SÉANCE DU 2 FLORÉAL AN II (21 AVRIL 1794) - Nos 34 ET 35 123 horde pestiférée de traîtres et d’assassins enfantés par la cohue infernale des tyrans; qu’ils ne profanent plus le sol natal de la liberté, et qu’ils n’en infectent plus l’air pur, par leur haleine empoisonnée. Achevez de détruire cette engeance maudite, qu’on entende gronder le tonnerre du souverain, et que du haut de la Montagne sainte la foudre tombe en mille éclats sur les têtes scélérates de tous les conspirateurs. Déjà l’exécrable Hébert et plusieurs autres conjurés, ont payé le prix de leurs forfaits; les têtes de leurs infâmes complices tomberont bientôt sous le glaive de la loi, et ce nouvel exemple de la vengeance nationale ,en décourageant les rois, intimidera les vils agents qu’ils soudoient pour secouer dans le sein de la République les brandons de la guerre civile. Ils se trompent bien grossièrement les tyrans et les troupeaux de gladiateurs qu’ils nous opposent; jamais les français réunis ne se diviseront; jamais ils ne se rebuteront, leur courage et leur républicanisme sont à toute épreuve; et les odieuses manœuvres employées par les monstres couronnés pour souffler parmi nous le noir génie de la discorde, sont une preuve de leur faiblesse, de leur rage impuissante et de leur chute prochaine. Vous venez d’acquérir de nouveaux droits à notre reconnaissance; continuez, pères de la patrie, à garder le poste périlleux où le peuple vous retient; comblez nous de nouveaux bienfaits; achevez de régénérer nos lois et nos mœurs encore infectées du poison mortel du royalisme qui nous tint si longtemps asservis et ne descendez du sommet de la Montagne qu’après avoir fait éprouver aux rois et à tous les grands scélérats, le sort du dernier tyran de la France, et qu’après avoir élevé sur leurs trônes abattus, des autels à la liberté qui fait aujourd’hui notre bonheur et qui doit faire celui de tous les peuples de l’univers. Pour nous, pères conscrits, comme vous, fermes à notre poste, rien ne pourra abattre notre courage, ni refroidir notre zèle; ne respirant uniquement que la haine de la royauté et l’amour de la République, nous ne souffrirons jamais qu’il soit porté la moindre atteinte à la souveraineté du peuple, ni au caractère de ses représentants. Nous l’avons juré, nous en avons tous donné des preuves, et plusieurs de nous se glorifient d’en porter de réelles; tant qu’il coulera une goutte de sang dans nos veines, nous le verserons pour le maintien de la liberté et pour la défense de la République, une et indivisible. Tels sont nos vœux et nos serments, nous vous prions d’en agréer l’hommage, ainsi que le faible tribût de notre reconnaissance. Nous ne sommes riches qu’en civisme et en courage; recevez avec bienveillance l’offrande civique que nous vous faisons de chacun un jour de paye, consistant en la somme de 377 liv., 5 s. et que nous destinons au secours de veuves et orphelins des défenseurs de la patrie. Nous regrettons de ne pouvoir proportionner ces marques de notre dévouement à la République, à l’étendue de nos sentiments. » Sauterey, Brousson, Barry, Peron, Vallon, Thévenet, Maugé, Couette, Charles, Beusve, Brelon, Charbonneaux, Perin, Mizet, Ménage, Gratenoy, Darlin, Garnier, Simon, Letione, Delose, Gandon, Vittard, Jacque-min, Niochon, Sigros, Bracoud, Debrossard, Michault, David, Bertrand, Vergezeac, Bonnet, Mauvillon. 34 La société populaire de Bracquetuit, district de Dieppe, envoie 133 liv. en assignats, pour les défenseurs de la patrie; elle a déposé à son district 14 marcs 11 onces et 1 gros d’argenterie, et tous les ornements de leur église, qui est à présent consacrée à la raison. Elle félicite la Convention nationale sur la vigueur qui a déjoué les nouvelles trahisons, et elle l’invite à rester à son poste. Mention honorable et insertion au bulletin (1). [Bracquetuit, 20 germ. II] (2). « Citoyen président, Notre Société vous fait passer 133 livres en assignats, pour les défenseurs de la patrie. Nous avons porté au dépôt du district de Dieppe toute l’argenterie de notre église, du poids de 14 marcs, 11 onces, 1 gros; tout le cuivre pesant 110 livres et tous les ornements. Nous en allons faire un temple de la Raison. Notre commune est à la hauteur de la révolution, elle a fourni deux hommes dont l’un a été équipé par elle, et l’autre par le citoyen Pierre Douillet, qui de plus a fait pour les défenseurs de la patrie, don de 50 livres en assignats, ainsi que le citoyen François Lemarchand de 15 livres en assignats au comité révolutionnaire de Dieppe. Tous les deux sont membres de notre Société. Nous félicitons la Convention sur le bonheur qu’elle a eu d’éventer la mine infernale, qui ne tendait à rien moins qu’à engloutir la République avec ses dignes représentants. L’œil perçant du Comité de salut public a tout découvert. Restez fermes à votre poste, sages législateurs. Contre le rocher de la Montagne viendront se briser tous les assauts du despotisme et de l’aristocratie conjurée. Le destin de la France est d’être libre, et d’apprendre aux autres peuples à le devenir. S. et F. ». L. Mouquet, J. Bochet, J. Boulard. 35 L’agent national du district de Tanargue annonce qu’un bien d’émigré, estimé 33,152 liv., a été vendu 99,530 liv. Il envoie deux croix militaires avec les lettres de concession du dernier tyran. Insertion au bulletin (3). (1) P.V., XXXVI, 30 et 226. Bin, 3 flor. (2) C 301, pl. 1076, p. 30. (3) P.V., XXXVI, 31 et 226. Bin, 3 flor.; Débats, n° 579; J. Paris, n° 479. Départ, de l’Ardèche, siège du district à Joyeuse. SÉANCE DU 2 FLORÉAL AN II (21 AVRIL 1794) - Nos 34 ET 35 123 horde pestiférée de traîtres et d’assassins enfantés par la cohue infernale des tyrans; qu’ils ne profanent plus le sol natal de la liberté, et qu’ils n’en infectent plus l’air pur, par leur haleine empoisonnée. Achevez de détruire cette engeance maudite, qu’on entende gronder le tonnerre du souverain, et que du haut de la Montagne sainte la foudre tombe en mille éclats sur les têtes scélérates de tous les conspirateurs. Déjà l’exécrable Hébert et plusieurs autres conjurés, ont payé le prix de leurs forfaits; les têtes de leurs infâmes complices tomberont bientôt sous le glaive de la loi, et ce nouvel exemple de la vengeance nationale ,en décourageant les rois, intimidera les vils agents qu’ils soudoient pour secouer dans le sein de la République les brandons de la guerre civile. Ils se trompent bien grossièrement les tyrans et les troupeaux de gladiateurs qu’ils nous opposent; jamais les français réunis ne se diviseront; jamais ils ne se rebuteront, leur courage et leur républicanisme sont à toute épreuve; et les odieuses manœuvres employées par les monstres couronnés pour souffler parmi nous le noir génie de la discorde, sont une preuve de leur faiblesse, de leur rage impuissante et de leur chute prochaine. Vous venez d’acquérir de nouveaux droits à notre reconnaissance; continuez, pères de la patrie, à garder le poste périlleux où le peuple vous retient; comblez nous de nouveaux bienfaits; achevez de régénérer nos lois et nos mœurs encore infectées du poison mortel du royalisme qui nous tint si longtemps asservis et ne descendez du sommet de la Montagne qu’après avoir fait éprouver aux rois et à tous les grands scélérats, le sort du dernier tyran de la France, et qu’après avoir élevé sur leurs trônes abattus, des autels à la liberté qui fait aujourd’hui notre bonheur et qui doit faire celui de tous les peuples de l’univers. Pour nous, pères conscrits, comme vous, fermes à notre poste, rien ne pourra abattre notre courage, ni refroidir notre zèle; ne respirant uniquement que la haine de la royauté et l’amour de la République, nous ne souffrirons jamais qu’il soit porté la moindre atteinte à la souveraineté du peuple, ni au caractère de ses représentants. Nous l’avons juré, nous en avons tous donné des preuves, et plusieurs de nous se glorifient d’en porter de réelles; tant qu’il coulera une goutte de sang dans nos veines, nous le verserons pour le maintien de la liberté et pour la défense de la République, une et indivisible. Tels sont nos vœux et nos serments, nous vous prions d’en agréer l’hommage, ainsi que le faible tribût de notre reconnaissance. Nous ne sommes riches qu’en civisme et en courage; recevez avec bienveillance l’offrande civique que nous vous faisons de chacun un jour de paye, consistant en la somme de 377 liv., 5 s. et que nous destinons au secours de veuves et orphelins des défenseurs de la patrie. Nous regrettons de ne pouvoir proportionner ces marques de notre dévouement à la République, à l’étendue de nos sentiments. » Sauterey, Brousson, Barry, Peron, Vallon, Thévenet, Maugé, Couette, Charles, Beusve, Brelon, Charbonneaux, Perin, Mizet, Ménage, Gratenoy, Darlin, Garnier, Simon, Letione, Delose, Gandon, Vittard, Jacque-min, Niochon, Sigros, Bracoud, Debrossard, Michault, David, Bertrand, Vergezeac, Bonnet, Mauvillon. 34 La société populaire de Bracquetuit, district de Dieppe, envoie 133 liv. en assignats, pour les défenseurs de la patrie; elle a déposé à son district 14 marcs 11 onces et 1 gros d’argenterie, et tous les ornements de leur église, qui est à présent consacrée à la raison. Elle félicite la Convention nationale sur la vigueur qui a déjoué les nouvelles trahisons, et elle l’invite à rester à son poste. Mention honorable et insertion au bulletin (1). [Bracquetuit, 20 germ. II] (2). « Citoyen président, Notre Société vous fait passer 133 livres en assignats, pour les défenseurs de la patrie. Nous avons porté au dépôt du district de Dieppe toute l’argenterie de notre église, du poids de 14 marcs, 11 onces, 1 gros; tout le cuivre pesant 110 livres et tous les ornements. Nous en allons faire un temple de la Raison. Notre commune est à la hauteur de la révolution, elle a fourni deux hommes dont l’un a été équipé par elle, et l’autre par le citoyen Pierre Douillet, qui de plus a fait pour les défenseurs de la patrie, don de 50 livres en assignats, ainsi que le citoyen François Lemarchand de 15 livres en assignats au comité révolutionnaire de Dieppe. Tous les deux sont membres de notre Société. Nous félicitons la Convention sur le bonheur qu’elle a eu d’éventer la mine infernale, qui ne tendait à rien moins qu’à engloutir la République avec ses dignes représentants. L’œil perçant du Comité de salut public a tout découvert. Restez fermes à votre poste, sages législateurs. Contre le rocher de la Montagne viendront se briser tous les assauts du despotisme et de l’aristocratie conjurée. Le destin de la France est d’être libre, et d’apprendre aux autres peuples à le devenir. S. et F. ». L. Mouquet, J. Bochet, J. Boulard. 35 L’agent national du district de Tanargue annonce qu’un bien d’émigré, estimé 33,152 liv., a été vendu 99,530 liv. Il envoie deux croix militaires avec les lettres de concession du dernier tyran. Insertion au bulletin (3). (1) P.V., XXXVI, 30 et 226. Bin, 3 flor. (2) C 301, pl. 1076, p. 30. (3) P.V., XXXVI, 31 et 226. Bin, 3 flor.; Débats, n° 579; J. Paris, n° 479. Départ, de l’Ardèche, siège du district à Joyeuse.