[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j JJ Sombre it»3 Qui a créé ces assignats qui ruinent tout le monde? qui a suscité ces meurtres atroces qui anéantissent des familles entières? qui a commis ces vols sacrilèges et inouis des vases sacrés; ces spoliations inconnues jusqu’à nos jours; ces dégâts de toute espèce qui désolent la France?... c’est encore la fameuse nation. Qui forme donc cette nation perfide, parjure et inhumaine?... ce sont les clubs jacobites, l’assemblée dite nationale, les corps adminis¬ tratifs et tous les gredins qui leurs adhèrent. Or n’est-il pas évident que cette nation abominable, c’est-à-dire scs membres soli¬ dairement les uns pour les autres, deviennent responsables des horreurs qui se sont commises depuis trois ans ?... tout le monde dira que oui. . . donc il est clair comme le jour, que tous ceux qui ont perdu par la révolution doivent avoir leur recours contre ces monstres, et que pour le moins leurs biens, meubles et immeubles doivent être hypothéqués, vendus et employés à indemniser l’artisan, le négociant, etc. etc., même les imbéciles, qui se sont laissé persuader à l’achat des biens dits nationaux, et surtout le pauvre soldat, auquel sans les guerriers frais -moulus, on aurait pu assurer un meilleur sort, tandis qu’on va lui faire perdre une partie de sa modique solde par le papier qu’on lui donnera. Description de la fête de la Raison célébrée pour la première fois à Strasbourg, le jour de la 3e décade de brumaire de Van II de la République une, indivisible et démocratique (1). Le peuple français, renversant le trône des tyrans qui l’avaient asservi et se ressaisissant de la souveraineté qu’on lui avait ravie, venait de donner un grand exemple au monde, mais ces premiers succès ne suffisaient pas pour immortaliser sa gloire. Le despotisme était abattu... un nouveau monstre respirait encore. Le fanatisme insultait à la raison. Par des croyances absurdes et mensongères, par des cérémonies ridicules il comprimait dans leur source les premiers élans d’une nation éclairée qui ne jouissait encore qu’à demi de sa liberté, mais qui la voulait toute entière. Ce peuple philosophe devait être libre sous tous les rapports, et frapper du même coup et les rois et les prêtres imposteurs. C’est ce triomphe de la vérité sur le men¬ songe, des principes sur l’erreur, dont nous allons tracer le tableau. Le département du Bas-Rhin se glorifiera dans les siècles à venir d’avoir le premier suivi 'exemple que donna à la République la commune de Paris. Le peuple de Strasbourg avait abjuré dans une assemblée publique toutes les superstitions. Il avait déclaré solennellement et librement qu’il ne voulait plus reconnaître d’autre culte que celui de la raison, d’autre religion que celle de la nature. Il annonça à ses magistrats que son intention était de célébrer la divinité qu’il venait de substituer à ses idoles anciennes et ridicules. Le moment de la fête fut fixé à la décade la plus prochaine. Ce jour arrivé, la Société populaire se ras¬ sembla au lieu de ses séances. Des citoyennes, amies de la République, s’y rendirent aussi; 277 elles étaient vêtues de blanc, et portaient le bonnet de la liberté; cet habillement simple rendait chez elles les charmes de la nature bien plus puissants que les ornements em¬ pruntés d’un luxe corrupteur. L’assemblée se mit en marche Vers les 9 heures du matin. A sa tête on avait placé le buste de Marat, à chaque côté de l’image de l’ami du peuple on portait des faisceaux, sym¬ boles de l’union, et des piques, emblèmes de la force d’un peuple guerrier. Elles étaient ornées des couleurs de la liberté. Les citoyennes ouvraient la marche ; ve¬ naient ensuite les oitoyens de tous les rangs confondus avec les amis de la Constitution républicaine, et les députés des Sociétés popu¬ laires de divers départements, envoyés à Strasbourg. Le cortège dirigea ses pas vers le lieu où habitaient les représentants du peuple. L’un d’eux, le citoyen Baudot, se mêla dans la foule et au nom de la Convention nationale il voulut participer à un des premiers hommages rendus, depuis l’ existence du monde, à la vérité. Le peuple se rendit à la maison commune pour appeler à sa cérémonie ses magistrats. Les membres des autorités constituées tant civiles que militaires se mêlèrent dans la foule; et de là, au son d’une musique guerrière et en répétant mille fois les chants de la liberté on dirigea ses pas vers le temple de la Raison. Ce temple avait été pendant quinze siècles le théâtre de l’imposture. A la voix de la philo¬ sophie il fut purifié en trois jours de tous les ornements ridicules qui servaient aux céré¬ monies du fanatisme. On ne voyait plus la moindre trace de la superstition. Au-dessus du frontispice de ce monument superbe on lisait ces mots : la lumière après les ténèbres. Dans le sanctuaire où quelques instants auparavant on encensait le mensonge, s’élevait une montagne destinée comme ce$* dont nous parle la fable, à faire sortir de son sein les éclairs et les étincelles de la lumière. Au haut de la montagne était placée la statue de la nature et celle de la liberté qui s’élançait vers elle. A leur côté on voyait deux génies, dont l’un foulait aux pieds des sceptres brisés, et l’autre tenait un faisceau lié par un ruban tri¬ colore symbole des 85 départements réunis, appuyé sur la tête du fanatisme étendu à ses pieds. La montagne était escarpée de rochers; quel¬ ques-uns semblaient s’être détachés tout récem¬ ment de sa cime, et on voyait que quelques catastrophes terribles s’étaient nouvellement passées dans son sein. Des monstres à face humaine, des reptiles à demi ensevelis sous les éclats des rochers semblaient se débattre sous ces ruines de la nature; ces monstres portaient avec eux; les attributs de ce qu’ils furent autre¬ fois ; des livres où on lisait des erreurs, des en¬ censoirs, des poignards. Là on voyait des prêtres de toutes les sectes : des rabbins avec les feuilles lacérées du Talmud; des ministres catholiques et protestants qui semblaient se charger encore de leurs anathèmes réciproques. Parmi ces prêtres on en remarquait un surtout, couvert d’un cos¬ tume religieux cachant la perversité de son âme sous les dehors de la pénitence et cherchant à séduire l’innocence d’une jeune vierge qu’il voulait corrompre. Plus bas les mêmes hommes étaient encore désignés sous la figure d’un ani¬ mal immonde couohé dans la fange et levant (1) Archives nationales, carton C 284, dossier 813. 278 ("Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j 20 J""1' cependant une tête altière. An bas de la mon¬ tagne était un marais d’où semblaient s’élever des exhalaisons impures ; on y remarquait deux autres monstres au visage abattu, à. l’œil étin¬ celant, qui jetaient des regards terribles vers le sommet de la montagne, comme pour l’accuser de leur malheur. L’un d’eux portait dans ses mains une couronne teinte de sang, l’autre ca¬ chait un livre ouvert où on lisait a travers ses doigts des mensonges et des horreurs. Les autres ornements du temple étaient simples. On avait placé de distance en distance des drapeaux tricolores. On en avait mis deux à côté de la tribune dont on avait détruit le dôme surchargé des attributs de la vanité. Sur l’un de ces drapeaux était écrite en lettres d’or cette sentence : Le trône et Vautel avaient asservi les hommes ! Sur l’autre était celle-ci : La raison et la force leur ont rendu leurs droits ! Dans l’intérieur du temple on avait élevé de vastes amphithéâtres ; dès que la foule immense du peuple eut pris place, un orchestre nombreux fit retentir les sons majestueux d’une mâle har¬ monie : le peuple à son tour chanta des hymnes à la nature. Toutes les bouches et tous les cœurs étaient ouverts aux accents de la vérité. Dans une assemblée de dix mille individus ren¬ fermés dans l’enceinte du temple, on n’enten¬ dait qu’une voix; et de ce concert parfait résul¬ tait un accord majestueux et sublime, digne de fixer l’admiration de tous les peuples. Après les premiers chants, le maire monta à la tribune et dans un discours plein de philosophie et de sentiment, il annonça au peuple quel était le véritable esprit du culte qu’il devait professer désormais. On remarqua surtout ces passages intéres¬ sants : « Quel immense intervalle nous sépare de ces années d’esclavage, où nous traînions pénible¬ ment une existence avilie ! L’homme était en¬ terré vivant dans une tombe cadavéreuse; aujourd’hui, ses bras sont rendus à la liberté, sa tête à l’intelligence et son cœur aux mouve¬ ments vertueux de la nature. « Environnés encore de souvenirs douloureux, nous parlons ici le langage de la raison sur les débris de l’imposture, et le souffie de la liberté purifie une enceinte, où depuis des siècles le prêtre façonnait l’homme au crime, à la stupi¬ dité, à l’ignorance. « Dès qu’il s’est soustrait au joug du fanatisme, l’homme s’élance au delà des limites de son existence et de l’horizon qui l’entoure. Dans les services qu’il rend à ses contemporains il voit les avantages qui en résultent pour les généra¬ tions futures, et son nom prononcé après sa mort avec un religieux recueillement exerce encore du sein même de la terre, qui couvre ses cendres, un pouvoir que pendant sa vie il a su employer à conserver l’innocence et à soulager le malheur. . . O nature, mère commune des êtres, l’homme va donc cesser de méconnaître tes bienfaits ! rallume dans nos cœurs la flamme ex¬ pirante de la sensibilité... que les noms atten¬ drissants de père, d’enfants, d’épouses n’abor¬ dent désormais qu’avec un doux frémissement sur nos lèvres et fais reposer le bonheur dans le sein des familles... Nature, raison, vérité, amour de notre patrie; sentiments sublimes, recevez notre encens et nos hommages. » D’autres discours furent prononcés : tous étaient analogues à la cérémonie célèbre qui fixait l’attention de tous les esprits et de tous les cœurs. « Les rois ne sont plus, nous dit l’un des ora¬ teurs, nous ne nous souvenons d’eux que pour exécrer leur mémoire et jurer de donner la mort à tous leurs partisans ... La raison et la liber té font entendre leurs voix; à leurs accents sublimes les prestiges religieux disparaissent. Les hommes qui égaraient le peuple pour vivre à ses dépens, qui prêchaient la pauvreté au sein des richesses, la tempérance au milieu des repas les plus splendides, la chasteté à côté des courtisanes dont ils alimentaient le luxe et la débauche; ces hommes qui prêchaient le pardon des offenses et ne pardonnaient jamais... Leur règne est passé. Ce ne sont plus des prêtres, ce ne sont plus des dogmes religieux qu’il nous faut; ce ne sont plus les pratiques superstitieuses, mais les vertus sociales qui sont nécessaires aux hommes. « Peuple, sache enfin que ce n’est pas par des prières que l’on peut honorer l’Être suprême; sache encore que tu l’offenses en le priant. L’Etre souverainement juste et bon, l’Être qui prévoit des besoins ne veut pas être prié pour t’accorder ce qu’il te faut. Cesse de comparer Dieu à un juge de l’ancien régime qu’il fallait solliciter pour gagner un procès, et sois bien convaincu que malgré toutes les prières tu n’obtiendras que ce qui t’appartient dans l’ordre immuable de la nature... » L’accusateur public, après avoir fait sentir le ridicule de toutes les religions qui se disent rele¬ vées, adressa ces paroles à l’assemblée : « Peuple, voici en trois mots toute ta religion : adore, un Dieu, sois juste, et chéris ta patrie. » Il donna quelques développements de ces principes de la morale universelle et finit par abdiquer l’état de prêtre qu’il embrassa par séduction et comme victime de l’erreur. Ces discours furent souvent interrompus par des applaudissements et des cris: Vive la vérité ! Vive la raison ! Après chacun de ces discours des chœurs en musique se faisaient entendre. Or avait composé des hymnes pour cette fête auguste. Parmi les couplets qui furent chantés on distinguait ceux-ci : Mère de l’univers, éternelle nature ! Le peuple reconnaît ton pouvoir immortel. Sur les pompeux débris de l’antique imposture Ses mains relèvent ton autel. Devant toi fuit l’esclavage Des prêtres et des tyrans; De leur impuissante* rage Tu brises les traits sanglants. Puissant génie I Tu montres la vérité; La raison, la liberté; Voilà les dieux de la patrie. Si l’Europe nous contemple, Présentons-lui des vertus. Aux peuples servons d’exemple, Après les avoir vaincus. Etre suprême ! Reçois ici nos serments, D’être justes et bienfaisants, Libres et grands comme toi-même. La tribune fut ensuite successivement occupée par un grand nombre de ministres du culte ca¬ tholique qui vinrent abjurer leurs erreurs et pro¬ mettre de ne plus tromper le peuple, en lui an¬ nonçant des mensonges auxquels ils déclarèrent n’avoir jamais cru eux -mêmes. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j JO 279 Ceux qui ne pouvaient pas percer la foule pour venir à la chaire, devenue cette fois la chaire de vérité, professaient les mêmes prin¬ cipes, remettaient aux membres des autorités constituées leurs déclarations signées avec les titres anciens qui constataient l’engagement téméraire qu’ils avaient pris autrefois de prêcher l’erreur. Un membre de l’assemblée observa qu’aucun ministre du culte de Moïse ou de Luther n’avait paru à la tribune pour y renoncer à ses pratiques superstitieuses. A l’heure même un prêtre pro¬ testant se montre au peuple, prend la parole, non pas pour abjurer les principes monstrueux de l’imposture, mais pour se récrier contre l’intolérance et pour en appeler à l’Evangile dont le fourbe, pendant quarante ans, avait défiguré la morale sublime. Cet outrage fait à la vérité dans son temple au moment de l’inauguration de ses autels, ce blasphème contre la raison prononcé par une bouche accoutumée au sacrilège fut vengé sur-le-champ. Le déclamateur séditieux fut couvert des huées du peuple qui, d’une voix unanime lui cria qu’il ne voulait plus entendre ses maximes erronées, et le força d’abandonner un lieu qu’il profanait par sa présence. Un sans-culotte en bonnet rouge, emporté par l’enthousiasme de la raison, s’élança à la tribune et par l’exposé des vrais principes, il venge à la fois et le peuple et la raison également outragés. Le représentant du peuple, développe dans un discours brûlant de patriotisme les avantages de la Révolution. Il montra le bonheur d’un peuple devenu libre désormais de tous les tyrans et de toutes les erreurs. Il encouragea tous les citoyens à réunir leurs efforts communs pour hâter la fin de la Révolution, comme l’époque où devait commencer la félicité générale. Il dit que les vertus publiques devaient, surtout dans un temps de Révolution, l’emporter sur les vertus privées. Il fit sentir les dangers du moindre pas rétrograde; il annonça les supplices qui atten¬ daient les traîtres et les indifférents qui vou¬ draient retarder le bonheur du peuple, ou s’y voudraient opposer. Il félicita le peuple d’être arrivé à cette époque heureuse, où tout charlata¬ nisme, sous quelque forme qu’il voulût se repro¬ duire, devait disparaître; il annonça que lui-même en sa qualité de médecin abjurait une profession qui ne tenait son crédit que de la cré¬ dulité et de l’imposture. Les applaudissements réitérés honorèrent dans la personne de l’orateur et les principes qu’il avait développés et le caractère dont il était revêtu. On brûla ensuite devant l’autel de la Raison des ossements de saints béatifiés par la cour de Rome et quelques parchemins gothiques qui renfermaient des bulles d’indulgence. Le peuple, après une séance de trois heures, sortit de l’enceinte sacrée, où il venait d’expri¬ mer ses vœux religieux sans hypocrisie et sans ostentation, pour se rendre sur la place de la Besponsabilité. On y avait allumé un bûcher qui consumait, au milieu des cris d’allégresse, les sottises écrites par la folie humaine. Quinze cha¬ riots de vieux titres furent livrés aux flammes, l’effigie des despotes et des tyrans ecclésiastiques qui, en particulier, avaient régné dans la ville de Strasbourg, purifièrent par cet autodafé une atmosphère qu’ils avaient souillée pendant leur vie. Le cortège se rendit ensuite à la maison com¬ mune ; le représentant du peuple installa dans le lieu des séances du conseil général le buste de Marat. Il cita aux magistrats présents l’exemple mémorable du dévouement de ce grand homme, et les invita à sacrifier leur vie, s’il le fallait, pour le bonheur public. De là, le peuple en chantant des airs patrio¬ tiques parcourut les principales rues de la cité, il alla sur la place d’ Armes, danser autour de l’arbre de la liberté. Le cercle était immense; le nombre des spectateurs, infini; et au milieu de cette masse étonnante d’hommes réunis, l’ordre de la police, la tranquillité publique, la sûreté des individus ne reçut pas la moindre atteinte; l’humanité n’eut pas une larme à répandre; et le magistrat ne trouva pas occasion de faire usage de la sévérité et des pouvoirs de la loi. L’assemblée se sépara au milieu des cris de l’allégresse. Le soir la ville fut illuminée; et oe témoignage de la satisfaction publique fut spon¬ tané de la part des citoyens; aucun ordre ne l’avait commandé. Ainsi se termina cette journée mémorable qui fera époque dans les annales de la philoso¬ phie et dans l’histoire du monde. Puissent tous les républicains nos frères, puissent tous les peuples de la terre passer ainsi sans secousse violente, sans mouvement tumul¬ tueux, du dernier degré du fanatisme et de l’erreur au comble de la félicité et des lumières. Les administrateurs de la Commission départe mentale. Neumann, Mougeat. Les administrateurs de la Commission du dis¬ trict : Clauer, président ; Daum; Dorn; Hess; Tisserand, procureur-syndic. Le conseil général de la commune de Strasbourg. P.-F. Monet, maire; Bierlyn; Cotta; Bu-tenschon; Martin; G-rimmer; G-erold; Birckicht; Mertz, Jung, officiers muni¬ cipaux; Scsatz, procureur de la commune; Meniolles; Metzger; Hugard; Beau-seigneur; Gerhard; Rouge; Ulrich; SCHWANN; DlETSH; BaRTHOLOME; BEHR; Sultzer; Care; Garnier; Gaelai, notables. Les membres de la propagande révolutionnaire. Richard; Muleer; Bajot; Caion; Vullier; Dubois; Jardet; Lavran; Schueeer; Giroux. Les président et secrétaires de la Société popu¬ laire. Monnet, président; Robinot; Wolff, secrétaires. Le ministre Bouchotte fait passer une lettre du général Masséna, qui donne les détails des expé¬ ditions des 4 et 5 de ce mois dans les Alpes-Ma¬ ritimes. Insertion au « Bulletin », renvoi au comité de Salut public (1). (1) Procès-verbaux de la Convenliont t. 27, p. 93.