184 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Danton, Lacroix, Hébert, et tous ces hommes vendus à la cause des tyrans, des nouveaux conjurés auraient encore osé conspirer contre la République en assassinant la représentation nationale; et ces hommes atroces à l’aide de leurs horribles proscriptions ont volontairement aspiré au triumvirat, les monstres ! ils avaient donc oublié que le Peuple français n’était jamais plus grand que lorsqu’il s’agissait d’écraser la tyrannie. Ils avaient oublié que le poignard de Brutus était au sein de la Convention pour en percer le dominateur assez audacieux qui tenterait de s’élever sur les débris du trône des Capet. Grâces immortelles vous soient rendues Législateurs, vous avez sauvé la Patrie; jamais vous n’avez mieux mérité d’elle que lorsque vous décrétâtes d’accusation Robespierre, Couthon et ses lâches complices. Jamais enfin vous ne fûtes plus énergiques que lorsque vous prononçâtes la mise hors de la loy des membres de la Commune de Paris, dignes associés de ces Catilina modernes, et que vous fûtes intruire le bon peuple qu’on avait égaré pour opprimer la Patrie. L’engouement et l’idolâtrie telle fut toujours la source de nos maux; c’est parce qu’à Rome l’on s’enthousiasma pour César que la liberté y fut perdue, mais en France, la révolution est dans le peuple et non point dans la renommée de quelques personnages, et les républicains sauront enfin mettre à profit cette grande vérité que l’infâme Saint-Just a proclamée dans son rapport du 11 germinal pour la garantie du peuple contre les hommes artificieux. Législateurs vous avez encore sauvé la France et la liberté dans les journées des 9 et 10 thermidor; vous avez trouvé dans votre sein toutes les lumières et l’énergie nécessaires pour démasquer et pulvériser les traitres, entendez le serment des habitants de cette commune, d’une société montagnarde qui sait apprécier l’honneur qui était réservé aux bons citoyens de Paris d’entourer de leur force la représentation nationale dans la crise où elle s’est trouvée, soyés persuadés représentants, que comme eux, nous aurions scu vous faire un rempart de nos corps, qu’on ne seroit parvenu à affranchir qu’après nous avoir arraché la vie. Oui nous jurons de ne jamais idolâtrer qui que ce soit, c’est sous votre égide seule que nous marcherons à la Liberté et à l’Egalité et que nous promettons en faisant respecter la plénitude de votre puissance, de mourir s’il le faut pour l’affermissement de la République une et indivisible. Pour copie conforme, Lavragesse, président, Pourailly, secrétaire. h [La société populaire d’Alet, département de l’Aude, à la Convention nationale, le 6 thermidor an II] (9) (9) C 320, pl. 1314, p. 28. Citoyens représentans, Le bruit des victoires que remportent les armes de la République a retenti dans notre société : un enthousiasme universel s’est emparé de nos cœurs, en lisant dans les bulletins de la Convention nationale les détails étonnants de tant de succès, de tant d’actions éclatantes de courage et de bravoure des hommes libres. Les cris mille fois répétés de vive la République, vive la Montagne se sont fait entendre de toutes parts; et c’est au milieu de cette allégresse, que la société populaire d’Alet, vous fait parvenir l’expression de sa reconnaissance, pour les brillants succès que vos sages décrets viennent de procurer à la République. Nous vous félicitons du courage de ces généreux guerriers, qui repoussent avec tant de valeur, ces lâches féroces brigands, que la rage de leurs vils maîtres avait vomis sur le sol sacré de la Liberté. Restés à votre poste, infatigables montagnards, jusqu’à ce que la horde des Barbares soit entièrement anéantie et la République sera sauvée. Salut et fraternité, Les membres du comité de correspondance, Dessai, président, Duab, secrétaire. i [Les juges, commissaire national et greffier du tribunal de district de Lesneven, département du Finistère, à la Convention nationale, le 25 thermidor an II] (10) Citoyens représentants, Nous comparons vos triomphes sur les traitres de l’intérieur aux succès de nos armées, partout victorieuses sur les vils satellites des despotes et coalisés. Les marches, les contremarches, les évolutions les plus savantes de ceux-ci, rien en un mot n’arrête l’ardeur et l’intrépidité de nos soldats républicains. Témoin la célèbre bataille de Fleurus. De votre côté, aucun traitre, quelque masque qu’il emprunte, aucun complot, de quelque manière qu’il soit ourdi, n’échappe à votre surveillance paternelle, témoin la conspiration du tiran Robespierre et de ses infâmes complices que vous venez de déjouer. Grâces immortelles vous soient rendues, citoyens représentants, comme nos armées doivent rester à leurs postes tant qu’elles auront des ennemis à combattre, vous devez vous-mêmes rester au vôtre, jusqu’à ce que vous ne trouviez plus de traîtres à punir. Vive la République une et indivisible. Habesque, commissaire national, et cinq autres signatures. j [La société populaire de Montbard, département de la Côte d’Or, à la Convention nationale, le 5 fructidor an 7/7(11) (10) C 319, pl. 1304, p. 32. (11) C 320, pl. 1314, p. 24.