptibles de l’homme, à l’unité de la représentation nationale, et à l’exécution des loix qui émanent de votre sagesse; et que nous nous rallions uniquement autour de la Convention une et indivisible comme la République. Nous nous en rapportons entièrement à votre sagesse et à votre énergie, pour porter les loix qui doivent assurer le triomphe de la République, et hâter la ruine de ses ennemis. Nous bénissons votre décret qui substitue à la terreur inquisitoriale du règne de Robes-(3) P.-V., XLVII, 202. (4) C 322, pl. 1355, p. 2. (5) C 322, pl. 1355, p. 2.