SÉANCE DU 29 PRAIRIAL AN II (8 JUIN 1794) - Nos 38 ET 39 685 été vendus 391,189 liv. : chaque commune de ce district a converti sa ci-devant église en temple de la Raison; et ses habitans n’adressent plus leurs vœux qu’à l’auteur de la nature, parce qu’ils sont bien persuadés qu’ils en sont les enfans. Il annonce encore que la fabrication du salpêtre est en grande activité; que 4 milliers vont être envoyés à Paris, ainsi qu’une première voiture de très-beau charbon pour fabriquer la poudre à tirer, et contenant environ 50 septiers. Maintenant, dit-il, que ces différens ateliers vont au pas de charge révolutionnaire, ils feront partir leurs productions pour Paris successivement : c’est ainsi, ajoute-t-il, que les citoyens composant l’administration du district de Beauvais s’occupent d’utiliser leurs travaux au profit de la République. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi à l’administration des poudres et salpêtres (1) . 38 Le représentant du peuple Foussedoire, délégué dans les départemens des Vosges et du Haut-Rhin, écrit à la Convention nationale, de Colmar le 18 prairial, et donne les détails de la fête célébrée le 14 par la société populaire et les citoyens et citoyennes de cette commune, pour rappeler le souvenir des glorieuses journées des 31 mai et 2 juin; il annonce que, depuis environ deux ans, il y a dans cette commune 45 à 50 jeunes adolescens formés en compagnie, sous la dénomination d’enfans de la patrie, bien tenus, bien disciplinés, manœuvrant comme des troupes réglées, et dont les plus âgés ne passent pas 14 ans; et qu’une députation de ces braves enfans l’aborda et lui dit : « Depuis long-temps la compagnie des enfans de la patrie désire avec ardeur de marcher sur les traces de ses frères ainés. Les rives du Haut-Rhin, nous assure-t-on, sont menacées d’une invasion de la part de ces vils esclaves qu’on appelle Autrichiens; permets qu’à l’instant nous nous rendions au Neuf-Brisack; nous nous présenterons devant ces lâches, et nous ferons aussi sentir que ce n’est pas en vain que nous avons juré de vivre libres ou de mourir ». Le représentant du peuple Foussedoire ajoute que si à l’instant il n’avoit écouté que son cœur; il auroit accédé à la demande de ces jeunes et valeureux républicains qui, voyant qu’après avoir fait l’éloge de leur dévouement, il persistoit dans le refus, se retirèrent les larmes aux yeux, en regrettant amèrement que leur âge trop tendre mît des bornes à l’essor de leur patriotisme et de leur courage. ( Applaudisemens ) Insertion au bulletin et renvoi au comité d’instruction publique (2) . (1) P.V., XXXIX, 357. B