[Convention nationale,] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 6 frimaire an il 26 novembre 1793 206 vous bénirons. Restez à votre poste, nous vous en conjurons. « Les fondateurs de la Société vraie républicaine dite des Sans-Culottes, séant aux ci-devant Pénitents, « Roeeet, premier président de la Société, ad¬ ministrateur du département, nommé par les citoyens représentants Bassal et Ber¬ nard. » N° 79. La Société populaire de Morlaix, à la Convention nationale (1). « Morlaix, le 5e jour de la 3e décade du Ier mois de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens représentants. « Vous avez décrété que vous resteriez à votre poste jusqu’à ce que la patrie cessât d’être en danger. Recevez notre adhésion à ce décret. « Il était réservé aux fondateurs de la Répu¬ blique de la défendre avec une courageuse persévérance des atteintes qui lui sont portées avec un égal acharnement, et par les fédéra¬ listes et par les royalistes. Bientôt ces vils sup¬ pôts de la tyrannie auront vécu, et la République française forcera l’Europe entière à respecter son indépendance. Tel est notre espoir, tel est le but de vos travaux, que nous seconderons de toutjiotre pouvoir. « A.-C. Philippes, président; Loret, secré¬ taire; Joseph Boutet, secrétaire; Nol-eeau, secrétaire. » N° 80. Alet, département de l'Aude (2). « Alet, 8 octobre 1793, et le 2e de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « La Société républicaine d’Alet, district de Limoux, département de VAude, se bornait à admirer et bénir votre ouvrage, la sublime Cons¬ titution, qu’avec tout le peuple souverain elle a acceptée avec la plus vive satisfaction. « Mais, citoyens représentants, plus vous nous avez donné, plus nous avons heu d’attendre, vos missions ne sont pas remplies, nous nous levons pour vous le dire. Restez à votre poste, et que du haut de la Montagne, l’épouvantail de la rapacité, roule le rocher qui doit écraser tout ennemi du bien public ; donnez force à la loi, renouvelez les autorités, organisez la Consti¬ tution et ne nous laissez pas dans la crainte de voir mal finir ce que nous avez si bien com-(1) Archives nationales , carton G 281, dossier 778. (2) Ibid. mencé. Donnez-nous la paix, donnez-nous le bonheur, menez-nous à sa source en organisant l’instruction publique. Vous le savez,, républi¬ cains, de l’instruction dépend la liberté; le marchepied de la domination et l’échafaud du despotisme est l’ignorance : allumez le flambeau qui doit faire disparaître ses ténèbres de la terre de la liberté et votre ouvrage est immortel. C’est notre vœu et celui du vrai républicain que le fédéralisme a trouvé inébranlable lorsqu’il nous assiégeait de toutes parts. Le procès-verbal de la délibération prise par les habitants de cette cité, que nous vous faisons passer, montre quels sont et quels ont toujours été nos principes. Nous voulons la République, représentants, la République une et indivisible ; tant que la patrie est en danger, restez à vos postes pour la maintenir, nous sommes debout pour la défendre, et que votre départ nous an¬ nonce l’assiette inébranlable de la Constitution. « Les sans-culottes composant la Société répu¬ blicaine d'Alet, « F. Digeon, président; Joe Renier, secré¬ taire; Rivedual, secrétaire. » Procès-verbal (1). Extrait des registres des délibérations de la commune d'Alet. Ce jourd’hui, vingt-quatre juin mil sept cent quatre-vingt-treize, l’an deuxième de la Répu¬ blique française, heure de midi, dans là salle de la maison commune d’Alet, conformément à l’affiche placée au heu ordinaire, et la pubhcation faite par le crieur pubhc, au son de la caisse, qui en annonçait lesdits jour et heure, se sont pré* sentés par devant le citoyen Peire, maire, les citoyens Louis Fabre, Ant. Raynaud, Pierre Bonnet, officiers municipaux; Joseph Peirard, procureur de la commune; Guilh. Saunière, J. Digeon, Ant. Loubet, J. Delfour, Guilh. Azais, François Jean, Ant. P astre, notables; Feidy, Raynaud, Dominique Raynaud, Barrot, Bonnet, Marre père, Bourgez, Guilh. Raynaud,, Fr. Brutineï, Dupin, Jean Maury, J. -B. Raynaud, Joseph Cros, B. Guilhem, Dominique Siau, Pas-chal Jean, Guilh. Peire, Pierre Ni veduab, et Louis Brutineï. L’assemblée ainsi formée sous la présidence dudit citoyen Peire, maire, le secrétaire-greffier a fait lecture des délibérations de l’assemblée générale dès députés, des commissaires, des auto¬ rités constituées et des Sociétés populaires dudit département de l’Aude, tenues le vingtième et vingt et unième du présent mois de juin, dans la ville de Carcassonne, après laquelle, la discus¬ sion a été ouverte sur les mesures adoptées par ladite assemblée pour sauver la patrie des dangers qui la menacent. Un membre, prenant la parole, a dit : « La Répubhque est en ce moment divisée en deux parties, dont les chefs quoique extrêmement acharnés les uns contre les autres, semblent néanmoins tendre au même but. Ils jurent à (1] Archives nationales, carton G 281, dossier 778. (Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. I'SbÎSÎS&w iras 207 l’envi guerre aux tyrans et aux anarchistes, de maintenir la liberté, l’ égalité, la souveraineté du peuple, la République une et indivisible et le respect des personnes et des propriétés. Les Robespierre, Danton et Marat exaltent ces grands principes, les G-uadet, Vergniaud et Gensonné les font aussi valoir. Les premiers ou les derniers sont sans doute de grands cou¬ pables, puisqu’ en professant ces mêmes vérités ils machinent sourdement la ruine de la Répu¬ blique. Que peut faire le peuple dans cette anxiété. Il connaît en tout cela le danger qui le menace, mais il ne découvre pas les véritables coupables; il dira : peut-être qu’une section du peuple a manqué à la représentation nationale en se portant, le 31 mai dernier, avec une force armée jusque dans le sanctuaire des lois? C’est sans doute une grande tâche pour cette section, doit-on en tirer une vengeance éclatante par la force des armes (ce qui romprait infaillible¬ ment l’unité de la République) ou bien attendre du temps que cette section reconnaisse et avoue la faute? Ce dernier parti paraît plus sage. Dira-t-on encore que 32 députés de la Convention, soupçonnés traîtres envers la patrie ont été mis en état d’arrestation par un décret arraché à l’assemblée par la violence? Doit-on, sous pré¬ texte d’inviolabilité attachée au caractère de représentant du peuple, exiger qu’ils soient rendus à leurs fonctions augustes ? ou bien qu’ils attendent en cet état qu’un tribunal légal, après avoir éclairé leur conduite, les y renvoie s’ils sont sans reproche? Ce dernier parti paraît aussi le plus sur. » D’autres membres ont aussi parlé sur cette matière. Après quoi, le président a mis aux voix et posé la question de cette manière : « Approuvez-vous les mesures prises par l’assemblée générale des députés des communes, des autorités cons¬ tituées et des Sociétés populaires du départe¬ ment de l’Aude, consignées dans leurs» déli¬ bérations des 20 et 21 présent mois sur les dan¬ gers qui menacent la République, «oui ou non? » Sur quoi, les voix recueillies par le même, il en est résulté que tous les membres composant l’assemblée ont unanimement désapprouvé les mesures adoptées par ladite assemblée générale, et ont, lesdits membres, signé, ceux qui ont su, avec le président et le secrétaire greffier, Collationné