382 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE w [La société de Sulpice-les-Feuilles à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (27) Liberté, Égalité, Fraternité. Votre adresse au peuple français a étée lue ce jourd’huy dans notre seance avec enthousiasme, des aplaudissements unanimes ont prouvés que vos sentiments, etoient ceux de tous les citoyens de la Republique. Le régné de la justice est le seul qui convient à un peuple libre ; on est heureux sous l’empire de la loi, tout est deuil lorsque c’est l’arbitraire qui gouverne. L’industrie et l’abominable faction de Robespierre et de tous les despots coalisés, avoient jurés d’anéantir la République. La france ne sera plus dupe de ces scélérats masqués qui se signaloient comme les vrais amis de la liberté, tandis qu’ils n’aimoient que le sang, le carnage et l’échafaux. Le moment aproche, ou le peuple jouira des bienfaits de la constitution, périssent les ennemis qui y voudroient y aporter atteinte, périssent les embitieux qui conserveroient encore l’intention criminele d’élever une puissance rivale a celle de la représentation nationale. Voila nos cris, nous vous réitérons le serment que nous avons déjà prêté; nos fortunes, nos vies, touts appartient a la Republique, sauvez la france et donnez nous la liberté. Nos braves défenseurs et guerriers toujours victorieux, nous vengeront des ennemis du dehors, l’age viril sufira pour écraser ceux du dedans, qu’un même esprit dirigeant nos mouvements ne fasse qu’un et les ennemis jadis si fiers, si menaçants, tomberonts au pieds de la republique victorieuse. Alors sur les ailes de la victoire, viendront l’abondance et le bonheur, comme il nous sera doux de raconter nos maux passés, nous dirons a nos enfants, o vous dont les regards n’ont jamais étés souillés par l’aspect d’un trône, apprenez que vos peres ont courbez la tête sous la verge d’un ciron, apprenez les combats par lesquels ils surent conquérir la République, allez au temple de l’immortalité lire le récit de leurs exploits et ils bénirons vos travaux immortels. Vive la Republique, vive la Convention nationale. Bernard, secrétaire et 15 autres signatures. x [Les membres de la société populaire et régénérée de Privas à la Convention nationale, le 10 brumaire an III] (28) Représentans de la nation, Et nous aussi nous avons célébré ces victoires de la République, du nord au midy, du couchant (27) C 326, pl. 1422, p. 24. (28) C 326, pl. 1422, p. 1. Bull., 29 brum. a l’aurore, nos invincibles guerriers ont terrassé les suppôts du despotisme, ils ont purgé le sol de la liberté des esclaves de la tirannie, et l’étendart tricolor flotte déjà sur les terres soumises encore a la domination des tirans : mais en offrant des palmes a nos braves républicains, qu’il nous soit permis de jetter des fleurs sur la tombe des héros, qui sont morts pour la cause de la liberté, en attendant que le burin de l’histoire, grave leurs noms au temple de mémoire. Représentans; tandis que d’une main sça-vante et hardie vous dirigés la foudre qui doit terasser les tirans, de l’autre vous éclairés les démarchés tenebreuses des ennemis intérieurs de la republique ; de ces vils intrigants, qui, successeurs de l'infâme Robespierre, se couvrent du manteau du patriotisme pour éterniser parmi nous le desordre de ces hommes de sang qui ne demandent le meurtre et le carnage que pour s’enrichir des dépouillés des malheureux qu’ils ont sacrifié a leur vangeance, et a leur sordide ambition, et qui ne désirent la confusion de l’anarchie, que pour se soustraire aux justes châtiments qu’ils méritent. Les principes que vous avés développé dans vôtre sublime adresse au peuple français, ont toujours été gravés dans les coeurs des citoyens qui composent la société populaire de Privas, toujours unis avec la Convention nationale qu’ils ont pris pour leur unique boussole, ils ont professé hautement qu’aucun corps, aucune authorité particulière, aucune réunion, n’est le peuple, ils ont anathematisé les temeraires qui, dans leur insensé délire auroient voulû tenter de rivaliser la Convention nationale, unique puissance a laquelle le peuple a donné le droit de dicter des loix et de les expliquer. Toujours ils ont témoigné leur indignation contre ces hommes pervers qui vouloient jetter des nuages contre le droit sacré de propriété et par d’artificieux discours atténuer l’horreur du larcin. Toujours ils ont abhoré, ils se sont élevés contre ces tribunaux de sang ou selon l’expression d’un membre de la Convention nationale l’assassinat étoit à l’ordre du jour. Toujours ils ont detesté le fanatisme, sur ses débris établi l’empire de la Raison, de la philosophie, et le culte de l’Être suprême, sans aucun mélange de superstition. Toujours également ennemis et de l’indolente apathie d’un coupable modérantisme, et des tur-bulens excès de ces patriotes exclusifs, qui parlent sans cesse de sang et d’échafaus, ils ont manifesté leur patriotisme et par leur dévouement pour le gouvernement révolutionnaire et par leur soumission aux loix, et par la pratique constante des vertûs républicaines. Représentans ; en descendant chez les morts, le féroce Robespierre a laissé sur la terre de la liberté, des complices et des successeurs, l’abolition du commerce qui vivifie toutes les parties d’un empire, la destruction des sciences et des arts, une crasse ignorance elevant sa tête hydeuse, sur la ruine des talens, qui ont toujours distingué la france entre toutes les nations de l’univers, enfin le vol, le pillage, le meurtre, voila les principes qui decouloient de la marche SÉANCE DU 29 BRUMAIRE AN III (19 NOVEMBRE 1794) - N° 1 383 oblique des feroces triomvirs, ils ne sont plus, ils ont subi la peine due a leurs forfaits et la hache nationale est levée sur la tête des malheureux qui oseroient professer et pratiquer leur infâme doctrine. Déjà par l’energie, par la sagesse de la Convention, le terrorisme fait place a la justice, la fraude est remplacée par la probité et l’innocence ne redoute plus la calomnie déjà se forment des ecoles républicaines et des ecoles sçavantes vont s’elever; les artistes, les sçavans sortent de leurs cachots; les beaux arts s’em-belissent et les sciences, et la philosophie qui ont été la cause de notre révolution, vont propager leur lumière bienfaisante sur notre hori-son et en nous faisant connoître les droits sacrés de l’homme elles rendront cette sublime révolution inébranlable, comme l’Être suprême duquel elle a tiré son origine. Privas le décadi dixième brumaire troisième année de la Republique française, une et indivisible. Suivent 58 signatures. y [Le tribunal civil du district de Tarbes à la Convention nationale, s. d.] (29) Citoyens Representans. Une immoralité profonde dévouée sous le masque de la liberté et du patriotisme, à la propagation de la tyrannie, une imoralité audacieuse et desorganisatrice vouloit vous faire descendre et habiter dans la région impure où elle respire : elle osoit insolement se prometre de vous rendre complice de nouveaux forfaits qu’elle méditoit encore ; mais semblable au vol rapide et majesteux de l’aigle fier et indépendant qui se tient éloigné des régions basses, fangeuses et mephitisées, votre essor sublime avoit déçu d’avance son fol espoir; vous avés plané dans la région supérieure où l’on respire l’air pur et salutaire de la justice et de la vertu; et vous avés voulu élever tous les français jusqu’à vous ; c’est à cette hauteur que l’on commande au crime et que l’on tient la foudre pour l’écraser. La nature a établi la justice et la vertu pour être les souverains du monde. Le scélérat et l’intriguant ont pâli de honte et de desespoir en lisant votre adresse aux français du 18e vendémiaire. L’homme de bien, l’homme probe et vertueux qui est essentielement le seul véritable ami du peuple, la couverte de ses bénédictions, et l’a arrosée de larmes de confiance et de joye ; et ces bénédictions et ces larmes valent bien mieux sans doute que l’homage coupable de ces etre dépravés, de ces patriotes hypocrites qui vomissant dans leurs discours les laves des passions au nom sacré de la liberté et de l’égalité tenoient dans leurs mains des coupes de sang qu’ils présentoient sans cesse au peuple. (29) C 324, pl. 1400, p. 19. Oui, citoyens Représentans, par cette nouvelle proclamation solemnelle des principes essentiels et imprescriptibles de la moralité publique, sur lesquels reposera désormais d’une maniéré invariable l’action du gouvernement, vous avés signalé le terme de la Révolution et accéléré l’epoque de la prospérité et de la félicité qui doivent en etre la suite car vous avés décuplé par l’amour et la confiance, les forces nationales; Porté le dernier coup aux ennemis du dedans et sonné la dernière heure des coalitions étrangères ; vous avés acquis des nouveaux droits impérissables à la vénération publique. On ne fut ni grand ni immortel pour avoir son nom gravé sur le marbre, l’airain, et le bronze ; car le même burin y a tracé les noms du crime et de la vertu; mais on est grand, on devient immortel par la reconnoissance des peuples qui ne consacra que la mémoire de l’homme vertueux, des amis et des bienfaiteurs de l’humanité. Les membres composant le tribunal civil du district de Tarbes. Carmouse, président, Casteran, Meren, Lapere, juges, Castran, commissaire national, ComÉS, secrétaire. z [La société régénérée d’Aignay à la Convention nationale, le 11 brumaire an III] (30) Liberté, Égalité. Représentans du peuple, Les grandes vérités que vous avez dévelopés dans vôtre adresse du dix huit vendémiaire au Peuple français, et les sages et utiles leçons que vous lui donnez pour amener la République à son dernier point de gloire et de prospérité et au bonheur de jouir paisiblement des avantages de la liberté et de l’égalité, qui ont été l’objet de ses travaux révolutionnaires, et qui en doivent être la récompense, ont pénétré nos coeurs d’autant d’admiration que de reconnoissance? Vos lumineux et sages principes y seront toujours gravé profondément. Nous ne craignons plus les despotes etrangers; ils ne sont pour nous que des squelettes décharnés, que le souffle d’un seul Républicain doit faire tomber en poudres! Mais nous avons encore dans l’intérieur ces vieux partisans de l’ancienne tyrannie, qui s’affublent d’une fausse popularité, le coeur pourri d’aristocratie ; engraissés aux dépens de la fortune publique; cherchent à corrompre l’esprit de ce bon peuple, calomnient insolemment les plus fermes déffenseurs de ses droits, les bons et fidèles ouvriers de la révolution! et osent menacer leurs liberté, établissant par leurs sis-tèmes de terreur, une domination astucieuse et perfide, qui nous inspireroient de la crainte si des Républicains pouvoient en éprouver? (30) C 326, pl. 1422, p. 12. Bull., 30 brum. institut (îHistoira _ solution Française