412 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Representans du peuple, Le modérantisme sembloit naguère vouloir s’emparer des raines de l’esprit public; nous vous l’avons dit avec franchise ; mais votre adresse au peuple francois, nous a parfaitement rassurés, il n’est plus de Robespiere, le reigne de la justice et des lois a succédé à celui du sang : Restés à votre poste, législateurs; que vos ennemis qui sont les nôtres, rentrent dans le néant, s’ils osoient encore vouloir vous dicter des lois ; les républicains sont là, ils ont fait le serment de mourir pour vous, ils sauront prouver qu’ils n’ont jamais jurés en vain. Teysonniere, président, Desbordes, secrétaire et 2 autres signatures. 5 La société populaire de Bergues-sur-Cosme, département du Nord, annonce à la Convention que sa sublime Adresse aux Français est gravée dans tous les coeurs : elle l’invite à achever ses glorieux travaux. Mention honorable, insertion au bulletin (12). [La société populaire de Bergues-sur-Cosme à la Convention nationale, le 10 brumaire an III\ (13) Représentans du peuple, La destinée vous a appelés pour fonder la République française sur les principes sacrés de la liberté et de l’égalité. Plus cette mission étoit environnée d’écueils, plus il y avoit de gloire à la remplir. Vous l’avez senti. Les dangers ne vous ont rendu que plus résolus et plus fermes. Des hordes étrangères etoient venues menacer la liberté, des vils instrumens des desseins perfides des despotes avoient déjà envahis une des belles contrées de la République. Forts du courage et de l’énergie d’un peuple libre, vous avez dit à nos braves armées, allez, exterminez ces nombreux esclaves et le sol de la République en a été délivré. Ces barbares ont ravagé nos campagnes, l’industrie nationale les fera refleurir, des maux plus grands nous ont affligés, des ennemis plus cruels ont attaqué la félicité publique et y ont porté le coup le plus terrible à la faveur d’une confiance qu’ils avoient usurpée et de l’autorité qu’ils avoient accaparée ils s’étoient flattés de nous ramener à l’esclavage. Ces monstres avoient substitué le brigandage, les crimes de toute espèce, aux vertus républicaines, les loix sous eux, ne portoient plus que l’empreinte de leur volonté sanguinaire, et le carnage désoloit la terre de la liberté. Vous les avez détruits, mais cette plante empoisonnée se reproduit avec une désespérante facilité. Il faut en arracher jusqu’au dernier rejetton. C’est alors que vous aurez atteint vos destinées. Frappez indistinctement tous les continuateurs de la tyrannie, des bénédictions universelles accompagneront vos coups, ne souffrez pas que des méchans mettent la terreur à la place de la justice, c’est ainsi qu’ils renver-soient l’édifice sublime que vous construisez par tant de sacrifices. La terreur est passagère, la justice seule est éternelle. L’une abrutit les hommes, et les plie au joug de la tyrannie, l’autre élève leur courage et les attache à la patrie. C’est elle qui fait les républicains. Représentans du peuple, nous ne vous parlons pas de ses droits, c’est vous qui les avez proclamés, à ce premier bienfait, vous en avez ajouté un autre; celui de lui en garantir l’exercice par votre énergique adresse aux français avec quel enthousiasme nous l’avons reçue ! les principes que vous y professez, gravés dans tous les coeurs des républicains vous assurent a jamais notre reconnoissance, ne les perdez jamais de vue. C’est ainsi que vous vous occuperez de notre bonheur. Vive la République, Vive la Convention nationale. Suivent 73 signatures. 6 La société populaire de Bresles, district de Beauvais, département de l’Oise, assure la Convention que le peuple de Bresles n’a d’autre cri de ralliement que la Convention : elle jure d’abattre et d’anéantir toute puissance qui voudroit rivaliser avec elle. Mention honorable, insertion au bulletin (14). [La société populaire de Bresles à la Convention nationale, le 10 brumaire an III\ (15) Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort. Citoyens Législateurs, Nos concitoyens ont acceuilli avec les plus vifs applaudissements votre adresse au peuple français. Cette adresse rend hommage à la vérité. L’esprit public est excellent dans notre commune et le patriotisme y triomphe, nous ne reconnoissons d’autre guide que le pur amour de la liberté, d’autre principes que ceux de l’égalité, de la probité et de l’humanité, d’autre réunion comme point central que la Convention nationale, et ces sentiments memes se manifestent tous les jours dans nos assem-(12) P. V., XTJX, 302. (14) P.-V., XLIX, 302. (13) C 326, pl. 1423, p. 2. (15) C 326, pl. 1423, p. 3. SÉANCE DU 30 BRUMAIRE AN III (20 NOVEMBRE 1794) - N08 7-8 413 blées par des cris de vive la République, vive la Convention nationale. Nous vous invitons très expressément citoyens Législateurs de rester à votre poste, ferme comme les rochers à déployer cette énergie active pour dejouer toutes les trames des conspirateurs, sous quelque forme qu’ils se cachent. Ne souffrez jamais qu’aucune puissance usurpatrice s’eleve à coté de la seule véritable puissance du peuple qui est la Représentation nationale ; c’est vous qui êtes nos pères dépositaires de tous nos interests; et nous ne recon-noitrons jamais d’autre autorité. Salut et fraternité. Les membres de la société populaire de Bresles. Desruelles, président, Revue, vice-président, Destrée, Duclair, secrétaires et 23 autres signatures. 7 Le comité révolutionnaire de Besançon [Doubs] écrit que nouvellement élu par les représentans du peuple, il jure de maintenir exactement l’observance des lois, qu’il gardera son serment, et ne souffrira pas que les propriétés soient violées : il invite la Convention à maintenir le gouvernement révolutionnaire, dégagé des iniquités dont l’avoit entravé le tyran. Mention honorable, insertion au bulletin (16). [Le comité de surveillance et révolutionnaire du district de Besançon à la Convention nationale, le 15 brumaire an III] (17) Nouvellement élus par les Représentants du peuple délégués dans le département du Doubs, pour composer le comité révolutionnaire du district, nous avons jurés dans leurs mains de maintenir et déffendre la liberté, l’égalité, la sûreté des personnes et des propriétés, l’indivisibilité de la république, de mourir pour l’exécution de la loy. Notre premier devoir est de le renouveller à la Convention nationale. Représentants du peuple, nous serons fidels à ce serment. Les principes contenus dans votre sublime adresse aux français sont les nôtres, ils sont gravés dans nos coeurs, et ils seront la réglé de notre conduitte. Nous ne suivrons par la routte tracée par l’arbitraire et la tirannie que vous avés détruite ; le chemin de la justice sévère, mais équitable sera le notre. Maintenés jusqu’à la paix le gouvernement révolutionnaire régularisé et dégagé par vous des iniquités dont il a été le pretexte, il ne peut effrayer que les ennemis de la liberté ; ceux là, notre oeil les surveille, s’ils cherchent à luy porter atteinte, la justice nationale les attend. Le citoyen paisible n’a rien à redoutter Représentants, la justice sera notre guide, la loy notre règle, la Convention nationale notre centre, et l’affermissement de la république notre but. Salut et fraternité. Motey, Aigros, France, Bailly, Deseurre, Bonnet aîné, Dromar, Guillet. 8 La société populaire de Casteljaloux [Lot-et-Garonne] félicite la Convention sur son Adresse aux Français; elle jure de tout sacrifier pour en défendre les principes, si jamais ils étoient attaqués. Mention honorable, insertion au bulletin (18). [La société des Amis de la Constitution de 1 793 séante à Casteljaloux à la Convention nationale, le 8 brumaire an III] (19) Réprésentans, Nous avons lu plusieurs fois et toujours avec une nouvelle satisfaction votre adresse aux françois : elle a excité notre admiration, et notre reconnoissance . Vous avez banni la terreur du sol de la liberté, nous vous en félicitons ; la terreur n’est utile qu’aux despotes puisqu’elle n’est propre qu’à faire des esclaves. La justice seule doit regner chez un peuple libre, pour faire triompher l’innocent, punir les intrigants, les fripons, et tous ceux qui travaillent à se faire un patrimoine aux dépens de la fortune publique, pour frapper du glaive de la loi les continuateurs de l’infame Robespierre qui abusent des places qui leur sont confiées pour commetre des actes arbitraires et forger de nouvelles chaines aux françois qui veulent la liberté ou la mort. Réprésentans, nous adhérons aux principes manifestés dans votre adresse; nous jurons d’être toujours prêts à sacrifier nos biens et nos vies pour les maintenir : nous jurons de ne reconnoitre d’autre point de ralliement que la Convention nationale. Recevez, Réprésentans, nos actions de grâces de l’assurance que vous nous donnez de rester à votre poste jusqu’à ce que tous nos ennemis soient anéantis, par là vous remplissez le voeu de tous les vrais républicains. Vive la République une et indivisible, Vive la Convention nationale. Suivent 43 signatures. (16) P.-V., XLIX, 302. (18) P.-V., XLIX, 302. (17) C 324, pl. 1401, p. 4. (19) C 326, pl. 1423, p. 5.