SÉANCE DU 5 MESSIDOR AN II (23 JUIN 1794) - Nos 15-17 119 15 La société populaire de Châteauneuf-Calcer-nier, département de Vaucluse, félicite la Convention nationale sur son énergie à déjouer les complots tramés contre la représentation nationale; sur la destruction du fanatisme et de la superstition : applaudit à ses sublimes travaux, et l’invite à rester à son poste jusqu’à l’anéantissément des tyrans ligués contre la liberté. Elle annonce que cette commune, dont la population n’est que de 240 individus, àvoit, avant la première réquisition, plus de 80 hommes aux frontières. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [CKâteauneuf-Calcernier, 1er prair. Il] (2). « Citoyens Représentants La Société républicaine et régénérée de Cha-teàuneuf Calcemier vous félicite sur vos immortels travaux et sur votre energie avec laquelle vous déjouer tous les complots liber-ticides qui voudroient avilir la représentation nationale. Elle vous invite en même temps de rester à votre poste, et de ne quitter les rênes du gouvernement, que lorsque la cabale infernale des tirans coalisés soit anéantie et que yotre sainte liberté ne trouve plus d’entraves. Et alors nous vous appellerons les pères du peuple et les restaurateurs du genre humain. Oui, montagnards, combien de grâces n’avons nous pas à vous rendre de nous, avoir délivré du despote ultramontain et de la tyrannie papale ? Les hommes que le ciel avoit formés dans son plus terrible courroux, et dont le cours du Tibre n’avait jamais pü nous séparer? O montagne Sainte ! O rochers inaccessibles ! C’est de toi que sort ce ruisseau plus clair que le cristal, que des reptiles venimeux voudroient empoisonner par leur Zéphir puant et corrompu ! Lance de ton sommet la foudre et la mort sur ces insectes piquants, et engloutit les dans leur bourbier fatal ! Que le rasoir national soit en permanence pour faire tomber les têtes criminelles, et que l’innocence et la raison triomphent ! Oui montagne ! tes fondements seront inébranlables, et c’est sur ton sommet qu’on y respire l’air pur et serein, aü nouveau parnasse que la vertu et les talents ont régénéré. C’est de toi que sort la source du Genie, c’est de toi que sorti la lumière de nos droits; c’est enfin sur toi que la liberté et l’égalité ont mis leur fondements. Recevez, Citoyens représentants, ce dévouement pur et sincère que la simple nature nous a dicté. Nous ne sommes que des cultivateurs, mais nous sommes républicains. Nous n’avons pas le bonheur d’être philosophes, mais nous ayons celui d’être patriotes, et quoique notre commune ne soit composée que de 240 habitante, avant la prémiere réquisition nous avions plus de 80 hommes aux frontières, et le restant a aiguisé sa faulx tranchante pour marcher en masse. Représentants vous êtes notre ouvrage, conduisez nous et nous veillerons contre tous (1) P.F., XL, 94. B1", 6 mess. (2) C 309, pl. 1203, p. 8. ceux qui voudroient tenter à vous détruire. Nous ne sommes que de petits jacobins assemblés dans une vieille mazure, mais nous nous croyons plus heureux que nos ci-devant tyrans dans leur capitole. S. et F. » Bonnadion (présid.), Ponpon (secret.) [et 1 signature illisible]. 16 Le comité de surveillance de Compïègne, département de l’Oise, écrit à la Convention nationale que Fesprit public est excellent dans cette commune et celles environnantes. « Ce n’est point par des phrases, dit-il, ce n’est point par des mots que nous prouverons notre civisme; c’est par des faits que nous serons toujours jaloux de le manifester à la République entière : nous vous en offrons une nouvelle preuve dans le tableau joint des offrandes patriotiques déposées en nos mains. Elles consistent en 1,871 liv. 11 s. en assignats, 3,147 chemises, 334 draps, et un grand nombre d’autres objets.». Mention honorable, insertion au bulletin (1). 17 Le comité de surveillance de Crépy, département de l’Oise, écrit à la Convention nationale qu’il rend grâces à l’Etre-Suprême d’avoir aussi visiblement protégé les jours de Collot-d’Herbois et de Robespierre, et qu’il n’ëst aucun de ses membres qui n’eut envié la gloire de faire à Ces deux représentai» un rempart de son corps, et de se saisir du lâche assassin à l’exemple du courageux Geffrôi. Il termine par féliciter la Convention sur le décret par lequel elle proclame l’existence de la Divinité et l’immortalité de l’âme. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Crépi/, 8 prair. IL Au présid. de la Conv.] (3). « Citoyen. Dis a la Convention Nationale qu’un fils a tremblé d’effroy en apprenant l’horrible attentat commis sur son père, membre de son sein. Le Comité Révolutionnaire de Crépy, dont Collot D’herbois est le Créateur, rend grâce à l’Etre Suprême d’avoir aussi visiblement protégé ses jours ainsi que ceux de L’incorruptible Robespierre : Cette protection n’est düe qu’à l’homme probe et fort de sa Conscience; il n’est aucun de ses membres qui n’éut envié la gloire de leurs faire de son corps un rampart et de se saisir du lâche assassin, a l’exemple du Courageux Geoffroy. Dis encore à la Convention que ce même Comité l’a déjà félicité sur les mesures énergiques qu’elle a prise pour faire punir les lâches qui ont aussi traîtreusement souillé la Céleste Montagne; et qu’il l’a félicité de même sur son (1) P.V., XL, 94. B*B, 7 mess, (suppl*). (2) P.V., XL, 94. Btn, 6 mess. (3) C 308, pl. 1196, p. 11. SÉANCE DU 5 MESSIDOR AN II (23 JUIN 1794) - Nos 15-17 119 15 La société populaire de Châteauneuf-Calcer-nier, département de Vaucluse, félicite la Convention nationale sur son énergie à déjouer les complots tramés contre la représentation nationale; sur la destruction du fanatisme et de la superstition : applaudit à ses sublimes travaux, et l’invite à rester à son poste jusqu’à l’anéantissément des tyrans ligués contre la liberté. Elle annonce que cette commune, dont la population n’est que de 240 individus, àvoit, avant la première réquisition, plus de 80 hommes aux frontières. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [CKâteauneuf-Calcernier, 1er prair. Il] (2). « Citoyens Représentants La Société républicaine et régénérée de Cha-teàuneuf Calcemier vous félicite sur vos immortels travaux et sur votre energie avec laquelle vous déjouer tous les complots liber-ticides qui voudroient avilir la représentation nationale. Elle vous invite en même temps de rester à votre poste, et de ne quitter les rênes du gouvernement, que lorsque la cabale infernale des tirans coalisés soit anéantie et que yotre sainte liberté ne trouve plus d’entraves. Et alors nous vous appellerons les pères du peuple et les restaurateurs du genre humain. Oui, montagnards, combien de grâces n’avons nous pas à vous rendre de nous, avoir délivré du despote ultramontain et de la tyrannie papale ? Les hommes que le ciel avoit formés dans son plus terrible courroux, et dont le cours du Tibre n’avait jamais pü nous séparer? O montagne Sainte ! O rochers inaccessibles ! C’est de toi que sort ce ruisseau plus clair que le cristal, que des reptiles venimeux voudroient empoisonner par leur Zéphir puant et corrompu ! Lance de ton sommet la foudre et la mort sur ces insectes piquants, et engloutit les dans leur bourbier fatal ! Que le rasoir national soit en permanence pour faire tomber les têtes criminelles, et que l’innocence et la raison triomphent ! Oui montagne ! tes fondements seront inébranlables, et c’est sur ton sommet qu’on y respire l’air pur et serein, aü nouveau parnasse que la vertu et les talents ont régénéré. C’est de toi que sort la source du Genie, c’est de toi que sorti la lumière de nos droits; c’est enfin sur toi que la liberté et l’égalité ont mis leur fondements. Recevez, Citoyens représentants, ce dévouement pur et sincère que la simple nature nous a dicté. Nous ne sommes que des cultivateurs, mais nous sommes républicains. Nous n’avons pas le bonheur d’être philosophes, mais nous ayons celui d’être patriotes, et quoique notre commune ne soit composée que de 240 habitante, avant la prémiere réquisition nous avions plus de 80 hommes aux frontières, et le restant a aiguisé sa faulx tranchante pour marcher en masse. Représentants vous êtes notre ouvrage, conduisez nous et nous veillerons contre tous (1) P.F., XL, 94. B1", 6 mess. (2) C 309, pl. 1203, p. 8. ceux qui voudroient tenter à vous détruire. Nous ne sommes que de petits jacobins assemblés dans une vieille mazure, mais nous nous croyons plus heureux que nos ci-devant tyrans dans leur capitole. S. et F. » Bonnadion (présid.), Ponpon (secret.) [et 1 signature illisible]. 16 Le comité de surveillance de Compïègne, département de l’Oise, écrit à la Convention nationale que Fesprit public est excellent dans cette commune et celles environnantes. « Ce n’est point par des phrases, dit-il, ce n’est point par des mots que nous prouverons notre civisme; c’est par des faits que nous serons toujours jaloux de le manifester à la République entière : nous vous en offrons une nouvelle preuve dans le tableau joint des offrandes patriotiques déposées en nos mains. Elles consistent en 1,871 liv. 11 s. en assignats, 3,147 chemises, 334 draps, et un grand nombre d’autres objets.». Mention honorable, insertion au bulletin (1). 17 Le comité de surveillance de Crépy, département de l’Oise, écrit à la Convention nationale qu’il rend grâces à l’Etre-Suprême d’avoir aussi visiblement protégé les jours de Collot-d’Herbois et de Robespierre, et qu’il n’ëst aucun de ses membres qui n’eut envié la gloire de faire à Ces deux représentai» un rempart de son corps, et de se saisir du lâche assassin à l’exemple du courageux Geffrôi. Il termine par féliciter la Convention sur le décret par lequel elle proclame l’existence de la Divinité et l’immortalité de l’âme. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Crépi/, 8 prair. IL Au présid. de la Conv.] (3). « Citoyen. Dis a la Convention Nationale qu’un fils a tremblé d’effroy en apprenant l’horrible attentat commis sur son père, membre de son sein. Le Comité Révolutionnaire de Crépy, dont Collot D’herbois est le Créateur, rend grâce à l’Etre Suprême d’avoir aussi visiblement protégé ses jours ainsi que ceux de L’incorruptible Robespierre : Cette protection n’est düe qu’à l’homme probe et fort de sa Conscience; il n’est aucun de ses membres qui n’éut envié la gloire de leurs faire de son corps un rampart et de se saisir du lâche assassin, a l’exemple du Courageux Geoffroy. Dis encore à la Convention que ce même Comité l’a déjà félicité sur les mesures énergiques qu’elle a prise pour faire punir les lâches qui ont aussi traîtreusement souillé la Céleste Montagne; et qu’il l’a félicité de même sur son (1) P.V., XL, 94. B*B, 7 mess, (suppl*). (2) P.V., XL, 94. Btn, 6 mess. (3) C 308, pl. 1196, p. 11.