SÉANCE DU 14 BRUMAIRE AN III (4 NOVEMBRE 1794) - N° 18 387 fut possible ou permis d’oser réclamer les loix, accablé sous le poids de ses obligations, privé de l’usage de tous ses droits, le mot de patrie n’étoit pour le français qu’une expression insignifiante, grâces immortelles vous soient rendues, conformes aux véritables interrets de l’humanité vos principes consolent et elevent nos âmes et font disparoitre tous ce qui tendoit a les dégrader et a les corrompre. Législateurs, restez a votre poste, conservez l’attitude imposante que vous avez prise contre les intrigants et les malveillants, raprochez par le lien de la vertu, les citoyens qu’on a voulu diviser, alors la constitution marchera d’un pas rapide et bientôt le peuple français libre, heureux et triomphant, confondant ses bienfaiteurs avec les bienfaits, portera vos noms chéris jusqu’à l’immortalité. Vive la République, Vive la Convention. Suivent 11 signatures. t [Le conseil général et habitants de la commune de Romain à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III ] (57) Liberté, Egalité, mort aux tirans. Citoyens représentants Recevez l’expression sincère de notre recon-noissance. Votre adresse aux Français est un chef d’oeuvre de l’esprit humain, un appel à la raison et à la justice : elle contient des vérités sublimes que nous ne cesserons de méditer et de faire l’application avec fruit. Les intrigans, les factieux, les agitateurs y trouveront un tombeau. Conservez législateurs cette attitude imposante qui fait pâlir d’effroi nos ennemis extérieurs et intérieurs, tandis que nos armées triomphantes purgent notre territoire des esclaves coalisés qui avoient osé le souiller ; par votre union, votre courage et votre surveillance vous achèverez d’affermir notre liberté sur des bases inébranlables. Le vaisseau de la République après tant de tourmente arrivera heureusement au port. N’ayez qu’un objet le bonheur du peuple dont vous êtes les fidèles mandataires. Quant à nous, nous n’aurons qu’un seul point de ralliement, la Convention nationale, qu’un seul but, la liberté, la République une, indivisible et triomphante. Salut et fraternité. Laprairie, maire, Varet, agent national, plus 6 signatures de notables, 2 d’officiers municipaux et 47 signatures sans indication de fonction. u [Le conseil général de la commune de Précy à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III ] (58) Liberté, fraternité, Egalité. Citoyens représentants L’adresse au peuple français du 22 vendémiaire vient d’être lue dans l’assemblée des citoyens de notre commune et tous y ont reconnus les principes qu’ils ont toujours professé et qu’ils conserveront toutes leur vie. D. Meuilly, maire et 14 autres signatures. v [Le conseil général de Commune d’Armes, [ci-devant Saint-Etienne], à la Convention nationale, le 26 vendémiaire an III] (59) Egalité, Liberté, Mort aux tyrans. Citoyens Représentans, Lorsque vous venez de proclamer solemnel-lement les grands principes qui doivent diriger le peuple français vers l’accomplissement du voeu qu’il forma au commencement de la révolution, la liberté et le bonheur, tous les citoyens de la République doivent s’empresser de se rallier à votre voix, pour concourir avec vous à l’affermissement de la démocratie, qui doit leur assurer la jouissance de ces bienfaits. Le conseil général de la commune d’Armes a lu avec entousiasme et admiration l’adresse sublime dans laquelle ces principes sont consignés et il vient applaudir tout à la fois à ces principes et aux vues et aux intentions que vous manifestez pour le triomphe et la gloire de la République. Continuez, Législateurs, à mettre la vertu et la justice non seulement à l’ordre du jour, mais à l’ordre des actions, balayez l’athmosphère politique de tous les nuages dont les conspirateurs que vous avez si glorieusement terrassés étaient parvenus à l’obscurcir. Que le gouvernement vigoureux qui nous a sauvés des plus grands périls et qui a mis la victoire en permanence sur toutes nos frontières soit régularisé et maintenu; que ferme et rapide dans sa marche, il comprime également le contre-révolutionnaire et le fripon, le royaliste et le dominateur, l’aristocrate et l’intrigant. Le régné de la justice doit succéder au système de terreur qu’avoit inventé Robespierre, et l’action de la loi ne doit désormais être terrible que pour le méchant. Occupez-vous sans relâche de nous donner des institutions républicaines; organisez l’instruction publique et l’éducation nationale trop (58) C 323, pl. 1390, p. 25. (57) C 323, pl. 1390, p. 17. (59) C 323, pl. 1390, p. 13. 388 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE long-temps négligées ; protégez les arts, les sciences et le commerce et quand vous aurez rempli la grande tâche que vous vous êtes imposée, quand vous aurez assis la République sur les bases immuables des moeurs et de la vertu, vous recueillerez les bénédictions du peuple français et de tous les amis de l’humanité disséminés sur la surface du globe. Pour nous invariablement attachés aux principes sacrés qui sont développés dans votre adresse, nous n’aurons jamais d’autre point de ralliement que la Convention nationale, d’autre voeu que la prospérité de la République, une, indivisible et démocratique. Délibéré en séance publique et permanente le 26 vendémiaire an 3e de l’ere républicaine. J. Homage, maire, Arnaud, agent national et 22 autres signatures, dont 8 d’officiers municipaux et 14 de notables. w [Les membres du conseil général de la commune de Charolles à la Convention nationale, le 29 vendémiaire an III] (60) Liberté, Révolution, Égalité. Citoyens Représentans, Abimé, enseveli sous une exécrable stupeur, enveloppé par les combinaisons atroces de tous les vices d’un million de tyrans, de polissons, le françois alloit succomber malgré ses victoires, son courage et ses vertus. D’un seul mot vous l’avès relevé ; guerre aux frippons, aux traitres et aux buveurs de sang. Il vous répond, vive la République, vive la Convention, son pivot inexpugnable et les stu-porans sont justement épouvantés. Votre adresse au peuple est une véritable constitution Révolutionnaire, ses principes sont ceux de la nature même. La justice et la bienfaisante liberté l’ont digéré, l’ont écrit. Nous l’acceptons, nous la saisissons avec entousiasme, nous jurons de mourir plutôt que de lui voir porter atteinte. Nous allons la mettre en action et la publier avec constance et solemnité pendant un mois; elle suffira pour dissiper les impressions sanguinaires des terrorans. C’est vraiment de cet instant que l’oeil et la pensée fixent l’horison du bonheur. Restés à votre poste, Représentans fidèles, achevés votre ouvrage, poursuivés à outrance les altérés de sang et de rapines, conduisés la République à ses hautes destinées et le peuple dira : la Convention aussi n’a cessé de bien mériter de la patrie. Vive la République, vive la Convention nationale. Salut et fraternité. x [Le conseil général de la commune de Tonnerre à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III\ (61) Liberté, Égalité. Citoyens Représentans Votre adresse au peuple françois met le comble à l’énergie que vous avez déployé dans les journées des 9 et 10 thermidor, à ce moyen la souveraineté du peuple reprend tous ses droits et le triomphe de la liberté est a jamais assuré dans vos mains. Pères de la patrie, restez donc fermes à votre poste, s’écrient les citoyens de la commune de Tonnerre, tels sont leurs voeux, telle est l’expression de leurs coeurs et de leurs sentimens. La commune de Tonnerre frappée d’admiration par la sagesse d’un décret si sublime n’a point discontinué d’être ralliée à la voix des Représentans du peuple, dans tous les tems elle en a ressentit les effets salutaires, aussi prend-elle une nouvelle existence, par la conviction entière où elle est que désormais l’intrigue et la malveillance ne domineront plus le sol de la République et n’obscurciront plus d’avantage des jours si beaux et si purs. Cette adresse devient un dur rocher contre lequel se briseront les efforts des royalistes et des pervers, elle est le palladium de tous les bons citoyens qui n’aspirent qu’a l’affermissement et a la consolidation de la République inébranlable dans les bases sur lesquelles elle repose, car il faut que la vertu et la probité éclipsent le crime. Ainsi la nation française prenant l’attitude la plus vigoureuse ne souffrira donc plus aucun usurpateur de son pouvoir. Cette commune renouvelle le serment qu’elle a fait de vivre libre ou mourir, de ne recon-noitre aucune autorité que celle du peuple qui vous a été confié ; périsse le téméraire qui oserait y porter atteinte pénétrée de la dignité de ce principe, elle n’a qu’un cri qui est celui de Vive la République, Vive la Convention, Vive la Justice et Vive la Liberté. Salut et Fraternité. Macevaudin, maire, suivent 12 signatures dont celles de 5 officiers municipaux. y [Le conseil général de la commune de Luxeuil à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an III] (62) (60) C 323, pl. 1390, p. 16. Suivent 9 signatures. (61) C 323, pl. 1390, p. 7. (62) C 323, pl. 1390, p. 21. F. de la Républ., n° 45.